A part Lui (Parabrahman)
il n'y a rien dans le monde
par Ranjit Maharaj

Source : « Je ne parle que de vous. » par Ranjit Maharaj - Les Deux Océans (Paris)



En vérité, votre état est la Félicité Absolue, pas cet état du monde du phénomène. Dans l'état du non-phénomène vous êtes félicité totale, mais vous n'en pouvez faire l'expérience. Dans cet état il n'y a ni misère ni malheur, seulement une pure félicité.
Quand la conscience est sans forme et ne se connaissant pas elle-même, elle est l'Absolu. Nous sommes uniquement cette conscience. L'éternel est pour toujours, un état de non-expérience.
L'univers est contenu dans la conscience, et le corps physique lui aussi n'est qu'une apparition dans la conscience, perçue et reconnue par la conscience.
Ce qui EST, c'est cette conscience, en dehors de quoi rien ne peut exister.
Shri Nisargadatta Maharaj
Au niveau ultime la Présence est dissoute. Vous ne serez pas conscient quand la Présence devient Omniprésence.
Tout est Un. Il n'y a pas d'individualité.
Cette Présence spontanée, cette Présence invisible, est inconsciente de sa propre identité parce qu'elle est vaste, toute puissante, omniprésente, juste comme le ciel.
Shri Ramakant Maharaj

Si vous comprenez que ce corps n'existe pas, vous êtes libéré du tourment de la mort. Vous êtes en tout et en tout lieu car vous êtes la source de toute chose. Comment pourriez-vous mourir ?
Comprenez que tout est Un, et tout se termine alors.
Ranjit Maharaj

Le Je suprême, non-manifesté, ne possède aucun savoir, il ne se connaît pas, il est totale êtreté. Cette êtreté est reflétée par la conscience, cette conscience a surgi du non-manifesté, sans cause, en créant le temps, l'espace et la matière, elle ne peut exister en l'absence du corps. Elle est la Conscience, il n'y en a qu'Une. Tout ce qui existe est je, tout ce qui existe est moi, mais le Je percevant cela s'est limité en s'identifiant à son support et a perdu cette compréhension. Pourtant, ce manifesté est identique au non-manifesté, à cette présence Absolue. Il n'y a pas de différence entre le Je non-manifesté et le monde. C'est pour cela que vous n'avez besoin d'aucun changement ni d'aucun appui, vous êtes cela. Il faut que votre esprit soit complètement au repos, alors il se dissoudra et il ne subsistera que la réalité.
S'immerger dans cette connaissance « je suis » est Bhagwan, splendeur. C'est une illumination éclairant comme la foudre. Vous êtes seulement lumière et de cette révélation le monde surgit. Ayant atteint ce stade, vous êtes le pur joyau du diadème, le diamant au sommet de la couronne. Mais ayant assimilé, pleinement éveillé, ce qu'est le monde, ce qu'est cette conscience, vous souhaitez vous en débarrasser. Vous découvrez que cette splendeur est le siège de toutes les erreurs, de tous les mensonges. Quand vous l'avez totalement compris, vous transcendez cet état. Ce n'est plus rien, c'est comme du mucus dans la gorge qui vous gêne, vous le crachez.

Shri Nisargadatta Maharaj

Le Soi suprême est votre état naturel, il est au-delà du divin car il est la réalité finale, Il est la vérité éternelle présente dans les quatre états de veille, de rêve, de sommeil profond et de la conscience pure (turya). Si vous essayez de le connaître, il vous apparaîtra comme le néant car il ne peut pas être perçu. Il est là quand tous les concepts prennent fin mais il est quand même présent quand les concepts sont là ! Le mouvement subtil qui est ressenti dans le Soi immuable est appelé « conscience » ou « je suis ». Ce mouvement dans le Soi caractérise l'illusion. Le Soi est affublé de noms tantôt masculins, tantôt féminins et tantôt neutres, mais tous ces noms ne sont que des indications car il ne peut pas être perçu.
L'expérience « je suis » est Existence, Conscience et Félicité (Sat-Chit-Ananda). On lui donne aussi d'autres noms comme connaissance, Dieu ou Soi, etc. Mais ce qui existe éternellement, sans expression ou manifestation, est le Soi suprême (Para-brahman). Om, le son primordial, est aussi le « je suis », il est à la source des mantras. Ainsi le « je suis » est l'illusion primordiale.

