La réalité est non-duelle, on ne peut la connaître car elle est au-delà de la connaissance
par Sri Siddharameshwar Maharaj
Source : Sri Siddharameshwar Maharaj « Embrasser l'immortalité (Amrut laya) » - Les Deux Océans – Paris
Le Soi suprême est votre état naturel, il est au-delà du divin car il est la réalité finale, Il est la vérité éternelle présente dans les quatre états de veille, de rêve, de sommeil profond et de la conscience pure (turya). Si vous essayez de le connaître, il vous apparaîtra comme le néant car il ne peut pas être perçu. Il est là quand tous les concepts prennent fin mais il est quand même présent quand les concepts sont là ! Le mouvement subtil qui est ressenti dans le Soi immuable est appelé « conscience » ou « je suis ». Ce mouvement dans le Soi caractérise l'illusion. Le Soi est affublé de noms tantôt masculins, tantôt féminins et tantôt neutres, mais tous ces noms ne sont que des indications car il ne peut pas être perçu.
L'expérience « je suis » est existence, conscience et félicité (sat-chit-ananda). On lui donne aussi d'autres noms comme connaissance, Dieu ou Soi, etc. Mais ce qui existe éternellement, sans expression ou manifestation, est le Soi suprême (Para-brahman). Om, le son primordial, est aussi le « je suis », il est à la source des mantras. Ainsi le « je suis » est l'illusion primordiale.
Siddharameshwar Maharaj
COMPTE-RENDU N° 107 DU 21-02-1930
Commentaire sur l'Eknathi Bhagwat
Eknath, sage du XVIe siècle d'expression marathi, transcrivit le 8e livre du Bhagavata qu'il intitula Eknathi Bhagwat.
La réalité est non-duelle, on ne peut la connaître car elle est au-delà de la connaissance.
La connaissance suppose la dualité, elle n'existe que lorsque l'on tente de percevoir quelque chose.
Ainsi, la connaissance absolue (vidgnyan) doit être une « expérience » directe.
Nous sommes la réalité ultime
et nous ne pouvons pas nous percevoir, nous pouvons seulement être ce que nous sommes.
L'expérience n'est qu'une marche, ce n'est pas elle qui compte mais ce qu'elle permet. La satisfaction que l'on éprouve après avoir mangé une sucrerie est plus importante que l'expérience de manger. L'état qui suit l'expérience est lui-même une expérience.
L'état qui suit la prise de conscience de l'ignorance est l'expérience de la connaissance pure.
C'est une expérience importante.
Qu'un concept ou une pensée germe dans cette conscience et la dualité aussitôt apparait.
La réalité suprême est un état sans état.
Elle ne se manifeste pas par des visions, ni par une explosion soudaine. C'est graduellement qu'elle grandit et se révèle en vous.
On ne peut la décrire ni par la conscience ni par l'ignorance,
pas plus que la logique ou le raisonnement ne peuvent y mener.
Aucun concept ne vous conduira à l'état sans état. Les concepts donnent naissance à la dualité et ils conditionnent le mental. Ils aident à la construction d'un certain état mental, mais cet état n'est qu'un conditionnement artificiel qui engendre l'illusion.
Dès que les pensées s'élèvent, le Soi reste hors d'atteinte.
Le Soi suprême n'a besoin de rien et on ne peut l'acquérir, la pensée même d'acquérir cet état est un obstacle, car rappelez-vous qu'il s'agit de la réalité sans pensées. « Je suis la connaissance » est aussi un concept lié à l'ego. On peut à ce point le considérer comme un obstacle, un obstacle qui peut être éliminé seulement par l'abandon du concept de connaissance. Une fois ce concept surmonté tout ce qui reste est l'état naturel et spontané de la connaissance absolue (vidgnyan).
Cette connaissance absolue (le Soi suprême) n'est ni la connaissance, ni l'ignorance, elle se tient au-delà.
Quand le concept de connaissance est abandonné, un état persiste néanmoins, il s'agit de l'état de vide.
Et lorsque ce dernier est également dépassé, vous êtes Un avec le Soi suprême.
C'est seulement en vous appuyant sur l'enseignement du maitre et sur votre détermination que vous pourrez obtenir l'expérience directe, l'expérience de première main que vous êtes le Tout-Puissant.
Dattâtreya
L'origine de la lignée « Navnath Sampradaya » fondée par Dattâtreya remonte à plus de mille ans. Maintenant cette lignée est devenue et s'appelle : « Inchegiri Navnath Sampradaya » fondée par Sri Bhausahed Maharaj.
Avadhûta gîtâ de Dattâtreya
Comment parler de matériel et d'immatériel ? Comment parler de passion et de détachement ? Immaculée, immuable, semblable au ciel, telle est ici-bas la forme innée de la réalité.
Comment ici-bas la trouver, et où ? Comment ici-bas trouver une forme sans forme ? Là où se trouve, hors de portée, le ciel, comment en faire ici-bas l'objet d'une perception ?
L'Âme universelle a la forme du ciel, l'Âme universelle est immaculée. Ainsi comment imaginer une division en servitude, liberté, changement ?
Tout est identique à l'unique réalité. Quelle fatuité de parler d'union et de séparation ! Ainsi tout est identique à la réalité suprême. Comment parler alors d'essentiel et de superflu ?
Tout est identique à l'unique réalité, aussi limpide que le ciel. Ainsi comment ici-bas soutenir qu'attachement-détachement soit vrai, qu'indifférence-passion soit vrai ?
C'est lorsqu'on n'est ni séparé ni uni que l'on est détaché. C'est lorsqu'on n'a ni perceptions ni absence de perceptions que l'on perçoit.