La réalisation de Paramatman
par le nirvikalpa samadhi
par Shri Shankaracharya

Source : Le plus beau fleuron de la discrimination « Viveka cuda mani »
Éditions Claire Maisonneuve Librairie d'Amérique et d'Orient - Paris




En vérité, votre état est la Félicité Absolue, pas cet état du monde du phénomène. Dans l'état du non-phénomène vous êtes félicité totale, mais vous n'en pouvez faire l'expérience. Dans cet état il n'y a ni misère ni malheur, seulement une pure félicité.
Quand la conscience est sans forme et ne se connaissant pas elle-même, elle est l'Absolu. Nous sommes uniquement cette conscience. L'éternel est pour toujours, un état de non-expérience.
L'univers est contenu dans la conscience, et le corps physique lui aussi n'est qu'une apparition dans la conscience, perçue et reconnue par la conscience.
Ce qui EST, c'est cette conscience, en dehors de quoi rien ne peut exister.
Shri Nisargadatta Maharaj
Au niveau ultime la Présence est dissoute. Vous ne serez pas conscient quand la Présence devient Omniprésence.
Tout est Un. Il n'y a pas d'individualité.
Cette Présence spontanée, cette Présence invisible, est inconsciente de sa propre identité parce qu'elle est vaste, toute puissante, omniprésente, juste comme le ciel.
Shri Ramakant Maharaj

Si vous comprenez que ce corps n'existe pas, vous êtes libéré du tourment de la mort. Vous êtes en tout et en tout lieu car vous êtes la source de toute chose. Comment pourriez-vous mourir ?
Comprenez que tout est Un, et tout se termine alors.
Ranjit Maharaj

Le Je suprême, non-manifesté, ne possède aucun savoir, il ne se connaît pas, il est totale êtreté. Cette êtreté est reflétée par la conscience, cette conscience a surgi du non-manifesté, sans cause, en créant le temps, l'espace et la matière, elle ne peut exister en l'absence du corps. Elle est la Conscience, il n'y en a qu'Une. Tout ce qui existe est je, tout ce qui existe est moi, mais le Je percevant cela s'est limité en s'identifiant à son support et a perdu cette compréhension. Pourtant, ce manifesté est identique au non-manifesté, à cette présence Absolue. Il n'y a pas de différence entre le Je non-manifesté et le monde. C'est pour cela que vous n'avez besoin d'aucun changement ni d'aucun appui, vous êtes cela. Il faut que votre esprit soit complètement au repos, alors il se dissoudra et il ne subsistera que la réalité.
S'immerger dans cette connaissance « je suis » est Bhagwan, splendeur. C'est une illumination éclairant comme la foudre. Vous êtes seulement lumière et de cette révélation le monde surgit. Ayant atteint ce stade, vous êtes le pur joyau du diadème, le diamant au sommet de la couronne. Mais ayant assimilé, pleinement éveillé, ce qu'est le monde, ce qu'est cette conscience, vous souhaitez vous en débarrasser. Vous découvrez que cette splendeur est le siège de toutes les erreurs, de tous les mensonges. Quand vous l'avez totalement compris, vous transcendez cet état. Ce n'est plus rien, c'est comme du mucus dans la gorge qui vous gêne, vous le crachez.

Shri Nisargadatta Maharaj

Le Soi suprême est votre état naturel, il est au-delà du divin car il est la réalité finale, Il est la vérité éternelle présente dans les quatre états de veille, de rêve, de sommeil profond et de la conscience pure (turya). Si vous essayez de le connaître, il vous apparaîtra comme le néant car il ne peut pas être perçu. Il est là quand tous les concepts prennent fin mais il est quand même présent quand les concepts sont là ! Le mouvement subtil qui est ressenti dans le Soi immuable est appelé « conscience » ou « je suis ». Ce mouvement dans le Soi caractérise l'illusion. Le Soi est affublé de noms tantôt masculins, tantôt féminins et tantôt neutres, mais tous ces noms ne sont que des indications car il ne peut pas être perçu.
L'expérience « je suis » est Existence, Conscience et Félicité (Sat-Chit-Ananda). On lui donne aussi d'autres noms comme connaissance, Dieu ou Soi, etc. Mais ce qui existe éternellement, sans expression ou manifestation, est le Soi suprême (Para-brahman). Om, le son primordial, est aussi le « je suis », il est à la source des mantras. Ainsi le « je suis » est l'illusion primordiale.

