La mort dans le livre "Je suis"
par Shri Nisargadatta Maharaj

Source : Je Suis - Les Deux Océans - Paris



En vérité, votre état est la Félicité Absolue, pas cet état du monde du phénomène. Dans l'état du non-phénomène vous êtes félicité totale, mais vous n'en pouvez faire l'expérience. Dans cet état il n'y a ni misère ni malheur, seulement une pure félicité.
Quand la conscience est sans forme et ne se connaissant pas elle-même, elle est l'Absolu. Nous sommes uniquement cette conscience. L'éternel est pour toujours, un état de non-expérience.
L'univers est contenu dans la conscience, et le corps physique lui aussi n'est qu'une apparition dans la conscience, perçue et reconnue par la conscience.
Ce qui EST, c'est cette conscience, en dehors de quoi rien ne peut exister.
Shri Nisargadatta Maharaj
Au niveau ultime la Présence est dissoute. Vous ne serez pas conscient quand la Présence devient Omniprésence.
Tout est Un. Il n'y a pas d'individualité.
Cette Présence spontanée, cette Présence invisible, est inconsciente de sa propre identité parce qu'elle est vaste, toute puissante, omniprésente, juste comme le ciel.
Shri Ramakant Maharaj

Si vous comprenez que ce corps n'existe pas, vous êtes libéré du tourment de la mort. Vous êtes en tout et en tout lieu car vous êtes la source de toute chose. Comment pourriez-vous mourir ?
Comprenez que tout est Un, et tout se termine alors.
Ranjit Maharaj

Le Je suprême, non-manifesté, ne possède aucun savoir, il ne se connaît pas, il est totale êtreté. Cette êtreté est reflétée par la conscience, cette conscience a surgi du non-manifesté, sans cause, en créant le temps, l'espace et la matière, elle ne peut exister en l'absence du corps. Elle est la Conscience, il n'y en a qu'Une. Tout ce qui existe est je, tout ce qui existe est moi, mais le Je percevant cela s'est limité en s'identifiant à son support et a perdu cette compréhension. Pourtant, ce manifesté est identique au non-manifesté, à cette présence Absolue. Il n'y a pas de différence entre le Je non-manifesté et le monde. C'est pour cela que vous n'avez besoin d'aucun changement ni d'aucun appui, vous êtes cela. Il faut que votre esprit soit complètement au repos, alors il se dissoudra et il ne subsistera que la réalité.
S'immerger dans cette connaissance « je suis » est Bhagwan, splendeur. C'est une illumination éclairant comme la foudre. Vous êtes seulement lumière et de cette révélation le monde surgit. Ayant atteint ce stade, vous êtes le pur joyau du diadème, le diamant au sommet de la couronne. Mais ayant assimilé, pleinement éveillé, ce qu'est le monde, ce qu'est cette conscience, vous souhaitez vous en débarrasser. Vous découvrez que cette splendeur est le siège de toutes les erreurs, de tous les mensonges. Quand vous l'avez totalement compris, vous transcendez cet état. Ce n'est plus rien, c'est comme du mucus dans la gorge qui vous gêne, vous le crachez.

Shri Nisargadatta Maharaj

Le Soi suprême est votre état naturel, il est au-delà du divin car il est la réalité finale, Il est la vérité éternelle présente dans les quatre états de veille, de rêve, de sommeil profond et de la conscience pure (turya). Si vous essayez de le connaître, il vous apparaîtra comme le néant car il ne peut pas être perçu. Il est là quand tous les concepts prennent fin mais il est quand même présent quand les concepts sont là ! Le mouvement subtil qui est ressenti dans le Soi immuable est appelé « conscience » ou « je suis ». Ce mouvement dans le Soi caractérise l'illusion. Le Soi est affublé de noms tantôt masculins, tantôt féminins et tantôt neutres, mais tous ces noms ne sont que des indications car il ne peut pas être perçu.
L'expérience « je suis » est Existence, Conscience et Félicité (Sat-Chit-Ananda). On lui donne aussi d'autres noms comme connaissance, Dieu ou Soi, etc. Mais ce qui existe éternellement, sans expression ou manifestation, est le Soi suprême (Para-brahman). Om, le son primordial, est aussi le « je suis », il est à la source des mantras. Ainsi le « je suis » est l'illusion primordiale.

