Shri Ramana Maharshi : De la Pure Conscience émane le « je », puis le mental, puis le corps
Source : Immortelle Conscience - Propos recueillis par Paul Brunton - Les Deux Océans - Paris
En vérité, votre état est la Félicité Absolue, pas cet état du monde du phénomène. Dans l'état du non-phénomène vous êtes félicité totale, mais vous n'en pouvez faire l'expérience. Dans cet état il n'y a ni misère ni malheur, seulement une pure félicité.
Quand la conscience est sans forme et ne se connaissant pas elle-même, elle est l'Absolu.
Nous sommes uniquement cette conscience. L'éternel est pour toujours, un état de non-expérience.
L'univers est contenu dans la conscience, et le corps physique lui aussi n'est qu'une apparition dans la conscience, perçue et reconnue par la conscience.
Ce qui EST, c'est cette conscience, en dehors de quoi rien ne peut exister.
Shri Nisargadatta Maharaj
Au niveau ultime la Présence est dissoute. Vous ne serez pas conscient quand la Présence devient Omniprésence.
Tout est Un. Il n'y a pas d'individualité.
Cette Présence spontanée, cette Présence invisible, est inconsciente de sa propre identité parce qu'elle est vaste, toute puissante, omniprésente, juste comme le ciel.
Shri Ramakant Maharaj
Si vous comprenez que ce corps n'existe pas, vous êtes libéré du tourment de la mort. Vous êtes en tout et en tout lieu car vous êtes la source de toute chose.
Comment pourriez-vous mourir ?
Comprenez que tout est Un, et tout se termine alors.
Ranjit Maharaj
Le Je suprême, non-manifesté, ne possède aucun savoir, il ne se connaît pas, il est totale êtreté. Cette êtreté est reflétée par la conscience, cette conscience a surgi du non-manifesté, sans cause, en créant le temps, l'espace et la matière, elle ne peut exister en l'absence du corps. Elle est la Conscience, il n'y en a qu'Une. Tout ce qui existe est je, tout ce qui existe est moi, mais le Je percevant cela s'est limité en s'identifiant à son support et a perdu cette compréhension. Pourtant, ce manifesté est identique au non-manifesté, à cette présence Absolue. Il n'y a pas de différence entre le Je non-manifesté et le monde. C'est pour cela que vous n'avez besoin d'aucun changement ni d'aucun appui, vous êtes cela. Il faut que votre esprit soit complètement au repos, alors il se dissoudra et il ne subsistera que la réalité.
S'immerger dans cette connaissance « je suis » est Bhagwan, splendeur. C'est une illumination éclairant comme la foudre. Vous êtes seulement lumière et de cette révélation le monde surgit. Ayant atteint ce stade, vous êtes le pur joyau du diadème, le diamant au sommet de la couronne. Mais ayant assimilé, pleinement éveillé, ce qu'est le monde, ce qu'est cette conscience, vous souhaitez vous en débarrasser. Vous découvrez que cette splendeur est le siège de toutes les erreurs, de tous les mensonges. Quand vous l'avez totalement compris, vous transcendez cet état. Ce n'est plus rien, c'est comme du mucus dans la gorge qui vous gêne, vous le crachez.
Shri Nisargadatta Maharaj
Le Soi est Pure Conscience dans le sommeil (profond) ; dans la phase de transition, le Soi se déploie sous la forme d'aham (Je) sans idam (ceci) ; à l'état de veille il se manifeste sous la forme d'aham et d'idam. L'expérience individuelle ne peut s'effectuer qu'à travers l'aham. Le chercheur doit donc aspirer à la Réalisation par cette voie (c'est-à-dire par le moyen du Je de la transition). Autrement, l'expérience du sommeil n'a pas de sens pour lui. Si ce Je de transition est réalisé, le substrat est trouvé, et cela mène au but final.
Le sommeil est, dit-on, ajnana (ignorance). Mais cela n'est qu'en fonction du faux Jnana (connaissance) qui prévaut dans l'état de veille. En réalité, l'état de veille est ajnana et l'état de sommeil est prajnana (pleine Conscience). La shruti dit : « prajnana est le Brahman ». Le Brahman est éternel. Celui qui fait l'expérience du sommeil est appelé prajna. Il est le prajnanam dans les trois états, mais particulièrement dans l'état de sommeil où il est plein de Connaissance (prajnana-ghana).
