Parabrahman s'est oublié et la Connaissance
est venue, et avec Elle tout arrive
par Ranjit Maharaj
Sources : Illusion vs. Reality - Talks Given From 1996 – 1999 - A Sadguru Publication
En vérité, votre état est la Félicité Absolue, pas cet état du monde du phénomène. Dans l'état du non-phénomène vous êtes félicité totale, mais vous n'en pouvez faire l'expérience. Dans cet état il n'y a ni misère ni malheur, seulement une pure félicité.
Quand la conscience est sans forme et ne se connaissant pas elle-même, elle est l'Absolu.
Nous sommes uniquement cette conscience. L'éternel est pour toujours, un état de non-expérience.
L'univers est contenu dans la conscience, et le corps physique lui aussi n'est qu'une apparition dans la conscience, perçue et reconnue par la conscience.
Ce qui EST, c'est cette conscience, en dehors de quoi rien ne peut exister.
Shri Nisargadatta Maharaj
Au niveau ultime la Présence est dissoute. Vous ne serez pas conscient quand la Présence devient Omniprésence.
Tout est Un. Il n'y a pas d'individualité.
Cette Présence spontanée, cette Présence invisible, est inconsciente de sa propre identité parce qu'elle est vaste, toute puissante, omniprésente, juste comme le ciel.
Shri Ramakant Maharaj
Si vous comprenez que ce corps n'existe pas, vous êtes libéré du tourment de la mort. Vous êtes en tout et en tout lieu car vous êtes la source de toute chose.
Comment pourriez-vous mourir ?
Comprenez que tout est Un, et tout se termine alors.
Ranjit Maharaj
Le Je suprême, non-manifesté, ne possède aucun savoir, il ne se connaît pas, il est totale êtreté. Cette êtreté est reflétée par la conscience, cette conscience a surgi du non-manifesté, sans cause, en créant le temps, l'espace et la matière, elle ne peut exister en l'absence du corps. Elle est la Conscience, il n'y en a qu'Une. Tout ce qui existe est je, tout ce qui existe est moi, mais le Je percevant cela s'est limité en s'identifiant à son support et a perdu cette compréhension. Pourtant, ce manifesté est identique au non-manifesté, à cette présence Absolue. Il n'y a pas de différence entre le Je non-manifesté et le monde. C'est pour cela que vous n'avez besoin d'aucun changement ni d'aucun appui, vous êtes cela. Il faut que votre esprit soit complètement au repos, alors il se dissoudra et il ne subsistera que la réalité.
S'immerger dans cette connaissance « je suis » est Bhagwan, splendeur. C'est une illumination éclairant comme la foudre. Vous êtes seulement lumière et de cette révélation le monde surgit. Ayant atteint ce stade, vous êtes le pur joyau du diadème, le diamant au sommet de la couronne. Mais ayant assimilé, pleinement éveillé, ce qu'est le monde, ce qu'est cette conscience, vous souhaitez vous en débarrasser. Vous découvrez que cette splendeur est le siège de toutes les erreurs, de tous les mensonges. Quand vous l'avez totalement compris, vous transcendez cet état. Ce n'est plus rien, c'est comme du mucus dans la gorge qui vous gêne, vous le crachez.
Shri Nisargadatta Maharaj
Le Soi suprême est votre état naturel, il est au-delà du divin car il est la réalité finale, Il est la vérité éternelle présente dans les quatre états de veille, de rêve, de sommeil profond et de la conscience pure (turya). Si vous essayez de le connaître, il vous apparaîtra comme le néant car il ne peut pas être perçu. Il est là quand tous les concepts prennent fin mais il est quand même présent quand les concepts sont là ! Le mouvement subtil qui est ressenti dans le Soi immuable est appelé « conscience » ou « je suis ». Ce mouvement dans le Soi caractérise l'illusion. Le Soi est affublé de noms tantôt masculins, tantôt féminins et tantôt neutres, mais tous ces noms ne sont que des indications car il ne peut pas être perçu.
L'expérience « je suis » est Existence, Conscience et Félicité (Sat-Chit-Ananda). On lui donne aussi d'autres noms comme connaissance, Dieu ou Soi, etc. Mais ce qui existe éternellement, sans expression ou manifestation, est le Soi suprême (Para-brahman). Om, le son primordial, est aussi le « je suis », il est à la source des mantras. Ainsi le « je suis » est l'illusion primordiale.
Sri Siddharameshwar Maharaj
Ce que vous connaissez n'est rien et ce qui est vrai,
vous ne pouvez pas le connaître.
