Ce qui arrive doit partir, ce n'est pas
la réalité qui elle, est immuable
par Ranjit Maharaj

Source : « Je ne parle que de vous. » par Ranjit Maharaj - Les Deux Océans (Paris)



En vérité, votre état est la Félicité Absolue, pas cet état du monde du phénomène. Dans l'état du non-phénomène vous êtes félicité totale, mais vous n'en pouvez faire l'expérience. Dans cet état il n'y a ni misère ni malheur, seulement une pure félicité.
Quand la conscience est sans forme et ne se connaissant pas elle-même, elle est l'Absolu. Nous sommes uniquement cette conscience. L'éternel est pour toujours, un état de non-expérience.
L'univers est contenu dans la conscience, et le corps physique lui aussi n'est qu'une apparition dans la conscience, perçue et reconnue par la conscience.
Ce qui EST, c'est cette conscience, en dehors de quoi rien ne peut exister.
Shri Nisargadatta Maharaj
Au niveau ultime la Présence est dissoute. Vous ne serez pas conscient quand la Présence devient Omniprésence.
Tout est Un. Il n'y a pas d'individualité.
Cette Présence spontanée, cette Présence invisible, est inconsciente de sa propre identité parce qu'elle est vaste, toute puissante, omniprésente, juste comme le ciel.
Shri Ramakant Maharaj

Si vous comprenez que ce corps n'existe pas, vous êtes libéré du tourment de la mort. Vous êtes en tout et en tout lieu car vous êtes la source de toute chose. Comment pourriez-vous mourir ?
Comprenez que tout est Un, et tout se termine alors.
Ranjit Maharaj

Le Je suprême, non-manifesté, ne possède aucun savoir, il ne se connaît pas, il est totale êtreté. Cette êtreté est reflétée par la conscience, cette conscience a surgi du non-manifesté, sans cause, en créant le temps, l'espace et la matière, elle ne peut exister en l'absence du corps. Elle est la Conscience, il n'y en a qu'Une. Tout ce qui existe est je, tout ce qui existe est moi, mais le Je percevant cela s'est limité en s'identifiant à son support et a perdu cette compréhension. Pourtant, ce manifesté est identique au non-manifesté, à cette présence Absolue. Il n'y a pas de différence entre le Je non-manifesté et le monde. C'est pour cela que vous n'avez besoin d'aucun changement ni d'aucun appui, vous êtes cela. Il faut que votre esprit soit complètement au repos, alors il se dissoudra et il ne subsistera que la réalité.
S'immerger dans cette connaissance « je suis » est Bhagwan, splendeur. C'est une illumination éclairant comme la foudre. Vous êtes seulement lumière et de cette révélation le monde surgit. Ayant atteint ce stade, vous êtes le pur joyau du diadème, le diamant au sommet de la couronne. Mais ayant assimilé, pleinement éveillé, ce qu'est le monde, ce qu'est cette conscience, vous souhaitez vous en débarrasser. Vous découvrez que cette splendeur est le siège de toutes les erreurs, de tous les mensonges. Quand vous l'avez totalement compris, vous transcendez cet état. Ce n'est plus rien, c'est comme du mucus dans la gorge qui vous gêne, vous le crachez.

Shri Nisargadatta Maharaj

Le Soi suprême est votre état naturel, il est au-delà du divin car il est la réalité finale, Il est la vérité éternelle présente dans les quatre états de veille, de rêve, de sommeil profond et de la conscience pure (turya). Si vous essayez de le connaître, il vous apparaîtra comme le néant car il ne peut pas être perçu. Il est là quand tous les concepts prennent fin mais il est quand même présent quand les concepts sont là ! Le mouvement subtil qui est ressenti dans le Soi immuable est appelé « conscience » ou « je suis ». Ce mouvement dans le Soi caractérise l'illusion. Le Soi est affublé de noms tantôt masculins, tantôt féminins et tantôt neutres, mais tous ces noms ne sont que des indications car il ne peut pas être perçu.
L'expérience « je suis » est Existence, Conscience et Félicité (Sat-Chit-Ananda). On lui donne aussi d'autres noms comme connaissance, Dieu ou Soi, etc. Mais ce qui existe éternellement, sans expression ou manifestation, est le Soi suprême (Para-brahman). Om, le son primordial, est aussi le « je suis », il est à la source des mantras. Ainsi le « je suis » est l'illusion primordiale.

