La connaissance du Soi est de connaître votre état en amont de la conception
par Shri Nisargadatta Maharaj

Source : Être rien, c'est être Tout - Éditions DERVY



En vérité, votre état est la Félicité Absolue, pas cet état du monde du phénomène. Dans l'état du non-phénomène vous êtes félicité totale, mais vous n'en pouvez faire l'expérience. Dans cet état il n'y a ni misère ni malheur, seulement une pure félicité.
Quand la conscience est sans forme et ne se connaissant pas elle-même, elle est l'Absolu. Nous sommes uniquement cette conscience. L'éternel est pour toujours, un état de non-expérience.
L'univers est contenu dans la conscience, et le corps physique lui aussi n'est qu'une apparition dans la conscience, perçue et reconnue par la conscience.
Ce qui EST, c'est cette conscience, en dehors de quoi rien ne peut exister.
Shri Nisargadatta Maharaj
Au niveau ultime la Présence est dissoute. Vous ne serez pas conscient quand la Présence devient Omniprésence.
Tout est Un. Il n'y a pas d'individualité.
Cette Présence spontanée, cette Présence invisible, est inconsciente de sa propre identité parce qu'elle est vaste, toute puissante, omniprésente, juste comme le ciel.
Shri Ramakant Maharaj

Si vous comprenez que ce corps n'existe pas, vous êtes libéré du tourment de la mort. Vous êtes en tout et en tout lieu car vous êtes la source de toute chose. Comment pourriez-vous mourir ?
Comprenez que tout est Un, et tout se termine alors.
Ranjit Maharaj

Le Je suprême, non-manifesté, ne possède aucun savoir, il ne se connaît pas, il est totale êtreté. Cette êtreté est reflétée par la conscience, cette conscience a surgi du non-manifesté, sans cause, en créant le temps, l'espace et la matière, elle ne peut exister en l'absence du corps. Elle est la Conscience, il n'y en a qu'Une. Tout ce qui existe est je, tout ce qui existe est moi, mais le Je percevant cela s'est limité en s'identifiant à son support et a perdu cette compréhension. Pourtant, ce manifesté est identique au non-manifesté, à cette présence Absolue. Il n'y a pas de différence entre le Je non-manifesté et le monde. C'est pour cela que vous n'avez besoin d'aucun changement ni d'aucun appui, vous êtes cela. Il faut que votre esprit soit complètement au repos, alors il se dissoudra et il ne subsistera que la réalité.
S'immerger dans cette connaissance « je suis » est Bhagwan, splendeur. C'est une illumination éclairant comme la foudre. Vous êtes seulement lumière et de cette révélation le monde surgit. Ayant atteint ce stade, vous êtes le pur joyau du diadème, le diamant au sommet de la couronne. Mais ayant assimilé, pleinement éveillé, ce qu'est le monde, ce qu'est cette conscience, vous souhaitez vous en débarrasser. Vous découvrez que cette splendeur est le siège de toutes les erreurs, de tous les mensonges. Quand vous l'avez totalement compris, vous transcendez cet état. Ce n'est plus rien, c'est comme du mucus dans la gorge qui vous gêne, vous le crachez.

Shri Nisargadatta Maharaj

Le Soi suprême est votre état naturel, il est au-delà du divin car il est la réalité finale, Il est la vérité éternelle présente dans les quatre états de veille, de rêve, de sommeil profond et de la conscience pure (turya). Si vous essayez de le connaître, il vous apparaîtra comme le néant car il ne peut pas être perçu. Il est là quand tous les concepts prennent fin mais il est quand même présent quand les concepts sont là ! Le mouvement subtil qui est ressenti dans le Soi immuable est appelé « conscience » ou « je suis ». Ce mouvement dans le Soi caractérise l'illusion. Le Soi est affublé de noms tantôt masculins, tantôt féminins et tantôt neutres, mais tous ces noms ne sont que des indications car il ne peut pas être perçu.
L'expérience « je suis » est Existence, Conscience et Félicité (Sat-Chit-Ananda). On lui donne aussi d'autres noms comme connaissance, Dieu ou Soi, etc. Mais ce qui existe éternellement, sans expression ou manifestation, est le Soi suprême (Para-brahman). Om, le son primordial, est aussi le « je suis », il est à la source des mantras. Ainsi le « je suis » est l'illusion primordiale.