La Connaissance est le Pouvoir mais si vous comprenez vraiment,
cela est aussi zéro.
La Réalité ne change jamais, ne naît jamais et ne meurt jamais, et vous êtes cela.
Ainsi la Réalité reste inchangée et tout ce que vous voyez et percevez sur elle n'est rien, rien que son ombre ou son reflet.
Ranjit Maharaj
30 décembre 1999
Interlocuteur : Maharaj, j'ai eu un gourou en Hollande pendant dix ans. Parfois, il me disait : « Vous êtes un peu étrange ». Un jour, je lui ai demandé : « Qu'est-ce que vous voulez dire par là ? » Il a répondu : « Parce que vous ne défendez pas ce que vous êtes. » Je n'en n'ai pas demandé plus et en quelques mois il est mort. Hier, je vous ai entendu dire : « Ayez le courage d'être Lui. » Pouvez-vous m'expliquer ce que vous entendez par là ?
Maharaj :
Vous êtes Lui.
(Parabrahman)
Vous pensez que vous êtes le corps, une femme. Toutes ces absurdités vous sont venues à l'esprit à cause de votre naissance. Vous ne pouvez pas vous tenir debout. Il (votre Maître) veut dire cela. Il aurait dû vous expliquer comment vous tenir debout. Il faut comprendre « Qui suis-je ? » en premier.
Vous n'êtes pas le corps, pas le nom,
et l'ignorance et la Connaissance
ne sont pas non plus vous.
Il faut comprendre ainsi. C'est le devoir du Maître de vous faire comprendre. Comment pouvez-vous vous tenir debout ? Comment peut-on se tenir debout ? Quand vous comprenez que vous êtes Lui, alors que reste-t-il ? Vous êtes alors debout pour toujours, vous ne vous allongez jamais. Être debout pour toujours signifie comprendre, et cette compréhension doit être pratique. Au début, on comprend théoriquement, puis pratiquement. Pratique signifie que vous êtes Lui, c'est pratique, rien d'autre. Comment être Lui ? Alors, il vous avait dit que vous ne vous teniez pas debout. Premièrement, reposez-vous sur la Connaissance. « Je suis la Connaissance, je sais tout. Le monde n'est que dans ma pensée » Le monde entier est votre pensée (ou conscience). Les gens ne peuvent pas accepter cela.
Grâce à la Connaissance,
le monde est apparu.
Comment naît le rêve ? Vous dormez et vous êtes dans l'ignorance. Une pensée vient et elle devient un rêve. Vous devenez une reine dans le rêve. Vous pensez : « Comment puis-je être une reine ? » Il en est de même ici quand vient la compréhension. Le Maître dit : « Vous êtes Lui ». La compréhension vient lorsque vous quittez le rêve. À moins que vous ne quittiez le rêve, vous ne pouvez pas comprendre ce que « vous êtes » et « ce que vous étiez avant ». C'est la même chose ici (à l'état de veille) aussi.
Tout vient d'où ? Du zéro,
et tout se termine par zéro.
Rien n'est vrai.
Vous sentez que c'est vrai ici à cause des yeux et de l'esprit. L'esprit accepte toujours quelque chose comme vrai. Dans un rêve aussi, vous sentez que c'est vrai. Dans un rêve, vous pouvez avoir un enfant en une seconde, et ici, cela prend neuf mois. Là, vous n'avez pas à attendre. Rien n'est à faire là-bas parce que votre Pouvoir est si fort à ce moment-là.
Le monde est fait de cette Connaissance.
Et la Connaissance est vous-même, il faut le comprendre (qu'on est conscience). Alors vous devenez le Créateur du monde, sinon vous ne pouvez pas être le Créateur. Alors que vous êtes devenu quelque chose, vous dites : « Pourquoi est-ce arrivé ? Pourquoi mon fils est-il mort si tôt ? » C'est à cause de votre pensée. Quand il a été créé, c'était grâce à votre pensée. Je donne un exemple : dans une histoire, l'écrivain fait mourir prématurément l'héroïne. C'est le droit de l'auteur. Le réalisateur (du film) dit : « C'est mauvais si l'héroïne meurt, alors que reste-t-il ? » L'écrivain répond : « Si l'héroïne ne meurt pas, ma plume ne pourra plus écrire ». De la même manière que quand vous avez pris ce corps, vous dites : « C'est arrivé comme ça. » Non, c'était votre propre pensée quand vous avez créé le monde. Dans une pièce de théâtre aussi, on peut devenir mendiant ou roi. Qui arrange tout cela ? L'écrivain, et vous y participez. Ainsi, un roi peut jouer le rôle d'un mendiant. Il en prend l'ego et dit : « Je me suis très bien débrouillé en tant que mendiant même si je suis un roi. » De la même manière ici, comme vous avez pris un corps, vous oubliez que vous êtes le Créateur. Mais
vous êtes le Créateur,
la Connaissance est le
Créateur, rien d'autre.
