Source : Le Soi sans rien (ou Soi sans soi) – Entretiens avec Shri Ramakant Maharaj – Édité par Ann Shaw










Regardez les fourmis par exemple, elles aussi, souhaitent survivre. Une fois qu'elles connaissent le goût de la douceur, elles se cramponnent à la vie. Il y avait une fois un Saint qui avait des visions. Il avait dit à ses dévots qu'à tel endroit, tel jour et à telle heure il quitterait son corps. « Je prendrais une nouvelle naissance, dans un village pas loin, je sens la pression de l'animal, c'est un sanglier. Quand vous me verrez en sanglier, venez me tuer ! Je ne veux pas rester dans la forme du sanglier. Rappelez-vous de cela ! Tuez-moi, découpez-moi ! » Donc plus tard, il meurt et renaît sous la forme du sanglier. Ses disciples allèrent au village et comme dans l'histoire, le sanglier est là. Ils l'attrapent. Le sanglier hurle : « S'il vous plait, ne me tuez pas, j'aime ce corps. Oubliez ce que je vous ai dit, oubliez ce que je vous ai dit, ne me tuez pas ! Je veux rester ».

Cela illustre la condition humaine. L'Esprit est attaché au corps-forme. L'Esprit, le principe derrière la vie, aime le corps-forme et souhaite rester dans un corps particulier. L'Esprit ne connaît pas son Identité. Il se connaît lui-même à travers le corps. La Présence spontanée est l'Identité non identifiée. Malgré cela, chaque être vivant souhaite assurer sa propre préservation de soi dans le corps-forme. Il désire vivre éternellement !



11 - Pas d'expérimentateur et pas d'expérience

Maharaj : Nous nous connaissons nous-mêmes depuis une perspective basée sur le corps. Bien que vous puissiez connaître « Je ne suis pas le corps », cette Connaissance nécessite d'être changée en Conviction. Les gens disent « Je ne suis pas le corps, je suis Brahman, je suis Atman, je suis Paramatman, je suis Dieu ». C'est très facile à dire, mais cette Connaissance doit être réelle, établie, totalement établie.

C'est vrai que chacun sait que le corps n'est pas son Identité en raison des changements qu'il subit. Nous voyons ces changements depuis le petit garçon, ensuite le jeune homme, pour terminer par le vieil homme. Et alors, un jour ou l'autre, de bon cœur ou à contrecœur, nous devrons quitter ce corps. Maharaj : Vous dites que c'est évident, mais vivez-vous comme cela ? Nous n'acceptons pas cette Vérité. Maharaj : Le Roi Bharat une fois demanda à son Ministre : « Qui a le plus grand amour pour une autre personne ? Est-ce l'amour de la mère pour son enfant, ou l'amour de la sœur pour son frère, l'amour de la femme pour son mari, etc, qui ? » Le Ministre répondit : « Chacun s'aime lui-même le plus. Les gens s'aiment eux-mêmes le plus. »

Il y a une autre histoire sur le même thème, la maman singe et son enfant. Un jour ils étaient assis, jouant joyeusement dans l'eau de l'étang. Soudainement, l'eau se mit à monter. La mère singe rapidement souleva l'enfant pour le mettre hors de danger. L'eau continuait de monter en même temps que la mère montait de plus en plus haut son enfant pour qu'il ne se noie pas. L'eau continuant toujours à monter, en désespoir de cause et pour prévenir sa noyade, la mère sacrifia son enfant pour sauver sa propre vie. Cette histoire est utilisée pour illustrer que personne n'aime une autre personne plus que lui-même. Maharaj : Personne n'aime quelqu'un d'autre plus que lui-même. Il y a beaucoup d'amour et d'affection pour le corps, le mental, l'égo, l'intellect. Donc, il s'en suit que nos attentes sont souvent si hautes, qu'elles ne peuvent pas être rencontrées chez les autres. Maharaj : Oui ! Mais prenez soin de votre corps, ne le négligez pas. Mais en même temps, sachez que le corps n'est pas l'ultime Vérité. Maharaj : Les expériences ne sont pas si importantes. Ne vous évaluez pas vous-même dans le corps-forme ! Maharaj : Nous devons oublier le corps physique, le corps biologique. Nous avons un corps spirituel qui est invisible. Ce n'est pas un corps biologique ou un corps physique. Toutes les questions que vous avez sont relatives au corps physique. Maharaj : Oui, oui. Donc toutes ces questions, avec la spiritualité, sont venues après, quand, on pourrait dire, l'ultime Vérité vous a attiré. Rappelez-vous que ces mots que j'utilise, sont seulement des mots, donc ne vous cramponnez pas à eux. Maharaj : Le corps, en fait, vous offre l'opportunité de vous connaître vous-même. La Réalité vous est devenue inconnue quand soudainement le corps a créé une grande séparation illusoire, qui a fait que vous avez oublié votre Identité.

