Dasbodh - Méditation ininterrompue
Chapitre : 14, sous-chapitres : 8, 9, 10
par Shri Samartha Ramdas
Source : traduit par Madame Shilpa Joshi et le Docteur Shrikrishna Karve et édité par David Moe
En vérité, votre état est la Félicité Absolue, pas cet état du monde du phénomène. Dans l'état du non-phénomène vous êtes félicité totale, mais vous n'en pouvez faire l'expérience. Dans cet état il n'y a ni misère ni malheur, seulement une pure félicité.
Quand la conscience est sans forme et ne se connaissant pas elle-même, elle est l'Absolu.
Nous sommes uniquement cette conscience. L'éternel est pour toujours, un état de non-expérience.
L'univers est contenu dans la conscience, et le corps physique lui aussi n'est qu'une apparition dans la conscience, perçue et reconnue par la conscience.
Ce qui EST, c'est cette conscience, en dehors de quoi rien ne peut exister.
Shri Nisargadatta Maharaj
Au niveau ultime la Présence est dissoute. Vous ne serez pas conscient quand la Présence devient Omniprésence.
Tout est Un. Il n'y a pas d'individualité.
Cette Présence spontanée, cette Présence invisible, est inconsciente de sa propre identité parce qu'elle est vaste, toute puissante, omniprésente, juste comme le ciel.
Shri Ramakant Maharaj
Si vous comprenez que ce corps n'existe pas, vous êtes libéré du tourment de la mort. Vous êtes en tout et en tout lieu car vous êtes la source de toute chose.
Comment pourriez-vous mourir ?
Comprenez que tout est Un, et tout se termine alors.
Ranjit Maharaj
Le Je suprême, non-manifesté, ne possède aucun savoir, il ne se connaît pas, il est totale êtreté. Cette êtreté est reflétée par la conscience, cette conscience a surgi du non-manifesté, sans cause, en créant le temps, l'espace et la matière, elle ne peut exister en l'absence du corps. Elle est la Conscience, il n'y en a qu'Une. Tout ce qui existe est je, tout ce qui existe est moi, mais le Je percevant cela s'est limité en s'identifiant à son support et a perdu cette compréhension. Pourtant, ce manifesté est identique au non-manifesté, à cette présence Absolue. Il n'y a pas de différence entre le Je non-manifesté et le monde. C'est pour cela que vous n'avez besoin d'aucun changement ni d'aucun appui, vous êtes cela. Il faut que votre esprit soit complètement au repos, alors il se dissoudra et il ne subsistera que la réalité.
S'immerger dans cette connaissance « je suis » est Bhagwan, splendeur. C'est une illumination éclairant comme la foudre. Vous êtes seulement lumière et de cette révélation le monde surgit. Ayant atteint ce stade, vous êtes le pur joyau du diadème, le diamant au sommet de la couronne. Mais ayant assimilé, pleinement éveillé, ce qu'est le monde, ce qu'est cette conscience, vous souhaitez vous en débarrasser. Vous découvrez que cette splendeur est le siège de toutes les erreurs, de tous les mensonges. Quand vous l'avez totalement compris, vous transcendez cet état. Ce n'est plus rien, c'est comme du mucus dans la gorge qui vous gêne, vous le crachez.
Shri Nisargadatta Maharaj
Le Soi suprême est votre état naturel, il est au-delà du divin car il est la réalité finale, Il est la vérité éternelle présente dans les quatre états de veille, de rêve, de sommeil profond et de la conscience pure (turya). Si vous essayez de le connaître, il vous apparaîtra comme le néant car il ne peut pas être perçu. Il est là quand tous les concepts prennent fin mais il est quand même présent quand les concepts sont là ! Le mouvement subtil qui est ressenti dans le Soi immuable est appelé « conscience » ou « je suis ». Ce mouvement dans le Soi caractérise l'illusion. Le Soi est affublé de noms tantôt masculins, tantôt féminins et tantôt neutres, mais tous ces noms ne sont que des indications car il ne peut pas être perçu.