Un fou a-t-il un monde partagé ? Il fait tout ce qu'il veut. Il n'a pas de monde partagé. Son monde n'est que ses pensées. Pourquoi les gens font-ils des choses ensemble et ont-ils des fonctions sociales ? Parce qu'ils sont tous du même avis. Cela rend ces affaires mondaines vraies parce que tous y sont tellement absorbés. Mais ce n'est qu'un rêve. Quand vous dormez, où tout cela se passe-t-il ? Dites-le moi ! Vous oubliez votre corps, vous oubliez votre esprit, vous oubliez tout. Vous oubliez même l'endroit où vous dormez. Vous oubliez souvent où vous êtes quand vous vous réveillez du sommeil. « Qu'est-ce que c'est, où suis-je ? » L'oubli est là.
Oubliez tout. Oubliez le monde entier.
Voyez-le, profitez-en, mais pensez
que ce n'est pas vrai.
Ayez le courage de dire que ce n'est pas vrai. Faites tout, il n'y a rien à craindre. En raison de la connexion de la Connaissance avec votre corps, cela fonctionnera à coup sûr. Les yeux doivent voir, les oreilles doivent entendre et la langue doit goûter. Pourtant, pensez que ce n'est pas vrai, ayez autant d'audace. Vous mangez quelque chose de sucré, est-ce que ça reste ? La douceur s'éteint. Lorsque vous ressentez une perturbation dans l'esprit, vous pleurez, puis cela s'en va. Reste-t-il ? Vous changez toujours, où que vous soyez, mais vous ne vous oubliez jamais. Je dis toujours : « Si vous êtes au paradis ou en enfer, vous ne vous oubliez jamais ». Vous oubliez tout, mais vous prétendez que vous êtes un corps et un esprit. C'est de cette façon, vous devez vous tenir debout. Il faut se tenir toujours debout, et ne jamais parlez. Que faire de plus. Si on dort, le monde ira aux chiens, car tout cela n'est que notre ombre.
Le monde n'est que l'ombre de la Réalité.
Qui a fait tout ça ? La question se pose toujours et tout le monde pense que le Créateur l'a fait. Qui a vu ce Créateur ? Dites-moi ! Comment le monde a-t-il été créé ? Mon Maître disait : « Quel foutu fou a déjà vu cela ? » Y avait-il quelqu'un ? Étiez-vous là quand le monde a été créé ? Les gens disent tellement de choses mais sans aucune expérience. Mais l'expérience du Soi est toujours là. Une pensée vient et quelque chose est créé. Un rêve vient. Pouvez-vous savoir quel est votre rêve ? Après le réveil, qui a détruit ce rêve ? Donc, il ne s'est rien passé. Vous avez vu un palais et vous êtes une reine. Tout est là, et vous avez fait beaucoup de choses. Est-ce qu'il en reste même un morceau ? Dès que vous vous réveillez, tout se déclenche. Alors qui l'a créé ? Cette Connaissance a créé le monde. Vous dites que c'est vrai. Pourquoi dites-vous que c'est vrai ? Parce que vous êtes tous du même esprit ou de la même qualité. Les oiseaux d'une même couvée volent ensemble. Tous disent que le monde est vrai, ou a été créé. Celui qui comprend dit : « Je ne sais pas qui est Dieu ». Il est si fort à ce sujet. Qui est dieu ? Vous avez dormi et quelque chose s'est passé, non ? Qui l'a créé ? Parce que vous avez oublié la Réalité, la Réalité est oubliée et vous ne pouvez pas y retourner. Le monde entier en ressort.
Interlocuteur : Sur ce qui est permanent et immuable, comment est-ce possible que cette apparence soit venue et qu'elle change constamment ? C'est une contradiction que ce qui est permanent et immuable produise ce qui est changeant et transitoire, ou le monde qui apparaît sur la Réalité.
Maharaj :
Parabrahman ne crée pas le monde.
Il ne produit pas. S'Il avait vraiment créé le monde, alors personne n'aurait pu le rendre faux.
Parabrahman s'est oublié
et la Connaissance est venue,
et la Connaissance apporte tout.