Sri Siddharameshwar Maharaj



LA SATISFACTION
Visiteur : Si j'acceptais d'être initiée par vous, qu'est-ce que cela signifierait ?
Maharaj : Ne prenez pas l'initiation d'un maître si vous n'en avez pas le désir intense. Mais sachez que si l'élève ne va pas à l'école il n'apprendra rien. Quand le maître vous initie, vous ressentez profondément qu'il est votre maître désormais. Peut-être le reverrez-vous ou peut-être pas, qui sait ? Mais une chose est sûre c'est qu'il a semé une graine dans votre mental et cette graine est sûre de croître si vous la nourrissez. Quand vous semez une graine dans la terre, vous en prenez soin, vous l'arrosez et alors elle fructifie automatiquement. De même ici, le maître a semé cette graine en vous et c'est de votre responsabilité de la nourrir et alors il est certain qu'un jour ou l'autre elle donnera des fruits, que vous revoyiez le maître ou pas. L'élève ne reste pas à l'école nuit et jour, il retourne chez lui après les cours et fait ses devoirs. Mais la philosophie est bien différente d'une école ordinaire car ici le maître ne parle que de vous. A part vous, il n'y a personne d'autre dans ce monde, c'est pour cela que les Écritures indiennes l'appellent « la connaissance de soi ». C'est la réalisation du Soi, la réponse à la question « qui suis-je ? » Vous devez comprendre que vous entretenez une idée totalement erronée de vous-même car vous vous identifiez au corps, au mental, à la connaissance. Dès qu'on vous demande votre nom, vous vous empressez de répondre : « je suis untel, une telle ... » parce que vous avez accepté les croyances erronées de vos parents. Ce sont vos premiers ennemis dans ce monde, c'est certain ! Et le maître est votre sauveur. Il sait que cette graine semée dans votre esprit, peut croître à tout moment si vous la nourrissez, dans le cas contraire, vous oubliez et tout est vain. Vous avez oublié qui vous êtes et le maître incite votre mental à le découvrir. Vous êtes persuadés d'être le corps, une femme, américaine, catholique, etc. Tant de choses encombrent votre mental à cause de l'ignorance.
Visiteur : Pour moi, la graine est celle de la tradition de Ramana Maharshi, et depuis ce temps, j'ai rencontré une douzaine de maîtres. Je me suis attachée plus spécialement à l'enseignement de Robert Adams qui venait ici, à Sedona. Je pratique chaque jour son enseignement qui est devenu très cher à mon cœur.
Maharaj : Vous vous sentez profondément touchée par son enseignement, c'est très bien, mais savez vous qui vous êtes ? C'est ce que vous devez savoir et je suppose que c'est ce qu'il vous a dit aussi. Beaucoup de gens répètent que pour découvrir le Soi il faut s'asseoir en silence et fermer les yeux. Mais où le trouver ? Dans ce corps ? Le maître doit vous donner cette connaissance qui vous permettra de le trouver et je suppose que c'est ce qu'il a fait. Après avoir rencontré mon maître, je n'ai jamais voulu en rencontrer d'autres car il m'avait donné la pleine et véritable compréhension. Alors quel besoin d'aller voir quelqu'un d'autre quand vous êtes pleinement satisfait de ce que vous avez reçu ? Cette compréhension doit, bien sûr, être la véritable et l'ultime compréhension de la philosophie. Alors, la question « qui suis-je ? » n'en est plus une pour vous. Tant qu'elle reste une énigme c'est que vous n'avez rien compris.
Vous êtes en tous,
le Soi est en tous
et vous êtes Lui.
Voilà ce que mon maître m'a enseigné et le vôtre a dû vous le dire aussi. N'allez pas chercher à l'extérieur, il est en vous et c'est bien pour cela qu'on l'appelle la « réalisation de soi ».
Visiteur : Quand j'assiste à un satsang, au hasard des maîtres que je rencontre dans ma vie, je sens que cela me permet de me tourner vers l'intérieur.
Maharaj : Oui, mais où à l'intérieur, où allez-vous ? Votre maître vous l'a t-il dit ?
Visiteur : Quand j'assiste au satsang d'un maître réalisé.
Maharaj : Il est partout !
Visiteur : Je suis moi-même dans l'être réalisé qui est en face de moi et la forme du maître n'a alors plus d'importance, il est moi-même sous une autre forme. C'est ainsi que je l'expérimente.
Maharaj : Cela veut dire que vous n'êtes pas satisfaite.
Visiteur : Je suis satisfaite, je suis très heureuse quand je suis avec vous.