L'expérience « je suis » est Existence, Conscience et Félicité (Sat-Chit-Ananda). On lui donne aussi d'autres noms comme connaissance, Dieu ou Soi, etc. Mais ce qui existe éternellement, sans expression ou manifestation, est le Soi suprême (Para-brahman). Om, le son primordial, est aussi le « je suis », il est à la source des mantras. Ainsi le « je suis » est l'illusion primordiale.
Sri Siddharameshwar Maharaj
Lorsque vous n'aviez pas l'expérience du corps vous étiez dans un état de béatitude.
Cet état précédant votre naissance ne peut être qualifié de sommeil profond, il est au-delà.
L'expérience du Jnani est celle de l'état précédant la naissance, c'est un état complet.
Shri Nisargadatta Maharaj
Chapitre : 14, sous-chapitre : 8
Méditation ininterrompue
1. Ce qui s'est passé dans le passé est révolu. Maintenant, à tout le moins, les vrais brahmanes doivent se rendre sages.
2. L'adoration de Dieu doit se faire avec des mains pures. De cette façon, la bonne fortune revient à tous. Les fous qui ne sont pas des dévots souffrent de la pauvreté.
3. Premièrement, Dieu doit être reconnu. Puis, devenant Un avec lui, adorez-le avec une dévotion en un seul point et une méditation ininterrompue.
4. Celui parmi tous qui a les meilleures qualités, est appelé le meilleur de tous. En utilisant le pouvoir de la discrimination pour discerner le Soi du non-soi, on arrive à connaître Dieu.
5. Le Soi est le Connaisseur du corps et le Témoin intérieur qui voit tout et reconnaît en connaissance de cause tous les objets.
6. Le Soi réside dans tous les corps et fonctionne à travers les organes des sens. Le Soi est vécu dans leur expérience réelle par tous les êtres vivants.
7. Le Soi universel intérieur réside dans tous les êtres vivants. Par conséquent, veillez à ne pas blesser l'esprit de tout le monde. Le Soi est tout, il est à la fois celui qui donne et celui qui jouit.
8. Dieu demeure dans le mental universel. C'est Lui qui est notre propre mental, et est ce qui est vu dans tous les êtres vivants dans les trois mondes.
9. Il est le « voyant unique » originel qui est distribué dans tous les divers corps manifestés et dans des formes distinctes et séparées.
10. Il semble avoir de nombreuses formes corporelles distinctes, mais il reste Un malgré toutes ces formes. Toutes les activités telles que parler et marcher se produisent uniquement à cause de Lui.
11. C'est Lui seul qui est son propre Soi et le Soi de tous les autres. Il est dans tous les êtres, y compris les oiseaux, les animaux, les bêtes sauvages, les vers, les fourmis. Il est dans tous les êtres ayant des corps physiques.
12. Il est dans tous les êtres vivants qui se déplacent dans le ciel, sur la terre, dans les forêts et dans l'eau. Il est la vie même, à bien des égards. Que peut-on dire de son existence expansive dans les quatre catégories d'êtres ?
13. C'est Lui qui est actif en tant que conscience de tous. Cela peut être vu par l'expérience directe. Il est toujours présent en nous tous.
14. Il faut reconnaître que le Soi de l'univers imprègne toute forme. En voyant cela, tous les êtres sont vus comme Un, et on plaît à tous les êtres en sachant qu'ils ne sont tous que le Soi.
15. La responsabilité incombe à soi-même de plaire à tout le monde. Tout ce que l'on fait de bien avec le corps est apprécié par le Soi.
16. Dieu réside même dans les êtres malfaisants. C'est seulement sa nature qui se révèle comme étant arrogante et violente. Tout comme dans le cas où le roi se met en colère et que nous ne nous disputons jamais avec lui, de la même manière nous devrions pas nous quereller avec les gens arrogants.
