Passer au-delà de la conscience et de la
non-conscience dans la Conscience infinie
par Shri Nisargadatta Maharaj

Source : Notes - Ed : Charles Antoni, L'OrigineL



En vérité, votre état est la Félicité Absolue, pas cet état du monde du phénomène. Dans l'état du non-phénomène vous êtes félicité totale, mais vous n'en pouvez faire l'expérience. Dans cet état il n'y a ni misère ni malheur, seulement une pure félicité.
Quand la conscience est sans forme et ne se connaissant pas elle-même, elle est l'Absolu. Nous sommes uniquement cette conscience. L'éternel est pour toujours, un état de non-expérience.
L'univers est contenu dans la conscience, et le corps physique lui aussi n'est qu'une apparition dans la conscience, perçue et reconnue par la conscience.
Ce qui EST, c'est cette conscience, en dehors de quoi rien ne peut exister.
Shri Nisargadatta Maharaj
Au niveau ultime la Présence est dissoute. Vous ne serez pas conscient quand la Présence devient Omniprésence.
Tout est Un. Il n'y a pas d'individualité.
Cette Présence spontanée, cette Présence invisible, est inconsciente de sa propre identité parce qu'elle est vaste, toute puissante, omniprésente, juste comme le ciel.
Shri Ramakant Maharaj

Si vous comprenez que ce corps n'existe pas, vous êtes libéré du tourment de la mort. Vous êtes en tout et en tout lieu car vous êtes la source de toute chose. Comment pourriez-vous mourir ?
Comprenez que tout est Un, et tout se termine alors.
Ranjit Maharaj

Le Je suprême, non-manifesté, ne possède aucun savoir, il ne se connaît pas, il est totale êtreté. Cette êtreté est reflétée par la conscience, cette conscience a surgi du non-manifesté, sans cause, en créant le temps, l'espace et la matière, elle ne peut exister en l'absence du corps. Elle est la Conscience, il n'y en a qu'Une. Tout ce qui existe est je, tout ce qui existe est moi, mais le Je percevant cela s'est limité en s'identifiant à son support et a perdu cette compréhension. Pourtant, ce manifesté est identique au non-manifesté, à cette présence Absolue. Il n'y a pas de différence entre le Je non-manifesté et le monde. C'est pour cela que vous n'avez besoin d'aucun changement ni d'aucun appui, vous êtes cela. Il faut que votre esprit soit complètement au repos, alors il se dissoudra et il ne subsistera que la réalité.
S'immerger dans cette connaissance « je suis » est Bhagwan, splendeur. C'est une illumination éclairant comme la foudre. Vous êtes seulement lumière et de cette révélation le monde surgit. Ayant atteint ce stade, vous êtes le pur joyau du diadème, le diamant au sommet de la couronne. Mais ayant assimilé, pleinement éveillé, ce qu'est le monde, ce qu'est cette conscience, vous souhaitez vous en débarrasser. Vous découvrez que cette splendeur est le siège de toutes les erreurs, de tous les mensonges. Quand vous l'avez totalement compris, vous transcendez cet état. Ce n'est plus rien, c'est comme du mucus dans la gorge qui vous gêne, vous le crachez.

Shri Nisargadatta Maharaj

Le Soi suprême est votre état naturel, il est au-delà du divin car il est la réalité finale, Il est la vérité éternelle présente dans les quatre états de veille, de rêve, de sommeil profond et de la conscience pure (turya). Si vous essayez de le connaître, il vous apparaîtra comme le néant car il ne peut pas être perçu. Il est là quand tous les concepts prennent fin mais il est quand même présent quand les concepts sont là ! Le mouvement subtil qui est ressenti dans le Soi immuable est appelé « conscience » ou « je suis ». Ce mouvement dans le Soi caractérise l'illusion. Le Soi est affublé de noms tantôt masculins, tantôt féminins et tantôt neutres, mais tous ces noms ne sont que des indications car il ne peut pas être perçu.
L'expérience « je suis » est Existence, Conscience et Félicité (Sat-Chit-Ananda). On lui donne aussi d'autres noms comme connaissance, Dieu ou Soi, etc. Mais ce qui existe éternellement, sans expression ou manifestation, est le Soi suprême (Para-brahman). Om, le son primordial, est aussi le « je suis », il est à la source des mantras. Ainsi le « je suis » est l'illusion primordiale.

