Le Témoin unique se reflète dans les corps innombrables en tant que « je suis »
par Shri Nisargadatta Maharaj

Source : Je suis - Éditions Les Deux Océans - Paris



En vérité, votre état est la Félicité Absolue, pas cet état du monde du phénomène. Dans l'état du non-phénomène vous êtes félicité totale, mais vous n'en pouvez faire l'expérience. Dans cet état il n'y a ni misère ni malheur, seulement une pure félicité.
Quand la conscience est sans forme et ne se connaissant pas elle-même, elle est l'Absolu. Nous sommes uniquement cette conscience. L'éternel est pour toujours, un état de non-expérience.
L'univers est contenu dans la conscience, et le corps physique lui aussi n'est qu'une apparition dans la conscience, perçue et reconnue par la conscience.
Ce qui EST, c'est cette conscience, en dehors de quoi rien ne peut exister.
Shri Nisargadatta Maharaj
Au niveau ultime la Présence est dissoute. Vous ne serez pas conscient quand la Présence devient Omniprésence.
Tout est Un. Il n'y a pas d'individualité.
Cette Présence spontanée, cette Présence invisible, est inconsciente de sa propre identité parce qu'elle est vaste, toute puissante, omniprésente, juste comme le ciel.
Shri Ramakant Maharaj

Si vous comprenez que ce corps n'existe pas, vous êtes libéré du tourment de la mort. Vous êtes en tout et en tout lieu car vous êtes la source de toute chose. Comment pourriez-vous mourir ?
Comprenez que tout est Un, et tout se termine alors.
Ranjit Maharaj

Le Je suprême, non-manifesté, ne possède aucun savoir, il ne se connaît pas, il est totale êtreté. Cette êtreté est reflétée par la conscience, cette conscience a surgi du non-manifesté, sans cause, en créant le temps, l'espace et la matière, elle ne peut exister en l'absence du corps. Elle est la Conscience, il n'y en a qu'Une. Tout ce qui existe est je, tout ce qui existe est moi, mais le Je percevant cela s'est limité en s'identifiant à son support et a perdu cette compréhension. Pourtant, ce manifesté est identique au non-manifesté, à cette présence Absolue. Il n'y a pas de différence entre le Je non-manifesté et le monde. C'est pour cela que vous n'avez besoin d'aucun changement ni d'aucun appui, vous êtes cela. Il faut que votre esprit soit complètement au repos, alors il se dissoudra et il ne subsistera que la réalité.
S'immerger dans cette connaissance « je suis » est Bhagwan, splendeur. C'est une illumination éclairant comme la foudre. Vous êtes seulement lumière et de cette révélation le monde surgit. Ayant atteint ce stade, vous êtes le pur joyau du diadème, le diamant au sommet de la couronne. Mais ayant assimilé, pleinement éveillé, ce qu'est le monde, ce qu'est cette conscience, vous souhaitez vous en débarrasser. Vous découvrez que cette splendeur est le siège de toutes les erreurs, de tous les mensonges. Quand vous l'avez totalement compris, vous transcendez cet état. Ce n'est plus rien, c'est comme du mucus dans la gorge qui vous gêne, vous le crachez.

Shri Nisargadatta Maharaj

Le Soi suprême est votre état naturel, il est au-delà du divin car il est la réalité finale, Il est la vérité éternelle présente dans les quatre états de veille, de rêve, de sommeil profond et de la conscience pure (turya). Si vous essayez de le connaître, il vous apparaîtra comme le néant car il ne peut pas être perçu. Il est là quand tous les concepts prennent fin mais il est quand même présent quand les concepts sont là ! Le mouvement subtil qui est ressenti dans le Soi immuable est appelé « conscience » ou « je suis ». Ce mouvement dans le Soi caractérise l'illusion. Le Soi est affublé de noms tantôt masculins, tantôt féminins et tantôt neutres, mais tous ces noms ne sont que des indications car il ne peut pas être perçu.
L'expérience « je suis » est Existence, Conscience et Félicité (Sat-Chit-Ananda). On lui donne aussi d'autres noms comme connaissance, Dieu ou Soi, etc. Mais ce qui existe éternellement, sans expression ou manifestation, est le Soi suprême (Para-brahman). Om, le son primordial, est aussi le « je suis », il est à la source des mantras. Ainsi le « je suis » est l'illusion primordiale.