Maharaj : Il n'est pas question de moi ici. Votre maître devait vous donner la pleine compréhension. L'étudiant qui va à l'université, en ressort avec un diplôme, n'est-ce pas ? Maintenant on peut dire que votre mental est votre maître. C'est lui l'université qui vous décerne un diplôme. Pourquoi ? Parce que c'est lui qui a créé tout ça, en donnant noms et concepts. Votre pensée est votre mental et elle peut vous diriger vers la compréhension que tout le monde est moi-même.
N'essayez pas de voir ou d'atteindre la réalité.
La connaître c'est l'oublier, car connaître veut dire
connaître quelque chose d'autre que soi-même.
Là où la connaissance s'arrête,
là où elle est dissoute, est la réalité.
N'essayez pas de la voir.
Les maîtres véritables connaissent les astuces qui vous permettent de la comprendre. Vous l'oubliez et Il est là.
A part Lui (Parabrahman)
il n'y a rien dans le monde.
L'univers entier n'est pas vrai,
car il n'est que l'ombre de la réalité.
Mais vous prenez l'ombre pour la réalité et vous êtes perdus dans cette ombre. Si vous vous regardez dans un miroir et que vous dites que le reflet est réel alors vous êtes bien perdu, n'est-ce pas ? Et tout le monde réagit ainsi. Quand vous vous voyez en photo vous êtes content et vous dites : « ha, jolie photo ! »
Vous devez vous oublier,
mais pas votre Soi,
le Soi sans le « je ».
En fait on ne peut même pas parler d'un Soi
car il n'y a qu'unité dans ce monde,
il n'y a qu'une seule et même chose
et si vous le comprenez, il n'y a plus de questions. Le maître vous initie, il sème une graine en vous, mais le problème c'est que vous ne la nourrissez pas. C'est bien votre faute, non ? Tous les élèves vont en classe mais il n'y a qu'un premier. Celui-là comprend le maître, il comprend ce qu'il enseigne et peut même l'exprimer dans ses propres mots. Ne soyez pas un perroquet, ou un magnétophone qui ne fait que répéter. Expérimentez par vous-même et ensuite vous pourrez à votre tour donner votre compréhension de l'enseignement du maître. Le maître sait que celui qui peut parler de l'enseignement qu'il a reçu dans ses propres mots a compris correctement. Dnyaneshwar, un grand saint de l'Inde, a traduit et commenté en marathi la Bhagavad Gita l'enseignement du Seigneur Krishna qui n'existait jusqu'à lors qu'en sanscrit. Il n'avait que 14 ans et voulait aider les gens qui ne connaissaient pas le sanscrit à comprendre ce texte. Il était très heureux d'avoir accompli ce travail et vint le présenter à son maître qui était aussi son frère aîné. Ce dernier lui dit qu'il n'était pas satisfait de lui car il s'agissait de la connaissance de Krishna et non pas de sa propre expérience, et il ajouta : « met la connaissance que je t'ai donnée dans tes propres mots. » Dnyaneshwar réfléchit alors profondément à sa propre expérience et il écrivit Amrut Anubhav (le nectar de l'expérience suprême). Son maître fût alors pleinement satisfait de sa compréhension. Tellement de livres ont été écrits dans tous les domaines mais il ne suffit pas de lire pour comprendre. Même si vous connaissez la langue employée dans un livre de droit, serez-vous à même de le comprendre ? Comprenez d'abord le sujet et ensuite vous pourrez lire les livres. Le Seigneur Krishna a dit : « si vous ne comprenez pas la réalité, lire les livres de connaissance n'est d'aucune utilité. Après la compréhension, nul besoin de lire ». La question se pose donc : « quand peut-on lire les livres ? En compagnie du maître réalisé », dit-il, car il connaît le sens profond de ce qui est écrit, le sens interne. Il y a deux manières de lire : l'une est superficielle et l'autre voit le sens profond. Certains font des discours et des commentaires des textes sacrés sans en avoir la compréhension profonde qui réside dans le cœur de celui qui a écrit. Quand vous êtes satisfait, avez-vous besoin d'aller voir à droite et à gauche ? C'est un mental insatisfait qui agit ainsi.
Visiteur : Je ne vais pas partout pour questionner les enseignants, je n'ai pas l'argent pour me déplacer ainsi, mais ce sont les enseignants qui viennent.
Maharaj : Je ne parlais pas de vous en particulier. Ce que je veux dire c'est qu'il ne faut pas courir dans tous les sens. Quand l'eau est là, étanchez votre soif. Nul besoin d'aller ici et là, ou de vous retirer dans les montagnes. Quand le maître vous dit : « vous êtes Lui », vous pouvez comprendre qui vous êtes, là où vous êtes. Quelle que soit votre situation, riche ou pauvre, que vous dormiez sur le trottoir ou dans un palace, vous devez savoir, tout d'abord qui vous êtes. Et lorsque vous vous connaissez, vous connaissez le monde également. Le Christ et tous les saints ont dit : « connaissez-vous vous même et vous connaîtrez le monde ».