Qu'est-ce que ghana ? Il y a Jnana et vijnana. Les deux opèrent conjointement dans toutes les perceptions. Le vijnana en jagrat (état de veille) est viparita-jnana (fausse connaissance), c'est-à-dire ajnana (ignorance). L'ignorance coexiste toujours avec l'individuel. Quand le vijnana devient vispashta-jnana (connaissance claire), il est le Brahman. Quand la fausse connaissance est totalement absente, comme durant le sommeil, le Brahman prévaut en tant que pur prajnana (Pure Conscience). C'est alors le prajnana-ghana.
Shri Ramana Maharshi
Lorsque vous n'aviez pas l'expérience du corps vous étiez dans un état de béatitude.
Cet état précédant votre naissance ne peut être qualifié de sommeil profond, il est au-delà.
L'expérience du Jnani est celle de l'état précédant la naissance, c'est un état complet.
Shri Nisargadatta Maharaj
Q : Peut-on faire une véritable distinction entre le rêve et la veille ?
Maharshi : La distinction n'est qu'apparente. Le rêveur est celui-là même qui dit actuellement être éveillé.
Les deux états sont irréels
du point de vue de l'absolu.
La Réalisation est possible au cours d'un évanouissement, mais impossible pendant le sommeil.
L'ego se manifeste dès que
l'on émerge du sommeil.
Pendant que vous êtes endormis, vous ne dites pas « je dors » ; vous y faites référence seulement au moment du réveil. Cependant vous êtes toujours là. Quand on dort on n'est pas conscient du corps physique ; c'est donc que l'on peut toujours être ainsi. Dans l'état de veille, l'ego s'identifie au corps physique et dans le rêve au corps subtil. Dans cet état de conscience, les perceptions sont également d'ordre subtil.
Q : Est-il possible de rester conscient sans penser ?
Maharshi : Oui. La Conscience est une. Dans le sommeil, il n'y a pas de moi.
La notion de « je » naît au moment du réveil,
puis le monde se manifeste.
Où donc se trouvait tout ceci durant le sommeil ? Cela existait toujours, sans aucun doute, mais sous une forme différente.
L'actuel moi n'est que la notion de « je » ;
le véritable Moi est celui du sommeil ;
il ne disparaît jamais. C'est la Conscience.
Quand on le découvre, on s'aperçoit qu'il transcende les pensées.
Les pensées, comme tout autre activité,
n'altèrent pas la Conscience suprême.
Q : Je ne comprends pas ce que vous dites à propos du rêve et de l'activité mentale.
Maharshi : C'est dans notre esprit que le monde apparaît et disparaît. Quand vous venez en Inde est-ce que votre corps se déplace réellement ? Non ! C'est le véhicule qui se déplace, tandis que votre corps se trouve à l'intérieur et ne bouge pas. C'est le bateau, c'est le train qui fait le voyage. De même que ces mouvements sont surimposés à votre corps, visions, rêves et même réincarnations sont surimposés à votre véritable Moi. Celui-ci demeure immuable ; il n'est pas altéré par tous ces changements extérieurs ; il se tient immobile tout comme le corps dans la cabine du navire.
Vous ne changez jamais, vous êtes
au-delà de l'espace et du temps.
Ces deux concepts naissent à cause du moi limitateur. Le « je » est à la fois sans limite et limité. Tant que vous l'associez au corps, il est limité. Au moment du réveil, avant d'être pleinement conscient du monde extérieur, on se trouve dans un interstice hors du temps et de l'espace ; c'est l'état du véritable Moi. Pourquoi n'avez-vous plus de questions à poser dans l'état de sommeil profond ? C'est qu'en fait vous n'avez plus de limitations ; alors il ne se pose plus aucune question. Mais actuellement vous vous identifiez au corps, ce qui engendre diverses questions.
Le sommeil profond est un état permanent,
il existe aussi pendant l'état de veille.
Ce qu'il nous faut accomplir, c'est amener le sommeil profond dans l'état de veille, c'est parvenir
au « sommeil conscient ». La Réalisation ne peut se produire que dans l'état de veille.
