Dasbodh - Explication du pur Brahman
Chapitre : 20, sous-chapitre : 10
par Shri Samartha Ramdas

Source : traduit par Madame Shilpa Joshi et le Docteur Shrikrishna Karve et édité par David Moe



En vérité, votre état est la Félicité Absolue, pas cet état du monde du phénomène. Dans l'état du non-phénomène vous êtes félicité totale, mais vous n'en pouvez faire l'expérience. Dans cet état il n'y a ni misère ni malheur, seulement une pure félicité.
Quand la conscience est sans forme et ne se connaissant pas elle-même, elle est l'Absolu. Nous sommes uniquement cette conscience. L'éternel est pour toujours, un état de non-expérience.
L'univers est contenu dans la conscience, et le corps physique lui aussi n'est qu'une apparition dans la conscience, perçue et reconnue par la conscience.
Ce qui EST, c'est cette conscience, en dehors de quoi rien ne peut exister.
Shri Nisargadatta Maharaj
Au niveau ultime la Présence est dissoute. Vous ne serez pas conscient quand la Présence devient Omniprésence.
Tout est Un. Il n'y a pas d'individualité.
Cette Présence spontanée, cette Présence invisible, est inconsciente de sa propre identité parce qu'elle est vaste, toute puissante, omniprésente, juste comme le ciel.
Shri Ramakant Maharaj

Si vous comprenez que ce corps n'existe pas, vous êtes libéré du tourment de la mort. Vous êtes en tout et en tout lieu car vous êtes la source de toute chose. Comment pourriez-vous mourir ?
Comprenez que tout est Un, et tout se termine alors.
Ranjit Maharaj

Le Je suprême, non-manifesté, ne possède aucun savoir, il ne se connaît pas, il est totale êtreté. Cette êtreté est reflétée par la conscience, cette conscience a surgi du non-manifesté, sans cause, en créant le temps, l'espace et la matière, elle ne peut exister en l'absence du corps. Elle est la Conscience, il n'y en a qu'Une. Tout ce qui existe est je, tout ce qui existe est moi, mais le Je percevant cela s'est limité en s'identifiant à son support et a perdu cette compréhension. Pourtant, ce manifesté est identique au non-manifesté, à cette présence Absolue. Il n'y a pas de différence entre le Je non-manifesté et le monde. C'est pour cela que vous n'avez besoin d'aucun changement ni d'aucun appui, vous êtes cela. Il faut que votre esprit soit complètement au repos, alors il se dissoudra et il ne subsistera que la réalité.
S'immerger dans cette connaissance « je suis » est Bhagwan, splendeur. C'est une illumination éclairant comme la foudre. Vous êtes seulement lumière et de cette révélation le monde surgit. Ayant atteint ce stade, vous êtes le pur joyau du diadème, le diamant au sommet de la couronne. Mais ayant assimilé, pleinement éveillé, ce qu'est le monde, ce qu'est cette conscience, vous souhaitez vous en débarrasser. Vous découvrez que cette splendeur est le siège de toutes les erreurs, de tous les mensonges. Quand vous l'avez totalement compris, vous transcendez cet état. Ce n'est plus rien, c'est comme du mucus dans la gorge qui vous gêne, vous le crachez.

Shri Nisargadatta Maharaj

Le Soi suprême est votre état naturel, il est au-delà du divin car il est la réalité finale, Il est la vérité éternelle présente dans les quatre états de veille, de rêve, de sommeil profond et de la conscience pure (turya). Si vous essayez de le connaître, il vous apparaîtra comme le néant car il ne peut pas être perçu. Il est là quand tous les concepts prennent fin mais il est quand même présent quand les concepts sont là ! Le mouvement subtil qui est ressenti dans le Soi immuable est appelé « conscience » ou « je suis ». Ce mouvement dans le Soi caractérise l'illusion. Le Soi est affublé de noms tantôt masculins, tantôt féminins et tantôt neutres, mais tous ces noms ne sont que des indications car il ne peut pas être perçu.
L'expérience « je suis » est Existence, Conscience et Félicité (Sat-Chit-Ananda). On lui donne aussi d'autres noms comme connaissance, Dieu ou Soi, etc. Mais ce qui existe éternellement, sans expression ou manifestation, est le Soi suprême (Para-brahman). Om, le son primordial, est aussi le « je suis », il est à la source des mantras. Ainsi le « je suis » est l'illusion primordiale.