Sri Siddharameshwar Maharaj



19 décembre 1979

Le mental, un indicateur, pas un dictateur





Maharaj : Je suis dans mon Véritable état, l'Absolu. Même si je ne suis pas limité à ce corps, c'est lui qui indiquera ma localisation. Cela continuera jusqu'à la mort du corps.
Dans mon état éternel,
il y a l'existence sans
la nouvelle « je suis ».
Visiteur : Comment décririez-vous notre vie ?
Maharaj : Votre vie est pleine de modifications mentales et en recherche de divertissement. Tout comme vous détectez la présence d'un rat mort par son odeur, à présent, vous sentez votre propre présence. Mais cette odeur est limitée dans le temps et elle va disparaître. Il y a cent ans, vous n'avez pas senti votre présence. Cela a commencé après la soi-disant naissance. Ce qui a commencé doit aussi s'arrêter un jour, au moment de la soi-disant mort. En amont de sentir votre présence, quels étaient vos désirs et vos revendications ? À présent, il n'y a pas de fin à vos désirs et à vos acquisitions.
Visiteur : Quelle est la relation entre le mental et le souffle vital ?
M : Le mental est un autre nom pour le souffle vital. Il y a l'air dans l'atmosphère, ainsi que l'inspiration et l'expiration. Le souffle vital fonctionne en raison de cela, qui à son tour résulte dans le flot des pensées, que nous qualifions de mental. L'ignorant fonctionne selon le flot des pensées.
V : Le Jnani possède-t-il un mental ?
M : Le mental est là, mais il est très faible et éloigné. Tout comme vous n'êtes pas affecté par des événements mineurs en Russie, aucune pensée n'affecte le Jnani.
V : Est-ce que vous ignorez totalement votre mental ?
M : Son intervention est acceptable pour des actions comme aller aux toilettes, etc. Le mental d'un Jnani n'a pas son mot à dire. Il sert seulement d'indicateur et non pas de dictateur. Le mental dicte l'ignorant. Il y a quelques minutes, nous avons vu un individu, assis tranquillement ici, se lever soudainement, et partir. Qui lui a dit de partir ?
V : Son mental.
M : L'homme pense qu'il est celui qui décide et qui fait. Il oublie que lui-même, ainsi que tous les autres êtres vivants, font partie des cinq éléments. Finalement, ce qui survient entre les cinq éléments atterrit sur la Terre, dont l'homme fait partie. L'homme doit agir selon le résultat de l'interaction de tous les éléments.
V : Est-ce qu'un guru connaît cette interaction ?
M : Celui qui connaît l'action juste et l'action à éviter est un guru.
V : Si notre être même est la qualité de l'essence de nourriture, nous ne pouvons pas nous attendre à avoir un contrôle quelconque sur nos actions.
M : Notre sens d'être est comme une saison, qui a un début, mais aussi une fin. Notre être est important pour nous, et nous prenons toutes les précautions et travaillons régulièrement pour son maintien.
V : Quelles sont les pratiques spirituelles que vous recommanderiez ?
M : Essayez de vivre séparé de votre corps et de son nom. Si vous n'êtes ni votre corps, ni son nom, qu'êtes-vous ? Même si vous vous prenez pour un individu, votre connaissance « je suis » est le Yoga (union) des cinq éléments et des trois qualités. C'est le Yoga des huit membres (cinq plus trois) ou Ashtanga Yoga (le yoga des huit membres).
V : Pourquoi ai-je des difficultés à rester sans activités physique ou mentale ?
M : Parce que vous voulez oublier votre sentiment d'être, qui est pénible. Pendant le sommeil profond, vous êtes confortable car le sentiment d'être est oublié.
V : Comment se débarrasser de cette difficulté ?
M : Connaissez votre sentiment d'être, c'est-à-dire « le pourquoi et le comment » de lui.
V : Comment le connaître ?
M : Méditez sur votre sentiment d'être, c'est-à-dire, soyez sans pensées, et votre sentiment d'être lui-même vous livrera tous ses secrets.
V : Mon développement corporel s'est produit sans ma connaissance et sans mon autorisation. Que pouvez-vous dire à propos de sa fin ?
M : La fin aura peut-être lieu avec votre connaissance, mais ce sera de nouveau sans votre autorisation. Même Dieu (lshvara) a une fin.
V : Quelle est l'importance du Maha-tattva ou de la Conscience Suprême ?
M : Tout comme les biens accumulés grâce à votre pouvoir d'achat, toute votre existence est grâce à ce Maha-tattva ou Shuddha (pure) Sattva. Quand la lumière de Sattva se fixe, tout cela est totalement fini. Votre monde est la qualité de Sattva.
V : Qui est Vasudeo ?