Vous êtes dans le sommeil profond, ne faites rien et une pensée vient. D'où vient-elle ? De votre état zéro. Qui l'a créé ? Si Parabrahman l'avait créé, un « autre » l'aurait également détruit. Comprenez de cette façon.
Le monde n'est qu'une ombre.
Je dois utiliser le mot ombre. Si vous courez après l'ombre, pouvez-vous avoir la personne ? Une ombre change à chaque instant. Les ombres deviennent plus longues ou plus courtes selon la lumière. La personne est-elle plus courte ou plus longue ? Parabrahman ne crée pas, je veux le dire. Les gens pensent qu'Il a créé. Non ! Dans un rêve, vous ne faites rien, mais vous dansez quand même. Vous parlez et buvez et faites tout dans le rêve. Si vous mangez dans le rêve, votre ventre est-il plein ? Non. Vous avez faim au réveil. Donc ce que vous avez fait n'est pas vrai. Vous prenez le goût de tout, mauvais ou bon. Certaines personnes aiment la courge amère. Quelqu'un d'autre y goûte et dit le contraire. Pourquoi ? C'est le mental au travail et ça marche partout. On m'a dit de ne pas prendre de sucre pour prévenir le diabète. Pourtant, je prends de plus en plus de sucre. Je fais tous ces tests et les résultats sont nuls. Alors que faire ! J'ai une toux alors ils veulent que je fasse un électrocardiogramme. Et le dernier était meilleur que les deux premiers. Comment savoir ? Mieux vaut ne rien savoir. Savoir est la pire chose. Un garçon s'amusait bien et puis il reçut une lettre disant que son père était mort, alors il se mit à pleurer. La Connaissance apporte tous les ennuis. Si on n'a aucune connaissance, alors ? Si l'on ne sait pas qu'un avion indien a été détourné, qu'en pense-t-on ? Est-ce qu'on ressentira quelque chose ? Quand vous savez, vous dites : « Oh, qu'est-ce qui va arriver, qu'est-ce qui va arriver ! » Donc savoir n'est pas une bénédiction. Le savoir apporte les problèmes. Vous avez pris naissance et avez su, alors maintenant tous les problèmes vous sont venus. Chaque problème est venu pour vous. Demandez à votre esprit : « Quel problème n'est pas venu ? » Aimer quelqu'un est aussi un problème, et ne pas aimer est aussi un problème. Que pouvez-vous faire ? La Connaissance est là, non ? La Connaissance est si gênante.
La Réalité n'a pas de Connaissance,
donc Parabrahman n'a jamais créé le monde.
La Connaissance a explosé sur Lui.
Vous dormiez sans rien faire, pourtant, ça a explosé en vous. Avec un mauvais rêve, vous êtes malheureux, et avec un bon rêve, vous êtes heureux. Les deux s'éteignent lorsque vous êtes éveillé. Si vous vous réveillez ici, alors ce n'est qu'un long rêve. Comme cela se répète, alors nous l'appelons un long rêve. Pourquoi les personnes réalisées appellent-elles cela un long rêve ? Ce qui était hier est aujourd'hui. Ce n'est rien, cela n'est jamais arrivé, mais la mémoire fait le lien. Tout semble séparé, donc vous le considérez comme vrai. Vous sentez que c'est vrai, en vous souvenant. Vous le gardez en tête. C'est l'ignorance. Un homme pleurait hier, mais il rit aujourd'hui. Quel est le sens ? Pourquoi cela arrive-t-il ? Je vous le demande maintenant ! Les deux sont faux, non ? Personne ne pleurait et personne ne riait. Ainsi, vous pouvez changer vous-même à tout moment. Le monde est tellement changeant à chaque instant. Une bonne brise arrive et vous dites : « Il fait très beau », et si la chaleur vient, vous dites : « Mettez le ventilateur ou la clim ». Alors que faire ? Si vous êtes malade, vous ne voulez pas du ventilateur ou de la climatisation. Laissez-moi avoir chaud, ça ne me dérange pas.
Interlocuteur : Y a-t-il une différence entre la simple réalisation et la réalisation ultime ?
Maharaj : Quand vous le savez, vous avancez davantage. C'est une réalisation supérieure. Si vous montez au 7ème étage d'un immeuble c'est encore une plus haute réalisation. (Tout le monde rit.) Mais quand vous sentez que tout n'est pas vrai, c'est la plus haute. L'esprit est toujours en suspens, « Est-ce vrai ou pas vrai ? » Le Maître dit : « Ce n'est pas vrai ». « Comment puis-je le croire ? Je vois et je fais tout. Je mange, et je vais aussi aux toilettes. » Dans un rêve, vous faites beaucoup de choses, mais vous oubliez quand même tout lorsque vous vous levez. Rien ne subsiste. Alors, quand on meurt et qu'on quitte le corps, que reste-t-il ? Rien ne subsiste. Le monde va aux chiens.