Sri Siddharameshwar Maharaj



31 Décembre 1976




Maharaj : Vous devez essayer de trouver ce Soi, cette essence ou connaissance, pour lequel nous menons toutes ces actions, pratiques, sadhanas, etc. C'est pour la connaissance du Soi que nous voyageons partout dans le monde, en Inde ou ailleurs. De la même manière que dans la nature, les arbres et les plantes donnent des fruits variés, suivant les saisons, la conscience de « Je suis » utilise elle aussi un cycle saisonnier. Lorsque cette conscience de « Je suis » disparaît, on parle de « mort ».
Nous devons découvrir ce qui se passe,
une fois que cette conscience de « Je suis » a disparu.
Sur le chemin spirituel, de nombreuses personnes essaieront de prier un Dieu extérieur ou quelque chose du même type, mais à peine une personne sur un million essaiera de trouver la connaissance du Soi. Peu importe ce que les gens peuvent achever spirituellement, que ce soient des visions, des pouvoirs, etc., tout cela n'est que temporaire, voire saisonnier.
Le premier pas c'est d'aller vers ce « Je suis »,
y résider, puis de là, passer au-delà de
la conscience et de la non-conscience
dans la Conscience infinie, et cela
constitue un état permanent.
Peu importe ce dont je parle, il vous suffit d'écouter, mais si vous pensez qu'en allant vers l'extérieur, vous allez obtenir ou accomplir quelque chose, vous vous trompez. Si vous voulez vraiment obtenir quelque chose, là, à l'extérieur, il vous faudra prendre une forme à l'aide des cinq éléments, mais il s'avère que ce que j'enseigne ou ce que je dis est au-delà des cinq éléments. Si vous vous installez fermement dans la connaissance dont je vous parle, ce sera suffisant pour vous maintenir spirituellement.

Toutes vos activités dans ce monde objectif se font à l'aide du mental. Lorsque vous utilisez le pouvoir de discrimination, le mental devient plus subtil, plus pur, et davantage capable de refléter le Parabrahman ou Réalité. Toutes les affirmations positives quittent automatiquement le mental, et le mental, devenu calme, est lui-même le Parabrahman ou la Réalité.
Parabrahman est l'état ultime,
il est au-delà de la notion
même de « Je suis ».
Dans le monde objectif, une pensée survient et vous l'exprimez par des mots. Ce mental à l'aide de la faculté de discrimination parvient à l'état de Parabrahman. Au moment où vous êtes dépourvu de tout désir, il n'y a plus ni pensées, ni mental pour vous. Le mental est illuminé par la Réalité ou la Pure Conscience.
Lorsque vous entrez dans l'état de Parabrahman,
vous êtes vraiment dépourvu de désir et silencieux,
et même la pensée « Je suis » ne se manifeste plus.
Il n'y a plus de pensée, plus de mental dans cet état,
car, vous êtes tout ce qui est, avec une sensation
de complétude et sans aucun désir.
Le mental qui réside dans le pur état de « Je suis »,
est dans un état très subtil, très purifié,
mais la Réalité est encore au-delà.
Dans l'état de « Je suis », vous, (à l'aide des cinq éléments) prenez la forme de tout ce que vous voyez, vous devenez les objets du monde. Mais,
du point de vue de l'Absolu,
le monde en lui-même n'est
qu'un symptôme d'ignorance.
Il n'a jamais existé.
Il n'est plus question « d'aller et venir » dans l'état du Jnani. Il peut continuer à accomplir n'importe quelle activité dans le monde, mais il ne s'y engage pas, car il est situé en dehors. Prenez l'exemple d'un mirage dans le désert, vous n'allez pas vous précipiter pour boire de cette eau, car vous savez pertinemment qu'il ne s'agit que d'une apparence, une illusion. De même, lorsque vous avez cette connaissance de la Réalité, vous n'avez plus à courir et à vous impliquer dans toutes les activités du monde. « Je n'ai aucun doute et de ce fait, je suis moi-même » - Shankaracharya.

J'ai beau ressembler à un homme ordinaire, je ne suis concerné par rien de tout cela. Je n'ai aucun désir. Toutes les activités du monde ne m'affectent en rien et même, je ne trouve rien à y redire. Je sais que je ne peux rien offrir au monde, pas plus que le monde ne peut m'offrir quoi que ce soit. Il apparaît que j'enseigne mais c'est sans même le vouloir. Quand les gens viennent me voir, je m'en réjouis, mais je ne souhaite pas qu'ils le fassent tout le temps. Tout ce qui arrive est bien pour moi. Je suis sans désir et ne suis plus engagé dans la lila ou « jeu du monde » et c'est pourquoi les gens viennent ici, pour me voir. Mon guru m'a affirmé : «Tu es la Réalité », je m'en suis donc imprégné et peu après, tous les concepts et pensées à propos de la vie, la naissance, la mort, le bonheur et le malheur, le bien et le mal, ont totalement disparu de mon mental. Tous ces concepts ont bel et bien disparu et je suis resté non-identifié à quoi que ce soit. La conscience de « Je suis » est votre unique capital. Restez donc avec elle, rien d'autre n'est nécessaire.