Sri Siddharameshwar Maharaj

Lorsque vous n'aviez pas l'expérience du corps vous étiez dans un état de béatitude. Cet état précédant votre naissance ne peut être qualifié de sommeil profond, il est au-delà. L'expérience du Jnani est celle de l'état précédant la naissance, c'est un état complet.
Shri Nisargadatta Maharaj




36


Q : Un homme vécut et mourut il y a un millier d'années. Son identité (antahkarana) est réapparue dans un nouveau corps. Pourquoi ne se souvient-il pas de sa vie antérieure ? Et s'il se souvient, ce souvenir peut-il être amené dans le conscient ?
M : Comment savez-vous que cette même personne est réapparue dans un nouveau corps ? Un nouveau corps peut fort bien vouloir dire une nouvelle personne.
Q : Imaginez un pot de ghee (beurre fondu). Si le pot est cassé, il reste le ghee qu'on peut transvaser dans un autre pot. Le vieux pot avait son propre parfum qui était différent de celui du nouveau pot. Le ghee transportera les différents parfums de pot en pot. De la même façon l'identité personnelle est transférée d'un corps à un autre.
M : C'est juste ; quand il y a un corps, ses particularités affectent la personne. Sans le corps, nous avons la pure identité dans la sensation du « je suis ». Mais quand vous renaissez dans un nouveau corps, où est le monde qui était perçu auparavant ?
Q : Chaque corps perçoit son propre monde.
M : L'ancien corps est-il, dans le nouveau corps, une simple idée, ou est-ce un souvenir ?
Q : Une idée, bien sûr. Comment pourrait-il se rappeler ce qu'il n'a pas perçu ?
M : Vous venez de répondre à votre question. Pourquoi jouer avec les idées ? Contentez-vous de ce dont vous êtes sûr. Et la seule chose dont vous puissiez être assuré c'est « je suis ». Demeurez en « je suis » et rejetez tout le reste. C'est le Yoga.
Q : Je ne peux rejeter que verbalement. Au mieux, je pense à répéter la formule : « ceci n'est pas moi, ceci n'est pas mien, je suis au-delà de tout ça ».
M : Bon. D'abord oralement, ensuite sur le plan mental et émotionnel, puis dans l'action. Faites attention à la réalité qui est en vous et elle viendra à la lumière. C'est comme de baratter la crème pour faire du beurre. Faites-le correctement et le résultat viendra sûrement.
Q : Comment l'absolu peut-il être le fruit d'un processus ?
M : Vous avez raison, le relatif ne peut pas aboutir à l'absolu. Mais le relatif peut bloquer l'absolu, tout comme de ne pas baratter la crème bloquera la formation du beurre. C'est le réel qui donne l'impulsion ; l'intérieur pousse l'extérieur qui répond par l'intérêt et l'effort. Mais en dernier ressort,
il n'y a ni intérieur ni extérieur ;
la lumière de la conscience est
à la fois le créateur et le créé,
celui qui perçoit et l'expérience,
le corps et l'identité incarnée.
Faites attention à la puissance qui projette tout cela et vos problèmes seront résolus.
Q : Quelle est ce pouvoir de projection ?
M : C'est l'imagination excitée par le désir.
Q : Je le sais, mais je n'ai aucun pouvoir dessus.
M : C'est encore une illusion qui vient de votre soif de résultats.
Q : Qu'y a-t-il de mal à agir en vue d'un but ?
M : Cela n'a aucun rapport. Il n'y a dans ces matières aucune notion de but ou d'action. Tout ce que vous avez à faire, c'est d'écouter, de vous rappeler, de réfléchir. C'est comme de se nourrir. Tout ce que vous pouvez faire est de mordre, mâcher et avaler. Tout le reste est inconscient et automatique. Écouter, se rappeler et comprendre. Le mental est à la fois l'acteur et la scène.
Tout procède du mental, et vous n'êtes pas le mental.
Le mental est né et re-né, vous pas.
Le mental crée le monde dans sa stupéfiante diversité. De même que pour faire une bonne pièce il faut toutes sortes de personnages et de situations, pour faire un monde il faut un peu de tout.
Q : Personne ne souffre dans une pièce.
M : A moins qu'on ne s'identifie à elle. Ne vous identifiez pas au monde et vous ne souffrirez pas.
Q : D'autres souffriront.
M : Alors, perfectionnez votre monde. Si vous croyez en Dieu, travaillez avec lui ; si vous n'y croyez pas, devenez-en un. Voyez le monde comme un jeu, ou travaillez y de toutes vos forces. Ou les deux.
Q : Et qu'en est-il de l'identité du mourant ? Que devient-elle quand il meurt ? Admettez-vous qu'elle se continue dans un autre corps ?
