Yoga Vasistha : L'infinie Conscience
seule existe ; il n'existe rien d'autre

Source : Le Yoga Vasistha - traduit par Swami Venkatesananda - Éditions InnerQuest - Paris



En vérité, votre état est la Félicité Absolue, pas cet état du monde du phénomène. Dans l'état du non-phénomène vous êtes félicité totale, mais vous n'en pouvez faire l'expérience. Dans cet état il n'y a ni misère ni malheur, seulement une pure félicité.
Quand la conscience est sans forme et ne se connaissant pas elle-même, elle est l'Absolu. Nous sommes uniquement cette conscience. L'éternel est pour toujours, un état de non-expérience.
L'univers est contenu dans la conscience, et le corps physique lui aussi n'est qu'une apparition dans la conscience, perçue et reconnue par la conscience.
Ce qui EST, c'est cette conscience, en dehors de quoi rien ne peut exister.
Shri Nisargadatta Maharaj
Au niveau ultime la Présence est dissoute. Vous ne serez pas conscient quand la Présence devient Omniprésence.
Tout est Un. Il n'y a pas d'individualité.
Cette Présence spontanée, cette Présence invisible, est inconsciente de sa propre identité parce qu'elle est vaste, toute puissante, omniprésente, juste comme le ciel.
Shri Ramakant Maharaj

Si vous comprenez que ce corps n'existe pas, vous êtes libéré du tourment de la mort. Vous êtes en tout et en tout lieu car vous êtes la source de toute chose. Comment pourriez-vous mourir ?
Comprenez que tout est Un, et tout se termine alors.
Ranjit Maharaj

Le Je suprême, non-manifesté, ne possède aucun savoir, il ne se connaît pas, il est totale êtreté. Cette êtreté est reflétée par la conscience, cette conscience a surgi du non-manifesté, sans cause, en créant le temps, l'espace et la matière, elle ne peut exister en l'absence du corps. Elle est la Conscience, il n'y en a qu'Une. Tout ce qui existe est je, tout ce qui existe est moi, mais le Je percevant cela s'est limité en s'identifiant à son support et a perdu cette compréhension. Pourtant, ce manifesté est identique au non-manifesté, à cette présence Absolue. Il n'y a pas de différence entre le Je non-manifesté et le monde. C'est pour cela que vous n'avez besoin d'aucun changement ni d'aucun appui, vous êtes cela. Il faut que votre esprit soit complètement au repos, alors il se dissoudra et il ne subsistera que la réalité.
S'immerger dans cette connaissance « je suis » est Bhagwan, splendeur. C'est une illumination éclairant comme la foudre. Vous êtes seulement lumière et de cette révélation le monde surgit. Ayant atteint ce stade, vous êtes le pur joyau du diadème, le diamant au sommet de la couronne. Mais ayant assimilé, pleinement éveillé, ce qu'est le monde, ce qu'est cette conscience, vous souhaitez vous en débarrasser. Vous découvrez que cette splendeur est le siège de toutes les erreurs, de tous les mensonges. Quand vous l'avez totalement compris, vous transcendez cet état. Ce n'est plus rien, c'est comme du mucus dans la gorge qui vous gêne, vous le crachez.

Shri Nisargadatta Maharaj

Le Soi suprême est votre état naturel, il est au-delà du divin car il est la réalité finale, Il est la vérité éternelle présente dans les quatre états de veille, de rêve, de sommeil profond et de la conscience pure (turya). Si vous essayez de le connaître, il vous apparaîtra comme le néant car il ne peut pas être perçu. Il est là quand tous les concepts prennent fin mais il est quand même présent quand les concepts sont là ! Le mouvement subtil qui est ressenti dans le Soi immuable est appelé « conscience » ou « je suis ». Ce mouvement dans le Soi caractérise l'illusion. Le Soi est affublé de noms tantôt masculins, tantôt féminins et tantôt neutres, mais tous ces noms ne sont que des indications car il ne peut pas être perçu.
L'expérience « je suis » est Existence, Conscience et Félicité (Sat-Chit-Ananda). On lui donne aussi d'autres noms comme connaissance, Dieu ou Soi, etc. Mais ce qui existe éternellement, sans expression ou manifestation, est le Soi suprême (Para-brahman). Om, le son primordial, est aussi le « je suis », il est à la source des mantras. Ainsi le « je suis » est l'illusion primordiale.