Sri Siddharameshwar Maharaj



La mort dans le livre "Je suis"


Dans le Suprême apparaît le témoin. Le témoin crée la personne et la pense comme séparée de lui. Quand le témoin voit la personne apparaître dans la conscience qui elle-même apparaît dans le témoin, la réalisation de cette unité fondamentale est l'œuvre du Suprême. Il est la puissance derrière le témoin, la source d'où tout coule. On ne peut pas le contacter à moins qu'il n'y ait unité et amour, et une aide mutuelle entre la personne et le témoin, à moins qu'il n'y ait harmonie entre l'action, l'être et la connaissance. Le Suprême est à la fois la source et le fruit de cette harmonie. Pendant que je vous parle, je suis dans un état d’Éveil détaché mais affectueux (turiya). Quand cette Conscience se retourne sur elle-même, on peut l'appeler l’État Suprême (turyatita). Mais la Réalité fondamentale transcende la Conscience, transcende les trois états du devenir, de l'être et du non-être. Il ne peut pas y avoir d'expérience en dehors de la Conscience. Il existe, cependant, l'expérience d'être, simplement. Il y a, au-delà de la Conscience, un état qui n'est pas inconscient. Certains le nomme Supra-conscience, Pure Conscience ou Conscience suprême. Il est Pur Éveil libéré du complexe sujet-objet.


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Q : Et qu’est-ce que la mort ?

M : C’est un changement dans le processus de vie d’un corps déterminé. L’intégration cesse et la désintégration commence.

Q : Mais qu’en est-il du « connaissant ». Disparaît-il avec le corps ?

M : Il disparaît à la mort, de la même façon qu’il est apparu à la naissance.

Q : Et il ne reste rien ?

M : la vie reste. La conscience a besoin d’un véhicule et d’un instrument pour sa manifestation. Quand la vie produit un autre corps, un autre « connaissant » vient à être.

Q : Y a-t-il un lien causal entre les « corps-connaissant » et les corps-mentals successifs ?

M : Oui. il y a quelque chose qu’on pourrait appeler le corps-mémoire, ou corps causal ; un enregistrement de tout ce qui a été pensé, désiré et fait. C’est comme l’agglomération d’un nuage d’images.

Q : Que signifie une existence séparée ?

M : C’est la réflexion, dans un corps séparé, de l’unique réalité. Dans cette réflexion le non-limité et le limité sont confondus et pris pour la même chose. La suppression de cette confusion est le but du yoga.

Q : La mort ne supprime-t-elle pas cette confusion ?
M : Dans la mort, seul le corps meurt.
La vie ne meurt pas, ni la conscience, ni la réalité.
Même le corps n’est jamais aussi vivant qu’après la mort.

Q : Mais renaît-on ?

M : Ce qui est né doit mourir. Seul le non-né ne meurt pas. Trouvez ce qui jamais ne dort ni jamais ne s’éveille, et dont la pâle réflexion est notre sensation du « je ».



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M : Dès maintenant vous êtes libre. Ce que vous appelez le destin (karma) n’est que la conséquence de votre volonté de vivre. Vous pouvez juger de la puissance de cette volonté à l’horreur universelle de la mort.

Q : Pourtant, très souvent, des gens meurent volontiers.

M : Uniquement si l’alternative est pire que la mort. Une telle promptitude à mourir coule de la même source que la volonté de vivre, une source plus profonde que la vie même.

Être un être vivant, ce n’est pas l’état ultime il y a quelque chose au-delà, bien plus merveilleux que ne le sont l’existence ou la non-existence, la vie ou la non-vie. C’est un état de pure Conscience qui transcende l’espace et le temps.

Une fois rejetée l’illusion que le corps-mental est le soi, la mort perd ses aspects terrifiants, elle devient une partie du vivre.



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Q : Un homme vécut et mourut il y a un millier d’années. Son identité (antahkarana) est réapparue dans un nouveau corps. Pourquoi ne se souvient-il pas de sa vie antérieure ? Et s’il se souvient, ce souvenir peut-il être amené dans le conscient ?

M : Comment savez-vous que cette même personne est réapparue dans un nouveau corps Un nouveau corps peut fort bien vouloir dire une nouvelle personne.

Q : Imaginez un pot de ghee (beurre fondu). Si le pot est cassé, il reste le ghee qu’on peut transvaser dans un autre pot. Le vieux pot avait son propre parfum qui était différent de celui du nouveau pot. Le ghee transportera les différents parfums de pot en pot. De la même façon l’identité personnelle est transférée d’un corps à un autre.

M : C’est juste quand il y a un corps, ses particularités affectent la personne.
Sans le corps, nous avons la pure identité
dans la sensation du « je suis ».
Mais quand vous renaissez dans un nouveau corps, où est le monde qui était perçu auparavant ?

Q : Chaque corps perçoit son propre monde.

M : L’ancien corps est-il, dans le nouveau corps, une simple idée, ou est-ce un souvenir ?

Q : Une idée, bien sur. Comment pourrait-il se rappeler ce qu’il n’a pas perçu ?