Sri Siddharameshwar Maharaj



N'AYEZ PAS PEUR, RIEN N'EST VRAI
L'ignorance s'est surimposée à la réalité,
de cette ignorance un concept a surgi,
la connaissance et sur ce concept
le monde est créé.
Visiteur : C'est la deuxième fois que je pose cette question. Mon esprit panique à l'idée que les montagnes, les rivières, la terre entière et les galaxies ne sont qu'illusion ! Qu'est-ce que je peux y faire ?
Maharaj : Les faits restent les faits, c'est ainsi. Comment ce qui n'existe pas pourrait-il être vrai ? Votre mental peut raconter ce qu'il veut. Un pauvre homme, par exemple, peut rêver qu'il est un roi, mais au réveil tout a disparu, il est toujours le pauvre homme qui dort sur un matelas dépenaillé. Dans le rêve, il agissait pourtant comme un roi, il avait plusieurs reines et il donnait des ordres alentours. Mais que se passe t-il quand il se réveille ? Il se dit lui-même : « Comment puis-je être un roi ? » Ce qui est une illusion reste une illusion même si votre mental ne l'accepte pas. Et pourquoi ne l'accepte t-il pas ? Parce qu'il a de l'amour pour cette illusion. L'amour pour l'illusion est si fort qu'il a réduit en cendres le plus grand des pouvoirs, celui qui est en vous et qui vous permet de parler, de bouger etc. Mais votre mental dit : « Comment puis-je être Lui (Parabrahman) ? » Le mental a pour habitude de ne pas accepter la vérité mais s'il y arrive, vous deviendrez le plus grand des grands. S'il y a une bouteille de poison ici et que vous comprenez que c'est du poison, vous n'y toucherez jamais. Par elle-même la bouteille ne peut rien vous faire et ce n'est pas non plus en la touchant que vous serez empoisonné mais maintenant que vous savez ce que c'est, vous préférez la garder à distance et l'enfermer dans un placard, loin de votre vue. Mais en fait, si vous comprenez vraiment, vous direz : « Quoiqu'il arrive, rien ne peut m'atteindre. » Vous devriez avoir le courage de dire à l'illusion : « Fais ce que tu veux, je m'en fiche car tu n'es pas réelle ! » Mais l'illusion ne veut pas vous quitter.