17. Dans certaines situations, il est nécessaire de laisser la place. Ensuite, il faut réfléchir à la situation avec une sagesse pénétrante. En utilisant bien un tel intellect discriminant, vous serez respecté comme une personne sainte parmi le peuple.
18. Les différences qui apparaissent dans le Soi ne concernent que le corps. C'est comme la façon dont l'eau est toujours de l'eau mais a un goût différent lorsque diverses herbes ou plantes y sont ajoutées.
19. Le poison et le nectar existent tous les deux, mais leur nature fondamentale d'être de l'eau ne change pas. De la même manière, voyez que le Soi est le Témoin en tout.
20. Celui qui est fermement absorbé dans le Soi est spécial dans son état intérieur, il reconnaît le Seigneur de l'univers dans le monde.
21. Dieu est dans tous les corps. Il est l'œil qui voit les yeux et l'esprit qui libère l'esprit.
22. Sans Lui, aucune activité ne s'accomplit. Tout arrive à cause de son action. C'est grâce à Lui que les êtres humains en viennent à connaître leur unité avec Lui par le pouvoir de la discrimination.
23. Quelles que soient les actions qui se déroulent dans l'état de veille, elles se produisent en raison de la connexion avec Lui. Quoi qu'il arrive dans le rêve, c'est aussi à cause de la même connexion.
24. Le signe de la méditation ininterrompue est le souvenir ininterrompu de Dieu. Dans cette Connaissance, les révélations sur Dieu se produisent spontanément.
25. Abandonnant ce qui est naturel et sans effort, les gens font des efforts pénibles pour se concentrer sur quelque chose en particulier. De telles personnes s'éloignent du Soi et s'attachent à méditer sur ce qui n'est pas le Soi.
26. Cependant, en essayant de s'accrocher à ce qui n'est pas le Soi, on ne peut pas s'y accrocher. Beaucoup de choses apparaissent dans l'esprit et causent des problèmes inutiles, rendant l'esprit mal à l'aise et anxieux.
27. Lorsqu'on s'efforce de méditer sur une image de Dieu, au lieu de cette image, on voit autre chose. Il est surprenant de voir comment ce qui ne devrait pas apparaître, apparaît devant l'œil de l'esprit.
28. Il faut analyser et bien décider si la méditation doit être sur Dieu ou sur le temple de Dieu.
29. Le corps est le temple et le Soi est Dieu. Voyez où votre dévotion doit être concentrée. Reconnaissant Dieu, votre dévotion doit y être concentrée.
30. Méditez avec une forte conviction intérieure. Les types traditionnels de méditation ne sont pas comme ça. La méditation sans expérience réelle du Soi est inutile et n'est qu'une méditation sur l'imagination.
31. Avec la méditation sur l'imagination, l'imagination et la spéculation ne font qu'augmenter. S'accrocher à l'imagination ne fait que perturber la vraie méditation. Les malheureux ignorants se causent des problèmes inutiles en méditant sur des objets grossiers.
32. Quand on imagine Dieu avec un corps physique, de nombreux doutes et des idées fausses apparaissent comme le fait de mieux profiter de choses mondaines suite au renoncement ou d'avoir une aide face aux difficultés qui surviennent à cause du corps.
33. Lorsque l'on se concentre sur de telles choses, une pensée délirante se produit dans l'esprit, tout comme de nombreuses choses étranges qui apparaissent dans les rêves.
34. Tout ce qui est vu par une telle personne n'est pas compris et ne peut être expliqué de manière satisfaisante. Un tel aspirant devient seulement intérieurement perturbé.
35. Lorsque la méditation est faite correctement, cela est bien évident dans notre propre esprit. Une telle méditation ne laisse place à aucun doute dans l'esprit.