M : Vas signifie « odeur ». Vous connaissez votre être. Cela veut dire que vous sentez votre être, en raison de votre conscience. La conscience est Dieu (Deo). La lumière ou Bhagavan est dans le corps, aussi longtemps que vous sentez votre être. Quand la conscience se sépare du corps, le ressenti s'arrête. Rien ne meurt.
V : Qu'est-ce que l'amour-propre ?
M : Ce qui naît est l'amour-propre. Vous voulez vivre coûte que coûte. Vous aimez exister. L'amour-propre est votre principal capital.
V : Un Jnani a-t-il l'amour-propre ?
M : Un Jnani est celui qui connaît l'origine de l'amour-propre. Il n'a pas d'amour-propre. L'ignorance maintient l'amour-propre. L'ignorant souffre tellement à cause de l'amour-propre. Toutes nos activités, y compris le yoga, la méditation et la pénitence pour la réalisation du Soi, sont dues à l'amour-propre. Maya est l'amour-propre. Tant que vous aimez vivre, vous ne pouvez pas vous débarrasser de Maya. Vous n'êtes pas le réalisateur, mais l'acteur impuissant dans le film de votre vie.
V : Comment se débarrasser de cette ignorance ?
M : Vous ne pouvez pas l'effacer en faisant des efforts. Elle s'en va, quand vous connaissez sa cause.
V : Pourquoi si peu de gens s'intéressent-ils à la connaissance du Soi ?
M : Le désir doit venir de l'intérieur de soi-même. Quand les gens se rendent compte que leurs accomplissements matériels ne suffisent pas, leur quête spirituelle commence. L'inutilité de l'argent ne peut pas être comprise par les pauvres. Donc les Indiens ont un long chemin à faire avant de se tourner vers la spiritualité. Nombreux sont ceux qui viennent ici pour parler de leurs problèmes mondains. Les visiteurs venant d'Europe et des États-Unis sont de plus en plus nombreux.
V : Comment se débarrasser de cette identité corporelle ?
M : Vous devez vous rappeler que vous êtes infini et sans limite. Par entraînement et par habitude, vous vous imaginez être limité au corps. Votre quelqu'un imaginaire est troublé par des soucis. Dans le cas du Jnani, il n'y a personne pour souffrir.
V : Ce long échange doit être fatigant pour Maharaj.
M : Ce cadavre (mon corps) brûle sans interruption. Les médecins me conseillent d'arrêter de parler et de prendre des médicaments. Mais que savent-ils ? Pour moi, le remède sera pire que la maladie. Il n'y a pas de douleur, mais seulement de la faiblesse. Je n'ai pas l'énergie de m'asseoir, mais dès que je m'assieds face à vous, je commence à parler.
V : Notre sens d'être est si petit, mais il contient un vaste espace.
M : Quand Krishna a dit : « Je suis tout », il voulait dire que son sentiment « je suis » est tout. C'est l'expérience de tout le monde. Même quand Krishna était très jeune, beaucoup de yogis et de Mahatmas lui ont rendu visite, à la recherche de ses conseils et de sa bénédiction.
V : Des incarnations comme Rama et Krishna ont tant fait pour le monde.
M : Mais y a-t-il des réformes qui ont duré longtemps ? Pouvaient-ils, eux, ou quelqu'un d'autre, arrêter les cycles de création, de maintien et de destruction ? Pouvaient-ils contrôler les cinq éléments ?
V : De grands hommes ont proclamé qu'ils reviendraient à tel et tel endroit.
M : Je ne dirai pas cela ; car toutes les formes sont mes propres formes et tout ce qui est vu est mon expression.
V : Nous pouvons voir des cadavres.
Alors, comment pouvez-vous dire qu'il n'y a pas de mort ?
M : Tous les corps sont composés des cinq éléments et ils sont en vie en raison de la conscience. Quand la conscience s'en sépare, il n'y a plus de vie dans les corps. La conscience ne meurt pas, mais se sépare seulement du corps. Sans la conscience, les corps étaient déjà morts. Alors qui meurt maintenant ? La conscience sert d'instrument et grâce à cela, l'Absolu arrive à être témoin.
Sans la conscience, l'Absolu ne peut
être témoin de quoi ce que soit.
L'Absolu est d'abord témoin de la
conscience, quand elle existe, et ensuite,
il est témoin du contenu de la conscience.
Si la conscience est appelée Brahman,
son témoin est Parabrahman.
(À un nouveau visiteur) Depuis combien d'années pratiquez-vous la spiritualité ?
V : Depuis plus de douze ans.
M : Savez-vous que cette conscience n'existait pas, il y a disons, cent ans ?
V : Oui.
M : Votre sentiment d'être est limité dans le temps. Il a un début et aussi une fin. Pour l'Absolu, mais également pour la conscience, il n'est pas question d'arriver et de partir. La conscience apparaît et, à la fin, elle se sépare du corps.
L'Absolu arrive à être témoin,
et puis cela s'arrête, quand la
conscience se sépare du corps.
V : Quelle est l'utilité de tout mon savoir spirituel ?