M : Vous venez de répondre à votre question. Pour quoi jouer avec les idées ? Contentez-vous de ce dont vous êtes sûr. Et la seule chose dont vous puissiez être assuré c’est « je suis ». Demeurez en « je suis » et rejetez tout le reste. C’est le Yoga.


Q : Qu’est-ce qui meurt avec la mort ?

M : L’idée « je suis le corps » meurt : le témoin ne meurt pas.

Q : Les « jaïnas » croient à une multiplicité de témoins, à jamais séparés.

M : C’est leur tradition, fondée sur l’expérience de certains grands maîtres.
Le témoin unique se reflète
dans les corps innombrables
en tant que « je suis ».
Dès que les corps, aussi subtils soient-ils, durent, le « je suis » apparaît comme multiple. Au-delà du corps il y a le Un.

Q : Dieu ?

M : Le créateur est une personne dont le corps est le monde. Celui qui est Sans-Nom est au-delà de tous les dieux.

Q : Sri Ramana Maharshi est mort. Quelle différence cela fait-il pour lui ?

M : Aucune. Ce qu’il était, il l’est : la Réalité Absolue.

Q : Mais la mort, pour l’homme ordinaire, crée une différence.

M : Ce qu’il croit être avant de mourir, il continue à l’être après la mort. L’image qu’il se faisait de lui-même survit.



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Q : L’autre jour, nous parlions de la personne, du témoin et de l’absolu (vyakti, vyakta, avyakta). Pour autant que je m’en souvienne, vous disiez que seul l’absolu est réel, que le témoin est l’absolu même, en un point donné de l’espace et du temps, la personne étant l’organisme, grossier et subtil, qu’illumine la présence du témoin. J’ai l’impression de ne pas bien saisir ce problème ne pourrions-nous pas en discuter à nouveau ? Vous employez, aussi, les termes mahadakash, chidakash et paramakash. Quelles sont leurs relations avec la personne, le témoin et l’absolu ?

M : Mahadakash, c’est la nature, l’océan de l’existence, l’espace physique avec lequel nous sommes en contact par l’intermédiaire de nos sens. Chidakash, c’est la sphère de la conscience, l’espace mental du temps, de la perception et de la cognition. Paramakash, c’est la réalité hors du temps et de l’espace, sans mental, non différenciée, la potentialité infinie, la source et l’origine, la substance et l’essence, à la fois matière et conscience – les transcendant toutes les deux. On ne peut pas la percevoir, mais on peut en faire l’expérience comme vision éternelle du témoin, la perception du spectateur, l’origine et la fin de toute manifestation, la racine du temps et de l’espace, la cause première de toutes les séries causes-effets.

Q : Quelle différence y a-t-il entre vyakta et avyakta ?

M : Aucune. Comme entre la lumière et la lumière du jour. L’univers est baigné d’une lumière que nous ne percevons pas mais cette même lumière vous la voyez comme lumière du jour. Et ce que révèle cette lumière, c’est vyakti. La personne est toujours l’objet, le témoin toujours le sujet et la relation de leur dépendance mutuelle est le reflet de leur identité absolue. Vous imaginez que ce sont des états distincts et séparés. Ce n’est pas le cas. Ils sont la même Conscience au repos ou en mouvement. Chaque état étant conscient de l’autre. Dans chit, l’homme connaît Dieu, et Dieu connaît l’homme. Dans chit, l’homme donne forme au monde, et le monde donne forme à l’homme. Chit est le lien, le pont entre les extrêmes, c’est le facteur d’équilibre et d’unification dans toute expérience. La totalité du perçu est ce que vous appelez la matière. La totalité de ceux qui perçoivent est ce qu’on appelle le mental universel. L’identité des deux, qui se manifeste comme perceptibilité et perception, harmonie et intelligence, objet d’amour et amour, est en perpétuelle affirmation de soi.

Q : Les trois gunas sattva rajas et tamas sont-ils dans la matière seulement, ou aussi dans le mental ?

M : Dans les deux, bien sûr, puisque les deux ne sont pas séparés. Il n’y a que l’absolu qui soit au-delà des gunas. En fait tout ceci n’est qu’opinion, manière de voir. Cela n’existe que dans le mental. Au-delà toutes les distinctions cessent.

Q : L’univers est-il un produit des sens ?

M : L’univers se déploie de la même façon que vous recréez le monde à votre réveil. Le mental, avec ses cinq organes de perception, ses cinq organes d’action, ses cinq véhicules de la conscience, nous apparaît comme mémoire, pensée, raison et identité.


M : L’absolu précède le temps. Au début est la Présence (awareness), l’Éveil. Un faisceau de souvenirs et d’habitudes mentales fixent l’attention, la conscience se trouve localisée et, soudainement, naît un individu. Supprimez la lumière de la conscience, allez dormir ou évanouissez-vous, l’individu disparaît. La personne (vyakti) scintille, la conscience (vyakta) englobe l’espace et le temps, l’absolu (avyaka) est.