M : Elle se continue et en même temps elle ne se continue pas. Tout dépend du point de vue. Qu'est-ce que l'identité après tout ? La continuité dans la mémoire ? Peut-on parler d'identité sans mémoire ?
Q : Oui. L'enfant peut ne pas connaître ses parents, cependant les caractères héréditaires n'en seront pas moins présents.
M : Qui les identifie ? Quelqu'un doué de mémoire, ce qui lui permet d'enregistrer et de comparer. Ne voyez-vous pas que la mémoire est la trame de votre vie mentale. Une identité n'est qu'un dessin formé d'événements situés dans le temps et dans l'espace. Changez le dessin et vous changez l'homme.
Q : Le dessin est signifiant et important. Il a sa valeur propre. Si vous dites qu'un motif tissé n'est qu'un ensemble de fils de couleur, vous passez à côté de ce qui est le plus important, sa beauté. Ou si vous décrivez un livre en disant que ce sont des taches d'encre sur du papier, vous en laissez échapper le sens. L'identité est chargée de valeur parce qu'elle est la base de l'individualité ; ce qui me fait unique et irremplaçable. « Je suis », c'est l'intuition de la singularité.
M : Oui et non. Identité, individualité, singularité, ce sont les aspects les plus valables du mental, mais seulement du mental. « Je suis tout ce qui est » est aussi une expérience valable. Le particulier et l'universel sont inséparables. Ils sont les deux aspects de ce qui n'a pas de nom, vu du dedans et du dehors. Malheureusement, les mots le nomment mais ils n'y mènent pas. Essayez d'aller au-delà des mots.
Q : Qu'est-ce qui meurt avec la mort ?
M :
L'idée « je suis le corps » meurt ;
le Témoin ne meurt pas.
Q : Les Jaïnas croient à une multiplicité de témoins, à jamais séparés.
M : C'est leur tradition, fondée sur l'expérience de certains grands maîtres.
Le Témoin unique se reflète
dans les corps innombrables
en tant que « je suis ».
Dès que les corps, aussi subtils soient-ils, durent,
le « je suis » apparaît comme multiple.
Au-delà du corps
il y a le Un.
Q : Dieu ?
M : Le créateur est une personne dont le corps est le monde. Celui qui est sans nom est au-delà de tous les dieux.
Q : Sri Ramana Maharshi est mort. Quelle différence cela fait-il pour lui ?
M : Aucune.
Ce qu'il était, il l'est :
la Réalité Absolue.
Q : Mais la mort, pour l'homme ordinaire, crée une différence.
M :
Ce qu'il croit être avant de mourir,
il continue à l'être après la mort.
L'image qu'il se faisait de lui-même survit.
Q : L'autre jour il y a eu une discussion sur l'usage que font les Jnanis de peaux d'animaux pour la méditation, etc. Elle ne m'a pas convaincu. C'est facile de tout justifier en se référant aux coutumes et à la tradition. La coutume peut être cruelle et la tradition corrompue. Elles expliquent mais ne justifient pas.
M : Je n'ai jamais voulu dire que l'anarchie suivait la réalisation de soi. L'homme libéré est très respectueux des lois. Mais ses lois sont les lois de son soi réel, pas de la société. Celles-ci, il les observe ou il les viole selon les circonstances et la nécessité. Mais il ne sera jamais fantaisiste ou désordonné.
Q : Ce que je me refuse à accepter, c'est la justification par la coutume et l'habitude.
M : La difficulté se situe dans notre différence de point de vue. Le vôtre est celui de l'intellect, le mien celui du Témoin. C'est une différence fondamentale.
Q : La cruauté n'en reste pas moins la cruauté.
M : Personne ne vous oblige à être cruel.
Q : Profiter de la cruauté des autres, c'est être cruel par procuration.
M : Si vous étudiez de près l'évolution de la vie, partout vous trouverez la cruauté, la vie se nourrit de la vie. C'est un fait, mais vivre ne vous donne pas un sentiment de culpabilité. Vous avez commencé une vie de cruauté en causant à votre mère des souffrances illimitées. Jusqu'au dernier jour de votre vie vous vous battrez pour votre nourriture, des vêtements, un abri, pour entretenir votre corps, vous lutterez pour ses besoins parce que vous le voulez à l'abri dans un monde d'insécurité et de mort. Du point de vue de l'animal, être tué n'est pas la pire façon de mourir ; en tout cas, c'est préférable à la maladie ou au dépérissement de la sénilité. La cruauté se situe dans la motivation, pas dans les faits. Tuer blesse le tueur, pas le tué.
Q : Il faut donc refuser les services des chasseurs et des bouchers.
M : Qui veut les accepter ?
Q : Vous.