Visiteur : Donc, vous voulez dire qu'on ne devrait pas aller aux satsangs quand un maître est dans les parages ?
Maharaj : Allez-y si vous voulez ! Pourquoi vous dirais-je de ne pas y aller ? Mais quand on est satisfait, a-t-on le besoin d'aller voir ailleurs ? Si vous avez mangé à satiété avant de venir ici et qu'en arrivant, Paul vous offre de délicieux petits plats, allez-vous vous remettre à table ? Vous lui direz : « non merci, je suis déjà repue, je ne peux rien manger de plus ». Vous devriez ressentir cette satiété, cette satisfaction ! Pourquoi posez-vous cette question ? Si vous n'êtes pas satisfaite, vous devez alors continuer à voir tous les sages qui passent. Et quand vous serez satisfaite, vous oublierez tout le monde. On pourra alors vous proposer des mets succulents mais vous serez incapable d'ingurgiter quoi que ce soit de plus. Là où vous êtes, vous êtes Lui, cette compréhension doit pénétrer votre mental. Je ne vous dis pas d'aller ou de ne pas aller voir qui que ce soit. Je ne dis rien de tel. Vous devriez simplement ressentir une pleine satisfaction de ce que vous recevez de votre maître. Mon maître m'a tellement bien nourri, d'une manière si simple et si belle que je n'ai jamais rencontré d'autres maîtres de ma vie, alors qu'ils étaient nombreux en Inde. Pourquoi aller ailleurs, alors que j'étais comblé ? Votre mental doit arriver à la conclusion : « j'ai compris ». Dans les bhajans du soir, nous chantons : « quel désir puis-je avoir d'aller vers un autre alors que tu m'as donné la pleine satisfaction. Tu m'as comblé et toi seul, je vénère. »
Visiteur : Mais n'êtes-vous pas resté en compagnie de votre maître pendant une dizaine d'années avant la réalisation ? Moi, je n'ai pas cette opportunité.
Maharaj : Nul besoin de rester avec lui, je vous le dis ! Il a semé la graine en vous et elle germera si vous la nourrissez. Si elle ne grandit pas c'est soit de votre faute ou alors de celle du maître. Je ne dirai pas que qui que ce soit à tort car je ressens que tout le monde est Lui. Alors qui est juste et qui ne l'est pas ? Faites l'expérience de ce que le maître vous dit et la satisfaction emplira votre mental. Allez vers qui vous voulez parmi ceux qui sont à votre portée et au moins soyez satisfaite. Ensuite vous n'aurez plus besoin d'en entendre davantage. Ayez ce bon sens à l'esprit. Mais le mental ne veut pas entendre cela, il ne peut pas l'accepter car il sait que sa mort est là, la mort de la connaissance.
Visiteur : Je ressens beaucoup de joie quand je rencontre un être réalisé et je sens bien que cela nourrit la graine.
Maharaj : C'est très bien, mais vous n'êtes toujours pas comblée, n'est-ce pas ? Je comprends que vous ressentiez de la joie, il s'agit de l'attribut de sattva guna : c'est l'amour du Soi, de la réalité. Sattva signifie « être ». Le mental veut comprendre ce qui est réellement. C'est pour cela que vous avez pris le chemin et que vous ressentez cette joie. Mais que se passe-t-il après ? Nourrissez ce désir de comprendre pour qu'il puisse se développer pleinement. Si vous ramenez une graine avec vous et que vous la mettez dans votre tiroir, rien ne se passera. Semez-la dans la bonne terre, arrosez-la et surveillez sa croissance. La fleur s'épanouira naturellement et le fruit mûrira. Vous êtes la réalité mais votre erreur c'est que vous pensez être le corps. C'est votre propre mental qui apposera le sceau vous décernant le trophée : « tout va bien maintenant, tu es arrivé à destination » vous dira-t-il. C'est bien de ressentir cette soif, je ne dis pas le contraire, mais vous devez arriver à la satisfaire et c'est le mental qui étanchera cette soif de compréhension. Ici, le maître doit être à même de vous faire comprendre qu'il n'y a rien à connaître, que toute connaissance n'est rien.
Oubliez la connaissance, elle est l'ego,
et cet ego doit se dissoudre dans la réalité.
Quand vous ressentez que vous n'avez plus rien à connaître de ce monde, vous êtes Lui pour toujours, vous êtes la réalité. Le maître doit vous amener jusqu'à cette destination finale. L'adresse vous amène bien à destination n'est-ce pas ? Mais vous devez frapper à la porte pour qu'elle s'ouvre. Cela signifie que vous devez tout oublier pour accepter ce que le maître dit et quand vous ouvrez la porte vous savez que vous êtes arrivé, que vous êtes chez vous et que vous êtes Lui. Vous devez ressentir cela, rien de moins ! Le maître vous guide jusqu'à ce point et