M :
Sans connaître « le pourquoi et le comment »
de la transition de l'état de non-connaissance
vers l'état de connaissance, tout savoir est inutile.
Quand votre avion a atterri en Inde, vous connaissiez son heure d'arrivée. De la même manière, quelle était l'heure de votre arrivée dans cette vie ?
V : C'est la date et l'heure de ma naissance.
M : Non. C'est le moment de votre conception. Cela est l'heure correcte, et non pas l'heure de l'accouchement. Savez-vous d'où vous êtes venu ?
V : Non. C'est arrivé sans ma connaissance.
M : Votre état était le même en amont de la conception, pendant la conception et environ trois ans après la conception. Vous avez appris que vous êtes arrivé trois à cinq ans après l'accouchement. Au moment de la conception, votre présence était dormante, comme la présence du feu dans cette serviette. L'enfant commence à connaître sa présence une fois qu'il commence à reconnaître sa mère.
V : Le feu peut-il brûler cette conscience ?
M : Non. Il ne peut que brûler le corps.
La conscience se sépare du corps.
Le Soi est indestructible
et immortel.
La connaissance du Soi est de connaître
votre état en amont de la conception.
V : Quelle est notre véritable identité ?
M : C'est Cela, qui ne change pas avec le temps. Toutes nos identités ont changé avec le temps. N'est-il pas vrai que toute notre connaissance de nous-mêmes est sans signification ?
V : Tous nos souvenirs sont photographiques. N'importe quelle scène de notre passé, quand elle est rappelée, apparaît devant nous sous la forme d'une photographie.
M : Est-ce vous qui avez pris ces images ? Elles arrivent automatiquement. Toutes nos activités se poursuivent paisiblement, en raison de ces photographies. Vous pouvez reconnaître des personnes et des endroits que vous avez visités précédemment.
V : Comment reconnaissons-nous quelqu'un par sa voix ?
M : Cela s'enregistre aussi.
V : À quoi sert-il de chanter le guru Mantra ?
M : Pour la purification globale, y compris celle des cinq pranas (souffles vitaux). Même s'il n'y a qu'un seul souffle vital, il est subdivisé en cinq pranas, selon leurs fonctions respectives. Le chercheur pur réalise le Soi.
V : Pourquoi les véritables chercheurs sont-ils aussi peu nombreux ?
M : Seuls quelques-uns ont le désir intérieur. On ne peut pas le développer extérieurement. Celui qui reçoit la grâce divine du Soi rencontre son propre Sadguru. Au début, il y a Atmankrupa, la grâce du Soi, puis Gurukrupa, la grâce du guru, et finalement la réalisation du Soi.
V : Atman (Soi) a-t-il une ou plusieurs formes ?
M :
Atman est seulement Un,
mais il s'exprime comme « je suis »
dans des formes différentes.
Les cinq éléments fusionnent pour que ce sens d'être apparaisse.
Pour la réalisation du Soi, on doit embrasser le seul « je suis », c'est-à-dire, sans pensées. Cela s'appelle la méditation. Oublier le monde afin de tenir son Âme, c'est-à-dire, afin de tenir « je suis ».
V : Chaque personne semble avoir un Atman séparé.
M : Un seul et même lac fournit de l'eau à toute la ville de Mumbai (Bombay). L'eau est la même, mais quand elle remplit les réservoirs des immeubles différents, chacun dit que c'est son eau.
V : Comment décrirez-vous la Vérité et la non-vérité, en bref ?
M : Ce que vous ne pouvez pas connaître est la Vérité, et ce que vous pouvez connaître, mais qui change, c'est la non-vérité.
V : Naître, c'est souffrir. Pouvons-nous rester non-nés ?
M : Vous ne pouvez pas arrêter ce qui arrive sans votre connaissance.
V : Au moins Dieu devrait l'arrêter.
M : Toutes les formes vivantes, y compris celles de Rama et de Krishna, sont les produits de Nisarga (nature). Dieu n'a pas créé cet univers. Une forme vivante est la nourriture d'une autre forme vivante. N'est-ce pas cruel ? Nous-mêmes, nous faisons de notre mieux pour faire cesser cette cruauté. Dieu est-il assez cruel pour faire tout cela ? Un tel créateur est soit un idiot, soit un démon. Il y a tant de destruction à cause des calamités naturelles. Si Dieu avait créé cet univers, il aurait pris soin de contrôler les cinq éléments. Comme il n'y a pas de créateur, les éléments sont libres d'agir, sans contrôle.
V : Si Dieu ne fait rien, au moins Brahman ou Parabrahman devraient faire quelque chose.