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Q : Quand l’homme ordinaire meurt, qu’advient-il de lui ?

M : Cela se passe conformément à ses croyances. La vie avant la mort n’est qu’imagination, comme la vie qui la suit. Le rêve continue.

Q : Et le gnani ?

M : Le gnani ne meurt pas parce qu’il n’est jamais né.

Q : Pour les autres, il paraît être né.

M : Mais pas pour lui. En lui-même, il est libéré de toutes les choses physiques ou mentales.


Q : Vous devez cependant croire avoir vécu avant.

M : Les écritures l’affirment, mais pour ma part, je n’en sais rien. Je me connais tel que je suis comment suis-je apparu, ou comment apparaîtrai-je ce n’est pas dans le champ de mon expérience. Ce n’est pas que je ne me souvienne pas, il n’y a rien à se rappeler. La réincarnation implique un soi qui se réincarnerait. Il n’y a rien de tel. Ce faisceau de mémoires et d’espérances qu’on appelle moi s’imagine exister indéfiniment et il crée le temps pour s’adapter à sa fausse éternité pour être, je n’ai pas besoin de passé ou de futur. Toute expérience est née de l’imagination je n’imagine pas, aussi ne m’arrive-t-il ni naissance ni mort. Seuls ceux qui pensent être nés peuvent croire qu’ils renaîtront. Vous m’accusez d’être né - je plaide non coupable.
Tout existe dans la Conscience (awareness)
et la Conscience jamais ne naît ni ne renaît.
Elle est l’immuable réalité même.
L’univers entier de l’expérience est né avec le corps et meurt avec lui. Il a son début et sa fin dans la Conscience, mais celle-ci ne connaît ni début ni fin. Si vous pensez avec attention à tout cela, si vous y réfléchissez longtemps, vous apercevrez la lumière de l’Éveil de la Présence (awareness) dans toute sa clarté et l’univers s’évanouira devant vos yeux. Il en est comme de regarder un bâton d’encens incandescent vous voyez d’abord le bâton et la fumée ; mais quand vous remarquez le point d’incandescence, réalisez qu’il possède le pouvoir de consumer des montagnes de bâtons et de remplir l’univers de fumée. Hors du temps, le soi se réalise lui-même sans jamais épuiser ses possibilités infinies. Dans l’analogie du bâton d’encens, celui-ci est le corps et la fumée, le mental. Tant que le mental est occupé de ses propres contorsions, il ne perçoit pas sa propre source. Vient le Guru qui tourne votre attention vers l’étincelle intérieure. Le mental, par sa nature même, est extroverti, il a toujours tendance à chercher la source des choses parmi les choses mêmes ; s’entendre dire de le chercher à la source, à l’intérieur, c’est en quelque sorte le début d’une nouvelle vie.

L’Éveil (awareness) prend la place de la conscience. Dans la conscience, il y a le moi qui est conscient, alors que l’Éveil est non divisé. L’Éveil est conscient de lui-même. « Je suis » est une pensée, alors que la Conscience, l’Éveil n’est pas une pensée. Dans la Conscience il n’y a pas « Je suis conscient ». La conscience est un attribut, Conscient d’être conscient l’Éveil n’en est pas un ; on peut être conscient d’être conscient mais on ne peut être conscient de l’Éveil. Dieu est la totalité de la conscience, mais l’Éveil est au-delà de tout être et de tout non-être.

Q : J’ai commencé par une question sur la condition de l’homme après la mort. Quand son corps est détruit, qu’advient-il de sa conscience ? Emporte-t-il avec lui le sens de la vue, l’ouïe, etc., ou les laisse-t-il derrière lui ? Et s’il perd ses sens, que devient sa conscience ?

M : Les sens ne sont que des moyens de la perception. Quand les moyens les plus grossiers disparaissent, des états de conscience plus subtils naissent.

Q : Après la mort, n’y a-t-il pas une transition vers l’Éveil ?

M : Il ne peut y avoir de transition entre la conscience et l’Éveil, car ce dernier n’est pas une forme de conscience. La conscience ne peut que devenir plus subtile, plus raffinée, c’est ce qui se produit après la mort. Au fur et mesure que les différents supports meurent, les différents modes de conscience induits par eux s’évanouissent.



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Q : Quand votre corps meurt, vous restez.

M : Rien ne meurt. Le corps n’est qu’imaginé. Il n’existe pas.

Q : Avant qu’un autre siècle ne passe, vous serez mort à tous ceux qui vous entourent. On couvrira votre corps de fleurs puis il sera brûlé et ses cendres dispersées. Ce sera votre expérience. Quelle sera la nôtre ?