Quand vous rencontrez un véritable maître qui vous dit : « vous êtes Lui », le mental dresse de nombreux obstacles pour vous empêcher de comprendre. C'est pourtant le mental qui doit affirmer que tout est illusion. Il doit donc accepter ce que dit le maître. Pourquoi n'accepte t-il pas ? ou plutôt, pourquoi n'acceptez-vous pas ? J'insiste pour dire que c'est vous qui n'acceptez pas et quand vous ne voulez pas accepter, le mental est d'accord avec vous. Si vous acceptez vraiment, que peut faire le mental ? Il n'est en fait que votre pensée et tout le monde peut changer de pensée. Supposons que vous croyiez qu'untel est votre ennemi, on aura beau vous dire qu'il ne l'est pas, vous n'y croirez pas. Mais si quelque chose se passe et que c'est cette personne même qui vous prévient d'un danger imminent, vous comprenez et acceptez à ce moment-là qu'il n'est pas votre ennemi, ce serait stupide que continuer à le considérer comme tel. De même, si après la compréhension vous ressentez toujours que le monde est réel, c'est vraiment stupide ! La compréhension naît en vous, mais votre mental ne veut pas l'accepter parce que sa mort est là. Tout le monde craint la mort, mais en fait, pour comprendre vraiment il faut accepter de mourir. Mourir signifie qu'il faut oublier ses propres pensées, rien d'autre. Est-ce que cela prend du temps ? Non, mais tout le monde a peur de la mort. Vous pensez : « Dieu a créé le monde et si je dis que c'est une erreur, sa colère s'abattra sur moi. » C'est faux car en fait il sait lui-même qu'il n'existe pas, que ce sont les hommes qui le font exister. Alors, s'il n'existe pas, où est donc sa colère ? Si vous insultez un mort, il ne vous contredira pas et si vous l'orner d'une guirlande il ne se réjouira pas non plus. Que reste-t-il pour celui qui meurt à lui-même ? Essayez d'accepter ce que dit le maître, au moins une fois. N'ayez pas peur, voilà ce que je veux dire. Tous ces ennemis, toutes ces bêtes féroces, les tigres etc. ne vous font rien, mais si vous en avez peur, ils vous tuent. L'éléphant est une créature très puissante mais il craint l'homme alors que d'un seul pas il pourrait l'aplatir définitivement. Vous vivez dans la peur et c'est pour cela que vous attirez sur vous tous les problèmes du monde. Si vous avez peur, tout vous submerge. On dit que Dieu aussi a peur face à l'homme dépouillé de tout. L'homme nu est celui qui dit que rien n'est vrai, celui qui dit : « je n'existe pas ».
Quand vous comprenez que vous n'existez pas,
alors c'est Dieu, le créateur, qui vient au premier plan.
C'est vous qui avez fait ce rêve et quand vous vous réveillez qui pouvez-vous blâmer pour tout ce qui est arrivé dans le rêve ? Personne n'est coupable car l'agissant n'existe pas.
Comment le créateur de ce qui
n'existe pas pourrait-il être vrai ?
Ce qui n'a pas d'entité peut-il être réel ? Mais vous, vous craignez Dieu et vous craignez l'illusion. Celui qui comprend va contre nature, c'est vrai, mais son esprit est si fort qu'il peut affirmer que tout n'est rien et ce rien ne peut pas l'affecter. Soyez Lui et réjouissez-vous ! Laissez le monde être ce qu'il est et les choses là où elles sont. Vous comprenez ? C'est ce qu'on appelle la voie royale : le Raja yoga. Les soldats du roi portent armes et boucliers mais le roi ne porte rien, a-t-il peur ? Il dit : « mon monde est toujours bien tel qu'il est ». En Inde il y a un dicton qui dit : « l'illusion est si imprévisible que tout et n'importe quoi peut se passer ». Un autre dit : « un jour vous pourriez devoir appeler un âne Monsieur ». Vous pourriez avoir à vous incliner devant un imbécile ! Dans ce monde même si vous êtes un roi n'importe quoi peut arriver et un jour vous devrez peut-être supplier : « s'il vous plaît faites quelque chose pour moi ». Rama était roi et omniscient mais un jour il a dû supplier un passeur de l'amener, lui et sa femme Sita, sur l'autre rive du fleuve. On ne devrait jamais s'inquiéter de quoi que ce soit pour ce monde, laissez les choses se faire mais ne faiblissez jamais dans votre détermination. Même si la mort se présente, laissez-la venir, soyez libre à ce point.
Rien ne se passe en réalité.
Le maître de Siddharameshwar Maharaj n'enseignait pas la connaissance mais la méditation. Par la méditation on peut aussi aboutir à la dissolution dans la réalité mais c'est un long chemin. Dissolution veut dire compréhension finale. Après le départ de son maître, Siddharameshwar Maharaj, très déterminé à atteindre son but, confia à ses co-disciples qu'il faudrait aller plus loin que la méditation mais ils répondirent que leur maître n'avait jamais rien dit de tel. Siddharameshwar Maharaj rétorqua : « c'est vrai, il n'en a jamais parlé mais cela nous empêche-t-il de penser ? Pourquoi ne pas aller de l'avant ? » Ils ne l'ont pas accepté et Siddharameshwar Maharaj leur a dit : « bien, faites ce que vous voulez », et il est parti. Il a trouvé un endroit qui lui convenait et s'est assis en méditation. Pendant neuf mois il a médité sans se lever. Il était si déterminé qu'il avait dit alors : « peu importe si je meurs, mais j'atteindrai la réalité finale ». Sa détermination était si forte qu'il a trouvé le chemin. Il a trouvé la voie directe mais c'est en mettant sa vie en jeu, je vous le dis ! Avant cette épreuve, c'était un homme fort, costaud même, mais pour atteindre son but il n'a pas ménagé sa santé, il ne s'en est même pas préoccupé du tout. Il a atteint la réalité finale et l'a partagée avec ceux qui lui était dévoués mais il n'a jamais cherché à parler en public. Le docteur vous donne un médicament si vous allez le consulter, il n'appelle personne. Il guérit celui qui vient à lui. Ici c'est la même chose.