M : Voilà comme vous me voyez ! Vous êtes prompt à accuser, condamner, prononcer la sentence et à l'exécuter. Pourquoi commencez-vous par moi et non par vous ?
Q : Un homme tel que vous devrait donner l'exemple.
M : Êtes-vous prêt à suivre mon exemple ? Je suis mort au monde, je ne veux rien, pas même vivre. Soyez comme je suis, faites ce que je fais. Vous me jugez à mes vêtements et à ma nourriture ; moi, je regarde vos motivations. Si vous croyez être le corps et le mental et que vous agissez en conséquence, vous êtes coupable de la plus grande des cruautés, la cruauté envers votre être réel. En comparaison, les autres cruautés ne comptent plus.
Q : Vous vous retranchez derrière l'affirmation que vous n'êtes pas le corps. Mais vous contrôlez le corps, et vous êtes responsable de tout ce qu'il fait. Ce serait une imbécillité, une folie que d'accorder au corps une autonomie complète !
M : Calmez-vous ! Moi aussi je suis contre la tuerie des animaux pour leur chair ou pour leur peau. Mais je me refuse à lui donner la première place. Le végétarisme est une cause digne d'estime, mais ce n'est pas le plus urgent ; les causes, quelles qu'elles soient, sont mieux servies par l'homme qui est remonté à la Source.
Q : Quand j'étais à Sri Ramanashram, j'ai senti que Bhagavan était partout présent, il imprégnait tout et percevait tout.
M : Vous aviez la foi nécessaire. Ceux qui ont une foi sincère en lui le voient en tout temps et en tout lieu. Tout arrive en fonction de votre foi, et celle-ci est la forme de votre désir.
Q : La foi que vous avez en vous-même n'est-elle pas aussi la forme d'un désir ?
M : Quand je dis « je suis » je ne veux pas dire que je suis une entité séparée dont le corps serait le noyau, je veux dire que je suis la totalité de l'existence, l'océan de la conscience, l'univers entier de ce qui est et de ce qui connaît. Je n'ai rien à désirer parce que je suis à jamais complet.
Q : Pouvez-vous être en contact avec la vie des autres gens ?
M : Je suis les gens.
Q : Je ne parle pas d'une identité d'essence ou de substance, ni d'une similarité de forme. Je veux parler d'une pénétration effective dans le mental et dans le cœur d'autres personnes et d'une participation à leurs expériences personnelles. Pouvez-vous souffrir et vous réjouir avec moi, ou vous contentez-vous de déduire ce que je sens de l'observation et de l'analogie ?
M : Tous les êtres vivants sont en moi. Mais amener dans son cerveau le contenu d'un autre cerveau demande un entraînement particulier. Il n'y a rien qui ne puisse être réalisé par l'entraînement.
Q : Je ne suis pas votre projection, pas plus que vous n'êtes la mienne. J'existe de mon propre chef et non comme une de vos créations. Cette philosophie brute à base d'imagination et de projections ne me séduit pas. Vous me privez de toute réalité. Qui est l'image de qui ? Êtes-vous mon image ou suis-je la vôtre ? Où suis-je une image dans ma propre image ? Non, il y a là-dedans quelque chose de faux.
M : Les mots trahissent leur vacuité. On ne peut pas décrire le réel, il faut l'expérimenter. Je ne peux pas trouver de meilleurs mots pour exprimer ce que je sais. Ce que je dis peut paraître ridicule, mais ce que les mots essaient de communiquer est la plus haute vérité. Nous pouvons ergoter autant que nous voulons, tout est un. Et tout est fait pour la seule source et le but unique de chaque désir, celui que nous connaissons tous comme « je suis ».
Q : C'est la souffrance qui est la racine du désir. Le premier mouvement est d'échapper à la souffrance.
M : Quelle est la racine de la souffrance ? Votre ignorance de vous-même. Quelle est la racine du désir ? L'impulsion de vous trouver vous-même. Toute la création travaille avec acharnement pour le Soi et ne connaîtra pas le repos avant d'y retourner.
Q : Quand y retournera-t-elle ?
M : Vous pouvez y retourner dès que vous le souhaitez.
Q : Et le monde ?
M : Vous pouvez l'emmener avec vous.
Q : Faut-il que j'attende d'avoir atteint la perfection pour aider le monde ?
M : Mais non. Aidez le monde. Vous ne serez pas d'une grande aide, mais l'effort contribuera à votre développement. Il n'y a rien de mal à essayer d'aider le monde.
Q : Il y a certainement eu des gens, des gens ordinaires qui ont beaucoup aidé.
M : Quand vient pour le monde le moment d'être aidé, certaines personnes reçoivent la volonté, la sagesse et le pouvoir d'amener de grands changements.