M : Tous ces noms sont donnés seulement pour une meilleure compréhension. Il n'y a pas de formes qui correspondent à ces noms. La création de toutes les formes vivantes est similaire à la cuisson d'une crêpe sur une poêle chaude. Leurs destinées sont déterminées selon la qualité de l'essence de nourriture (Sattva) au moment de la création. L'un deviendra un mendiant, et l'autre un roi, selon la qualité. Celui qui ne peut pas être décrit avec des mots, et qui est au-delà de l'espace, est un Jnani. Il n'a ni nom ni forme.
V : L'apparition du goût « je suis » est la naissance et sa disparition est la mort. Où ira le goût après la mort ?
M : La flamme de ce briquet, où ira-t-elle quand le briquet sera éteint ? Elle disparaîtra là d'où elle est venue. Il n'est pas question d'arriver ou de partir. Le paradis et l'enfer sont des idées élaborées par les sages pour que les gens se comportent correctement.
V : Comment puis-je être sûr que Dieu existe ?
M : Doutez-vous de votre propre existence ?
V : Non.
M : Vous savez que vous êtes, en raison de votre conscience. Je vous dis que votre conscience est Dieu. Douter de son existence, c'est douter de la vôtre. Votre conscience contient le monde entier. Vous croisez de nombreuses personnes qui vous diront que Krishna est leur âme. Mais je vous dis que je suis l'âme de Krishna.
V : Comment le connaître ?
M : Vous devez découvrir votre nature éternelle. Alors vous saurez que vous, ainsi que Dieu, n'existez pas. C'est arrivé dans mon cas. D'abord Ishvara est mort, et par la suite (Maharaj se montre du doigt). Vous savez ce que Dieu sait, et Dieu sait ce que vous savez. Quand toute ma connaissance disparaît, Dieu aussi s'efface.
V : Beaucoup de gens s'intéressent à Dieu.
M : C'est à cause de l'incertitude dans la vie et à cause de la peur. Quand vous comprendrez réellement les qualités de sattva, rajas et tamas, toute votre peur disparaîtra. Votre « je suis » est la qualité de ces trois. S'ils n'ont pas de mort, comment pourrez-vous mourir ? Ne pas avoir la connaissance « vous êtes » ne peut pas se qualifier de mourir. Cela arrive également dans le sommeil profond. Êtes-vous mort ?
V : Pourquoi ne suis-je pas ce corps ?
M : Ce corps, composé des cinq éléments, fait partie de l'univers. Quand vous n'êtes pas les cinq éléments, comment pouvez-vous être le corps ? Ce corps annonce la nouvelle que vous existez. Vous ne pouvez pas être la nouvelle.
V : Je ne suis jamais seul, même pendant un rêve. Quand tout est « je suis », est-il possible d'être seul, sans personne ni objet ?
M : C'est seulement possible
quand votre « je suis » disparaît.
Alors il n'y aura ni personne ni objet.
C'est un état de non-dualité.
V : Parfois nous sommes heureux ou tristes à cause des autres.
M : L'existence des autres dépend de vous. Il y a cent ans, quand vous n'étiez pas, tout était absent. Dans le sommeil profond également, tout disparaît. Tout cela, qui dépend de vous, ne doit pas vous donner bonheur ou malheur. Votre existence ne dépend pas des autres.
V : Êtes-vous mortel ?
M : Ai-je survécu sans la mort ? Étant mort, je suis vivant. Je vois tout le monde comme moi-même, pur et entier. Mais les gens tiennent à leurs croyances et en souffrent. Que puis-je faire ? Comment est-ce que je vois les autres ? Je les vois tels qu'ils étaient en amont de la conception. Mais chacun se considère selon ses propres concepts. Et chacun souffre, en conséquence.
L'Éternel n'a pas besoin de médicaments
pour exister et survivre.
V : Il y a bonheur et malheur seulement après la naissance.
M : La naissance signifie l'apparition des trois états de veille, de rêve et de sentiment de connaissance ; et le comportement est en conséquence des trois qualités de Sattva, Rajas et Tamas. Où vous situez-vous dans tout cela ? Vous imaginez que vous êtes là et vous en souffrez. Le bonheur ou le malheur est seulement de l'imagination, de l'imaginaire. Toutes les actions servent à se soulager de la tristesse. On pleure, ou crie, ou maudit les autres, sous l'effet de la colère. Toutes ces actions servent à calmer notre mental.
V : Même la maladie peut être imaginaire.
M : Très souvent, des visiteurs viennent me raconter des problèmes physiques. Je leur dis : « Tout va bien chez vous. Oubliez tout cela. Rien ne peut vous arriver. » Et ces personnes sont guéries sans médicaments. C'est la guérison basée sur la foi. (À un nouveau visiteur) Vous êtes confiant que « vous êtes ». Sur quoi cette confiance se base-t-elle ?
V : C'est très clair dans vos discours.
M : Si vous le savez vraiment, vous devenez immortel. Considérons une lampe à l'huile. Sattva est la lumière dans laquelle toutes les activités se déroulent, en raison de Rajas. Et la suie sur l'ampoule de la lampe, c'est Tamas.