Interlocuteur : L'être humain est une combinaison de forme et d'informe. La forme est le corps et l'informe est la Connaissance ou la Conscience. Ainsi, le corps et l'esprit ne sont pas vrais, et cela est réalisé par l'expérience par ceux qui sont sensibles. Le problème pour moi est de savoir comment traverser la Connaissance et pourtant « Être ». Est-ce possible ?
Maharaj : Comprenez que la Connaissance elle-même n'est pas vraie. Tout se passe dans la Connaissance. Cela doit arriver. Une personne a de la fièvre et une autre pas. Dites que ce n'est pas vrai dans l'esprit, et c'est la différence, rien d'autre. Le corps a la fièvre, « je » n'ai pas la fièvre. Votre compréhension ne peut pas être mesurée.
Interlocuteur : Comment se fait la connexion entre l'informe et ce dont on ne peut rien dire ?
Maharaj : Seulement en comprenant. Que « je suis sans forme » ou « je suis avec forme » est dû aux croyances de l'esprit. Vous n'êtes pas sans forme ou avec forme. Aucune pensée ne reste, c'est pourquoi on l'appelle la pensée sans pensée, ou l'état sans état, il n'y a rien. Sinon, il se passerait quelque chose là-bas. Vous ne ressentez jamais rien. Quand vous dormez, que ressentez-vous, dites-moi ? Le sommeil signifie que tout est parti. La forme et l'informe ne restent pas. Parce que vous voyez la forme comme réelle, vous devez dire sans forme. La Réalité n'est pas non plus sans forme. Vous devez utiliser des mots comme « Réalité » par exemple. Ce n'est même pas la Réalité. Qu'est-ce que c'est ? Ce n'est pas la Réalité, et il faut accepter cette Réalité. Il n'y a pas de mots là-bas. D'un côté tout est vrai. Vous êtes dans un sommeil complet et la pensée vient. Vous voyez tout le rêve ou non. Êtes-vous en forme ou sans forme, dites-moi ?
Interlocuteur : Le sans forme est inactif à ce moment-là mais la Conscience est active.
Maharaj : La Conscience est peut-être là, je ne dis pas non. La Conscience vient quand ? Quand vous avez un contact avec elle. Dans le sommeil vous vous grattez mais vous ne le savez pas. Vous murmurez quelque chose, mais si quelqu'un vous demande ce que vous disiez, vous répondez : « Je n'ai rien dit ». En raison de l'habitude du corps ou de l'esprit, vous sentez que vous faites quelque chose. Tout se passe à ce niveau mais cela n'arrive pas vraiment. Tout se passe dans l'ignorance.
Interlocuteur : Pouvons-nous conclure Maharaj, que le passage de la Connaissance à la Réalité est automatique ? Que cela se fait tout seul.
Maharaj : Dites cela, ça ira. Mais ce n'est pas vrai. C'est la compréhension finale. La personne réalisée ne voit-elle pas le monde ? Elle voit tout. La question reste toujours à résoudre. Le monde est une question. Vous-même êtes une question. (Maharaj demande ensuite son nom au premier interlocuteur.) Marijke. Où est Marijke, où est Marijke ? « Je suis Marijke », dites-vous. Ça ne tient pas. Vous sentez que c'est vrai, mais ce n'est toujours pas vrai. Ce comptoir en marbre va vous casser la tête, mais il ne peut pas vous casser. Cela va me casser la tête mais cela ne peut pas me casser, parce que je suis Lui. Quand vous êtes Lui, comment pouvez-vous vous briser ? La réalité est si merveilleuse je vous dis. On ne peut pas l'imaginer. Et vous êtes Cela. Alors comment pouvez-vous vous suicider ? Le marbre, c'est Lui aussi, mais il n'existe toujours pas, il ne peut pas tenir debout tout seul. Pouvez-vous lui reprocher quelque chose ? L'électricité tue tant de gens. Pouvez-vous lui reprocher quelque chose ? L'électricité dit : « Je ne sais jamais si quelqu'un est mort. » Elle donne aussi la lumière mais elle ne sait pas ce que c'est. Le soleil ne sait pas qu'il éclaire le monde. Si c'était le cas, ce ne serait pas le soleil. C'est pareil ici aussi. Découvrez par vous-même. Vous n'êtes trouvé nulle part, mais vous êtes toujours là, sans le dire.