Le monde entier a jailli du Sat-Chit-Ananda, on l'appelle la racine du monde. C'est la félicité. Mais le Sat-Chit-Ananda n'est pas vrai, c'est un concept. Il est votre êtreté : « je suis, je suis connaissance, je suis félicité. » Tout cela est l'œuvre du mental et il doit être transcendé car il vous donnera toujours une fausse compréhension. Si la réalité n'était pas, rien ne pourrait apparaître. L'écran, la réalité, est là, c'est pourquoi les images peuvent se former, mais l'écran n'a ni amour ni indifférence. N'aimez personne et ne détestez personne, c'est le mental qui fait ces discriminations, l'écran n'en fait pas. Les cinq doigts sont différents, mais vous savez que c'est votre main ; c'est cela l'Unité.
Si vous comprenez que vous n'êtes pas le corps, votre conscience devient universelle. Toute limitation disparaît. Vous devenez la conscience-connaissance universelle. Malgré tout cette connaissance est aussi illusion, ignorance finalement. En effet, la source de la conscience-connaissance elle-même, a pour origine l'oubli ou l'ignorance de la réalité. Vous devenez donc la création toute entière, la conscience-connaissance du monde, mais c'est encore l'illusion. Cet ego qui devient la conscience universelle est, en fait, le pire des ego : « je suis le créateur du monde, je suis omnipotent, etc. » Mais vous êtes le créateur de plus d'illusion, de plus d'ignorance, alors quelle en est l'utilité ? Cette compréhension que la conscience universelle est toujours l'ego doit mûrir, pour se dissoudre dans la réalité. Dans la réalité finale, il n'y a ni conscience, ni ignorance et c'est ce que vous êtes, c'est votre véritable nature.
C'est à partir de l'ignorance que la connaissance est apparue et vous voyez l'illusion entière se dérouler. L'ignorance s'est surimposée à la réalité, de cette ignorance un concept a surgi, la connaissance et sur ce concept le monde est créé. Concept veut dire connaissance. Tout le monde fonctionne avec la connaissance, c'est par elle que vous créez et agissez. Prendre naissance est un concept et s'ensuivra son cortège de douleurs toute votre vie durant. La vie est un concept, rien d'autre. Quand elle prend fin, le concept disparaît et tout se termine alors.