Cette Conscience unique peut-elle se diviser en deux ? Est-ce que l'on ressent en soi-même une telle division ? En se réveillant, on demeure identique à celui qui dormait. Tout le monde éprouve cela. La seule différence est dans la façon de percevoir. Vous pensez être celui qui perçoit, être séparé de l'expérience ; c'est pourquoi cette différence apparaît. Sentez-vous une différence entre extérieur et intérieur quand vous dormez ? Celle-ci n'existe que par rapport au corps et à cause de la conscience physique (le moi). Le soi-disant état de veille (jagrat) est aussi une illusion. La science matérialiste elle-même admet que l'univers provient d'une substance originelle extrêmement subtile. Dieu est toujours le même, que l'on considère jagrat comme réel ou irréel. C'est une simple question de point de vue. Ne vous laissez pas entraîner dans ce genre de controverses. Le but est le même pour tous. Ne le perdez jamais de vue.
Les états de sommeil profond, de veille et de rêve
sont des excroissances de l'ego ;
le Soi en est le témoin, il les transcende tous.
Cette Conscience-Témoin doit être découverte.
Au sein du Soi ces trois états n'existent pas ;
il est toujours présent.
Q : Quand on recherche l'origine des pensées, on perçoit un « je ». Mais ce ne semble pas être le but.
Maharshi : C'est juste. La perception du « je » est associée à une forme, au corps éventuellement. Il ne faut rien associer au pur Soi. Le Soi est la Réalité à l'état pur, débarrassée de toute association, au sein de laquelle apparaît la lumière, le corps, l'ego, etc.
Quand on arrête toutes les pensées,
la Conscience Pure subsiste.
Au moment précis où l'on se réveille, avant que l'on ne prenne conscience du monde, ce pur « JE » est présent. Fixez-vous sur lui en évitant de vous rendormir ou de laisser les pensées vous envahir. Si vous réussissez à vous maintenir là, peu importe si la perception du monde survient. Le sujet conscient n'est pas affecté par le monde phénoménal.
Si les pensées n'existaient ni dans la veille ni dans le rêve,
les mondes correspondants n'existeraient pas non plus,
c'est-à-dire qu'ils ne pourraient être perçus. Dans le sommeil profond ces pensées cessent de se manifester et le monde disparaît de notre conscience.
Dans le sommeil sans rêve il n'y a ni monde,
ni ego, ni souffrance. Seul le Soi demeure.
Dans l'état de veille toutes ces choses existent ;
mais le Soi est toujours là.
Il suffit d'éliminer les phénomènes transitoires
pour réaliser l'éternelle béatitude du Soi.
Votre nature est félicité. Découvrez cela sur quoi tout le reste est surimposé ; alors vous ne serez plus que le Soi à l'état pur.
Q : Existe-t-il une véritable différence entre le rêve et la veille ?
Maharshi : La différence provient du fait que le rêve vous semble un état impermanent par rapport à l'état de veille. Mais ce n'est qu'une différence apparente ; en réalité il n'y en a pas.
Q : Pourquoi ne pouvons-nous pas nous endormir à volonté et sommeiller aussi longtemps que nous le désirons ?
Maharshi : Le sommeil profond existe aussi dans l'état de veille.
Nous sommes toujours en sommeil profond.
Il faut en prendre conscience. En fait, jamais
on n'y entre et jamais on n'en sort.
Prendre conscience de l'état de sommeil profond
tout en demeurant dans l'état de veille, c'est le samadhi.
C'est la Nature, c'est-à-dire le prarabdha, qui vous oblige à en sortir. Votre ego reste vivant et réapparaît continuellement.
Q : L'état de veille est-il indépendant du monde objectif ?
Maharshi : S'il en était ainsi, les objets devraient avoir une existence propre, indépendante du spectateur ; un objet devrait vous faire part de son existence. En est-il ainsi ? Par exemple, est-ce qu'une vache qui passe devant vous déclare qu'elle passe, ou bien est-ce vous qui dites : « Voici une vache » ? Les objets doivent leur existence au sujet conscient qui les perçoit. Quand vous dormiez, étiez-vous conscient de quoi que ce soit ? Si le soleil et l'univers sont réels, ne devraient-ils pas exister aussi dans votre sommeil ? Vous ne pouvez pas nier votre existence ni le bonheur éprouvé en état de sommeil. Pourtant, la même personne se sent actuellement malheureuse et se pose des questions. Quand vous dormiez vous étiez heureux. Que s'est-il passé dans l'intervalle pour que ce bonheur soit détruit ?