Sri Siddharameshwar Maharaj

Lorsque vous n'aviez pas l'expérience du corps vous étiez dans un état de béatitude. Cet état précédant votre naissance ne peut être qualifié de sommeil profond, il est au-delà. L'expérience du Jnani est celle de l'état précédant la naissance, c'est un état complet.
Shri Nisargadatta Maharaj




1. Si on essaie de le tenir, il ne peut pas être tenu. Si on essaie d'y renoncer, on ne peut pas y renoncer. Parabrahman est toujours présent, partout.

2. Il existe partout, dans toutes les directions. Même en essayant de s'en détourner, il est toujours devant nous. Il n'est pas possible de s'en détourner (omniprésent).

3. Lorsqu'une personne assise se lève et s'éloigne, l'espace qui est là reste toujours le même. Même si nous regardons dans toutes les directions, l'espace est toujours là devant nous.

4. Quelle que soit la direction dans laquelle les êtres se tournent, l'espace est tout autour d'eux dans toutes les directions. Même avec de gros efforts, il n'est pas possible de sortir de l'espace.

5. Les êtres vivants voient dans toutes les directions, et l'espace y est présent, face à eux. Il se dresse sur la tête de tous, comme le soleil de midi.

6. Cependant, le soleil n'est qu'à un seul endroit, donc cette comparaison ne convient pas tout à fait à Parabrahman. Cet exemple vient d'être donné pour faire une analogie.

7. De nombreux lieux de pèlerinage sont visités et les pèlerins se donnent beaucoup de mal pour les voir. Rien de tel n'est requis pour réaliser Parabrahman. C'est toujours à la même place que l'on est assis.

8. Qu'un être vivant reste assis à un endroit ou qu'il court à grande vitesse, Parabrahman est toujours là avec cet être.

9. Tout comme un oiseau vole dans le ciel, et il n'y a que du ciel tout autour, de la même manière, Parabrahman imprègne tout.

10. Parabrahman est vacuité, bien qu'Il imprègne tout densément. Il là quand tout ce qui est se termine, et Il est toujours présent en chacun, à tout moment.

11. Toute la création visible est imprégnée du pur Brahman, à la fois extérieurement et intérieurement. Que peut-on utiliser comme comparaison avec sa pureté ?

12. Il imprègne la demeure de Vishnu, de Shiva, du ciel, le royaume d'Indra, les quatorze mondes et l'au-delà qui est le domaine du serpent divin Shesha.

13. De Kashi à Rameshvar, il imprègne tout sans limitation. Même au-delà toutes les apparences, il n'a pas de fin (infini).

14. Parabrahman est Un, et seul. Il imprègne tout en même temps. Il touche tout le monde et réside dans tous les lieux.

15. Parabrahman ne se mouille pas sous la pluie, ne se salit pas non plus par la boue et ne se laisse pas emporter par les eaux de crue.

16. Il est toujours présent devant, derrière, à gauche et à droite. Il imprègne tous les êtres, en hauts et en bas.

17. Le contenant qui est l'espace est plein mais il n'est jamais trop rempli. Il est répandu partout au-delà de l'imagination.

18. L'espace est une essence indifférente à tout, il n'est pas touché par les apparences visibles qui apparaissent en son sein. Cependant, comprenez que Parabrahman est différent de l'espace en ce sens qu'il n'y a pas d'apparences ou d'objets perceptibles en Lui.

19. Comprenez que pour les saints et les sages avec la plus haute expérience, pour les dieux et les démons, et pour les êtres humains, Parabrahman est le lieu de repos et de paix pour tous.

20. Où peut-on aller, ou que peut-on voir, qui peut être appelé la fin de Parabrahman ? Il est impossible de le définir comme quoi que ce soit.

21. Il n'est ni grossier ni subtil. Il n'est pas comme n'importe quelle autre substance. Si on ne Le voit pas avec les yeux de la Connaissance, il ne peut y avoir de contentement.

22. Lorsque le corps et l'univers sont dissous, Parabrahman reste sans aucune apparence. Pour l'éternité, Il est comme un espace vide.

23. Il est vrai que Parabrahman imprègne tout, mais cette déclaration n'est vraie que tant qu'il y a une création visible. Sans la création visible, comment peut-on dire qu'Il imprègne quoi que ce soit ?

24. Aucun mot ne peut décrire Parabrahman, et l'imagination ne peut pas le concevoir. Cette Réalité invisible qui dépasse l'imagination doit être reconnue avec le pouvoir de la discrimination.