L'illusion n'est rien mais vous en avez peur. Comment ce qui n'est rien peut-il vous effrayer, dites-moi ? Vous dites que votre mental ne l'accepte pas. Il sait que sa mort est là et c'est pour cela qu'il ne l'accepte pas. Mais confrontez donc votre mental et dites-lui : « va au diable ! » Pourquoi vous inquiéter des bonnes et mauvaises pensées qui vont et viennent ? Vous êtes très affectés par vos pensées. Quand vous avez une bonne pensée ou un beau rêve, vous êtes heureux. « J'ai vu Dieu en rêve », dites-vous, mais Dieu n'y reste pas, vous le voyez et il disparaît. Si c'était vraiment Dieu, il ne serait jamais parti. Comprenez que
vous ne vous oubliez jamais,
vous êtes toujours là, même
quand votre corps est emporté
dans la tombe, vous ne vous oubliez pas.
Comprenez donc ce qu'est le mental. Il n'est que votre esclave mais vous lui avez donné tant d'importance que vous obéissez à tout ce qu'il dit. Remettez-le à sa place, sa place d'esclave ! Dites-lui : « je ne ferai pas ce que tu dis », s'il dit : « fais ça » dites-lui : « non » et inversement s'il dit : « ne fais pas ça » dites lui : « si ». C'est de cette manière que vous devez confronter votre mental, il n'est que votre pensée après tout, il n'a rien de si extraordinaire puisqu'il n'est rien. Vos pensées apparaissent et disparaissent, n'est-ce pas? De même les Dieux apparaissent et disparaissent, ils ne se maintiennent pas car ils ne sont pas réels.
Ce qui arrive doit partir,
ce n'est pas la réalité qui
elle, est immuable.
Vous êtes la réalité, vous êtes Elle
et jamais vous ne disparaissez.
N'importe quoi peut se produire mais vous ne vous oubliez jamais en réalité. Mais d'une certaine manière on peut dire ici, que vous vous êtes oublié en tant que réalité et que c'est pour cela que vous devez garder le contrôle de votre mental. Le cheval vous fera tomber si vous ne le chevauchez pas correctement, mais si vous savez comment et quand tirer sur les rênes, le cheval s'arrêtera. Vous devez faire en sorte que votre mental comprenne, par tous les moyens. Si vous avez ce désir intense de comprendre la réalité et que quelque chose se met en travers de votre route, n'hésitez pas, écrasez-le ! Ne vous occupez de rien ni de personne. Alors vous êtes sûr d'arriver à destination parce que à part vous-même, il n'y a pas de destination, votre Soi est la destination. Vous êtes Lui, et personne d'autre n'existe que Lui. Alors pour arriver à vous-même, qu'avez-vous à faire ? Un changement mental est nécessaire, rien d'autre.

Si vous ne vous réveilliez pas le matin, qui serait là pour dire que le monde existe ? Ce monde n'existe que sur le support de votre respiration, c'est-à-dire sur du vent. Vous êtes pourtant si puissant que lorsque vous dormez, le monde disparaît, il n'existe plus. Puis dans votre sommeil une pensée surgit et sur la base de cette pensée vous créez un autre monde, celui du rêve. C'est un rêve dans un rêve. Mais qui est l'agissant dans ce rêve ? Quand vous vous réveillez, vous dites vous-même, que c'était un rêve, que ce n'était pas réel. Personne ne vient vous le dire car vous le savez spontanément. De même dans ce rêve de l'état de veille, vous devez amener votre mental à la même conclusion, à la même compréhension. A l'état présent, le mental est votre ennemi, mais si vous savez comment le prendre, vous pouvez en faire un ami et il finira par disparaître tout en vous guidant vers la réalité finale. Voilà le pouvoir de votre mental : une seule pensée peut vous transformer en Lui et une seule pensée peut vous expédier en enfer !
Le corps est l'enfer, toutes les naissances
se produisent dans cet enfer.
Toute chose est en vous. Si vous êtes là, le reste l'est aussi : maladies, bactéries, bonnes ou mauvaises choses. L'homme vertueux comme le pécheur est en vous. Dans un grand magasin, on trouve de tout, de même ici, votre mental est un magasin qui peut vous fournir l'idée d'acheter un revolver pour aller tuer quelqu'un. Il peut aussi vous ouvrir au plus grand des pouvoirs, parce que vous êtes Lui. Mais votre mental vous a mis dans la mauvaise boîte. Oubliez donc vos pensées et laissez les choses se faire, dites simplement : « ça m'est égal ». Gandhi a été assassiné par un hindou appelé Rama. Radhakrishna, qui est devenu président par la suite, a écrit un livre intitulé : « Quatre heures avec Rama ». C'est l'histoire des heures qui ont précédé le meurtre et du combat mental mené par Rama. Celui qui projette de tuer quelqu'un est traversé par un ouragan de pensées, mais il finit par décider : « je dois le tuer ». Rama était plongé dans un débat intérieur : « pourquoi devrais-je le tuer ? » Mais finalement, c'est avec force que le mental s'est résolu : « je dois le tuer, car c'est l'ennemi de mon pays ». C'est donc un hindou, l'un des siens, qui a tué Gandhi. Le monde est si étrange qu'il est difficile de le comprendre, vous ne savez pas qui sera de votre côté ou contre vous. Soyez assez fort pour ne pas vous inquiéter de quoi que ce soit, laissez les choses se faire. Le Christ a été assassiné, trahi par ses propres disciples, mais il a demandé à Dieu : « pardonne-leur car il ne savent pas ce qu'ils font ». « Je n'ai dit que la vérité mais ils ne pouvaient pas l'accepter, alors ils ont agi comme ils l'ont fait, pardonne-leur », voilà ce qu'il voulait dire. Ils ont fait cela parce qu'ils étaient ignorants et quand on est soumis à l'ignorance on fait n'importe quoi. Dans la mythologie hindoue, on considère Rama comme celui qui vit en tout un chacun, c'est le pouvoir commun à tous. Pendant quatre heures ce Rama s'est livré à une lutte terrible avec lui-même, mais finalement le mental négatif a pris le dessus et a tué Gandhi. Que s'est-il passé, croyez-vous ? Un corps s'est effondré, tandis qu'au même moment, ailleurs, les gens continuaient à vivre et à se réjouir et personne n'a rien ressenti. Rien ne s'est passé en fait, il n'y a pas à s'en faire.