L'ego s'est manifesté et l'état de veille est survenu.
Dans le sommeil il n'y avait pas d'ego.
La naissance de l'ego, c'est la naissance de l'individu.
Il n'existe pas d'autre naissance. Tout ce qui naît est voué à la destruction. Tuez l'ego. Ce qui est mort ne craint pas la mort.
Après la mort de l'ego, seul le Soi demeure.
C'est la Béatitude, c'est l'Immortalité.
Votre soif de connaître vous pousse aux discussions. Laissez donc tout cela. Quand vous dormez, êtes-vous conscient d'être enchaîné, cherchez-vous un moyen de vous libérer ? Êtes-vous conscient du corps ? C'est l'association avec le corps qui crée cette impression d'enchaînement. Sans cela, l'enchaînement n'existe pas ; il n'y a rien qui puisse enchaîner et personne pour être enchaîné. Tout ceci se manifeste dans l'état de veille. Essayez de voir à qui.
Q : Dans le sommeil je ne suis pas conscient.
Maharshi : Qui est inconscient de dormir ? Vous dites « Je suis » ; vous dites « Je » dormais. Cet état, c'est vous-même.
Q : Voulez-vous dire que le sommeil correspond. à la Réalisation ?
Maharshi : C'est le Soi. Pourquoi parlez-vous de Réalisation ? Y a-t-il un seul moment où le Soi n'est pas réalisé ? Pourquoi choisir le sommeil particulièrement ? Vous êtes réalisé en ce moment même.
Q : Mais je l'ignore.
Maharshi : C'est parce que vous identifiez le Soi avec le corps.
Q : Comment se débarrasser de maya ?
Maharshi : Cet attachement au monde n'existe pas dans le sommeil. Il est ressenti actuellement, mais ce n'est pas votre nature véritable. A qui appartient cette excroissance ? Si l'on découvre sa nature véritable, si l'on réalise le Soi, les possessions cessent d'être perçues. C'est la seule façon d'éliminer maya, car elle n'est pas de nature objective.
Q : Quel est le mécanisme de l'éveil et du sommeil ?
Maharshi : Au crépuscule, les poules, les corbeaux, les poussins, se mettent la tête sous l'aile. La poule se couche sur son nid et veille sur les poussins rassemblés autour d'elle. A l'aube la mère poule et ses poussins quittent le nid. Elle symbolise l'ego qui rassemble toutes ses pensées avant de s'endormir. Au lever du soleil, celles-ci se manifestent à nouveau. Quand l'ego apparaît, c'est avec toutes ses composantes ; quand il disparaît, tout disparaît avec lui.
Q : Qu'est-ce que le sommeil profond ?
Maharshi : De même que par une nuit sans lune on ne peut rien voir, que les ténèbres nous enveloppent de tous côtés, bien que nous ayons les yeux grands ouverts, de même dans le sommeil profond le spectateur ne connaît que le néant.
Q : Pourquoi ces deux états nous laissent-ils des impressions différentes ?
Maharshi : Quand vous dormez, est-ce que vous posez des questions à propos de votre naissance ou de votre état post-mortem ? Pourquoi penser à tout cela dans l'état de veille ? Pensez plutôt au présent. Suis-je né ? Est-ce que je récolte les fruits de mon karma passé ? et ainsi de suite. Pourquoi toutes ces questions ? Bientôt, quand vous dormirez, elles ne se poseront plus. Êtes-vous différent de celui qui dort ? Vous êtes le même dans l'état de veille et dans celui de rêve. Le sommeil est l'état naturel où l'on jouit du bonheur ; la souffrance n'y existe pas. Douleur, besoins, etc. ne sont éprouvés que dans l'état de veille. A quoi est dû un tel changement ? Vous êtes le même dans les deux états, mais vous ne goûtez pas le même bonheur. Pourquoi ? Parce qu'à présent
le mental est apparu. Il naît après le « je ».