M : Le temps sera venu à sa fin. C’est ce qu’on appelle la Grande Mort (mahamrityu), la mort du temps.

Q : Cela veut-il dire que l’univers et son contenu seront venus à leur fin ?

M : L’univers est votre expérience personnelle. Comment pourrait-il en être affecté ? Vous pouvez donner, pendant deux heures, une conférence : quand elle est terminée, où s’en est-elle allée ? Elle s’est fondue dans le silence dans lequel le début, le milieu et la fin de la conférence se sont mêlés. Le temps est parvenu à un arrêt, il était mais il n’est plus. Le silence après une vie de bavardage et le silence après une vie de silence sont les mêmes.
L’immortalité est la libération
de la sensation « je suis ».
Cependant ce n’est pas l’extinction. Au contraire, c’est un état infiniment plus réel, plus conscient, plus heureux que vous ne pouvez le concevoir. Seulement il n’y a plus de conscience de soi.

Q : Pourquoi la Grande Mort du mental coïncide-t-elle avec la « petite mort » du corps ?

M : Elle ne coïncide pas. Vous pouvez mourir d’une centaine de morts sans rupture dans le tumulte du mental. Ou vous pouvez conserver votre corps et ne mourir que dans le mental. La mort du mental est la naissance de la sagesse.

Q : La personne disparaît et le témoin demeure.

M : Qui reste pour dire : « je suis le témoin ! » ? Quand il n’y a pas de « je suis », où est le témoin ?
Dans l’état intemporel,
il n’y a pas de soi dans lequel se réfugier.
L‘homme qui porte un paquet est anxieux à l’idée de le perdre - il est conscience-de-paquet. Celui qui chérit le « je suis » est conscience de soi. Le gnani ne s’attache à rien et on ne peut pas dire qu’il est conscient. Et, cependant, il n’est pas inconscient. Il est le cœur même de l’Éveil. Nous l’appelons digambara, l’habillé de l’espace, Celui qui est nu, Celui qui est au delà de toute apparence. Il n’y a pas de nom ou de forme sous lesquels un puisse dire qu’il existe, et cependant, il est le seul qui est véritablement.



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Q : Si je suis cela, pourquoi suis-je né ?

M : Le souvenir des désirs passés insatisfaits emprisonne une énergie qui se manifeste dans la personne. Quand cette charge d’énergie est épuisée, la personne meurt. Les désirs non satisfaits sont transférés sur la naissance suivante.

L’auto-identification au corps crée des désirs toujours nouveaux, et cela n’a pas de fin à moins que le mécanisme de l’attachement ne soit clairement perçu. Je ne dis pas que c’est la même personne qui renaît. Elle meurt, et pour de bon.

Mais ses souvenirs restent, ainsi que ses désirs et ses craintes qui fournissent l’énergie à une nouvelle personne. Le réel n’y prend aucune part, mais il le rend possible en lui donnant sa lumière.



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Q : Comment la personne en vient-elle à exister ?

M : Exactement comme une ombre apparaît quand la lumière est interceptée par le corps, la personne naît quand la Conscience de soi est oblitérée par l’idée : « Je-suis-le-corps ». Et semblable à l’ombre qui change de forme et de position selon la configuration du terrain, la personne paraît se réjouir ou souffrir, se reposer ou peiner, gagner ou perdre selon ce qui est tracé par le destin.
Quand le corps n’est plus,
la personne disparaît complètement et sans retour,
seuls demeurent le témoin et le Grand Inconnu.
Le témoin est ce qui dit : « je connais ». La personne dit : « je fais ». Remarquez bien que dire « je connais » n’est pas une contre-vérité, ce n’est que limité. Mais dire « je fais » est totalement faux parce qu’il n’y a personne qui fait ; tout arrive de soi-même, y compris l’idée d’être celui qui fait.

Q : Qu’est-ce que l’action, alors ?

M : L’univers est rempli d’action mais il n’y a personne qui agit. Il y a d’innombrables personnes, petites ou grandes, certaines très grandes qui, au travers d’identifications, s’imaginent agissantes, mais cela ne change rien au fait que le monde de l’action (mahadakash) forme un tout singulier dans lequel tout dépend de tout et affecte tout. Les étoiles nous influencent profondément et nous influençons les étoiles.
Quittez l’action pour la Conscience,
laissez l’action au mental et au corps,
c’est leur domaine.
Demeurez le pur témoin
jusqu’à ce que sa vision même
se dissolve dans le Suprême.
Imaginez une jungle épaisse, pleine d’énorme troncs. Dans l’un d’entre eux, on façonne une planche et un petit crayon pour écrire dessus. Le témoin lit ce qui a été écrit et alors que le crayon et la planche ont une certaine relation avec la jungle, il sait que l’écrit, lui, n’a rien à voir avec elle. Il est entièrement superposé et sa disparition n’a aucune importance.