Soyez fort, ayez du courage, ne vivez pas une vie de lâche. Soyez comme un lion ! Connaissez-vous l'histoire du lion ? Un lionceau a été élevé dans un troupeau de mouton. Le lionceau a fini par penser qu'il était un de ces moutons. Il avait peur des chiens, il avait peur des loups. Puis un jour, un autre lion apparu et essaya de devenir ami avec lui. Le lionceau commença à bêler : « Ne me faites pas mal, s'il vous plait, je suis un mouton ». Le lion emmena le lionceau sur le bord de la rivière et lui dit « Regardes-toi dans l'eau, vois ta tête ! Vois le reste de ton corps. Je te montre à toi-même, je suis sérieux, tu es un lion, juste comme moi ! » En un coup d'œil le lionceau vit sa réflexion dans l'eau, d'abord son cou, puis tout le corps, partout : « OH ! AH ! OK ! » En faisant cela, il réalise et accepte : « Donc je suis comme toi ! Il n'y a pas de différence ! Tout ce temps, j'ai vécu comme un mouton mais je n'en suis pas un du tout ! » Il regarde une nouvelle fois sa réflexion et rugit : « Je suis un lion ! » Convaincu, il détala comme un lion, et non comme un mouton, qu'il n'avait jamais été. Le Maître vous dit la même chose : « Vous n'êtes pas un homme, vous n'êtes pas une femme, vous êtes Brahman ». Pourquoi la peur quand vous pouvez rugir ! C'est une jolie histoire que nous indique ce Lion de la Spiritualité. Nous vous amadouons pour vous faire sortir en rugissant : « Je suis un lion, je suis Cela ! » Vous êtes déjà un lion mais vous aviez oublié votre Identité. À cause de la longue association avec le corps, vous avez commencé à vous considérez vous-même comme « Je suis quelqu'un ». Le Maître vous dit : « Vous êtes l'Ultime Vérité ». Vous dites : « Comment puis-je l'être ? » Donc il explique. C'est appelé la Connaissance. Les histoires, qui donnent confiance, sont adaptées pour le niveau initial. Vous devez accepter le principe de l'histoire. Vous devez vous enseigner à ne pas avoir peur, à ne pas être déprimé ou affecté. N'entrez pas en contact. Vous souffrez parce que vous êtes entré en contact. Maharaj : Qui est celui qui souffre ? Soyez attentif à ce que j'essaye de vous transmettre ! Vous avez un sentiment de séparation, de détachement et d'isolement de votre Source. Le résultat de cela est que vous vous sentez comme quelque chose de séparée, comme quelqu'un d'autre, avec une existence indépendante. Maharaj : Ce n'est pas comme cela. Cela n'a rien à voir avec se rappeler ou la mémoire. Ne prenez pas mes mots littéralement ! Chaque jour je dis la même chose. Je ne parle pas d'oublier ou de se rappeler dans un sens littéral. À présent, quand nous parlons ensemble, nous nous voyons comme deux corps, un disciple et un Maître. Si on est absorbé dans la Réalité (l'eau du seau versée dans la mer) on ne peut pas, alors, extraire l'eau du seau qui est dans la mer. C'est impossible. Il n'y a pas d'individualité avec ce seau d'eau versée dans la mer. Cela arrive de la même façon dans le processus de fusion et d'absorption dans l'ultime Vérité. Vous êtes l'ultime Vérité, la Vérité finale. Maharaj : Quand nous sommes venus dans ce monde illusoire, tous les besoins ont commencé. Juste pour savoir c'est suffisant. Le corps n'est pas du tout notre identité. Fait révélé. Toutes les relations au corps sont des concepts illusoires. Vous pouvez utiliser votre corps, mais ne lui prêtez pas trop d'attention. Ne dépendez pas tant du corps-forme. Le corps a sa propre limite de temps.










Les Bhajans de la Lignée de Shri Ramakant Maharaj ici en pdf (en français)