Interlocuteur : Donc tous les objets, sensibles et insensibles sont Lui ?
Maharaj : Dites ça, mais dites que ce n'est pas vrai. Dans un rêve, vous voyez beaucoup de choses. Quand vous vous réveillez, que s'est-il passé ? Vous voulez mettre quelque chose dans la Réalité. La Réalité ne dit jamais rien. L'esprit veut quelque chose parce qu'il veut prouver que tout est vrai. Tant que le rêve est là, il n'est pas vrai. Quand c'est arrivé, ce n'était pas vrai, et quand il a été détruit, ce n'était pas vrai. C'est disparu ! Rien ne s'est passé et rien ne va se passer. Tout est dans le comptage seulement. L'année 1999 continue pendant deux jours, et puis l'année 2000 arrive, et le Christ n'est pas encore venu. Il ne dit jamais qu'il vient. La Réalité ne dit jamais rien, mais tout se passe sur Lui. Il ne prend le contact de rien.
Interlocuteur : Alors la Réalité n'a pas conscience d'elle-même ?
Maharaj : S'il dit : « Je suis la Réalité », alors ce n'est pas la Réalité. Quoi dire d'autre ?
Interlocuteur : Mais l'univers entier est conscient.
Maharaj : Je suis d'accord, parce que c'est dans la Connaissance, mais
la Connaissance n'est pas vraie.
Le premier jour de l'an 2000, tous dormiront et ensuite ils se lèveront. Un jour est passé et un autre est venu. Tout se passe comme ça. L'esprit est tellement créatif. Il veut créer. Il n'est pas facile de traverser l'esprit. Traversez-le en disant que ce n'est pas vrai. Si vous avez ce pouvoir et ce courage, laissez tout arriver, dites simplement : « Ce n'est pas vrai. Je ne suis rien. Je ne serai jamais rien. » Ainsi, ce que vous voyez et percevez ressemble aux bulles dans l'océan. Fermez les yeux et où est le monde ? (Maharaj utilise l'exemple de « Colin-maillard » où une personne a les yeux bandés et doit ensuite rechercher les autres joueurs dans le jeu.) Ainsi, tout le monde est à la recherche de la Réalité, mais la Réalité n'est jamais bandée par personne. C'est tellement ouvert.
Interlocuteur : Nous utilisons cette Connaissance pour comprendre, et pourtant on nous demande aussi de l'abandonner en même temps. Comment réconcilier cela ? Nous utilisons le même instrument pour discriminer, et puis nous devons l'abandonner en même temps.
Maharaj : Gardez le même instrument, mais comprenez que ce n'est pas vrai. Ce qu'il fait n'est pas vrai. Quel que soit les résultats, ce n'est pas vrai. Il faut dormir, puis le rêve peut venir. Si je dors toute la nuit et pas vous, je pourrais faire beaucoup de rêves. Mais si je vous demande alors « Combien de rêves avez-vous fait », vous répondrez : « Je n'ai pas dormi, alors comment puis-je avoir des rêves ? » L'instrument est le même. L'utiliser ou ne pas l'utiliser, cela dépend de vous maintenant. La connaissance est un instrument, rien d'autre. Comment utiliser cette Connaissance ?
Interlocuteur : Comment aller au-delà ?
Maharaj : Oui, alors la Connaissance ne demeure pas. Le monde n'est jamais là. Vous voyez le monde entier, mais il n'est toujours pas là. C'est ce que vous devez comprendre. En raison de la Connaissance, vous voyez. Un homme mort ne peut pas voir le monde. Peut-il voir le monde ? Il a peut-être des millions d'argent à la banque, mais c'est toujours nul et non avenu, car la Connaissance a été déconnectée. Le monde entier n'est qu'une démonstration de cette connexion. La Connaissance vient et le monde entier est vu. Alors tout le monde voit et tout le monde se bat pour de l'argent, rien d'autre. Pour quelle raison ? La Connaissance apporte tout, mais ce n'est toujours pas vrai. Cela, vous devez le comprendre. Comment la Connaissance peut-elle se prouver ? La Connaissance ne peut pas être prouvée comme vraie. Vous ne pouvez pas la prouver car la Connaissance peut partir en une fraction de seconde. Vous étiez juste en train de parler, et puis vous mourez. En enfer, que faire ? Qu'est qui se produit ? Taxez votre esprit, toujours. Vous payez bien des impôts au gouvernement. Ne payez pas d'impôts au gouvernement mais taxez votre esprit. Qu'est-ce qui est vrai ? L'esprit est le véritable expert-comptable. Soyez l'expert-comptable. Demandez à votre esprit : « Que veux-tu ? » Demandez à votre esprit : « Qu'est-ce que tu ne veux pas ? » Il existe un moyen de le savoir. Qu'est-ce que l'esprit ? « Qu'est-ce que tu ne veux pas ? » Demandez-le. Il veut tout. L'esprit est comme ça. Si vous dites : « Qu'est-ce que tu ne veux pas », le mental dit : « Je suis désolé, je ne peux rien dire ». Que peut-il dire, dites-moi ? « Qu'est-ce que tu ne veux pas ! »
Interlocuteur : L'esprit ne veut pas de douleur, Maharaj, il veut beaucoup de plaisir.