36. La méditation où l'esprit n'est utilisé que pour se concentrer est inutile. Une telle méditation est interrompue à cause d'un esprit agité. Qui peut obtenir quelque chose de valable dans ce genre de méditation ?
37. Si quelqu'un médite constamment mais ne reçoit aucun bénéfice, comprenez que ce type de méditation n'est pas une méditation correcte. Considérez attentivement la signification de ceci.
38. Comprenez que celui qui médite et l'objet de la méditation ne sont qu'un. Reconnaissez qu'ils ne sont pas deux.
39. L'état d'Unité est ce qui est naturel. L'aspirant continue à chercher, mais ne voit pas cela. Le Jnani voit cela correctement et reste content.
40. Ainsi, avec l'expérience réelle, on reste content. Sans expérience, les gens s'en tiennent aux traditions délirantes et restent affectés par une telle illusion.
41. Conserver ces approches traditionnelles de la méditation est une erreur. Les gens ordinaires ne comprennent pas la différence entre la méditation correcte et incorrecte.
42. Ces personnes ne font que diffuser de fausses informations et donner de mauvais conseils. Cependant, si tout cela est bien considéré par l'esprit, on reconnaît facilement à la fin que de telles idées sont entièrement fausses.
43. Si quelqu'un médite sur une image ou une idole, quelqu'un d'autre lui donne ce conseil : « Tu mets une couronne sur cette idole. Enlève la couronne et mets une guirlande de fleurs à la place. C'est mieux. »
44. Il n'y a pas d'idées plus stupides. Bientôt la guirlande sera imaginée trop courte. Comprenez que dans ce cas, l'auditeur et l'orateur sont des imbéciles.
45. L'aspirant n'est pas vraiment obligé de se donner de telles difficultés. Il n'est pas nécessaire de faire une guirlande de fil et de fleurs et d'imaginer ensuite que la guirlande est trop courte. Quel est le sens de toutes ces bêtises ?
46. De telles personnes n'ont pas un intellect aiguisé et sont fondamentalement des imbéciles ennuyeux. Qui veut discuter avec de tels imbéciles ?
47. Certaines personnes établissent une sorte de chemin spirituel et construisent une tradition autour de celui-ci. De telles personnes rassemblent alors des adeptes autour d'elles qui pratiquent leurs nouvelles traditions et en tirent une grande fierté.
48. Être fier de la pratique spirituelle sans avoir aucune expérience réelle, c'est comme garder des patients malades dans l'obscurité et de les tuer lentement. Si une pratique n'est basée que sur l'imagination et la spéculation, comment peut-il y avoir une connaissance du Soi ?
49. Abandonnez toute fierté et acquérez une expérience réelle en utilisant le pouvoir de la discrimination. La prémisse principale des Védas, concernant la nature fausse de l'illusion, doit être prouvée avec la force du pouvoir de la discrimination.
Chapitre : 14, sous-chapitre : 9
Explication de la réalité éternelle
1. Nous avons vu la merveille du corps physique et vu avec discernement ce qui est le Soi et ce qui est le non-soi. Le corps n'est pas le Soi, et c'est le Soi seul qui fait tout.
2. Il est dit que le Soi est Un sans second, et cela peut être expérimenté grâce au pouvoir de la discrimination. Maintenant, la composition de l'univers doit être comprise.
3. Au niveau du corps, il faut discerner entre Soi et non-soi, tandis qu'au niveau de l'univers, il faut rechercher ce qui est l'Essence et ce qui est la non-essence. Ceci devrait être considéré encore et encore jusqu'à ce que la compréhension devienne ferme.
4. Le corps physique est le résultat de l'univers, qui en est la cause. Cela doit être clairement compris, donc plus d'explications seront données.
5. La non-essence signifie ce qui est destructible. L'Essence signifie ce qui est éternel. Ce qui a une fin n'est pas l'Essence.