Ranjit Maharaj











Les Bhajans de la Lignée de Shri Ramakant Maharaj ici en pdf (en français)


CHIDANANDA (Bhajan de la Lignée)




Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.

Je ne suis pas le mental, l’intellect, l’égo ou le subconscient. Je ne suis pas les oreilles, la langue, le nez ou les yeux. Je ne suis pas l’espace, la terre, le feu ou le vent.

Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.

Je ne suis pas la force de respirer, les sept éléments vitaux du corps, ni les cinq couvertures. Je ne suis pas la parole, les mains, les pieds, ni le rectum.

Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.

Je ne suis pas l’envie, la cupidité, ni le désir, ni l’attirance. Je ne suis pas l’arrogance, ni la fierté, ni la jalousie, ni la religion, ni la fortune, ni les dépenses pour l’humanité, ni la libération.

Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.

Je ne suis pas la vertu, le péché, la joie et la tristesse. Je ne suis pas le Mantra, le pèlerinage, les Écritures, les offrandes ou le feu rituel. Je ne suis pas la nourriture, l’action de manger et ce qui est mangé.

Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.

Je ne suis pas la mort, le doute, ni la discrimination de castes. Je ne suis pas le père, la mère, donc pas de naissance. Je ne suis pas le frère, ni l’ami, ni le Gourou, ni l’aspirant.

Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.

Je suis au-delà des concepts, sans changement, au-delà de la forme. Je suis tout étendu dans tous les sens. Je vois l’égalité dans chacun. Je ne suis ni libéré, ni lié.

Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.

C’est complet et parfait. C’est complet et parfait.
Du complet et parfait, le complet et parfait devient manifesté.
Si le complet et parfait sort du complet et parfait, même alors le complet et parfait restera toujours.




L’UN, qui avec compréhension, savoure le monde.

(ARATI)
J’ai reçu une grande fortune qui m’a poussé hors des affaires du monde.
J’ai rencontré mon Sadgourou et je fais ce qu’Il me demande.
Il m’a mis dans la bonne direction, vers l’intérieur où est le Soi.
Après la traversée des attributs, vous atteindrez Pandhari, où Vithoba réside.
Comment décrire ce bonheur ? Quand l’égo s’en va le bonheur demeure.
Par la lumière de la compréhension qu’Il m’a donnée, mon égo est complètement détruit.
Je vais vers le Soi. Le corps reste mais je ne m’occupe plus de lui.
Le mental devient pas de mental, aucune trace de lien demeure.
Fusionné dans le Soi, j’ai oublié pourquoi je suis venu ici ! Les mots sont sans signification.
Je suis devenu l’UN, je vois seulement Moi-même partout.
Les Trois attributs sont brûlés, je les ai transcendés.
L’Indestructible, l’Eternel est merveilleux. La lumière de l’Illumination de Soi ne diminue jamais.

Le nom et la forme créent la dualité, mais IL est Un, partout.
Namdev : « Si ce que je dis n’est pas la vérité, je couperai ma tête ! ». (Mais personne ne peut couper Cela !!)
L’univers entier et son créateur sont contenus dans une graine de sésame.
Tout vient de zéro, retourne à zéro et n’a aucun volume. Tout est rien.
Le propriétaire de l’univers entier demeure à l’intérieur d’une petite maison graine de sésame.
La plus petite graine contient tous les trois mondes.
Cependant rien n’est plus grand que Moi-même, qui n’ai aucun volume.
Le propriétaire de Cela va et vient.
De rien vient toutes les choses, même les Dieux.
Rien est très puissant. Rien ne peut arriver.
Oubliez la connaissance et l’ignorance et vous êtes LUI.
Quand quelque chose est là, vous ne pouvez rien faire de plus ou de moins.
Tuka dit, dans une petite graine ou une petite goutte se trouve l’ensemble de la création transitoire.

5. Je suis la joie originelle

Partout la béatitude ! À l’intérieur et à l’extérieur !
Joie ! Joie ! Rien n’est là excepté Moi-même. Je suis la Joie Originelle !
IL est partout et Cela est la joie !
À l’intérieur et à l’extérieur, tout est joie, au-delà de la connaissance.