L'ego est tellement rusé qu'il est difficile de s'en défaire. Il arrive à survivre d'une manière ou d'une autre, il ne meurt pas. Il est tellement centré sur lui-même qu'il se fiche de tout et de tous et ne veut qu'une seule chose : survivre. Même s'il est blessé à mort, il survivra, comme un ver de terre coupé en deux survit. Les deux parties continuent à vivre. Réfléchissez bien à cela et considérez votre mental, votre ego comme un ver de terre, s'il ne meurt pas au premier coup, coupez-le en trois, quatre ou cinq, il finira bien par lâcher prise. Soyez le maître et non pas l'esclave, c'est cela qui importe. Ayez un esprit fort. Mais le mental est si surprenant, un vrai miracle, je vous dis ! On ne sait jamais ce qu'il va faire ni ce qu'il veut. De toutes façons, il veut tout, tout le temps. Il vous prend toujours de court et vous vous demandez : « comment cette pensée a-t-elle bien pu me venir à l'esprit ? » Transformez votre mental en non-mental, ce qui signifie : oubliez vos pensées, c'est tout. Ne soyez pas soumis au diktat du mental, s'il dit : « mange », opposez-vous à lui et dites : « je ne veux pas manger ». C'est ainsi qu'il finira par se soumettre. C'est très facile en fait, réfléchissez : combien de temps faut-il pour éliminer ce qui n'est pas réel ? Essayez de comprendre que ce qui n'est pas, n'existe pas. Vous percevez l'univers entier, mais combien de temps vous faut-il pour le faire disparaître ? Fermez les yeux et tout disparaît. Une chose aussi immense que l'univers peut être annihilée en une fraction de seconde. Ouvrez grand votre mental !