Sri Siddharameshwar Maharaj

Lorsque vous n'aviez pas l'expérience du corps vous étiez dans un état de béatitude. Cet état précédant votre naissance ne peut être qualifié de sommeil profond, il est au-delà. L'expérience du Jnani est celle de l'état précédant la naissance, c'est un état complet.
Shri Nisargadatta Maharaj




Je demandai au Seigneur : « S'il te plaît, dis-moi comment ce monde est transmué en Pure Conscience, et aussi comment cette Pure Conscience apparaît en tant que jiva ou autre. »

Le Seigneur poursuivit : En fait, cette infinie Conscience qui seule subsiste même après la dissolution cosmique, est la seule à exister même maintenant, totalement exempte d'objectivité. Les concepts et notions éclairés par la Conscience en son propre sein brillent en tant que cette création du fait du mouvement de l'énergie à l'intérieur de la Conscience, exactement à la façon dont les rêves voient le jour pendant le sommeil. Autrement,
il est absolument impossible à un objet de perception
d'exister en dehors de l'infinie Conscience omniprésente.
Le monde entier, le firmament, le soi, le jiva et tous les éléments dont ce monde est constitué ne sont rien que Pure Conscience. Avant la soi-disant création, quand seule existait cette Pure Conscience, où tous ces éléments se trouvaient-ils ? L'espace, l'espace suprême ou infini, l'espace absolu, la création, etc. ne sont que des mots. Si la dualité vécue en rêve est illusoire, la dualité implicite à la création du monde l'est pareillement. De même que les objets semblent exister et fonctionner dans un rêve au sein du monde intérieur de la Conscience, il en est de même pour les objets qui paraissent exister et fonctionner dans le monde extérieur de la Conscience pendant l'état de veille. En fait, rien ne se produit vraiment dans ces deux états.
La Conscience est l'unique réalité dans l'état de rêve et,
semblablement, la Conscience est la seule substance
de l'état de veille. C'est le Seigneur, c'est la vérité
suprême, que tu es et que je suis, et qui est Tout.
LE SEIGNEUR poursuivit :
L'adoration de ce Seigneur est l'adoration véritable et, en l'adorant, on obtient tout.
Il est indivisé et indivisible, non-duel
et ni façonné ni créé par l'activité ;
on ne parvient pas à l'atteindre par des efforts extérieurs. Son adoration est la source-fontaine de la joie. L'adoration extérieure d'une forme n'est prescrite que pour des êtres immatures dont l'intelligence n'a pas été éveillée. Quand l'homme ne possède pas la maîtrise de soi, etc., il utilise des fleurs pour rendre son culte ; pareille adoration est aussi futile que d'adorer le Soi dans une forme extérieure. Ces dévots immatures tirent pourtant de la satisfaction d'adorer un objet qu'ils ont créé eux-mêmes ; pareille adoration peut même leur valoir des récompenses sans le moindre intérêt. Je vais maintenant te décrire le mode d'adoration qui convient aux êtres éveillés comme toi. Le Seigneur digne de vénération est assurément celui qui soutient la création tout entière, qui est par-delà la pensée et la description, et qui se situe même au-delà des concepts de « tout » et de « totalité collective ».
Est seul appelé « Dieu » celui qui est indivisible,
n'est divisé ni par l'espace ni par le temps,
dont la lumière éclaire tous les objets,
qui est Conscience Pure et absolue.
Il est cette intelligence au-delà de toutes les parties qui se tient cachée dans tout ce qui est, qui est l'être de tout ce qui est, et dérobe l'être de tout ce qui est (c'est-à-dire, qui voile la vérité). Ce Brahman est au milieu de l'être et du non-être, il est Dieu et la vérité manifestée en tant que « OM ». Il existe partout comme l'essence dans une plante. Cette Pure Conscience qui est en toi, en moi, chez tous les dieux et toutes les déesses, cela seul est Dieu. Grand saint, même les autres dieux dotés d'une forme ne sont en fait rien que cette Pure Conscience.
L'univers entier est Pure Conscience.