D'où vient la conscience « Je suis » et où va-t-elle ? Cela doit être examiné. Lorsque vous êtes né, qu'est-il arrivé exactement ? Désiriez-vous vraiment naître ou est-ce simplement arrivé ?
Q : Comment se fait-il que tant de personnes qui traversent cette existence ne découvrent jamais que cette ignorance cache le Soi ou la Réalité ?
M : Le monde a été créé sans aucune raison, car il est illusion. Il n'a ni début ni cause. Tout, dans ce monde objectif n'existe qu'à travers l'ignorance ou l'illusion. Une fois que vous avez compris votre vraie nature, vous savez que l'ignorance n'a, en réalité, jamais existé.
C'est, depuis toujours, la vérité éternelle,
que vous êtes sans nom et sans forme,
sans même la conscience d'être un homme ou
une femme, ou toute autre variante.
Au moment de la prétendue mort, votre forme disparaît, et donc, aussi, votre cerveau et votre mémoire, et il ne vous restera aucun souvenir d'avoir été, un jour, une forme ou une personne.
Toute existence est illusoire.
Sachant cela, que voulez-vous accomplir dans ce monde ? Tout est vide. Avec cette connaissance, vous vous retrouvez maintenant comme « en faillite », toutes vos ambitions de réussite se sont écroulées. Une fois que vous êtes complètement ruiné (libre de toutes pensées et idées), il n'y a plus de lois pour vous. Vous saurez alors, que vous n'êtes pas celui qui agit, vous n'aurez même plus le désir de revendiquer le mérite de vos actions, car vous êtes alors, absolument certain de ne pas en être l'auteur. Lorsque vous aurez perdu le sens d'être un homme ou une femme, il n'est même plus question, pour vous, d'avoir la connaissance, puisque celle-ci ne vient que de la mémoire.

Dès lors que vous vous serez établi dans la Pure Conscience, les gens voudront vous suivre et vous idolâtrer, mais bien sûr, vous devrez y être fermement établi. Alors, toutes vos actions seront guidées par le Soi ou Pure Conscience. Tous les démons intérieurs et les obstacles seront anéantis par cette Pure Conscience.






Le monde entier a jailli du Sat-Chit-Ananda, on l'appelle la racine du monde. C'est la félicité. Mais le Sat-Chit-Ananda n'est pas vrai, c'est un concept. Il est votre êtreté : « je suis, je suis connaissance, je suis félicité. » Tout cela est l'œuvre du mental et il doit être transcendé car il vous donnera toujours une fausse compréhension. Si la réalité n'était pas, rien ne pourrait apparaître. L'écran, la réalité, est là, c'est pourquoi les images peuvent se former, mais l'écran n'a ni amour ni indifférence. N'aimez personne et ne détestez personne, c'est le mental qui fait ces discriminations, l'écran n'en fait pas. Les cinq doigts sont différents, mais vous savez que c'est votre main ; c'est cela l'Unité.
Si vous comprenez que vous n'êtes pas le corps, votre conscience devient universelle. Toute limitation disparaît. Vous devenez la conscience-connaissance universelle. Malgré tout cette connaissance est aussi illusion, ignorance finalement. En effet, la source de la conscience-connaissance elle-même, a pour origine l'oubli ou l'ignorance de la réalité. Vous devenez donc la création toute entière, la conscience-connaissance du monde, mais c'est encore l'illusion. Cet ego qui devient la conscience universelle est, en fait, le pire des ego : « je suis le créateur du monde, je suis omnipotent, etc. » Mais vous êtes le créateur de plus d'illusion, de plus d'ignorance, alors quelle en est l'utilité ? Cette compréhension que la conscience universelle est toujours l'ego doit mûrir, pour se dissoudre dans la réalité. Dans la réalité finale, il n'y a ni conscience, ni ignorance et c'est ce que vous êtes, c'est votre véritable nature.
C'est à partir de l'ignorance que la connaissance est apparue et vous voyez l'illusion entière se dérouler. L'ignorance s'est surimposée à la réalité, de cette ignorance un concept a surgi, la connaissance et sur ce concept le monde est créé. Concept veut dire connaissance. Tout le monde fonctionne avec la connaissance, c'est par elle que vous créez et agissez. Prendre naissance est un concept et s'ensuivra son cortège de douleurs toute votre vie durant. La vie est un concept, rien d'autre. Quand elle prend fin, le concept disparaît et tout se termine alors.