Ce matin j'ai parlé des musulmans qui nourrissaient leurs chèvres avec les meilleurs aliments avant de les tuer le moment venu. Ce rite est expliqué dans le Coran mais ils n'en comprennent pas la véritable signification. Que dit la chèvre à longueur de temps ? Mêêê, mêêê. Ce qui veut dire : moi, moi, moi, je suis, je suis, je suis. C'est aussi ce que vous dites toute votre vie durant et c'est cela que vous devez décapiter comme la chèvre au dernier jour du ramadan. Vous n'existez pas mais vous ne le savez pas et dans l'ignorance vous faites n'importe quoi. Les gens payent pour ces chèvres et les tuent sans savoir pourquoi. Les hommes font des choses tellement stupides dans l'ignorance, des choses inimaginables. Au nom de Dieu il font tout ce qui leur passe par la tête ! Ils ne connaissent pas Dieu mais ils répètent son nom : « Allah, Allah ... » et tuent la chèvre. Mais Allah signifie : celui qui n'est pas là, là en dehors. Il est en vous et ce pouvoir peut tout faire. Si vous dites « Dieu », c'est Dieu, si vous ne dites rien, ce n'est rien.
Visiteur : Pouvez-vous parler du corps et du souffle et de leur effet sur le mental et les émotions. Et aussi de leurs rôles dans la compréhension ? Peut-on modifier le fonctionnement du corps et de la respiration en vue d'atteindre la compréhension ?
Maharaj : Laissez le corps et le mental fonctionner, il n'y a rien à changer si ce n'est votre compréhension. Un grand guerrier qui perd une bataille peut devenir un sage sur le champ car sa compréhension des choses a changé.
Quand le mental perd la bataille,
plus rien n'existe,
alors pourquoi changer quoi que ce soit dans le fonctionnement du monde ? Seule votre compréhension doit changer. Dans un rêve tant de choses se produisent, les émotions que vous éprouvez alors sont très réelles pour vous qui êtes dans le rêve, mais quand vous vous réveillez, vous savez que ce n'était pas réel. C'est par un simple changement d'état, du sommeil à l'état de veille, que vous pouvez dire que ce n'était pas réel. Ne changez rien extérieurement, laissez le corps, les émotions et les pensées fonctionner mais comprenez tout simplement qu'ils ne sont pas réels. Quand vous êtes plongé dans le sommeil profond, tout s'éteint, vos émotions comme vos pensées, et quand vous mourez, votre mental s'arrête, plus rien n'existe. Alors nul besoin de changer quoi que ce soit sinon votre compréhension. Bonnes et mauvaises pensées vont et viennent, elles passent. Le mental et les émotions seront automatiquement changés quand vous comprendrez. Quand tout est irréel, quelles émotions pouvez-vous bien avoir ? Si je vous dis : « Devinez ce qu'il y a dans ma main » (Maharaj montre son poing fermé). De nombreuses pensées vous viendront à l'esprit. J'ouvre le poing et vous voyez qu'il n'y a rien. Vous savez alors que toutes ces pensées qui vous ont assailli n'étaient qu'imagination. Combien de temps vous faut-il pour comprendre qu'il n'y a rien ? Et quelle émotion reste-t-il alors ? Tel l'homme qui aimait beaucoup sa femme mais qui ne supportait plus sa vue quand elle est morte. Quelle était son émotion pour elle à ce moment-là ? Vous ressentez toutes ces émotions parce que vous êtes devenus de petites créatures. Soyez grand ! Vous devez devenir si grand que le monde entier ne sera plus rien pour vous. Quand vous comprenez que ce n'est rien, les émotions disparaissent. Est-ce qu'un cadavre a des émotions ? C'est parce que vous croyez que tout est réel que les émotions et les pensées vous assaillent.
Vous êtes persuadés que votre
mental et votre corps sont réels
que vous êtes réel, mais c'est faux.
Seul l'être réalisé peut vous amenez à comprendre cela. Tout le monde va dans la même direction mais lui vous dit : « Viens avec moi, dans la direction opposée ». Il vous assure que rien n'est vrai et qu'il n'y a pas lieu de s'inquiéter de quoi que ce soit. Quand une personne meurt, tous les membres de la famille se rassemblent et pleurent un jour ou deux, puis ils s'en retournent à leurs occupations et oublient. Les gens disent : « c'est mon fils, ma femme ... » Mais personne en fait ne tient réellement à vous. Vous ressentez tant de choses pour ce monde, mais il suffit que la respiration s'arrête pour que tout disparaisse. Tout dans la vie ne tient que sur le fil de la respiration, la respiration c'est la vie. Cette vie n'est qu'un souffle de vent et vous bâtissez tant de choses sur la base de ce seul souffle. Vous construisez des châteaux dans l'espace, mais dites-moi quand la respiration s'arrête, où sont ces châteaux, cet argent, cette femme et ces enfants ? Même si vous êtes un roi, restera-t-il quelque chose ? Cette question même est posée grâce à la respiration qui va et vient en vous. Ce corps est ainsi fait que dès qu'il prend vie, les pensées et les émotions arrivent de concert.