Voilà ce qu'est Dieu ; ce « tout », je le suis, et la moindre chose procède de lui et ne s'acquiert que par lui. Ce Dieu n'est éloigné de personne, ô grand saint, et n'est pas difficile à atteindre : il est à jamais installé dans le corps et se trouve partout comme l'espace. Il fait tout, il mange, il maintient tout en place, il va, il respire, il connaît chaque membre du corps. Il est la lumière dans laquelle tous ces membres fonctionnent et toutes les diverses activités se déroulent. Il demeure dans la grotte du propre cœur de l'homme. Il transcende le mental et les cinq sens de la cognition ; il ne peut donc être ni compris ni décrit par eux, pourtant, pour les besoins de l'instruction, il est désigné du terme de « Conscience ». Voilà pourquoi, bien qu'il donne l'impression de tout faire, il ne fait rien. Cette Conscience est pure et semble s'immiscer dans les activités du monde ainsi que le printemps participe à la floraison des arbres. Quelque part cette Conscience fonctionne en tant qu'espace, quelque part en tant que jiva, quelque part en tant qu'action, quelque part en tant que substance et ainsi de suite, mais sans aucune intention. Ainsi que tous les « différents » océans ne sont qu'une masse d'eau indivisible,
cette Conscience, bien que décrite de différentes façons,
n'est qu'une seule masse cosmique de Conscience.
Dans le corps qui ressemble au lotus, c'est la même Conscience qui absorbe l'expérience comme du miel récolté par le mental agité semblable à l'abeille. Dans cet univers, tous ces êtres divers (dieux, démons, montagnes, océans et ainsi de suite) se meuvent au sein de cette Conscience infinie à la façon dont les remous et les tourbillons apparaissent dans l'océan. Même la roue de l'ignorance, qui actionne la roue de la vie et de la mort, tourne au sein de cette Conscience cosmique dont l'énergie est en mouvement perpétuel. C'est la Conscience, sous les traits de Visnu aux quatre bras, qui a détruit les démons, ainsi qu'un orage paré de l'arc-en-ciel apaise la chaleur qui monte de la terre. C'est la seule Conscience qui se vêt des traits de Siva et de Visnu, de Brahma le créateur et de la multitude des êtres.
Cette Conscience est semblable à un miroir
qui contient un reflet en son sein
sans en subir de modification.
Sans subir la moindre modification en elle-même,
cette Conscience apparaît en tant que tous
les êtres, innombrables, de cet univers.
La Conscience infinie ressemble à une plante grimpante. Elle est arrosée des tendances latentes d'innombrables jivas. Les désirs en sont les bourgeons. Les filets figurent les créations passées. Les êtres, sensibles et insensibles, sont des parties de la plante. Le Un apparaît sous mille formes, mais ne s'est pas multiplié. C'est par cette infinie Conscience que tout cela est pensé, exprimé et accompli. C'est l'infinie Conscience qui seule brille sous l'apparence du soleil. C'est l'infinie Conscience qui apparaît sous la forme des corps qui sont en fait inertes et qui, des contacts qu'ils ont entre eux, tirent diverses expériences. Cette Conscience est semblable au typhon, lui-même invisible, mais au sein duquel des particules de sable et de terre s'élèvent et dansent, comme d'elles-mêmes. Cette Conscience, pour ainsi dire, jette une ombre en son propre sein, et c'est ce qui correspond à tamas ou inertie. A l'intérieur de ce corps, des pensées et des notions produisent de l'action à la lumière de cette Conscience même. Assurément, mais il est impossible à cette Conscience de faire l'expérience d'un objet même immédiatement en face de soi. Le corps ne peut fonctionner et exister que grâce à cette Conscience. Il grandit, il tombe, il mange. Cette Conscience crée et soutient tous les êtres mobiles et immobiles de l'univers.
L'infinie Conscience seule existe ;
il n'existe rien d'autre.
VASISTHA poursuivit : Sur ce, je demandai au Seigneur : « Si cette Conscience est omniprésente, alors comment devient-on dénué de conscience et inerte en ce monde ? Comment est-il possible à un être doué de conscience de perdre la Conscience ? »