6. La terre est formée à partir d'eau, mais se dissout ensuite dans l'eau. L'eau est formée de lumière.
7. L'eau s'engouffre et s'évapore complètement par cette grande lumière. Après, seule la lumière reste partout.
8. La lumière est formée par le vent, et s'éteint par le vent, Après avoir éteint la lumière, seul le vent reste.
9. Le vent émane du ciel (l'espace), puis se dissout de nouveau d'où il est venu. Telle est la dissolution finale de l'univers, telle que décrite dans les Védas et d'autres écritures.
10. Ensuite, l'illusion avec attributs (guna-maya) et l'illusion primordiale qui est sans attributs (Moola-maya) se dissipent dans Parabrahman, la Réalité absolue. Afin de réaliser Parabrahman, l'utilisation du pouvoir de la discrimination est requise.
11. Lorsque tous les attachements prennent fin, le monde visible n'est plus présent et seul Brahman sans attributs existe singulièrement partout.
12. Même si la dissolution finale a lieu plusieurs fois, Brahman n'est pas détruit, l'Éternel est reconnu en abandonnant l'illusion.
13. Le moi intérieur est le Dieu avec des attributs. On peut atteindre la réalisation de Ce qui est sans attributs par l'adoration de Dieu avec des attributs. Avec la connaissance de Ce qui est sans attributs, la Connaissance suprême (Vijnana) est acquise.
14. Ce qui est pur et au-delà de l'imagination n'est jamais entaché d'aucune tache d'illusion. Tout ce qui est visible a une apparition et une disparition ultérieure, et est donc faux.
15. Ce qui a une apparition et une disparition peut être expérimenté. Ce qui n'est ni apparition ni disparition ne peut être reconnu qu'avec la discrimination.
16. Dans cette apparence universelle, il y a la Connaissance (Jnana), l'ignorance et la connaissance erronée. Quand les trois disparaissent, c'est la Connaissance suprême, Vijnana.
17. On devrait comprendre les principes présentés dans le Vedanta et le Siddhanta et on devrait vérifier ce qui y est présenté. Ce n'est que dans sa propre expérience actuelle que l'on trouve la Réalité immuable qui est répandue partout.
18. Voir avec la veille de la pure Conscience, en demeurant comme Unité de la Réalité. Comprenez que c'est ce qu'on appelle l'abandon de soi.
19. Le monde visible apparaît à la vue et est conçu dans l'esprit. Ce qui est au-delà des apparences visibles est la Réalité absolue indestructible, Parabrahman.
20. Si l'on essaie de voir Parabrahman, il semble être loin même s'il est à l'intérieur comme à l'extérieur de tout. Comme il n'a pas de fin, comment peut-on faire des comparaisons avec Ce qui est sans fin ?
21. Tout ce qui bouge ne s'immobilise pas, et Ce qui est immobile ne bouge jamais, tout comme les nuages vont et viennent alors qu'il n'y a pas de mouvement pour le ciel.
22. Ce qui change constamment grandit et se détruit. Comment cela peut-il être éternel ? Au moment de la destruction finale, tout est détruit.
23. Ceux qui sont intérieurement trompés en raison du pouvoir trompeur de l'illusion ne peuvent pas comprendre la nature de cette grande roue de l'univers.
24. Si vous hésitez, aucune transaction ne peut avoir lieu. Si l'on ne s'interroge pas sur la nature de la Réalité, la conclusion finale (siddhanta) ne peut pas être comprise. Si l'on reste ainsi hésitant, Dieu reste inconnu dans la conscience.
25. Par exemple, si un médicament prescrit par un médecin ne procure aucune sensation de soulagement mais que le patient hésite à dire quoi que ce soit, le patient ne survivra certainement pas.
26. Celui qui reconnaît le roi n'appellera aucun autre, roi, et celui qui reconnaît Dieu, devient Dieu.
27. Comment celui qui hésite à dire que les choses fausses sont fausses peut-il dire la vérité ? En voyant cela clairement, tout devient clair.