Tant que vous vivez, le monde vous apparaît réel, mais quand la respiration s'arrête, il devient zéro, il n'a plus la moindre valeur. C'est parce que vous aimez l'illusion que les émotions vous submergent. Essayez de comprendre ce qu'elles sont, allez à leur source. Elles viennent de la connaissance mais la connaissance est non-connaissance si vous comprenez. Alors qu'est-ce que les émotions peuvent vous faire ? Elles vous affecteront tant que vous penserez que tout est réel. Vous devez donc comprendre qu'il n'y a rien. Vous êtes plongé dans l'obscurité et soudain vous voyez un serpent, la peur vous envahi sur le champ. Puis vous allumez la lumière et le serpent s'avère être une corde. Une mauvaise compréhension est à l'origine de votre souffrance, de votre joie et de toutes les émotions qui vous traversent, mais n'oubliez pas qu'il ne s'agit que de pensées. Vous aimez quelque chose et vous ressentez une émotion mais si vous comprenez que cette chose n'est rien, quelle émotion pourrait surgir ? Un mort n'a pas d'émotion parce que son corps ne fonctionne plus. La respiration vous maintient en vie mais ce n'est que du vent qui peut disparaître à tout moment.
Ce mouvement de connexion et de déconnexion
est la connaissance ou pouvoir.
Le pouvoir est connaissance et vice versa.
Il est partout et se connecte à tout moment.
Si vous semez une graine, elle prendra vie. Vous devez aller à la racine des choses pour bien les comprendre. Vous verrez alors qu'elles ne sont rien. Laissez donc les émotions aller et venir mais comprenez-les, comprenez qu'elles ne sont qu'un problème superflu. Une seule émotion qui disparaît aussitôt venue, peut créer en vous des tonnes de problèmes qui eux persisteront. Vous vous agitez tant pour protéger votre corps, vous lui donnez la meilleure des nourritures etc. Mais il n'est pas digne de confiance car il peut disparaître et vous quitter en une fraction de seconde. Il ne vous prévient même pas quand il s'en va. Vos invités ont la politesse de vous dire au-revoir et de vous remercier avant de partir mais ce corps ne vous dit rien ! Toute votre vie durant vous l'avez choyé, lui donnant la plus grande importance, mais vous ne pouvez même pas lui faire confiance. C'est ainsi. Quand je dis qu'il n'est pas digne de confiance, je veux dire qu'il n'est pas réel. Les êtres réalisés l'ont compris et il ne se reposent sur rien ni sur personne car ils savent que tout est faux. Vos croyances et la foi que vous mettez en quelque chose dépend de votre mental. Vos pensées, vos émotions et votre respiration, ne sont que connaissance et en un instant la connaissance devient ignorance, comme dans le sommeil profond où émotions et pensées disparaissent.

Cette illusion a pris des proportions énormes en vous. En Inde quand un enfant refuse de s'endormir, on lui dit : « Un démon arrive, dépêche-toi de dormir ! » L'enfant a peur et fini par s'endormir. Rien ni personne n'est venu. Quand l'enfant grandira, il dira la même chose à ses enfants. Lui-même n'a pas peur car il connaît la vérité mais l'enfant est ignorant et il a peur. L'ignorance est à l'origine de tout ce non-sens du mental et pour s'en défaire il faut comprendre que tout ce qui est, ne repose que sur du vent, sur le souffle. Ce vent a un grand pouvoir, les dieux et les démons n'existent que par et dans ce souffle qui est le pouvoir. Quand il s'en va, il n 'y a plus rien, ni dieux ni démons. Tant que vous respirez, vous craignez ce que ce vent peut produire ou détruire car votre seul but est de préserver cette respiration qui vous maintient en vie. Un mort se fiche de tout et même de Dieu. Mourez-donc à vous-même car c'est seulement ainsi que vous serez libéré des chaînes de l'ignorance. Celui qui vit dans la lumière ne s'inquiète pas de l'obscurité car elle ne peut pas l'atteindre. Soyez courageux et opposez-vous à tout.






Le monde entier a jailli du Sat-Chit-Ananda, on l'appelle la racine du monde. C'est la félicité. Mais le Sat-Chit-Ananda n'est pas vrai, c'est un concept. Il est votre êtreté : « je suis, je suis connaissance, je suis félicité. » Tout cela est l'œuvre du mental et il doit être transcendé car il vous donnera toujours une fausse compréhension. Si la réalité n'était pas, rien ne pourrait apparaître. L'écran, la réalité, est là, c'est pourquoi les images peuvent se former, mais l'écran n'a ni amour ni indifférence. N'aimez personne et ne détestez personne, c'est le mental qui fait ces discriminations, l'écran n'en fait pas. Les cinq doigts sont différents, mais vous savez que c'est votre main ; c'est cela l'Unité.
Si vous comprenez que vous n'êtes pas le corps, votre conscience devient universelle. Toute limitation disparaît. Vous devenez la conscience-connaissance universelle. Malgré tout cette connaissance est aussi illusion, ignorance finalement. En effet, la source de la conscience-connaissance elle-même, a pour origine l'oubli ou l'ignorance de la réalité. Vous devenez donc la création toute entière, la conscience-connaissance du monde, mais c'est encore l'illusion. Cet ego qui devient la conscience universelle est, en fait, le pire des ego : « je suis le créateur du monde, je suis omnipotent, etc. » Mais vous êtes le créateur de plus d'illusion, de plus d'ignorance, alors quelle en est l'utilité ? Cette compréhension que la conscience universelle est toujours l'ego doit mûrir, pour se dissoudre dans la réalité. Dans la réalité finale, il n'y a ni conscience, ni ignorance et c'est ce que vous êtes, c'est votre véritable nature.
C'est à partir de l'ignorance que la connaissance est apparue et vous voyez l'illusion entière se dérouler. L'ignorance s'est surimposée à la réalité, de cette ignorance un concept a surgi, la connaissance et sur ce concept le monde est créé. Concept veut dire connaissance. Tout le monde fonctionne avec la connaissance, c'est par elle que vous créez et agissez. Prendre naissance est un concept et s'ensuivra son cortège de douleurs toute votre vie durant. La vie est un concept, rien d'autre. Quand elle prend fin, le concept disparaît et tout se termine alors.