LE SEIGNEUR applaudit à cette question et répondit : La Conscience omniprésente, qui est tout en toutes choses, existe dans ce corps en tant que ce qui change et en tant que ce qui ne change pas et ne saurait être modifié. De même qu'en rêve une femme se rêve autre, mariée à un autre homme, la même Conscience se croit être d'une autre nature. Le même homme, en proie à une rage irrépressible, adopte un comportement totalement différent. Il en va de même de la Conscience, qui s'attribue un nouvel aspect et fonctionne différemment. Par degrés, elle perd conscience d'elle-même et devient inerte.
La Conscience devient ainsi son propre objet,
créant de l'espace, puis de l'air, et leurs qualités respectives.
Dans le même temps, elle élabore en elle-même temps et espace et devient un jiva accompagné d'un intellect et d'un mental individualisés et finis. De ce processus naissent l'apparence cyclique du monde et des notions comme « je suis un intouchable », etc. L'infinie Conscience elle-même devient ainsi apparemment inerte, exactement à la façon dont l'eau devient du cristal. Après quoi le mental s'abuse, nourrit des désirs, devient la proie de la concupiscence et de la colère, fait l'expérience de la prospérité et de l'adversité, connaît souffrance et plaisir, se cramponne à l'espoir, endure de terribles souffrances et se laisse envahir de goûts et de dégoûts qui perpétuent l'illusion. Totalement abusé, il va d'erreur en erreur, d'une ignorance à une ignorance plus grande encore. Au cours de l'enfance, cette Conscience abusée dépend totalement des autres. Pendant la jeunesse, elle court après la richesse et devient le jouet de l'inquiétude. Dans la vieillesse, elle est plongée dans la tristesse et le chagrin et, dans la mort, elle est menée par son propre karma. Selon ce karma, elle naît au ciel ou dans la géhenne, aux enfers ou sur terre en tant qu'être humain, moins qu'humain, ou inanimé. C'est la même Conscience qui apparaît en tant que Visnu, Siva, Brahma et les autres. C'est la même Conscience qui fonctionne en tant que soleil, lune, vent, et que l'on retrouve dans les facteurs du changement des saisons, de l'alternance du jour et de la nuit. C'est la même Conscience qui est la force vitale des semences et constitue les caractéristiques de toutes les substances matérielles. Conditionnée par la limitation du Soi, cette Conscience a peur d'elle-même ! Telle est la vérité relative à la Conscience du jiva. On parle aussi à ce propos de Karma-Atma (le Soi qui se trouve pris dans la roue de l'action et de la réaction). Regarde la puissance de l'ignorance et de l'inertie ! Le simple oubli de son état véritable suffit à plonger la Conscience dans une chute pitoyable où elle connaît de gros ennuis et subit des malheurs considérables.