Ranjit Maharaj











Les Bhajans de la Lignée de Shri Ramakant Maharaj ici en pdf (en français)


CHIDANANDA (Bhajan de la Lignée)




Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.

Je ne suis pas le mental, l’intellect, l’égo ou le subconscient. Je ne suis pas les oreilles, la langue, le nez ou les yeux. Je ne suis pas l’espace, la terre, le feu ou le vent.

Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.

Je ne suis pas la force de respirer, les sept éléments vitaux du corps, ni les cinq couvertures. Je ne suis pas la parole, les mains, les pieds, ni le rectum.

Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.

Je ne suis pas l’envie, la cupidité, ni le désir, ni l’attirance. Je ne suis pas l’arrogance, ni la fierté, ni la jalousie, ni la religion, ni la fortune, ni les dépenses pour l’humanité, ni la libération.

Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.

Je ne suis pas la vertu, le péché, la joie et la tristesse. Je ne suis pas le Mantra, le pèlerinage, les Écritures, les offrandes ou le feu rituel. Je ne suis pas la nourriture, l’action de manger et ce qui est mangé.

Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.

Je ne suis pas la mort, le doute, ni la discrimination de castes. Je ne suis pas le père, la mère, donc pas de naissance. Je ne suis pas le frère, ni l’ami, ni le Gourou, ni l’aspirant.

Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.

Je suis au-delà des concepts, sans changement, au-delà de la forme. Je suis tout étendu dans tous les sens. Je vois l’égalité dans chacun. Je ne suis ni libéré, ni lié.

Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.

C’est complet et parfait. C’est complet et parfait.
Du complet et parfait, le complet et parfait devient manifesté.
Si le complet et parfait sort du complet et parfait, même alors le complet et parfait restera toujours.




L’UN, qui avec compréhension, savoure le monde.

(ARATI)
J’ai reçu une grande fortune qui m’a poussé hors des affaires du monde.
J’ai rencontré mon Sadgourou et je fais ce qu’Il me demande.
Il m’a mis dans la bonne direction, vers l’intérieur où est le Soi.
Après la traversée des attributs, vous atteindrez Pandhari, où Vithoba réside.
Comment décrire ce bonheur ? Quand l’égo s’en va le bonheur demeure.
Par la lumière de la compréhension qu’Il m’a donnée, mon égo est complètement détruit.
Je vais vers le Soi. Le corps reste mais je ne m’occupe plus de lui.
Le mental devient pas de mental, aucune trace de lien demeure.
Fusionné dans le Soi, j’ai oublié pourquoi je suis venu ici ! Les mots sont sans signification.
Je suis devenu l’UN, je vois seulement Moi-même partout.
Les Trois attributs sont brûlés, je les ai transcendés.
L’Indestructible, l’Eternel est merveilleux. La lumière de l’Illumination de Soi ne diminue jamais.

Le nom et la forme créent la dualité, mais IL est Un, partout.
Namdev : « Si ce que je dis n’est pas la vérité, je couperai ma tête ! ». (Mais personne ne peut couper Cela !!)
L’univers entier et son créateur sont contenus dans une graine de sésame.
Tout vient de zéro, retourne à zéro et n’a aucun volume. Tout est rien.
Le propriétaire de l’univers entier demeure à l’intérieur d’une petite maison graine de sésame.
La plus petite graine contient tous les trois mondes.
Cependant rien n’est plus grand que Moi-même, qui n’ai aucun volume.
Le propriétaire de Cela va et vient.
De rien vient toutes les choses, même les Dieux.
Rien est très puissant. Rien ne peut arriver.
Oubliez la connaissance et l’ignorance et vous êtes LUI.
Quand quelque chose est là, vous ne pouvez rien faire de plus ou de moins.
Tuka dit, dans une petite graine ou une petite goutte se trouve l’ensemble de la création transitoire.

5. Je suis la joie originelle

Partout la béatitude ! À l’intérieur et à l’extérieur !
Joie ! Joie ! Rien n’est là excepté Moi-même. Je suis la Joie Originelle !
IL est partout et Cela est la joie !
À l’intérieur et à l’extérieur, tout est joie, au-delà de la connaissance.