Sri Siddharameshwar Maharaj

Lorsque vous n'aviez pas l'expérience du corps vous étiez dans un état de béatitude. Cet état précédant votre naissance ne peut être qualifié de sommeil profond, il est au-delà. L'expérience du Jnani est celle de l'état précédant la naissance, c'est un état complet.
Shri Nisargadatta Maharaj




332. Le sage qui, en se consacrant à la méditation sur le Réel (Brahman), s'est affranchi de l'ignorance, reçoit en partage la gloire éternelle de l'Atman, mais l'ignorant qui prend appui sur l'irréel (l'univers), est voué à la destruction. C'est à une épreuve de ce genre qu'on a recours pour reconnaître si un homme est coupable ou non du forfait dont on l'accuse.

333. Le renonçant doit renoncer à se complaire en l'irréel, car une telle attitude est la cause de tout esclavage. Qu'il fixe toujours sa pensée sur l'Atman, et qu'il répète : « Je suis moi-même cet Atman » ! S'il s'établit fermement en Brahman, s'il réalise sa propre identité avec Brahman, un temps viendra où il sentira monter en lui l'inondation de la félicité ; il aura à jamais exterminé la souffrance qui nait de l'ignorance et que l'on éprouve dans l'état d'asservissement.

334. Mais si ta pensée revient constamment se poser sur les objets extérieurs, cette habitude produira en toi des fruits de plus en plus nombreux ; tes mauvais penchants s'affirmeront de jour en jour. Puisque la discrimination t'a permis de comprendre cette vérité, détourne-toi des objets extérieurs, et, inlassablement, applique toi à méditer sur l'Atman.

335. Dès que ce monde extérieur cesse d'exister, le mental se tient pour satisfait ; le contentement intérieur amène la vision de Paramatman. Et, par la réalisation intégrale de Paramatman, on rompt la chaine des renaissances. L'extinction du monde extérieur est ainsi le premier des degrés par lesquels on accède à l'état d'émancipation.

336. Suppose qu'un aspirant ait reçu l'instruction spirituelle, qu'il ait déjà la faculté de discriminer le Réel de l'irréel (l'univers), qu'il croie en l'autorité des vedas, que son œil intérieur cherche à découvrir l'Atman, la suprême Réalité, qu'il se soit, enfin, déjà engagé sur la route qui mène à la libération, serait-il assez fou pour agir comme un enfant sans discernement et recourir, de propos délibéré, à l'irréel qui provoquera sa chute ?

337. Il ne mérite certes pas d'être affranchi, celui qui conserve quelque attachement pour l'un de ses trois corps (grossier, subtil et causal). Le jivan-mukta, lui, ne s'identifie avec aucun d'eux. Le dormeur n'est pas à l'état de veille ; l'éveillé n'est pas à l'état de sommeil ; car veille et sommeil profond s'excluent mutuellement.

338. Il gagne, au contraire, son émancipation, l'aspirant qui, au moyen d'un mental purifié, comprend que le Soi réside aussi bien dans les objets animés que dans les objets inanimés. En reconnaissant le Soi comme le substrat de toute apparence, il chasse toute les surimpositions, et il demeure comme l'Absolu, comme le Soi infini.

339. Réalise donc que tu es toi-même le Soi de l'univers ! C'est ainsi que tu parviendras à te rendre libre. Il est supérieur à tout autre, l'état où le sage s'identifie à la Totalité. C'est par l'élimination du monde extérieur qu'on s'y élève et qu'on s'établit à demeure en l'immortel Atman.

340. Est-ce que l'élimination du monde objectif est à la portée de l'homme qui s'identifie encore avec le corps grossier, dont le mental tire plaisir de la perception des objets sensoriels et qui se livre à des actes de tout genre pour renouveler cette jouissance ? Cette élimination devrait être poursuivie avec patience par les sages aspirants qui ont renoncé, sans exception, à toutes les obligations, à toutes les actions, à tous les objets, qui se consacrent avec ferveur à l'éternel Atman et qui désirent goûter l'inaltérable félicité.