La Conscience pense (sent ou imagine) faussement : « Je suis malheureuse », telle une démente qui s'estimerait infortunée. De même qu'une personne en vie se répand en lamentations, « Hélas ! je suis morte » et, quand elle n'est pas perdue, s'afflige « Hélas ! je suis perdue » du fait d'une compréhension dénaturée ; la Conscience s'imagine faussement malheureuse ou limitée. Pareille imagination est irrationnelle et sans fondement. La croyance en la réalité de l'ego fait que la Conscience pense que l'apparence du monde est bel et bien réelle. C'est le mental, et rien d'autre, qui confère au monde une réalité ; mais, au vrai, on ne saurait lui attribuer pareil pouvoir puisque qu'il ne peut y avoir de mental hors de la Pure Conscience. Ainsi, on s'aperçoit que le mental qui perçoit est lui-même irréel, et il en découle clairement que le monde perçu ne l'est pas moins. Aussi certainement qu'une pierre ne contient pas d'huile, dans la Pure Conscience n'existe pas de diversité de vision, spectateur et spectacle, ou acteur, acte et action. Semblablement, la distinction entre « je » et « tu » est imaginaire. La distinction entre le singulier et le pluriel est une fiction. Toutes ces notions n'existent pas plus que l'obscurité dans le soleil.
Les contraires tels que substantialité et insubstantialité,
vide et non-vide, sont de purs concepts.
Lorsqu'on s'interroge sur le fond, ils disparaissent tous,
et seule demeure la Pure Conscience invariable.
Au vrai, la Conscience ne subit aucune
modification et ne devient pas impure.
L'impureté elle-même est imaginaire ; l'imagination est l'impureté. Une fois cela bien saisi, l'imagination est abandonnée et cesse l'impureté. Toutefois, s'il n'y a pas ferme rejet de l'imagination, même chez ceux qui ont bien compris, l'impureté apparaît. Par un effort sur soi, on peut facilement rejeter cette imagination : tout aussi aisément qu'on laisse tomber un fétu de paille, il est possible de se débarrasser des trois mondes ! A quoi ne peut-on pas parvenir par le travail sur soi ?
On peut réaliser cette infinie Conscience,
invariable et non-duelle, dans l'unique Lumière
intérieure qui génère sa propre clarté.
Pure et éternelle, sans cesse présente et libre du mental,
invariable et immaculée, elle est dans tous les objets.
En fait, c'est la Conscience fixe qui existe comme Témoin de toute chose, de la même façon que la lumière brille sans que son éclat constitue son action. Bien que pure, cette Conscience paraît souillée ; dans la matière inerte, elle est énergie non-inerte. Elle est omniprésente sans être divisée par les éléments qui constituent le tout. Dénuée de concepts et des plus subtiles, cette Conscience infinie se connaît soi-même. Dans l'oubli d'elle-même cette Conscience nourrit des pensées et fait l'expérience de la perception, bien que tout cela soit rendu possible par la nature même de la Conscience infinie : de la même façon qu'un dormeur est aussi éveillé au-dedans ! Par identification à son propre objet, la Conscience semble se réduire à l'état de penser ou de s'inquiéter : de même que l'or impur ressemble au cuivre avant d'être purifié, quand il a l'éclat de l'or.
Lorsque l'infinie Conscience oublie sa propre nature,
naît la notion de l'univers, mais cette irréalité cesse
quand il y a Conscience du Soi.
Lorsque la Conscience se
connaît en son propre sein,
naît le sentiment de l'ego.
Il suffit pourtant d'un petit mouvement pour que ce sentiment de l'ego tombe comme un rocher dévale le versant de la montagne. Toutefois, même alors, c'est la seule Conscience qui est la réalité dans toutes les formes et toutes les expériences. Le mouvement des souffles vitaux engendre la vision intérieure et un objet qui est apparemment extérieur. Mais l'expérience de la vision est Pure Conscience !




Le monde entier a jailli du Sat-Chit-Ananda, on l'appelle la racine du monde. C'est la félicité. Mais le Sat-Chit-Ananda n'est pas vrai, c'est un concept. Il est votre êtreté : « je suis, je suis connaissance, je suis félicité. » Tout cela est l'œuvre du mental et il doit être transcendé car il vous donnera toujours une fausse compréhension. Si la réalité n'était pas, rien ne pourrait apparaître. L'écran, la réalité, est là, c'est pourquoi les images peuvent se former, mais l'écran n'a ni amour ni indifférence. N'aimez personne et ne détestez personne, c'est le mental qui fait ces discriminations, l'écran n'en fait pas. Les cinq doigts sont différents, mais vous savez que c'est votre main ; c'est cela l'Unité.
Si vous comprenez que vous n'êtes pas le corps, votre conscience devient universelle. Toute limitation disparaît. Vous devenez la conscience-connaissance universelle. Malgré tout cette connaissance est aussi illusion, ignorance finalement. En effet, la source de la conscience-connaissance elle-même, a pour origine l'oubli ou l'ignorance de la réalité. Vous devenez donc la création toute entière, la conscience-connaissance du monde, mais c'est encore l'illusion. Cet ego qui devient la conscience universelle est, en fait, le pire des ego : « je suis le créateur du monde, je suis omnipotent, etc. » Mais vous êtes le créateur de plus d'illusion, de plus d'ignorance, alors quelle en est l'utilité ? Cette compréhension que la conscience universelle est toujours l'ego doit mûrir, pour se dissoudre dans la réalité. Dans la réalité finale, il n'y a ni conscience, ni ignorance et c'est ce que vous êtes, c'est votre véritable nature.
C'est à partir de l'ignorance que la connaissance est apparue et vous voyez l'illusion entière se dérouler. L'ignorance s'est surimposée à la réalité, de cette ignorance un concept a surgi, la connaissance et sur ce concept le monde est créé. Concept veut dire connaissance. Tout le monde fonctionne avec la connaissance, c'est par elle que vous créez et agissez. Prendre naissance est un concept et s'ensuivra son cortège de douleurs toute votre vie durant. La vie est un concept, rien d'autre. Quand elle prend fin, le concept disparaît et tout se termine alors.