Celui-ci émane de la Pure Conscience.
Demeurer en elle est un bonheur perpétuel.
Q : Est-ce le corps qui s'endort quand il est fatigué ?
Maharshi : Est-ce que le corps s'endort ou se réveille ? Vous venez vous-même de dire que dans le sommeil l'esprit se tient tranquille. Les trois états sont du domaine mental. Le Soi n'est jamais altéré. C'est la substance fondamentale qui sert de base à ces trois états. Quand l'état de veille prend fin, je suis ; quand l'état de rêve prend fin, je suis ; ils se répètent, et toujours je suis. Ils sont semblables à des images projetées sur l'écran au cours d'une séance de cinéma ; elles n'altèrent pas l'écran et de même, ces états ne m'affectent pas. Êtes-vous conscient du corps quand vous dormez ? Non, alors dans ce cas comment pourrait-on dire que c'est le corps qui dort ?
L'impression d'avoir un corps est en fait une pensée ;
cette pensée est du domaine mental ;
le mental naît à la suite du « moi » ;
le moi est la pensée originelle.
Si l'on se concentre sur elle, les autres pensées disparaîtront.
Alors il n'y aura plus ni corps, ni esprit, ni même d'ego ;
seul demeurera le Soi dans toute sa pureté.
Quand le mental se manifeste, la pensée du corps prend naissance et l'on perçoit le corps. L'idée de naissance, de mort, d'état pré-natal et post-mortem sont du domaine mental. Tout à l'heure vous dormiez et maintenant vous êtes éveillé. La souffrance, qui n'existait pas dans le sommeil, fait à présent son apparition. A quoi est due cette différence ? A la présence du « moi ». Le véritable « JE » est invisible, tandis que le faux « je » se pavane au grand jour. C'est lui qui fait obstacle à la Connaissance. Découvrez-en la source et il disparaîtra. Vous retrouverez alors votre véritable identité, à savoir l'Absolu, l'Être en soi. Cherchez la source du « moi », c'est tout ce qu'il y a à faire. L'univers doit son existence au moi. Si celui-ci disparaît, la souffrance prend fin elle aussi. Le faux « je » ne peut disparaître que lorsqu'on en cherche l'origine.
Le monde entier a jailli du Sat-Chit-Ananda, on l'appelle la racine du monde. C'est la félicité. Mais le Sat-Chit-Ananda n'est pas vrai, c'est un concept. Il est votre êtreté : « je suis, je suis connaissance, je suis félicité. » Tout cela est l'œuvre du mental et il doit être transcendé car il vous donnera toujours une fausse compréhension. Si la réalité n'était pas, rien ne pourrait apparaître. L'écran, la réalité, est là, c'est pourquoi les images peuvent se former, mais l'écran n'a ni amour ni indifférence. N'aimez personne et ne détestez personne, c'est le mental qui fait ces discriminations, l'écran n'en fait pas. Les cinq doigts sont différents, mais vous savez que c'est votre main ; c'est cela l'Unité.
Si vous comprenez que vous n'êtes pas le corps, votre conscience devient universelle. Toute limitation disparaît. Vous devenez la conscience-connaissance universelle. Malgré tout cette connaissance est aussi illusion, ignorance finalement. En effet, la source de la conscience-connaissance elle-même, a pour origine l'oubli ou l'ignorance de la réalité. Vous devenez donc la création toute entière, la conscience-connaissance du monde, mais c'est encore l'illusion. Cet ego qui devient la conscience universelle est, en fait, le pire des ego : « je suis le créateur du monde, je suis omnipotent, etc. » Mais vous êtes le créateur de plus d'illusion, de plus d'ignorance, alors quelle en est l'utilité ? Cette compréhension que la conscience universelle est toujours l'ego doit mûrir, pour se dissoudre dans la réalité. Dans la réalité finale, il n'y a ni conscience, ni ignorance et c'est ce que vous êtes, c'est votre véritable nature.