341. Au renonçant qui a reçu l'initiation des lèvres d'un guru, le passage suivant de la sruti : « Sois calme et maître de toi » prescrit le samadhi comme l'unique moyen de réaliser l'univers comme son propre Atman.

342. Les sages eux-mêmes, sauf ceux qui, par l'expérience du nirvikalpa samadhi, ont conquis la parfaite béatitude, ne peuvent, d'un seul coup, annihiler le sens de l'ego, lorsque ce dernier a déjà atteint un certain degré de développement, car les désirs sont le résultat d'un nombre incalculable de naissances.

343. Le pouvoir de projection, associé au pouvoir d'obnubilation, place l'homme en présence d'une dangereuse sirène : le sentiment du moi dont les attributs opèrent sur lui comme un charme.

344. Maîtriser ce pouvoir de projection avant que le pouvoir d'obnubilation ait été réduit à l'impuissance, c'est une tâche ardue, mais le recouvrement qui masque l'Atman, se dissipe de lui-même dès que l'aspirant est capable de distinguer le Sujet des objets, aussi aisément que le lait de l'eau. La victoire n'est toutefois acquise, les obstacles ne sont définitivement surmontés, qu'au moment où les objets irréels du monde extérieur ne font plus naître dans le mental la plus légère oscillation.

345. La discrimination parfaite qu'amène la réalisation personnelle permet de reconnaître instantanément la véritable nature du Sujet et celle de l'objet, et de secouer le joug de l'illusion créée par maya : le samsara prend fin quand ce joug est brisé.

346. Lorsqu'on sait par expérience directe que Brahman et le jiva ne font qu'un, l'impénétrable forêt de l'ignorance n'est plus qu'un monceau de cendres. En qui a réalisé l'état suprême d'Unité, c'est en vain que l'on chercherait un germe de transmigration.

347. Le voile qui cache la Réalité, ne tombe que lorsque la Vérité est réalisée dans sa plénitude. La fausse connaissance est aussitôt détruite ; alors, se dissipent toutes les souffrances que, par son influence néfaste, cette connaissance avait engendrées.

348. Ce triple résultat est produit, à propos du serpent, dès que l'on connaît la véritable nature de la corde. Par conséquent, que le sage disciple s'exerce à discriminer la véritable nature des choses afin de rompre les chaînes de son esclavage.

349 et 350. De même que le fer, soumis à l'action du feu, se manifeste sous forme d'étincelles, la buddhi, du fait que Brahman lui est inhérent, apparaît simultanément comme connaisseur et comme connu. Et puisque, dans les trois cas suivants : l'illusion, l'hallucination onirique et le rêve éveillé, on constate que le sujet et l'objet, ces effets de la buddhi, n'ont, à proprement parler, pas de réalité, il en résulte que les modifications de la prakrti, depuis le sens de l'ego jusqu'aux objets des sens, y compris le corps grossier, sont toutes irréelles. Ces modifications sont illusoires parce qu'elles subissent des changements incessants, tandis que l'Atman, Lui, ne change jamais.

351. Paramatman a toujours la nature de la Conscience éternelle et indivisible ; Il est l'Un sans second, le Témoin de la buddhi et des effets de la buddhi. Il est distinct du grossier et du subtil : c'est Lui qui confère au terme et à la notion de « moi » leur signification implicite, Lui, le Principe de la félicité intérieure, de la félicité indestructible.

352. Le disciple, doué de sagesse, discrimine ainsi le Réel de l'irréel, et s'assure personnellement, en un éclair d'illumination, de l'évidence de la Vérité. Il réalise son propre Soi en tant que Conscience absolue ; il se libère ainsi de toute entrave et s'établit dans la suprême béatitude.

353. En réalisant l'Atman, l'Un sans second, dans l'expérience du nirvikalpa samadhi, il tranche en son cœur, jusqu'au dernier, tous les liens de l'ignorance.

354. Les idées illusoires telles que « toi », « moi » et « lui » ne se forment que par suite des imperfections de la buddhi, mais lorsque Paramatman, l'Absolu, l'Un sans second, s'est révélé au cours du samadhi, des imaginations de ce genre ne peuvent plus prendre corps en celui qui a réalisé la vérité de Brahman.