25. L'Essence pure est dans l'écoute et peut être expérimentée par la méditation. En acquérant la Connaissance suprême, on devient sans effort « non-mental » (unmani).

26. Le fruit de la pratique spirituelle a été obtenu, et la vie mondaine a été accomplie lorsque la Réalité immobile et sans attribut est fermement réalisée à l'intérieur.

27. La nature de l'illusion et de tous les éléments a été expliquée et analysée complètement. Lorsque le but a été atteint, il n'y a plus besoin de pratique spirituelle.

28. Tout ce qui a été vu dans le rêve a disparu au réveil, et on devient naturellement sans voix, incapable de décrire Ce qui ne peut être dit.

29. Ainsi, comprenez par le pouvoir de la discrimination. Les indications à ce sujet doivent être utilisées pour acquérir une expérience réelle. Dans cette compréhension par l'expérience, le cycle de la naissance et de la mort est réduit à néant.

30. Étant satisfait de ses dévots, le Seigneur Rama a donné sa bénédiction avec bienveillance, et ces mots ont coulé par son pouvoir, sous la forme de ce texte nommé Dasbodh.

31. En écoutant et en étudiant les vingt chapitres de ce Dasbodh, celui qui réfléchit à ce qui est contenu ici, acquiert la « Connaissance divine » (paramartha).

32. En étudiant les vingt chapitres et les deux cents sous-chapitres du Dasbodh avec persévérance et patience, on commence à comprendre la pure Conscience exceptionnelle qui est au-delà de l'intellect.

33. Il existe une coutume de louer ce livre, mais quel est le but de ne louer que le texte ? Il faut vérifier les preuves qui sont présentées ici et acquérir l'expérience de ce qui est expliqué dans ce livre.

34. Le corps est composé des cinq éléments, et celui qui fait tout est le Soi. Comment alors peut-on dire que cette composition poétique a été créée par un être humain ?

35. Dieu est le faiseur de tout, alors comment peut-on prétendre que cette compétence poétique est venue d'un être humain ? Ne considérez même pas une telle déclaration comme étant vraie.

36. Quand les huit corps (corps grossier, subtil, causal et supra-causal du jiva et d'Ishvara, soit 2 x4) sont écartés, et quand les éléments sont dissous les uns dans les autres, tout disparaît. Que reste-t-il alors que l'on puisse alors appeler sien ?

37. Maintenant, les activités d'investigation et de réflexion ont été expliquées. Ne vous laissez pas berner par l'illusion inutilement. Dieu a maintenant tout raconté pas à pas dans une séquence méthodique.




Le monde entier a jailli du Sat-Chit-Ananda, on l'appelle la racine du monde. C'est la félicité. Mais le Sat-Chit-Ananda n'est pas vrai, c'est un concept. Il est votre êtreté : « je suis, je suis connaissance, je suis félicité. » Tout cela est l'œuvre du mental et il doit être transcendé car il vous donnera toujours une fausse compréhension. Si la réalité n'était pas, rien ne pourrait apparaître. L'écran, la réalité, est là, c'est pourquoi les images peuvent se former, mais l'écran n'a ni amour ni indifférence. N'aimez personne et ne détestez personne, c'est le mental qui fait ces discriminations, l'écran n'en fait pas. Les cinq doigts sont différents, mais vous savez que c'est votre main ; c'est cela l'Unité.
Si vous comprenez que vous n'êtes pas le corps, votre conscience devient universelle. Toute limitation disparaît. Vous devenez la conscience-connaissance universelle. Malgré tout cette connaissance est aussi illusion, ignorance finalement. En effet, la source de la conscience-connaissance elle-même, a pour origine l'oubli ou l'ignorance de la réalité. Vous devenez donc la création toute entière, la conscience-connaissance du monde, mais c'est encore l'illusion. Cet ego qui devient la conscience universelle est, en fait, le pire des ego : « je suis le créateur du monde, je suis omnipotent, etc. » Mais vous êtes le créateur de plus d'illusion, de plus d'ignorance, alors quelle en est l'utilité ? Cette compréhension que la conscience universelle est toujours l'ego doit mûrir, pour se dissoudre dans la réalité. Dans la réalité finale, il n'y a ni conscience, ni ignorance et c'est ce que vous êtes, c'est votre véritable nature.
C'est à partir de l'ignorance que la connaissance est apparue et vous voyez l'illusion entière se dérouler. L'ignorance s'est surimposée à la réalité, de cette ignorance un concept a surgi, la connaissance et sur ce concept le monde est créé. Concept veut dire connaissance. Tout le monde fonctionne avec la connaissance, c'est par elle que vous créez et agissez. Prendre naissance est un concept et s'ensuivra son cortège de douleurs toute votre vie durant. La vie est un concept, rien d'autre. Quand elle prend fin, le concept disparaît et tout se termine alors.