C'est à partir de l'ignorance que la connaissance est apparue et vous voyez l'illusion entière se dérouler. L'ignorance s'est surimposée à la réalité, de cette ignorance un concept a surgi, la connaissance et sur ce concept le monde est créé. Concept veut dire connaissance. Tout le monde fonctionne avec la connaissance, c'est par elle que vous créez et agissez. Prendre naissance est un concept et s'ensuivra son cortège de douleurs toute votre vie durant. La vie est un concept, rien d'autre. Quand elle prend fin, le concept disparaît et tout se termine alors.
Ranjit Maharaj
Résumé et note personnelle (auteur du blog)
De la Pure Conscience immuable s'est manifestée l'ignorance originelle (Mulamaya). Dans la Lumière éternelle un vide émerge qu'on peut nommer non-être, zéro, obscurité, une légère fluctuation, recouverte aussitôt par la Lumière immuable qui se nomme ici Lumière réfléchie ou pur aham sans idam, pur Je sans objet, Mental pur ou Ishvara, Dieu, corps supra-causal, Mahat ou Conscience cosmique. Puis une seconde obscurité ou vide (ondulation ou concept) se manifeste, et la Lumière réfléchie du pur aham (Elle-même réflexion de la Pure Conscience) se réfléchit à travers cette seconde obscurité pour donner l'ego de l'individu qui génère le mental lourd, tamasique, qui se manifeste sous la forme d'antahkarana (organes internes) et qui permet d'apercevoir le corps/monde.
Manifestation en descendant :
1°) Lumière immuable et éternelle
de la Pure Conscience absolue
2°) obscurité originelle ou néant
(Mulamaya)
3°) Lumière réfléchie ou projetée :
pur Je sans objet, corps supra-causal, Mahat, Ishvara, Conscience cosmique
4°) deuxième obscurité (avidya)
5°) ego (sujet/objet)
6°) mental individuel (intérieur) / corps et monde (extérieur)
A qui est cette pensée « je », l'ego ? Cette investigation est appelée vichara. Les pensées « je » et « ceci » sont toutes deux des émanations de la même Lumière. Elles correspondent respectivement aux rajoguna et tamoguna. Pour que la Lumière réfléchie (pur sattva) soit dépourvue de rajas et de tamas, elle doit resplendir en tant que « Je Je », non interrompue par la pensée « ceci ». Cet état pur survient, d'une façon temporaire, entre le sommeil et la veille. Si cet état de transition se prolonge, il devient Conscience cosmique ou même Ishvara (corps supra-causal). C'est l'unique passage vers la réalisation de l'Être suprême, lumineux en soi (Pure Conscience absolue).
Shri Ramana Maharshi
voir
ici l'entretien du 7 janvier 1937 de Shri Ramana Maharshi
Les Bhajans de la Lignée de Shri Ramakant Maharaj
ici en pdf (en français)
CHIDANANDA (Bhajan de la Lignée)
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je ne suis pas le mental, l’intellect, l’égo ou le subconscient. Je ne suis pas les oreilles, la langue, le nez ou les yeux.
Je ne suis pas l’espace, la terre, le feu ou le vent.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je ne suis pas la force de respirer, les sept éléments vitaux du corps, ni les cinq couvertures.
Je ne suis pas la parole, les mains, les pieds, ni le rectum.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je ne suis pas l’envie, la cupidité, ni le désir, ni l’attirance.
Je ne suis pas l’arrogance, ni la fierté, ni la jalousie, ni la religion, ni la fortune, ni les dépenses pour l’humanité, ni la libération.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je ne suis pas la vertu, le péché, la joie et la tristesse. Je ne suis pas le Mantra, le pèlerinage, les Écritures, les offrandes ou le feu rituel.
Je ne suis pas la nourriture, l’action de manger et ce qui est mangé.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je ne suis pas la mort, le doute, ni la discrimination de castes. Je ne suis pas le père, la mère, donc pas de naissance.
Je ne suis pas le frère, ni l’ami, ni le Gourou, ni l’aspirant.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis au-delà des concepts, sans changement, au-delà de la forme.
Je suis tout étendu dans tous les sens. Je vois l’égalité dans chacun. Je ne suis ni libéré, ni lié.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
C’est complet et parfait. C’est complet et parfait.
Du complet et parfait, le complet et parfait devient manifesté.
Si le complet et parfait sort du complet et parfait, même alors le complet et parfait restera toujours.