Le monde entier a jailli du Sat-Chit-Ananda, on l'appelle la racine du monde. C'est la félicité. Mais le Sat-Chit-Ananda n'est pas vrai, c'est un concept. Il est votre êtreté : « je suis, je suis connaissance, je suis félicité. » Tout cela est l'œuvre du mental et il doit être transcendé car il vous donnera toujours une fausse compréhension. Si la réalité n'était pas, rien ne pourrait apparaître. L'écran, la réalité, est là, c'est pourquoi les images peuvent se former, mais l'écran n'a ni amour ni indifférence. N'aimez personne et ne détestez personne, c'est le mental qui fait ces discriminations, l'écran n'en fait pas. Les cinq doigts sont différents, mais vous savez que c'est votre main ; c'est cela l'Unité.
Si vous comprenez que vous n'êtes pas le corps, votre conscience devient universelle. Toute limitation disparaît. Vous devenez la conscience-connaissance universelle. Malgré tout cette connaissance est aussi illusion, ignorance finalement. En effet, la source de la conscience-connaissance elle-même, a pour origine l'oubli ou l'ignorance de la réalité. Vous devenez donc la création toute entière, la conscience-connaissance du monde, mais c'est encore l'illusion. Cet ego qui devient la conscience universelle est, en fait, le pire des ego : « je suis le créateur du monde, je suis omnipotent, etc. » Mais vous êtes le créateur de plus d'illusion, de plus d'ignorance, alors quelle en est l'utilité ? Cette compréhension que la conscience universelle est toujours l'ego doit mûrir, pour se dissoudre dans la réalité. Dans la réalité finale, il n'y a ni conscience, ni ignorance et c'est ce que vous êtes, c'est votre véritable nature.
C'est à partir de l'ignorance que la connaissance est apparue et vous voyez l'illusion entière se dérouler. L'ignorance s'est surimposée à la réalité, de cette ignorance un concept a surgi, la connaissance et sur ce concept le monde est créé. Concept veut dire connaissance. Tout le monde fonctionne avec la connaissance, c'est par elle que vous créez et agissez. Prendre naissance est un concept et s'ensuivra son cortège de douleurs toute votre vie durant. La vie est un concept, rien d'autre. Quand elle prend fin, le concept disparaît et tout se termine alors.