355. Calme, maître de lui, parfaitement isolé du monde des sens, doué d'endurance, absorbé dans la pratique du samadhi, le renonçant réfléchit constamment sur son propre Soi qu'il tient pour le Soi universel. Par cette discipline, il parvient à chasser toutes les imaginations dues aux fumées de l'ignorance ; et désormais, affranchi de toute action, exempt de toute agitation mentale, il vit dans la félicité en tant que Brahman.

356. Ceux-là seuls sont émancipés de l'esclavage des renaissances qui, en accédant à l'état de samadhi, plongent le monde objectif, les organes sensoriels, le mental et jusqu'à leur propre individualité, en l'Atman, la Conscience absolue. Les autres ne sont que de simples amateurs ; ils n'ont de la Vérité qu'une connaissance d'emprunt.

357. Les conditionnements adventices (upadhis) sont si nombreux que l'homme est porté à croire que la multiplicité est sa véritable nature. Mais une fois qu'il s'est dégagé de ces conditionnements, ce même homme redevient son propre Soi, le Soi qui ne change pas. Que le sage disciple s'adonne donc exclusivement à la recherche du nirvikalpa samadhi, afin de provoquer l'annihilation des upadhis.

358. Par une dévotion tendue vers un but unique, l'aspirant qui s'attache à la Réalité, devient la Réalité elle-même. La larve se concentre sur le frelon avec une telle intensité qu'elle se transforme en ce frelon.

359. A ce moment, la larve cesse d'éprouver le moindre intérêt pour les actions qui lui sont habituelles, elle fixe à tel point son attention sur le frelon qu'elle se transforme en frelon. De la même manière, le yogi, en méditant sur la Vérité suprême, finit par devenir Paramatman : c'est le fruit d'une dévotion dont « Cela » est l'unique objet.

360. La vérité de Paramatman est extrêmement subtile ; elle n'est pas accessible au mental qui ressent encore un appétit grossier pour les objets du monde extérieur. Elle n'est à la portée que de ces nobles êtres dont l'esprit est parfaitement pur ; encore doivent-ils faire l'expérience du samadhi qui requiert un état mental d'une finesse peu commune.

361. L'or, soumis à l'action du feu, abandonne ses impuretés ; il prend alors l'éclat qui lui est propre. Le mental, sous l'action de la méditation, se purge peu à peu des souillures qu'il devait au sattva, au rajas et au tamas ; et il s'élève jusqu'à la réalité de Brahman.

362. Lorsque le mental a été purifié par la pratique assidue de cet exercice, et qu'il s'immerge en Brahman, la concentration avec modification (savikalpa samadhi) passe au degré supérieur d'où toute modification est exclue : c'est l'état de nirvikalpa samadhi. Ce chemin conduit directement à la réalisation de la félicité de Brahman, l'Un sans second.

363. Par ce genre de samadhi, tous les désirs qui chargent l'homme de fers, sont à jamais détruits ; tous les effets coercitifs du karma sont à jamais épuisés. Désormais, le sage voit, en lui et hors de lui, en tout lieu et à tout moment, se manifester spontanément sa propre et véritable nature.

364. On doit considérer la réflexion comme cent fois plus efficace que l'instruction orale ; la méditation comme cent mille fois plus efficace que la réflexion. Quant au nirvikalpa samadhi, il a des conséquences qui défient toute comparaison.

365. La vérité de Brahman ne peut être réalisée dans toute son évidence, dans toute sa plénitude, que par l'expérience du nirvikalpa samadhi. Il n'existe pas d'autre moyen, car le mental, de nature instable, est toujours enclin à s'associer à d'autres perceptions.

366. Aussi, apaise ton mental ; exerce sur tous tes sens un empire absolu ; absorbe-toi sans trêve en ce Paramatman qui réside en ton propre cœur. Lorsque tu réaliseras ton identité avec Brahman, ces ténèbres, produites de toute éternité par l'ignorance, se dissiperont à jamais pour toi.