vous ressentez : « je suis Lui ».
Alors le « je » disparaît, le « Lui » aussi
et finalement ne reste que l'unité, la réalité ultime.
Lorsque vous arrivez chez vous, vous prenez possession de votre demeure, mais même cela, vous devez l'oublier car rien n'est vrai. « Je ne suis pas le Seigneur, je ne suis rien », oubliez tout, même la connaissance qui vous a rendu si grand. Le maître véritable vous dit de l'oublier car
votre véritable nature est
au-delà de la connaissance.
Un riche et un pauvre sont invités à une cérémonie de mariage. Le riche pense qu'il aurait pu faire plus grandiose que ce qu'il voit et le pauvre qu'il n'aurait jamais pu en faire autant. L'homme riche dit : « je peux faire de grandes choses » et le pauvre dit : « je ne peux rien faire ». Les deux attitudes sont la marque de l'ego. Vous devez oublier cet ego et être simple dans la vie. Une attitude simple est toujours acceptée dans le monde. Ne soyez pas spécial, soyez toujours simple. Mais être simple dans la vie n'est pas chose facile, je vous le dis. Tout le monde veut accomplir quelque chose. Bien que j'agisse, je n'agis pas, bien que je médite, je ne médite pas. Allez, suivez-moi jusque là ! Méditer sur qui ? Et qui est celui qui médite ?
Tous sont Un et à part Lui (Parabrahman),
il n'y a personne ni rien dans ce monde.
Alors que peut-on accomplir ou ne pas accomplir ? Oubliez l'ego du « j'ai accompli quelque chose, je suis quelqu'un » car il n'y a rien ni personne.
Tout est illusion,
tout n'est rien,
cette compréhension doit vous pénétrer profondément. « J'étais perdu et je me suis retrouvé, qu'ai-je à faire maintenant, qu'ai-je à prouver ? Je suis partout et en chaque être je suis ». Tout le monde est Lui. Il y a tant de bulles à la surface de l'océan, mais elles ne sont que l'océan. Percez cette bulle, percez cette entité d'ignorance et soyez neuf, soyez l'univers entier. Il n'y aura alors plus personne. Le mien, le tien, plus rien de tel ne vous viendra à l'esprit. Vous devez vous dissoudre, vous oublier. Au début bien sûr, vous devez vous affirmez, savoir qui vous êtes et finalement vous vous oubliez et devenez l'univers entier. Vous êtes Lui, ce sont des mots que nous devons utiliser mais personne n'est ni lui ni elle. Vous devez comprendre et quand cette compréhension vous habite, il n'y a plus à demander quoi que ce soit à qui que ce soit. Soyez satisfait en vous-même, soyez en vous-même et comprenez vous vous-même. Vous ressentez de la joie mais le mental n'accepte pas entièrement. Vous dites : « ho, c'est un très bon docteur » et tout le monde le dit aussi, mais si vous refusez son traitement, comment pouvez-vous être guéri de votre mal ? Même si son apparence extérieure ne vous plaît pas, vous devez oublier cela et comprendre ce qu'il peut vous donner. Alors vous irez vers lui. Même si vous êtes pauvre et que vous dites au médecin que vous n'avez pas d'argent, ne vous inquiétez pas, il vous soignera quand même. C'est certain ! Personne n'est pauvre et personne n'est riche, n'acceptez pas ces concepts dans votre mental. Être en présence du maître est aussi une pensée d'ignorant, acceptez ce qu'il dit et restez avec cela. Celui qui plante la graine du manguier n'en récolte pas le fruit, c'est son fils qui le fera. Mais ici, ça ne marche pas comme ça. Le maître sème la graine en vous et vous montre immédiatement que vous êtes Lui. C'est la signification de l'initiation que donne le maître. Travaillez et retravaillez le sens de ce qu'il dit encore et encore. Au début il est nécessaire de méditer. Prendre l'initiation est essentiel. Si vous ne vous inscrivez pas à l'école, vous ne pourrez pas assister aux cours et vous n'apprendrez rien. Pas besoin d'aller à l'autre bout de la terre pour cela, je vous l'assure. « Si la montagne ne va pas à Mahomet c'est Mahomet qui ira à la montagne ». Si votre désir est fort, un être véritable doit venir à vous. Vous êtes Lui, pourquoi ne viendrait-il pas ? Nul besoin d'argent, nul besoin de quoi que ce soit. Mais si cette personne vient à vous et que vous ne voyez en lui qu'un être ordinaire, la faute à qui ? Acceptez et comprenez ce qu'il vous dit.