Maharaj : Le plaisir, je suis d'accord. Dans un rêve, tant de plaisirs arrivent, mais quand vous quittez le rêve, alors ? Tous partis. L'esprit en veut de plus en plus. D'où apporter le plus en plus ? Tous les jouets sont rangés dans la maison, mais le garçon dit : « Je veux autre chose ». Alors que faire ? Les garçons sont de ce type. « Je n'en veux pas, ce sont de vieux jouets. Je veux de nouveaux jouets », dit le garçon. D'où rapporter de nouveaux jouets ? Donc, ça se répète, toujours. Alors le monde est circulaire, il se répète, alors que faire ? D'où apporter les nouveautés ? Rien n'est nouveau et rien n'est vieux. C'est votre esprit qui le rend vieux ou nouveau. « L'esprit est un tel fauteur de malice ! » Je dis toujours ça. Il veut faire du mal pour accomplir ses pensées, rien d'autre. Vous faites n'importe quoi. Vous ferez tout pour cet esprit. Vous pensez que « Vous êtes le mental ». Celui qui travaille avec le mental est un homme, et celui qui courtise le mental est une femme. Il travaille avec l'esprit et elle travaille aussi avec l'esprit, mais le concept d'homme et de femme n'est qu'une couverture sur vous. Cela s'appelle Prakriti dans notre langue. L'homme signifie la Connaissance. La Connaissance obtient un corps, et jouit du corps. Pourquoi pas ! Mais la personne réalisée dit : « Ce n'est toujours pas vrai », parce qu'elle a la compréhension. L'esprit veut tellement, il n'y a pas de limite à cela. Les gens veulent aller sur la lune, non ? Maintenant, ils y sont allés et sont aussi allés aux toilettes là-bas. Et pourtant Dieu n'a donné aucune réponse. A quoi bon tout ça ! Parce que ce n'est rien. Alors pourquoi s'inquiéter pour tout ces Mars, lune, tout ce rien.
...
Le monde entier a jailli du Sat-Chit-Ananda, on l'appelle la racine du monde. C'est la félicité. Mais le Sat-Chit-Ananda n'est pas vrai, c'est un concept. Il est votre êtreté : « je suis, je suis connaissance, je suis félicité. » Tout cela est l'œuvre du mental et il doit être transcendé car il vous donnera toujours une fausse compréhension. Si la réalité n'était pas, rien ne pourrait apparaître. L'écran, la réalité, est là, c'est pourquoi les images peuvent se former, mais l'écran n'a ni amour ni indifférence. N'aimez personne et ne détestez personne, c'est le mental qui fait ces discriminations, l'écran n'en fait pas. Les cinq doigts sont différents, mais vous savez que c'est votre main ; c'est cela l'Unité.
Si vous comprenez que vous n'êtes pas le corps, votre conscience devient universelle. Toute limitation disparaît. Vous devenez la conscience-connaissance universelle. Malgré tout cette connaissance est aussi illusion, ignorance finalement. En effet, la source de la conscience-connaissance elle-même, a pour origine l'oubli ou l'ignorance de la réalité. Vous devenez donc la création toute entière, la conscience-connaissance du monde, mais c'est encore l'illusion. Cet ego qui devient la conscience universelle est, en fait, le pire des ego : « je suis le créateur du monde, je suis omnipotent, etc. » Mais vous êtes le créateur de plus d'illusion, de plus d'ignorance, alors quelle en est l'utilité ? Cette compréhension que la conscience universelle est toujours l'ego doit mûrir, pour se dissoudre dans la réalité. Dans la réalité finale, il n'y a ni conscience, ni ignorance et c'est ce que vous êtes, c'est votre véritable nature.