La dissolution de la personnalité est toujours suivie d’un grand soulagement, comme si nous venions de déposer un lourd fardeau.

Q : Quand vous affirmez être dans un état qui transcende le témoin, qu’est-ce qui vous permet de parler ainsi ? En quoi cet état diffèrent-il du stade où existe seulement le témoin ?

M : C’est comme de laver une étoffe imprimée. Au début, le dessin pâlit, puis le fond s’estompe à son tour et, en définitive, vous obtenez un tissu uni blanc.
La personne cède la place au témoin
qui s’efface à son tour
et la Pure Conscience reste seule.
Au début, l’étoffe était blanche et elle est blanche à la fin le dessin et les couleurs sont apparus pour un moment.

Q : Est-ce qu’il peut y avoir Conscience sans un objet de la Conscience ?

M : Quand la Conscience a un objet, nous l’appelons vision-témoin. Lorsqu’il y a aussi auto-identification à l’objet, provoquée par le désir ou la peur, nous appelons un tel état la personne. En réalité, il n’y a qu’un seul état : quand il est dénaturé par l’auto-identification, il est appelé une personne, quand il est coloré par la sensation d’existence, c’est le témoin quand il est incolore et illimité, nous l’appelons le Suprême.



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M : En réalité, vous n’êtes jamais né et vous ne mourrez jamais présentement, vous imaginez que vous êtes, ou que vous avez un corps, et vous vous demandez ce qui a pu provoquer cet état.

En restant dans les limites de l’illusion, la réponse est la suivante : les désirs, nés de la mémoire, vous attirent vers un corps et vous font croire que vous ne faites qu’un avec lui. Mais ceci n’est vrai que d’un point de vue relatif.

En réalité, il n’y a pas de corps, ni de monde pour le contenir, mais seulement un état mental, semblable au rêve, aisé à dissiper quand on met sa réalité en question.



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Q : J’ai peur de mourir, pas de la mort elle-même. J’imagine que le mécanisme de la mort est pénible et laid.

M : Comment le savez-vous ? Ce n’est pas nécessairement comme cela ! Cela peut être beau et paisible. Quand vous savez que la mort arrive au corps et non à vous, vous regardez simplement le corps dépérir, comme un vieux vêtement.

Q : Je suis parfaitement consciente que ma peur de la mort est due à l’appréhension et non au savoir.

M : Des êtres humains meurent à chaque seconde, la peur et l’angoisse des mourants planent sur le monde comme un nuage. Cela n’a rien d’étonnant que, vous aussi, vous ayez peur. Mais une fois que vous savez que seul le corps meurt et non la continuité de la mémoire, ni le sentiment du « je suis » qui s’y réfléchit, vous n’avez plus peur.

Q : Soit ! Eh bien mourons et voyons.

M : Prêtez-y attention et vous vous apercevrez très vite que la naissance et la mort ne font qu’un, que la vie palpite entre l’être et le non-être et que chacun a besoin de l’autre pour être complet. Vous naissez pour mourir et vous mourez pour renaître.

Q : Le détachement n’en arrête-t-il pas le déroulement ?

M : Avec le détachement, la peur disparaît mais pas le fait.

Q : Devrais-je renaître ? C’est terrifiant.

M : Il n’y a aucune contrainte. Vous obtenez ce que vous voulez. Vous concevez vos propres plans que vous mettez vous-même à exécution.

Q : Est-ce nous-mêmes qui nous condamnons à souffrir ?

M : Nous évoluons par l’observation et pour pouvoir nous y livrer, nous avons besoin d’expérimenter. Nous avons tendance à répéter ce que nous n’avons pas compris. Si nous sommes sensibles et intelligents, nous n’avons pas besoin de souffrir. La douleur est un appel à l’attention et le châtiment de notre torpeur. L’action intelligente et compatissante est le seul remède.


Q : Néanmoins, je n’aime pas cette idée de la mort.

M : C’est parce que vous êtes encore très jeune. Plus vous vous connaîtrez, moins vous aurez peur. Évidemment, il n’est jamais agréable de regarder l’agonie d’un mort, mais le mourant est rarement conscient.

Q : Revient-il à la conscience ?

M : C’est très proche du sommeil. La personne sort du champ pendant un certain temps, puis elle revient.

Q : La même personne ?

M : La personne étant la créature des circonstances, elle change avec elles, comme la flamme change avec le combustible. Seul le processus se poursuit, créateur du temps et de l’espace.

Q : Soit, Dieu prendra soin de moi. Je peux me remettre entièrement entre ses mains.

M : Même la foi en Dieu n’est qu’une étape sur le chemin. Finalement, vous abandonnerez tout car vous parvenez à quelque chose de si simple qu’il n’y a pas de mots pour l’exprimer.