Ranjit Maharaj











Les Bhajans de la Lignée de Shri Ramakant Maharaj ici en pdf (en français)


CHIDANANDA (Bhajan de la Lignée)




Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.

Je ne suis pas le mental, l’intellect, l’égo ou le subconscient. Je ne suis pas les oreilles, la langue, le nez ou les yeux. Je ne suis pas l’espace, la terre, le feu ou le vent.

Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.

Je ne suis pas la force de respirer, les sept éléments vitaux du corps, ni les cinq couvertures. Je ne suis pas la parole, les mains, les pieds, ni le rectum.

Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.

Je ne suis pas l’envie, la cupidité, ni le désir, ni l’attirance. Je ne suis pas l’arrogance, ni la fierté, ni la jalousie, ni la religion, ni la fortune, ni les dépenses pour l’humanité, ni la libération.

Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.

Je ne suis pas la vertu, le péché, la joie et la tristesse. Je ne suis pas le Mantra, le pèlerinage, les Écritures, les offrandes ou le feu rituel. Je ne suis pas la nourriture, l’action de manger et ce qui est mangé.

Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.

Je ne suis pas la mort, le doute, ni la discrimination de castes. Je ne suis pas le père, la mère, donc pas de naissance. Je ne suis pas le frère, ni l’ami, ni le Gourou, ni l’aspirant.

Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.

Je suis au-delà des concepts, sans changement, au-delà de la forme. Je suis tout étendu dans tous les sens. Je vois l’égalité dans chacun. Je ne suis ni libéré, ni lié.

Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.

C’est complet et parfait. C’est complet et parfait.
Du complet et parfait, le complet et parfait devient manifesté.
Si le complet et parfait sort du complet et parfait, même alors le complet et parfait restera toujours.




L’UN, qui avec compréhension, savoure le monde.

(ARATI)
J’ai reçu une grande fortune qui m’a poussé hors des affaires du monde.
J’ai rencontré mon Sadgourou et je fais ce qu’Il me demande.
Il m’a mis dans la bonne direction, vers l’intérieur où est le Soi.
Après la traversée des attributs, vous atteindrez Pandhari, où Vithoba réside.
Comment décrire ce bonheur ? Quand l’égo s’en va le bonheur demeure.
Par la lumière de la compréhension qu’Il m’a donnée, mon égo est complètement détruit.
Je vais vers le Soi. Le corps reste mais je ne m’occupe plus de lui.
Le mental devient pas de mental, aucune trace de lien demeure.
Fusionné dans le Soi, j’ai oublié pourquoi je suis venu ici ! Les mots sont sans signification.
Je suis devenu l’UN, je vois seulement Moi-même partout.
Les Trois attributs sont brûlés, je les ai transcendés.
L’Indestructible, l’Eternel est merveilleux. La lumière de l’Illumination de Soi ne diminue jamais.

Le nom et la forme créent la dualité, mais IL est Un, partout.
Namdev : « Si ce que je dis n’est pas la vérité, je couperai ma tête ! ». (Mais personne ne peut couper Cela !!)
L’univers entier et son créateur sont contenus dans une graine de sésame.
Tout vient de zéro, retourne à zéro et n’a aucun volume. Tout est rien.
Le propriétaire de l’univers entier demeure à l’intérieur d’une petite maison graine de sésame.
La plus petite graine contient tous les trois mondes.
Cependant rien n’est plus grand que Moi-même, qui n’ai aucun volume.
Le propriétaire de Cela va et vient.
De rien vient toutes les choses, même les Dieux.
Rien est très puissant. Rien ne peut arriver.
Oubliez la connaissance et l’ignorance et vous êtes LUI.
Quand quelque chose est là, vous ne pouvez rien faire de plus ou de moins.
Tuka dit, dans une petite graine ou une petite goutte se trouve l’ensemble de la création transitoire.

5. Je suis la joie originelle

Partout la béatitude ! À l’intérieur et à l’extérieur !
Joie ! Joie ! Rien n’est là excepté Moi-même. Je suis la Joie Originelle !
IL est partout et Cela est la joie !
À l’intérieur et à l’extérieur, tout est joie, au-delà de la connaissance.