Ranjit Maharaj











Les Bhajans de la Lignée de Shri Ramakant Maharaj ici en pdf (en français)


CHIDANANDA (Bhajan de la Lignée)




Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.

Je ne suis pas le mental, l’intellect, l’égo ou le subconscient. Je ne suis pas les oreilles, la langue, le nez ou les yeux. Je ne suis pas l’espace, la terre, le feu ou le vent.

Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.

Je ne suis pas la force de respirer, les sept éléments vitaux du corps, ni les cinq couvertures. Je ne suis pas la parole, les mains, les pieds, ni le rectum.

Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.

Je ne suis pas l’envie, la cupidité, ni le désir, ni l’attirance. Je ne suis pas l’arrogance, ni la fierté, ni la jalousie, ni la religion, ni la fortune, ni les dépenses pour l’humanité, ni la libération.

Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.

Je ne suis pas la vertu, le péché, la joie et la tristesse. Je ne suis pas le Mantra, le pèlerinage, les Écritures, les offrandes ou le feu rituel. Je ne suis pas la nourriture, l’action de manger et ce qui est mangé.

Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.

Je ne suis pas la mort, le doute, ni la discrimination de castes. Je ne suis pas le père, la mère, donc pas de naissance. Je ne suis pas le frère, ni l’ami, ni le Gourou, ni l’aspirant.

Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.

Je suis au-delà des concepts, sans changement, au-delà de la forme. Je suis tout étendu dans tous les sens. Je vois l’égalité dans chacun. Je ne suis ni libéré, ni lié.

Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.

C’est complet et parfait. C’est complet et parfait.
Du complet et parfait, le complet et parfait devient manifesté.
Si le complet et parfait sort du complet et parfait, même alors le complet et parfait restera toujours.




L’UN, qui avec compréhension, savoure le monde.

(ARATI)
J’ai reçu une grande fortune qui m’a poussé hors des affaires du monde.
J’ai rencontré mon Sadgourou et je fais ce qu’Il me demande.
Il m’a mis dans la bonne direction, vers l’intérieur où est le Soi.
Après la traversée des attributs, vous atteindrez Pandhari, où Vithoba réside.
Comment décrire ce bonheur ? Quand l’égo s’en va le bonheur demeure.
Par la lumière de la compréhension qu’Il m’a donnée, mon égo est complètement détruit.
Je vais vers le Soi. Le corps reste mais je ne m’occupe plus de lui.
Le mental devient pas de mental, aucune trace de lien demeure.
Fusionné dans le Soi, j’ai oublié pourquoi je suis venu ici ! Les mots sont sans signification.
Je suis devenu l’UN, je vois seulement Moi-même partout.
Les Trois attributs sont brûlés, je les ai transcendés.
L’Indestructible, l’Eternel est merveilleux. La lumière de l’Illumination de Soi ne diminue jamais.

Le nom et la forme créent la dualité, mais IL est Un, partout.
Namdev : « Si ce que je dis n’est pas la vérité, je couperai ma tête ! ». (Mais personne ne peut couper Cela !!)
L’univers entier et son créateur sont contenus dans une graine de sésame.
Tout vient de zéro, retourne à zéro et n’a aucun volume. Tout est rien.
Le propriétaire de l’univers entier demeure à l’intérieur d’une petite maison graine de sésame.
La plus petite graine contient tous les trois mondes.
Cependant rien n’est plus grand que Moi-même, qui n’ai aucun volume.
Le propriétaire de Cela va et vient.
De rien vient toutes les choses, même les Dieux.
Rien est très puissant. Rien ne peut arriver.
Oubliez la connaissance et l’ignorance et vous êtes LUI.
Quand quelque chose est là, vous ne pouvez rien faire de plus ou de moins.
Tuka dit, dans une petite graine ou une petite goutte se trouve l’ensemble de la création transitoire.

5. Je suis la joie originelle

Partout la béatitude ! À l’intérieur et à l’extérieur !
Joie ! Joie ! Rien n’est là excepté Moi-même. Je suis la Joie Originelle !
IL est partout et Cela est la joie !
À l’intérieur et à l’extérieur, tout est joie, au-delà de la connaissance.