367. Voici les premiers échelons qui mènent à l'Union intégrale (yoga) : reste toujours maître de ta langue ; n'accepte aucun présent ; ne te flatte d'aucun espoir ; libère-toi de toute action, et vis en une retraite solitaire.

368. La vie solitaire permet à l'aspirant de dominer les organes sensoriels ; cette domination lui sert à maîtriser le mental ; en maîtrisant le mental, il parvient à détruire le sentiment du moi. La destruction de l'ego amène chez le yogi la réalisation ininterrompue de la félicité de Brahman. Par conséquent, le disciple fera preuve de sagesse en s'efforçant sans relâche de tenir son mental en bride.

369. Réduis donc, tout d'abord, le langage en manas ; puis le manas en buddhi ; la buddhi, à son tour, en Témoin de la buddhi ; et ce Témoin, enfin, plonge-le dans le Soi, le Soi infini, le Soi absolu. C'est alors que tu entreras dans la suprême béatitude.

370. Quel que soit le conditionnement adventice : corps, énergie vitale, organes, mental, intellect, etc., avec lequel sa pensée s'associe, le yogi est capable de se transformer, pour ainsi dire, en ce même conditionnement.

371. Mais quand l'aspirant acquiert la faculté de suspendre le jeu des identifications, il constate, s'il est doué de perspicacité, qu'il peut aisément se délivrer de toute entrave, et il éprouve aussitôt toute la générosité de la félicité éternelle.

372. L'aspirant doit ressentir un intense sentiment d'abnégation pour être en état de renoncer à tout, en ce monde et en lui-même. Lorsqu'il en arrive à ce degré extrême de détachement, il fait, par pur désir d'être libre, l'abandon de tout ce qui, en lui et hors de lui, pourrait encore le lier.

373. C'est parce qu'il est inébranlablement établi en Brahman que cet homme, dans un élan suprême, sacrifie tout attachement extérieur pour les objets des sens et tout attachement intérieur pour le sens du moi.




Le monde entier a jailli du Sat-Chit-Ananda, on l'appelle la racine du monde. C'est la félicité. Mais le Sat-Chit-Ananda n'est pas vrai, c'est un concept. Il est votre êtreté : « je suis, je suis connaissance, je suis félicité. » Tout cela est l'œuvre du mental et il doit être transcendé car il vous donnera toujours une fausse compréhension. Si la réalité n'était pas, rien ne pourrait apparaître. L'écran, la réalité, est là, c'est pourquoi les images peuvent se former, mais l'écran n'a ni amour ni indifférence. N'aimez personne et ne détestez personne, c'est le mental qui fait ces discriminations, l'écran n'en fait pas. Les cinq doigts sont différents, mais vous savez que c'est votre main ; c'est cela l'Unité.
Si vous comprenez que vous n'êtes pas le corps, votre conscience devient universelle. Toute limitation disparaît. Vous devenez la conscience-connaissance universelle. Malgré tout cette connaissance est aussi illusion, ignorance finalement. En effet, la source de la conscience-connaissance elle-même, a pour origine l'oubli ou l'ignorance de la réalité. Vous devenez donc la création toute entière, la conscience-connaissance du monde, mais c'est encore l'illusion. Cet ego qui devient la conscience universelle est, en fait, le pire des ego : « je suis le créateur du monde, je suis omnipotent, etc. » Mais vous êtes le créateur de plus d'illusion, de plus d'ignorance, alors quelle en est l'utilité ? Cette compréhension que la conscience universelle est toujours l'ego doit mûrir, pour se dissoudre dans la réalité. Dans la réalité finale, il n'y a ni conscience, ni ignorance et c'est ce que vous êtes, c'est votre véritable nature.
C'est à partir de l'ignorance que la connaissance est apparue et vous voyez l'illusion entière se dérouler. L'ignorance s'est surimposée à la réalité, de cette ignorance un concept a surgi, la connaissance et sur ce concept le monde est créé. Concept veut dire connaissance. Tout le monde fonctionne avec la connaissance, c'est par elle que vous créez et agissez. Prendre naissance est un concept et s'ensuivra son cortège de douleurs toute votre vie durant. La vie est un concept, rien d'autre. Quand elle prend fin, le concept disparaît et tout se termine alors.