28. L'hésitation n'existe que dans les limites de l'illusion, tandis que Parabrahman est au-delà de l'illusion. Cependant, Parabrahman est toujours à la fois au-delà et dans les limites de l'illusion.
29. S'accrochant au faux à cause de l'hésitation à enquêter sur la Réalité, on fait beaucoup de choses absurdes dans son illusion. Ce n'est pas le signe de celui qui utilise le pouvoir de la discrimination.
30. Tout ce qui est faux doit être entièrement abandonné, et la Réalité doit être reconnue dans sa propre expérience. Lâchez l'illusion et réalisez Parabrahman.
31. La description de l'illusion sera expliquée ensuite. Écoutez l'explication avec un état d'esprit attentif et tranquille.
Chapitre : 14, Sous-chapitre : 10
Explication de l'illusion
1. L'illusion apparaît puis est détruite, la Réalité n'a pas d'apparence et n'est jamais détruite. L'illusion est ressentie comme vraie, mais ne le devient jamais.
2. La personne démunie est allongée sur le dos et s'imagine beaucoup de choses, mais il n'en sort jamais rien. L'illusion est comme ça.
3. Dans un rêve, la prospérité de la richesse et la jouissance des femmes et de nombreuses activités sont ressenties comme vraies pendant un instant, mais tout est faux. La même chose est vraie pour l'illusion.
4. Dans le ciel, les formations nuageuses prennent l'apparence de nombreuses formes différentes et ressemblent même à de nombreuses villes glorieuses qui changent à bien des égards. L'illusion est juste comme ça.
5. Un escroc joue de nombreux tours en prétendant être riche, et quand il parle de sa richesse, cela semble être réel, mais dans l'expérience réelle, ce n'est pas vrai. Il en est de même pour l'illusion.
6. Lors du jour spécial du calendrier hindou qui est le jour du partage de l'or, il est de coutume de prendre des feuilles ayant de petites épines sur un arbre et cela est considéré comme un partage de l'or. Mais tout cela n'est pas vrai, tout comme l'illusion.
7. Les gens font de grandes cérémonies lors des obsèques d'une personne décédée, ou ornent une femme qui se brûlera sur le bûcher funéraire de son mari, et ils vont tous pleurer sur les lieux de crémation. L'illusion est comme ça.
8. Une prostituée, une ficelle attachée autour d'une femme enceinte pour la sécurité du bébé et un nom donné à quelqu'un, ils s'appellent tous Laxmi, mais c'est tout faux comme la nature de l'illusion.
9. Une fille qui devient veuve pendant son enfance reçoit le nom signifiant « épouse éternelle » et quelqu'un qui mendie de maison en maison est nommé le dieu de la richesse, mais tout cela est faux, de même que l'illusion.
10. Un acteur joue les dix incarnations du Seigneur Krishna dans un drame, mais est un mendiant dans la vraie vie, et une rivière asséchée reçoit un nom signifiant « plein d'eau ». L'illusion est comme ça.
11. Un fraudeur joue le rôle d'un roi devant les villageois et se comporte avec les expressions d'un grand roi, mais tout est faux. L'illusion est identique.
12. Dans la maison il y a une idole de la déesse de la nourriture abondante, mais il n'y a pas de nourriture dans la maison. Une femme porte le nom de Saraswati, la déesse de l'apprentissage, mais elle n'apprend rien, et ne prépare que des gâteaux de bouse de vache. L'illusion est comme ça.
13. Un chien s'appelle Tigre, un fils s'appelle Indra et une femme laide est dite belle. L'illusion est identique.
14. Un fou est appelé un maître des arts, un âne brait et cela s'appelle un chant de rossignol, ou une femme aveugle a une bonne vision. L'illusion est comme ça.
