Le mouvement subtil qui est ressenti dans le Soi immuable est appelé « conscience » ou « je suis »
par Sri Siddharameshwar Maharaj
Source : Sri Siddharameshwar Maharaj « Embrasser l'immortalité (Amrut laya) » - Les Deux Océans – Paris
Le mouvement subtil qui est ressenti dans le Soi immuable est appelé « conscience » ou « je suis ». Ce mouvement dans le Soi caractérise l'illusion. (Siddharameshwar Maharaj)
COMPTE-RENDU N° 48
Le Soi est vide comme l'espace, comme lui Il est élevé, vaste et illimité. Il est pur, immuable et permanent.
(Dasbodh, D 10, S 10, o 1)
On l'appelle Soi ultime, on lui donne aussi une multitude d'autres noms alors qu'en réalité il n'en a pas. Il est éternellement pareil à lui-même. Il est vide comme l'espace, pur et éternel. Il est présent au commencement comme à la fin. Il est là avant que les concepts n'apparaissent mais il est là aussi quand les concepts sont présents. Que l'on soit endormi ou éveillé, le Soi est toujours là naturellement. Il n'est ni vu ni ressenti, mais il est là. Il est présent avant, pendant et après l'apparition des concepts, il est sans mouvement et stable. Mais un mouvement est ressenti dans cette nature immuable et c'est l'illusion, la conscience qui surgit. C'est le Dieu créateur (Ishvara), c'est-à-dire l'illusion qui est à l'origine de l'apparition de l'éphémère.
Ce qui ne peut être ni vu ni ressenti se trouve doté d'une multitude de noms car pour l'identifier on ne peut se servir que de symboles. Le nom n'est qu'une indication de la chose et pas la chose elle-même, il n'est utilisé que pour faciliter la compréhension. Qui sommes-nous réellement ? Notre vraie nature est la réalité ultime, elle est de toute éternité mais à cause de l'impulsion « je suis » elle assume la forme de l'existence, de la conscience et de la félicité (sat-chit-ananda). C'est simplement pour nous aider à démêler ce que nous sommes réellement que toutes ces distinctions et ces différents noms sont donnés à notre Soi quand il prend la forme du « je ».
Vous existez sans condition, sans effort mais la conscience s'est imposée à vous et c'est cela l'illusion primordiale. Le mental, l'intellect, les mots et les concepts ont tous surgi dans la mouvance de la conscience du « je ». La combinaison des lettres et des mots a permis l'élaboration du langage et de la connaissance. Dans cet amalgame de noms, la seule chose qui soit nécessaire est la reconnaissance du Soi. Le but de l'existence consiste à le reconnaître. C'est seulement quand vous savez qui vous êtes que vous pouvez en parler, car quelle est l'utilité de tout ce que le mental peut dire, si on ne reconnaît pas le Soi qui est en nous. Confirmez ce que les Écritures et le maître vous ont dit à la lumière de votre propre expérience !
Votre compréhension s'affine quand vous êtes capable de discerner le subtil du grossier. Tout ce qui est visible est grossier, c'est le corps physique. Puis les dix sens apparaissent avec les cinq prana (les forces du corps qui assurent les cinq fonctions vitales), le mental et l'intellect qui ensemble constituent le corps subtil. Vous stagnerez pendant des millions de naissances si vous ne faites pas un effort de compréhension ! L'air imprègne l'espace immuable mais il y a une différence subtile entre les deux. L'air peut être ressenti alors que l'espace n'est pas perceptible. La différence entre le Soi suprême et la conscience est similaire. Cette différence n'implique aucune modification dans le Soi parce qu'il est non conditionné et immuable. La force de vie ou la conscience est donc l'illusion, et le Soi ne peut en être affecté car il n'y a que le Soi dans le Soi ! À l'image de l'air qui envahit l'espace, l'impulsion « je suis » a recouvert le Soi. Cette impulsion est l'illusion originelle, c'est le pouvoir ou le désir. On l'appelle aussi le corps supra-causal. Puis les trois autres corps apparaissent et
tous les quatre ne sont que les pieds du trône où règne la réalité immuable.
Le corps grossier du macrocosme est l'immensité et son corps subtil est le pouvoir invisible, tandis que son corps causal est le non manifesté. Ainsi, le Soi offre mille visages, mais ce que nous devons comprendre c'est qu'il n'y a que l'unique dans tout ce panorama qui semble exister. Cette connaissance est la connaissance spirituelle.