Ranjit Maharaj











Les Bhajans de la Lignée de Shri Ramakant Maharaj ici en pdf (en français)


CHIDANANDA (Bhajan de la Lignée)




Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.

Je ne suis pas le mental, l’intellect, l’égo ou le subconscient. Je ne suis pas les oreilles, la langue, le nez ou les yeux. Je ne suis pas l’espace, la terre, le feu ou le vent.

Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.

Je ne suis pas la force de respirer, les sept éléments vitaux du corps, ni les cinq couvertures. Je ne suis pas la parole, les mains, les pieds, ni le rectum.

Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.

Je ne suis pas l’envie, la cupidité, ni le désir, ni l’attirance. Je ne suis pas l’arrogance, ni la fierté, ni la jalousie, ni la religion, ni la fortune, ni les dépenses pour l’humanité, ni la libération.

Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.

Je ne suis pas la vertu, le péché, la joie et la tristesse. Je ne suis pas le Mantra, le pèlerinage, les Écritures, les offrandes ou le feu rituel. Je ne suis pas la nourriture, l’action de manger et ce qui est mangé.

Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.

Je ne suis pas la mort, le doute, ni la discrimination de castes. Je ne suis pas le père, la mère, donc pas de naissance. Je ne suis pas le frère, ni l’ami, ni le Gourou, ni l’aspirant.

Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.

Je suis au-delà des concepts, sans changement, au-delà de la forme. Je suis tout étendu dans tous les sens. Je vois l’égalité dans chacun. Je ne suis ni libéré, ni lié.

Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.

C’est complet et parfait. C’est complet et parfait.
Du complet et parfait, le complet et parfait devient manifesté.
Si le complet et parfait sort du complet et parfait, même alors le complet et parfait restera toujours.




L’UN, qui avec compréhension, savoure le monde.

(ARATI)
J’ai reçu une grande fortune qui m’a poussé hors des affaires du monde.
J’ai rencontré mon Sadgourou et je fais ce qu’Il me demande.
Il m’a mis dans la bonne direction, vers l’intérieur où est le Soi.
Après la traversée des attributs, vous atteindrez Pandhari, où Vithoba réside.
Comment décrire ce bonheur ? Quand l’égo s’en va le bonheur demeure.
Par la lumière de la compréhension qu’Il m’a donnée, mon égo est complètement détruit.
Je vais vers le Soi. Le corps reste mais je ne m’occupe plus de lui.
Le mental devient pas de mental, aucune trace de lien demeure.
Fusionné dans le Soi, j’ai oublié pourquoi je suis venu ici ! Les mots sont sans signification.
Je suis devenu l’UN, je vois seulement Moi-même partout.
Les Trois attributs sont brûlés, je les ai transcendés.
L’Indestructible, l’Eternel est merveilleux. La lumière de l’Illumination de Soi ne diminue jamais.

Le nom et la forme créent la dualité, mais IL est Un, partout.
Namdev : « Si ce que je dis n’est pas la vérité, je couperai ma tête ! ». (Mais personne ne peut couper Cela !!)
L’univers entier et son créateur sont contenus dans une graine de sésame.
Tout vient de zéro, retourne à zéro et n’a aucun volume. Tout est rien.
Le propriétaire de l’univers entier demeure à l’intérieur d’une petite maison graine de sésame.
La plus petite graine contient tous les trois mondes.
Cependant rien n’est plus grand que Moi-même, qui n’ai aucun volume.
Le propriétaire de Cela va et vient.
De rien vient toutes les choses, même les Dieux.
Rien est très puissant. Rien ne peut arriver.
Oubliez la connaissance et l’ignorance et vous êtes LUI.
Quand quelque chose est là, vous ne pouvez rien faire de plus ou de moins.
Tuka dit, dans une petite graine ou une petite goutte se trouve l’ensemble de la création transitoire.

5. Je suis la joie originelle

Partout la béatitude ! À l’intérieur et à l’extérieur !
Joie ! Joie ! Rien n’est là excepté Moi-même. Je suis la Joie Originelle !
IL est partout et Cela est la joie !
À l’intérieur et à l’extérieur, tout est joie, au-delà de la connaissance.