15. Une personne née dans une caste inférieure reçoit le nom d'une plante sacrée. Une femme cordonnier porte le nom de la ville sainte de Kashi, et une femme humble et intouchable porte le nom du fleuve sacré Ganges. L'illusion est comme ça.
16. Si l'ombre se confond avec les ténèbres, on imagine qu'il y a quelque chose là-bas. L'illusion est identique.
17. Lorsque les lobes des oreilles, les doigts, les articulations ou les paumes sont tenus à la lumière, ils donnent l'impression d'être de couleur rouge. C'est comme l'illusion.
18. Lorsque vous voyez une robe orange, cela ressemble à un feu ardent pour l'esprit, mais après enquête, cela s'avère faux, tout comme l'illusion.
19. Si nous mettons nos pieds dans l'eau, ils semblent être déformés et courts, longs, minces, tordus, etc. Ce qui est vu dans l'eau est faux. L'illusion trompe de la même manière.
20. Quand quelqu'un fait une crise, la terre semble s'effondrer. Quelqu'un qui a la jaunisse semble être jaune et quelqu'un avec une forte fièvre a des hallucinations. L'illusion est identique.
21. Lorsqu'il y a un changement dans un objet, il semble qu'il s'agisse d'autre chose, mais ce n'est toujours que le même objet qui a simplement subi une sorte de changement. C'est la même chose pour l'illusion.
Le monde entier a jailli du Sat-Chit-Ananda, on l'appelle la racine du monde. C'est la félicité. Mais le Sat-Chit-Ananda n'est pas vrai, c'est un concept. Il est votre êtreté : « je suis, je suis connaissance, je suis félicité. » Tout cela est l'œuvre du mental et il doit être transcendé car il vous donnera toujours une fausse compréhension. Si la réalité n'était pas, rien ne pourrait apparaître. L'écran, la réalité, est là, c'est pourquoi les images peuvent se former, mais l'écran n'a ni amour ni indifférence. N'aimez personne et ne détestez personne, c'est le mental qui fait ces discriminations, l'écran n'en fait pas. Les cinq doigts sont différents, mais vous savez que c'est votre main ; c'est cela l'Unité.
Si vous comprenez que vous n'êtes pas le corps, votre conscience devient universelle. Toute limitation disparaît. Vous devenez la conscience-connaissance universelle. Malgré tout cette connaissance est aussi illusion, ignorance finalement. En effet, la source de la conscience-connaissance elle-même, a pour origine l'oubli ou l'ignorance de la réalité. Vous devenez donc la création toute entière, la conscience-connaissance du monde, mais c'est encore l'illusion. Cet ego qui devient la conscience universelle est, en fait, le pire des ego : « je suis le créateur du monde, je suis omnipotent, etc. » Mais vous êtes le créateur de plus d'illusion, de plus d'ignorance, alors quelle en est l'utilité ? Cette compréhension que la conscience universelle est toujours l'ego doit mûrir, pour se dissoudre dans la réalité. Dans la réalité finale, il n'y a ni conscience, ni ignorance et c'est ce que vous êtes, c'est votre véritable nature.
C'est à partir de l'ignorance que la connaissance est apparue et vous voyez l'illusion entière se dérouler. L'ignorance s'est surimposée à la réalité, de cette ignorance un concept a surgi, la connaissance et sur ce concept le monde est créé. Concept veut dire connaissance. Tout le monde fonctionne avec la connaissance, c'est par elle que vous créez et agissez. Prendre naissance est un concept et s'ensuivra son cortège de douleurs toute votre vie durant. La vie est un concept, rien d'autre. Quand elle prend fin, le concept disparaît et tout se termine alors.
Ranjit Maharaj
Les Bhajans de la Lignée de Shri Ramakant Maharaj
ici en pdf (en français)
CHIDANANDA (Bhajan de la Lignée)
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je ne suis pas le mental, l’intellect, l’égo ou le subconscient. Je ne suis pas les oreilles, la langue, le nez ou les yeux.