Ranjit Maharaj











Les Bhajans de la Lignée de Shri Ramakant Maharaj ici en pdf (en français)


CHIDANANDA (Bhajan de la Lignée)




Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.

Je ne suis pas le mental, l’intellect, l’égo ou le subconscient. Je ne suis pas les oreilles, la langue, le nez ou les yeux. Je ne suis pas l’espace, la terre, le feu ou le vent.

Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.

Je ne suis pas la force de respirer, les sept éléments vitaux du corps, ni les cinq couvertures. Je ne suis pas la parole, les mains, les pieds, ni le rectum.

Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.

Je ne suis pas l’envie, la cupidité, ni le désir, ni l’attirance. Je ne suis pas l’arrogance, ni la fierté, ni la jalousie, ni la religion, ni la fortune, ni les dépenses pour l’humanité, ni la libération.

Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.

Je ne suis pas la vertu, le péché, la joie et la tristesse. Je ne suis pas le Mantra, le pèlerinage, les Écritures, les offrandes ou le feu rituel. Je ne suis pas la nourriture, l’action de manger et ce qui est mangé.

Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.

Je ne suis pas la mort, le doute, ni la discrimination de castes. Je ne suis pas le père, la mère, donc pas de naissance. Je ne suis pas le frère, ni l’ami, ni le Gourou, ni l’aspirant.

Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.

Je suis au-delà des concepts, sans changement, au-delà de la forme. Je suis tout étendu dans tous les sens. Je vois l’égalité dans chacun. Je ne suis ni libéré, ni lié.

Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.

C’est complet et parfait. C’est complet et parfait.
Du complet et parfait, le complet et parfait devient manifesté.
Si le complet et parfait sort du complet et parfait, même alors le complet et parfait restera toujours.




L’UN, qui avec compréhension, savoure le monde.

(ARATI)
J’ai reçu une grande fortune qui m’a poussé hors des affaires du monde.
J’ai rencontré mon Sadgourou et je fais ce qu’Il me demande.
Il m’a mis dans la bonne direction, vers l’intérieur où est le Soi.
Après la traversée des attributs, vous atteindrez Pandhari, où Vithoba réside.
Comment décrire ce bonheur ? Quand l’égo s’en va le bonheur demeure.
Par la lumière de la compréhension qu’Il m’a donnée, mon égo est complètement détruit.
Je vais vers le Soi. Le corps reste mais je ne m’occupe plus de lui.
Le mental devient pas de mental, aucune trace de lien demeure.
Fusionné dans le Soi, j’ai oublié pourquoi je suis venu ici ! Les mots sont sans signification.
Je suis devenu l’UN, je vois seulement Moi-même partout.
Les Trois attributs sont brûlés, je les ai transcendés.
L’Indestructible, l’Eternel est merveilleux. La lumière de l’Illumination de Soi ne diminue jamais.

Le nom et la forme créent la dualité, mais IL est Un, partout.
Namdev : « Si ce que je dis n’est pas la vérité, je couperai ma tête ! ». (Mais personne ne peut couper Cela !!)
L’univers entier et son créateur sont contenus dans une graine de sésame.
Tout vient de zéro, retourne à zéro et n’a aucun volume. Tout est rien.
Le propriétaire de l’univers entier demeure à l’intérieur d’une petite maison graine de sésame.
La plus petite graine contient tous les trois mondes.
Cependant rien n’est plus grand que Moi-même, qui n’ai aucun volume.
Le propriétaire de Cela va et vient.
De rien vient toutes les choses, même les Dieux.
Rien est très puissant. Rien ne peut arriver.
Oubliez la connaissance et l’ignorance et vous êtes LUI.
Quand quelque chose est là, vous ne pouvez rien faire de plus ou de moins.
Tuka dit, dans une petite graine ou une petite goutte se trouve l’ensemble de la création transitoire.

5. Je suis la joie originelle

Partout la béatitude ! À l’intérieur et à l’extérieur !
Joie ! Joie ! Rien n’est là excepté Moi-même. Je suis la Joie Originelle !
IL est partout et Cela est la joie !
À l’intérieur et à l’extérieur, tout est joie, au-delà de la connaissance.