Ranjit Maharaj











Les Bhajans de la Lignée de Shri Ramakant Maharaj ici en pdf (en français)


CHIDANANDA (Bhajan de la Lignée)




Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.

Je ne suis pas le mental, l’intellect, l’égo ou le subconscient. Je ne suis pas les oreilles, la langue, le nez ou les yeux. Je ne suis pas l’espace, la terre, le feu ou le vent.

Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.

Je ne suis pas la force de respirer, les sept éléments vitaux du corps, ni les cinq couvertures. Je ne suis pas la parole, les mains, les pieds, ni le rectum.

Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.

Je ne suis pas l’envie, la cupidité, ni le désir, ni l’attirance. Je ne suis pas l’arrogance, ni la fierté, ni la jalousie, ni la religion, ni la fortune, ni les dépenses pour l’humanité, ni la libération.

Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.

Je ne suis pas la vertu, le péché, la joie et la tristesse. Je ne suis pas le Mantra, le pèlerinage, les Écritures, les offrandes ou le feu rituel. Je ne suis pas la nourriture, l’action de manger et ce qui est mangé.

Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.

Je ne suis pas la mort, le doute, ni la discrimination de castes. Je ne suis pas le père, la mère, donc pas de naissance. Je ne suis pas le frère, ni l’ami, ni le Gourou, ni l’aspirant.

Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.

Je suis au-delà des concepts, sans changement, au-delà de la forme. Je suis tout étendu dans tous les sens. Je vois l’égalité dans chacun. Je ne suis ni libéré, ni lié.

Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.

C’est complet et parfait. C’est complet et parfait.
Du complet et parfait, le complet et parfait devient manifesté.
Si le complet et parfait sort du complet et parfait, même alors le complet et parfait restera toujours.




L’UN, qui avec compréhension, savoure le monde.

(ARATI)
J’ai reçu une grande fortune qui m’a poussé hors des affaires du monde.
J’ai rencontré mon Sadgourou et je fais ce qu’Il me demande.
Il m’a mis dans la bonne direction, vers l’intérieur où est le Soi.
Après la traversée des attributs, vous atteindrez Pandhari, où Vithoba réside.
Comment décrire ce bonheur ? Quand l’égo s’en va le bonheur demeure.
Par la lumière de la compréhension qu’Il m’a donnée, mon égo est complètement détruit.
Je vais vers le Soi. Le corps reste mais je ne m’occupe plus de lui.
Le mental devient pas de mental, aucune trace de lien demeure.
Fusionné dans le Soi, j’ai oublié pourquoi je suis venu ici ! Les mots sont sans signification.
Je suis devenu l’UN, je vois seulement Moi-même partout.
Les Trois attributs sont brûlés, je les ai transcendés.
L’Indestructible, l’Eternel est merveilleux. La lumière de l’Illumination de Soi ne diminue jamais.

Le nom et la forme créent la dualité, mais IL est Un, partout.
Namdev : « Si ce que je dis n’est pas la vérité, je couperai ma tête ! ». (Mais personne ne peut couper Cela !!)
L’univers entier et son créateur sont contenus dans une graine de sésame.
Tout vient de zéro, retourne à zéro et n’a aucun volume. Tout est rien.
Le propriétaire de l’univers entier demeure à l’intérieur d’une petite maison graine de sésame.
La plus petite graine contient tous les trois mondes.
Cependant rien n’est plus grand que Moi-même, qui n’ai aucun volume.
Le propriétaire de Cela va et vient.
De rien vient toutes les choses, même les Dieux.
Rien est très puissant. Rien ne peut arriver.
Oubliez la connaissance et l’ignorance et vous êtes LUI.
Quand quelque chose est là, vous ne pouvez rien faire de plus ou de moins.
Tuka dit, dans une petite graine ou une petite goutte se trouve l’ensemble de la création transitoire.

5. Je suis la joie originelle

Partout la béatitude ! À l’intérieur et à l’extérieur !
Joie ! Joie ! Rien n’est là excepté Moi-même. Je suis la Joie Originelle !
IL est partout et Cela est la joie !
À l’intérieur et à l’extérieur, tout est joie, au-delà de la connaissance.