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Q : Vous me dites constamment que je ne suis jamais né et que je ne mourrai jamais. Si cela est vrai, comment se fait-il que je voie le monde comme un monde qui est né et qui mourra certainement ?

M : Vous le croyez parce que vous n’avez jamais remis en question cette pensée d’être le corps qui, c’est évident, est né et mourra. Tant qu’il vit, il attire tellement l’attention et il est si fascinant qu’on perçoit rarement sa nature réelle. C’est comme de voir la surface de l’océan et oublier l’immensité qu’il y a dessous.
Le monde n’est que la surface de l’esprit
qui, lui, est infini.
Ce que nous appelons les pensées ne sont que des rides à la surface de l’esprit. Quand le mental est tranquille, il reflète la réalité. Quand il est parfaitement, totalement immobile, il se dissout et il ne reste plus que la réalité.

Cette réalité est si concrète, si présente, tellement plus tangible que le mental et la matière que, comparé à elle, le diamant est plus mou que le beurre.
Cette irrésistible réalité fait du monde
une sorte de rêve brumeux, inconséquent.



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M : Cette sensation d’ici et maintenant, vous la portez toujours et partout en vous. Ce qui veut dire que vous êtes indépendant du temps et de l’espace, que l’espace et le temps sont en vous et non vous en eux. C’est votre auto-identification au corps, qui bien sûr est limité dans le temps et dans l’espace, qui vous donne ce sentiment de finitude. En réalité vous êtes infini et éternel.






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M : Seul le silence parle de l’inconnaissable. Le mental ne peut parler que de ce qu’il connaît. Si vous étudiez assidûment le connaissable, il se résorbe et il ne reste que l’inconnaissable. Mais celui-ci est voilé par la première étincelle d’imagination ou d’intérêt et le connu vient au premier plan.

Le connu, l’impermanent est ce avec quoi vous vivez. Le permanent ne vous est d’aucune utilité, à vous. Ce n’est que lorsque vous êtes rassasié du changeant et que vous soupirez après l’immuable que vous êtes prêt au retour et à entrer dans ce qui n’est que vanité et ténèbres quand cela est vu du mental. Car le mental a soif de contenu et de diversité, alors que la réalité est, pour le mental, sans contenu et invariable.

Q : Pour moi cela ressemble à la mort.

M : Oui, cela y ressemble.

Mais cela pénètre tout également
et c’est d’une intensité qui transcende les mots.


Nul cerveau ordinaire ne peut le supporter sans être détruit d’où la nécessité absolue d’une sadhana.

La pureté du corps et la clarté du mental, la non-violence et l’absence d’égoïsme dans la vie sont essentielles à la survie en tant qu’entité intelligente et spirituelle.

Q : Y a-t-il des entités dans la réalité ?

M : L’identité est réalité ; la réalité est identité. La réalité n’est pas une masse informe ou un chaos innommable.

Elle est puissance, présence, elle est béatitude
comparée à elle, votre vie est comme une chandelle devant le soleil.





Le monde entier a jailli du Sat-Chit-Ananda, on l'appelle la racine du monde. C'est la félicité. Mais le Sat-Chit-Ananda n'est pas vrai, c'est un concept. Il est votre êtreté : « je suis, je suis connaissance, je suis félicité. » Tout cela est l'œuvre du mental et il doit être transcendé car il vous donnera toujours une fausse compréhension. Si la réalité n'était pas, rien ne pourrait apparaître. L'écran, la réalité, est là, c'est pourquoi les images peuvent se former, mais l'écran n'a ni amour ni indifférence. N'aimez personne et ne détestez personne, c'est le mental qui fait ces discriminations, l'écran n'en fait pas. Les cinq doigts sont différents, mais vous savez que c'est votre main ; c'est cela l'Unité.
Si vous comprenez que vous n'êtes pas le corps, votre conscience devient universelle. Toute limitation disparaît. Vous devenez la conscience-connaissance universelle. Malgré tout cette connaissance est aussi illusion, ignorance finalement. En effet, la source de la conscience-connaissance elle-même, a pour origine l'oubli ou l'ignorance de la réalité. Vous devenez donc la création toute entière, la conscience-connaissance du monde, mais c'est encore l'illusion. Cet ego qui devient la conscience universelle est, en fait, le pire des ego : « je suis le créateur du monde, je suis omnipotent, etc. » Mais vous êtes le créateur de plus d'illusion, de plus d'ignorance, alors quelle en est l'utilité ? Cette compréhension que la conscience universelle est toujours l'ego doit mûrir, pour se dissoudre dans la réalité. Dans la réalité finale, il n'y a ni conscience, ni ignorance et c'est ce que vous êtes, c'est votre véritable nature.
C'est à partir de l'ignorance que la connaissance est apparue et vous voyez l'illusion entière se dérouler. L'ignorance s'est surimposée à la réalité, de cette ignorance un concept a surgi, la connaissance et sur ce concept le monde est créé. Concept veut dire connaissance. Tout le monde fonctionne avec la connaissance, c'est par elle que vous créez et agissez. Prendre naissance est un concept et s'ensuivra son cortège de douleurs toute votre vie durant. La vie est un concept, rien d'autre. Quand elle prend fin, le concept disparaît et tout se termine alors.

