LE YOGA-VÂSISHTHA SÂRA
Source : Le Yoga-Vâsishtha Sâra traduit par Patrick Mandala
Il n'y a pas de connaissant (jnâni), mais la seule Connaissance (jnâna). Il n'y a que le Soi, le Cœur, l'Un premier qui est le Soi. Sois tranquille. Trouve « qui » tu es.
- Râmana Mahârshi
75. L'idée de soi dans le Soi est la servitude. L'abandon de cette idée est la libération. Il n'y a ni servitude ni libération pour le Soi toujours libre.
76. En voyant que les objets de la perception n'existent pas vraiment, le mental en est libre. Il s'ensuit alors la suprême félicité de la libération.
77. L'abandon de toutes les tendances latentes est dit être la véritable libération pour le Sage ; c'est aussi la meilleure méthode pour obtenir cette libération.
78. La libération ne se trouve pas dans les cieux, dans l'autre monde, ou sur terre. L'extinction du mental due à la disparition des désirs est la libération absolue.
79.Ô Râma, il n'y a ni intellect, ni mental, ni ignorance et ni âme individuelle. Tous ne sont qu'illusions en Brahman.
80. Pour qui est établi dans ce qui est infini, pure conscience, félicité et non-dualité, il n'est plus question d'asservissement ni de
libération. Car il n'y a que l'Un sans-un-second.
81. Ô Râma, de lui-même le mental est asservi quand il est en activité ; mais quand il est tranquille, il est libre.
IV. La dissolution du mental
Vasishtha :
82. La Conscience qui est indivisée s'imagine qu'elle prend la forme du mental, qu'elle désire les objets et qu'elle les obtient ; elle est connue alors comme mental.
83. Du Seigneur suprême omniprésent et omnipotent, naît, telles les vagues dans l'océan, le pouvoir d'imaginer (donc de créer) le monde de la multiplicité.
84. Comme le feu attisé par le vent est aussi éteint par lui, de même ce qui est né de l'imagination du monde est détruit par cette même imagination (la pensée du Brahman).
85. La fausse compréhension amène la notion du soi dans ce qui n'est pas le Soi ; la notion de réalité dans ce qui n'est pas réel. Ô Râma, sache que cette fausse compréhension est le mental.
86. « Ceci est le corps », « Je suis cela », « Ceci est mien », de telles notions erronées constituent le mental. En réalité, celui-ci n'existe pas. Ce genre d'investigation amène sa dissolution.
87. Il est de la nature du mental d'accepter certaines choses et d'en rejeter d'autres. Cela est de l'asservissement, rien de plus.
88. C'est le mental qui a créé le monde, il est celui qui se prend pour une entité séparée ; seul ce qui est accompli dans le monde par le mental est vu comme accompli, non ce qui est accompli par le corps. Ainsi, le bras qui embrasse charnellement son épouse est aussi celui qui paternellement entoure son enfant.
89. Le mental est la source de toute chose. Les trois mondes sont issus de lui. Quand le mental est dissous, le monde l'est aussi. Il sera purifié par un effort constant dans la pratique.