Le monde entier a jailli du Sat-Chit-Ananda, on l'appelle la racine du monde. C'est la félicité. Mais le Sat-Chit-Ananda n'est pas vrai, c'est un concept. Il est votre êtreté : « je suis, je suis connaissance, je suis félicité. » Tout cela est l'œuvre du mental et il doit être transcendé car il vous donnera toujours une fausse compréhension. Si la réalité n'était pas, rien ne pourrait apparaître. L'écran, la réalité, est là, c'est pourquoi les images peuvent se former, mais l'écran n'a ni amour ni indifférence. N'aimez personne et ne détestez personne, c'est le mental qui fait ces discriminations, l'écran n'en fait pas. Les cinq doigts sont différents, mais vous savez que c'est votre main ; c'est cela l'Unité.
Si vous comprenez que vous n'êtes pas le corps, votre conscience devient universelle. Toute limitation disparaît. Vous devenez la conscience-connaissance universelle. Malgré tout cette connaissance est aussi illusion, ignorance finalement. En effet, la source de la conscience-connaissance elle-même, a pour origine l'oubli ou l'ignorance de la réalité. Vous devenez donc la création toute entière, la conscience-connaissance du monde, mais c'est encore l'illusion. Cet ego qui devient la conscience universelle est, en fait, le pire des ego : « je suis le créateur du monde, je suis omnipotent, etc. » Mais vous êtes le créateur de plus d'illusion, de plus d'ignorance, alors quelle en est l'utilité ? Cette compréhension que la conscience universelle est toujours l'ego doit mûrir, pour se dissoudre dans la réalité. Dans la réalité finale, il n'y a ni conscience, ni ignorance et c'est ce que vous êtes, c'est votre véritable nature.
C'est à partir de l'ignorance que la connaissance est apparue et vous voyez l'illusion entière se dérouler. L'ignorance s'est surimposée à la réalité, de cette ignorance un concept a surgi, la connaissance et sur ce concept le monde est créé. Concept veut dire connaissance. Tout le monde fonctionne avec la connaissance, c'est par elle que vous créez et agissez. Prendre naissance est un concept et s'ensuivra son cortège de douleurs toute votre vie durant. La vie est un concept, rien d'autre. Quand elle prend fin, le concept disparaît et tout se termine alors.