Ranjit Maharaj











Les Bhajans de la Lignée de Shri Ramakant Maharaj ici en pdf (en français)


CHIDANANDA (Bhajan de la Lignée)




Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.

Je ne suis pas le mental, l’intellect, l’égo ou le subconscient. Je ne suis pas les oreilles, la langue, le nez ou les yeux. Je ne suis pas l’espace, la terre, le feu ou le vent.

Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.

Je ne suis pas la force de respirer, les sept éléments vitaux du corps, ni les cinq couvertures. Je ne suis pas la parole, les mains, les pieds, ni le rectum.

Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.

Je ne suis pas l’envie, la cupidité, ni le désir, ni l’attirance. Je ne suis pas l’arrogance, ni la fierté, ni la jalousie, ni la religion, ni la fortune, ni les dépenses pour l’humanité, ni la libération.

Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.

Je ne suis pas la vertu, le péché, la joie et la tristesse. Je ne suis pas le Mantra, le pèlerinage, les Écritures, les offrandes ou le feu rituel. Je ne suis pas la nourriture, l’action de manger et ce qui est mangé.

Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.

Je ne suis pas la mort, le doute, ni la discrimination de castes. Je ne suis pas le père, la mère, donc pas de naissance. Je ne suis pas le frère, ni l’ami, ni le Gourou, ni l’aspirant.

Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.

Je suis au-delà des concepts, sans changement, au-delà de la forme. Je suis tout étendu dans tous les sens. Je vois l’égalité dans chacun. Je ne suis ni libéré, ni lié.

Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.

C’est complet et parfait. C’est complet et parfait.
Du complet et parfait, le complet et parfait devient manifesté.
Si le complet et parfait sort du complet et parfait, même alors le complet et parfait restera toujours.




L’UN, qui avec compréhension, savoure le monde.

(ARATI)
J’ai reçu une grande fortune qui m’a poussé hors des affaires du monde.
J’ai rencontré mon Sadgourou et je fais ce qu’Il me demande.
Il m’a mis dans la bonne direction, vers l’intérieur où est le Soi.
Après la traversée des attributs, vous atteindrez Pandhari, où Vithoba réside.
Comment décrire ce bonheur ? Quand l’égo s’en va le bonheur demeure.
Par la lumière de la compréhension qu’Il m’a donnée, mon égo est complètement détruit.
Je vais vers le Soi. Le corps reste mais je ne m’occupe plus de lui.
Le mental devient pas de mental, aucune trace de lien demeure.
Fusionné dans le Soi, j’ai oublié pourquoi je suis venu ici ! Les mots sont sans signification.
Je suis devenu l’UN, je vois seulement Moi-même partout.
Les Trois attributs sont brûlés, je les ai transcendés.
L’Indestructible, l’Eternel est merveilleux. La lumière de l’Illumination de Soi ne diminue jamais.

Le nom et la forme créent la dualité, mais IL est Un, partout.
Namdev : « Si ce que je dis n’est pas la vérité, je couperai ma tête ! ». (Mais personne ne peut couper Cela !!)
L’univers entier et son créateur sont contenus dans une graine de sésame.
Tout vient de zéro, retourne à zéro et n’a aucun volume. Tout est rien.
Le propriétaire de l’univers entier demeure à l’intérieur d’une petite maison graine de sésame.
La plus petite graine contient tous les trois mondes.
Cependant rien n’est plus grand que Moi-même, qui n’ai aucun volume.
Le propriétaire de Cela va et vient.
De rien vient toutes les choses, même les Dieux.
Rien est très puissant. Rien ne peut arriver.
Oubliez la connaissance et l’ignorance et vous êtes LUI.
Quand quelque chose est là, vous ne pouvez rien faire de plus ou de moins.
Tuka dit, dans une petite graine ou une petite goutte se trouve l’ensemble de la création transitoire.

5. Je suis la joie originelle

Partout la béatitude ! À l’intérieur et à l’extérieur !
Joie ! Joie ! Rien n’est là excepté Moi-même. Je suis la Joie Originelle !
IL est partout et Cela est la joie !
À l’intérieur et à l’extérieur, tout est joie, au-delà de la connaissance.