C'est à partir de l'ignorance que la connaissance est apparue et vous voyez l'illusion entière se dérouler. L'ignorance s'est surimposée à la réalité, de cette ignorance un concept a surgi, la connaissance et sur ce concept le monde est créé. Concept veut dire connaissance. Tout le monde fonctionne avec la connaissance, c'est par elle que vous créez et agissez. Prendre naissance est un concept et s'ensuivra son cortège de douleurs toute votre vie durant. La vie est un concept, rien d'autre. Quand elle prend fin, le concept disparaît et tout se termine alors.
Ranjit Maharaj
![](ranjit-enseign.jpg)
![](ranjit-comprehension.jpg)
Les Bhajans de la Lignée de Shri Ramakant Maharaj
ici en pdf (en français)
CHIDANANDA (Bhajan de la Lignée)
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je ne suis pas le mental, l’intellect, l’égo ou le subconscient. Je ne suis pas les oreilles, la langue, le nez ou les yeux.
Je ne suis pas l’espace, la terre, le feu ou le vent.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je ne suis pas la force de respirer, les sept éléments vitaux du corps, ni les cinq couvertures.
Je ne suis pas la parole, les mains, les pieds, ni le rectum.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je ne suis pas l’envie, la cupidité, ni le désir, ni l’attirance.
Je ne suis pas l’arrogance, ni la fierté, ni la jalousie, ni la religion, ni la fortune, ni les dépenses pour l’humanité, ni la libération.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je ne suis pas la vertu, le péché, la joie et la tristesse. Je ne suis pas le Mantra, le pèlerinage, les Écritures, les offrandes ou le feu rituel.
Je ne suis pas la nourriture, l’action de manger et ce qui est mangé.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je ne suis pas la mort, le doute, ni la discrimination de castes. Je ne suis pas le père, la mère, donc pas de naissance.
Je ne suis pas le frère, ni l’ami, ni le Gourou, ni l’aspirant.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis au-delà des concepts, sans changement, au-delà de la forme.
Je suis tout étendu dans tous les sens. Je vois l’égalité dans chacun. Je ne suis ni libéré, ni lié.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
C’est complet et parfait. C’est complet et parfait.
Du complet et parfait, le complet et parfait devient manifesté.
Si le complet et parfait sort du complet et parfait, même alors le complet et parfait restera toujours.
L’UN, qui avec compréhension, savoure le monde.
(ARATI)
J’ai reçu une grande fortune qui m’a poussé hors des affaires du monde.
J’ai rencontré mon Sadgourou et je fais ce qu’Il me demande.
Il m’a mis dans la bonne direction, vers l’intérieur où est le Soi.
Après la traversée des attributs, vous atteindrez Pandhari, où Vithoba réside.
Comment décrire ce bonheur ? Quand l’égo s’en va le bonheur demeure.
Par la lumière de la compréhension qu’Il m’a donnée, mon égo est complètement détruit.
Je vais vers le Soi. Le corps reste mais je ne m’occupe plus de lui.
Le mental devient pas de mental, aucune trace de lien demeure.
Fusionné dans le Soi, j’ai oublié pourquoi je suis venu ici ! Les mots sont sans signification.
Je suis devenu l’UN, je vois seulement Moi-même partout.
Les Trois attributs sont brûlés, je les ai transcendés.
L’Indestructible, l’Eternel est merveilleux. La lumière de l’Illumination de Soi ne diminue jamais.
Le nom et la forme créent la dualité, mais IL est Un, partout.
Namdev : « Si ce que je dis n’est pas la vérité, je couperai ma tête ! ». (Mais personne ne peut couper Cela !!)
L’univers entier et son créateur sont contenus dans une graine de sésame.
Tout vient de zéro, retourne à zéro et n’a aucun volume. Tout est rien.
Le propriétaire de l’univers entier demeure à l’intérieur d’une petite maison graine de sésame.
La plus petite graine contient tous les trois mondes.
Cependant rien n’est plus grand que Moi-même, qui n’ai aucun volume.
Le propriétaire de Cela va et vient.
De rien vient toutes les choses, même les Dieux.
Rien est très puissant. Rien ne peut arriver.
Oubliez la connaissance et l’ignorance et vous êtes LUI.
Quand quelque chose est là, vous ne pouvez rien faire de plus ou de moins.
Tuka dit, dans une petite graine ou une petite goutte se trouve l’ensemble de la création transitoire.
5. Je suis la joie originelle
Partout la béatitude ! À l’intérieur et à l’extérieur !
Joie ! Joie ! Rien n’est là excepté Moi-même. Je suis la Joie Originelle !
IL est partout et Cela est la joie !
À l’intérieur et à l’extérieur, tout est joie, au-delà de la connaissance.