Ranjit Maharaj











Les Bhajans de la Lignée de Shri Ramakant Maharaj ici en pdf (en français)


CHIDANANDA (Bhajan de la Lignée)




Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.

Je ne suis pas le mental, l’intellect, l’égo ou le subconscient. Je ne suis pas les oreilles, la langue, le nez ou les yeux. Je ne suis pas l’espace, la terre, le feu ou le vent.

Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.

Je ne suis pas la force de respirer, les sept éléments vitaux du corps, ni les cinq couvertures. Je ne suis pas la parole, les mains, les pieds, ni le rectum.

Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.

Je ne suis pas l’envie, la cupidité, ni le désir, ni l’attirance. Je ne suis pas l’arrogance, ni la fierté, ni la jalousie, ni la religion, ni la fortune, ni les dépenses pour l’humanité, ni la libération.

Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.

Je ne suis pas la vertu, le péché, la joie et la tristesse. Je ne suis pas le Mantra, le pèlerinage, les Écritures, les offrandes ou le feu rituel. Je ne suis pas la nourriture, l’action de manger et ce qui est mangé.

Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.

Je ne suis pas la mort, le doute, ni la discrimination de castes. Je ne suis pas le père, la mère, donc pas de naissance. Je ne suis pas le frère, ni l’ami, ni le Gourou, ni l’aspirant.

Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.

Je suis au-delà des concepts, sans changement, au-delà de la forme. Je suis tout étendu dans tous les sens. Je vois l’égalité dans chacun. Je ne suis ni libéré, ni lié.

Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.

C’est complet et parfait. C’est complet et parfait.
Du complet et parfait, le complet et parfait devient manifesté.
Si le complet et parfait sort du complet et parfait, même alors le complet et parfait restera toujours.




L’UN, qui avec compréhension, savoure le monde.

(ARATI)
J’ai reçu une grande fortune qui m’a poussé hors des affaires du monde.
J’ai rencontré mon Sadgourou et je fais ce qu’Il me demande.
Il m’a mis dans la bonne direction, vers l’intérieur où est le Soi.
Après la traversée des attributs, vous atteindrez Pandhari, où Vithoba réside.
Comment décrire ce bonheur ? Quand l’égo s’en va le bonheur demeure.
Par la lumière de la compréhension qu’Il m’a donnée, mon égo est complètement détruit.
Je vais vers le Soi. Le corps reste mais je ne m’occupe plus de lui.
Le mental devient pas de mental, aucune trace de lien demeure.
Fusionné dans le Soi, j’ai oublié pourquoi je suis venu ici ! Les mots sont sans signification.
Je suis devenu l’UN, je vois seulement Moi-même partout.
Les Trois attributs sont brûlés, je les ai transcendés.
L’Indestructible, l’Eternel est merveilleux. La lumière de l’Illumination de Soi ne diminue jamais.

Le nom et la forme créent la dualité, mais IL est Un, partout.
Namdev : « Si ce que je dis n’est pas la vérité, je couperai ma tête ! ». (Mais personne ne peut couper Cela !!)
L’univers entier et son créateur sont contenus dans une graine de sésame.
Tout vient de zéro, retourne à zéro et n’a aucun volume. Tout est rien.
Le propriétaire de l’univers entier demeure à l’intérieur d’une petite maison graine de sésame.
La plus petite graine contient tous les trois mondes.
Cependant rien n’est plus grand que Moi-même, qui n’ai aucun volume.
Le propriétaire de Cela va et vient.
De rien vient toutes les choses, même les Dieux.
Rien est très puissant. Rien ne peut arriver.
Oubliez la connaissance et l’ignorance et vous êtes LUI.
Quand quelque chose est là, vous ne pouvez rien faire de plus ou de moins.
Tuka dit, dans une petite graine ou une petite goutte se trouve l’ensemble de la création transitoire.

5. Je suis la joie originelle

Partout la béatitude ! À l’intérieur et à l’extérieur !
Joie ! Joie ! Rien n’est là excepté Moi-même. Je suis la Joie Originelle !
IL est partout et Cela est la joie !
À l’intérieur et à l’extérieur, tout est joie, au-delà de la connaissance.