Je ne suis pas l’espace, la terre, le feu ou le vent.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je ne suis pas la force de respirer, les sept éléments vitaux du corps, ni les cinq couvertures.
Je ne suis pas la parole, les mains, les pieds, ni le rectum.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je ne suis pas l’envie, la cupidité, ni le désir, ni l’attirance.
Je ne suis pas l’arrogance, ni la fierté, ni la jalousie, ni la religion, ni la fortune, ni les dépenses pour l’humanité, ni la libération.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je ne suis pas la vertu, le péché, la joie et la tristesse. Je ne suis pas le Mantra, le pèlerinage, les Écritures, les offrandes ou le feu rituel.
Je ne suis pas la nourriture, l’action de manger et ce qui est mangé.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je ne suis pas la mort, le doute, ni la discrimination de castes. Je ne suis pas le père, la mère, donc pas de naissance.
Je ne suis pas le frère, ni l’ami, ni le Gourou, ni l’aspirant.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis au-delà des concepts, sans changement, au-delà de la forme.
Je suis tout étendu dans tous les sens. Je vois l’égalité dans chacun. Je ne suis ni libéré, ni lié.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
Je suis l’Éternelle Béatitude. Je suis Shiva.
C’est complet et parfait. C’est complet et parfait.
Du complet et parfait, le complet et parfait devient manifesté.
Si le complet et parfait sort du complet et parfait, même alors le complet et parfait restera toujours.
L’UN, qui avec compréhension, savoure le monde.
(ARATI)
J’ai reçu une grande fortune qui m’a poussé hors des affaires du monde.
J’ai rencontré mon Sadgourou et je fais ce qu’Il me demande.
Il m’a mis dans la bonne direction, vers l’intérieur où est le Soi.
Après la traversée des attributs, vous atteindrez Pandhari, où Vithoba réside.
Comment décrire ce bonheur ? Quand l’égo s’en va le bonheur demeure.
Par la lumière de la compréhension qu’Il m’a donnée, mon égo est complètement détruit.
Je vais vers le Soi. Le corps reste mais je ne m’occupe plus de lui.
Le mental devient pas de mental, aucune trace de lien demeure.
Fusionné dans le Soi, j’ai oublié pourquoi je suis venu ici ! Les mots sont sans signification.
Je suis devenu l’UN, je vois seulement Moi-même partout.
Les Trois attributs sont brûlés, je les ai transcendés.
L’Indestructible, l’Eternel est merveilleux. La lumière de l’Illumination de Soi ne diminue jamais.
Le nom et la forme créent la dualité, mais IL est Un, partout.
Namdev : « Si ce que je dis n’est pas la vérité, je couperai ma tête ! ». (Mais personne ne peut couper Cela !!)
L’univers entier et son créateur sont contenus dans une graine de sésame.
Tout vient de zéro, retourne à zéro et n’a aucun volume. Tout est rien.
Le propriétaire de l’univers entier demeure à l’intérieur d’une petite maison graine de sésame.
La plus petite graine contient tous les trois mondes.
Cependant rien n’est plus grand que Moi-même, qui n’ai aucun volume.
Le propriétaire de Cela va et vient.
De rien vient toutes les choses, même les Dieux.
Rien est très puissant. Rien ne peut arriver.
Oubliez la connaissance et l’ignorance et vous êtes LUI.
Quand quelque chose est là, vous ne pouvez rien faire de plus ou de moins.
Tuka dit, dans une petite graine ou une petite goutte se trouve l’ensemble de la création transitoire.
5. Je suis la joie originelle
Partout la béatitude ! À l’intérieur et à l’extérieur !
Joie ! Joie ! Rien n’est là excepté Moi-même. Je suis la Joie Originelle !
IL est partout et Cela est la joie !
À l’intérieur et à l’extérieur, tout est joie, au-delà de la connaissance.