Si vous n'aviez pas revêtu cette carapace vous seriez dans la félicité éternelle
par Sri Siddharameshwar Maharaj
Source : Sri Siddharameshwar Maharaj « Embrasser l'immortalité (Amrut laya) » - Les Deux Océans – Paris
Le Soi suprême est votre état naturel, il est au-delà du divin car il est la réalité finale, Il est la vérité éternelle présente dans les quatre états de veille, de rêve, de sommeil profond et de la conscience pure (turya). Si vous essayez de le connaître, il vous apparaîtra comme le néant car il ne peut pas être perçu. Il est là quand tous les concepts prennent fin mais il est quand même présent quand les concepts sont là ! Le mouvement subtil qui est ressenti dans le Soi immuable est appelé « conscience » ou « je suis ». Ce mouvement dans le Soi caractérise l'illusion. Le Soi est affublé de noms tantôt masculins, tantôt féminins et tantôt neutres, mais tous ces noms ne sont que des indications car il ne peut pas être perçu.
L'expérience « je suis » est existence, conscience et félicité (sat-chit-ananda). On lui donne aussi d'autres noms comme connaissance, Dieu ou Soi, etc. Mais ce qui existe éternellement, sans expression ou manifestation, est le Soi suprême (Para-brahman). Om, le son primordial, est aussi le « je suis », il est à la source des mantras. Ainsi le « je suis » est l'illusion primordiale.
Siddharameshwar Maharaj
COMPTE-RENDU N° 98 DU 16-07-1929
« Sa fin fut paisible, son corps est parti sans heurts ! Ô bienheureux est-il, dit l'ignorant ».
(Dasbodh, D 7, S 10, o 16)
Le corps est irréel. Le sage, l'ayant compris, est libéré pour l'éternité et peu lui importe où son corps tombera.
Au terme de la vie : « Telle votre pensée, telle sera votre destinée ! ». Si vous passez votre vie entière à ne vous préoccuper que des devoirs matériels et qu'au moment de la mort, vous murmurez le nom de Dieu dans l'espoir d'atteindre la libération, vous vous trompez ! Vous devrez vous préparer à reprendre naissance, laquelle sera en conséquence de vos désirs. Vos pensées et vos désirs vous plongent dans la confusion, ils vous tiennent rivés à la conscience du corps alors qu'une réflexion sincère est à même de vous libérer.
L'ignorant ne peut se défaire du sentiment « je suis le corps » et ne peut imaginer ne pas en avoir.
C'est un concept si profondément enraciné en vous que rien ne vous paraît superflu pour protéger ce corps. S'il est malade, vous chercherez à le guérir à grand renfort de médecins et de médicaments et à n'importe quel prix. Hanté par le corps c'est aussi ce que vous considérez comme important chez les autres, vous ne voyez que leur apparence. Vous ne soupçonnez même pas que vous pouvez être au-delà du corps et que la source de votre malheur réside uniquement dans le fait que vous avez accepté ce corps.
Si vous n'aviez pas revêtu cette carapace vous seriez dans la félicité éternelle.
La croyance générale est que « je ne suis que ce corps et sans lui je n'existe pas ». L'ignorant obsédé par le corps clame haut et fort : « Une vie sans les plaisirs sensuels n'est pas une vie ! ».
Mais quand vous avez acquis du discernement, le corps vous répugne. Vous n'êtes ni l'époux ni l'épouse, mais si vous n'exercez pas votre discernement, vous ne pourrez jamais le comprendre.
« Je suis le Soi, je suis au-delà du corps ».
Imprégnez-vous de cette pensée si intensément que vous vous ouvrez à une existence libre de tout désir, échappant ainsi au cycle des naissances et des morts.
C'est ce que signifie la sentence : « Telle votre pensée, telle sera votre destinée ». L'ignorant est prêt à tout pour obtenir une autre naissance qu'il escompte meilleure, il espère toujours plus de satisfaction. Mais l'homme qui est pourvu de discernement est heureux d'être libéré du corps.
Dattâtreya
L'origine de la lignée « Navnath Sampradaya » fondée par Dattâtreya remonte à plus de mille ans. Maintenant cette lignée est devenue et s'appelle : « Inchegiri Navnath Sampradaya » fondée par Sri Bhausahed Maharaj.
Avadhûta gîtâ de Dattâtreya
Comment parler de matériel et d'immatériel ? Comment parler de passion et de détachement ? Immaculée, immuable, semblable au ciel, telle est ici-bas la forme innée de la réalité.
Comment ici-bas la trouver, et où ? Comment ici-bas trouver une forme sans forme ? Là où se trouve, hors de portée, le ciel, comment en faire ici-bas l'objet d'une perception ?
L'Âme universelle a la forme du ciel, l'Âme universelle est immaculée. Ainsi comment imaginer une division en servitude, liberté, changement ?
Tout est identique à l'unique réalité. Quelle fatuité de parler d'union et de séparation ! Ainsi tout est identique à la réalité suprême. Comment parler alors d'essentiel et de superflu ?
Tout est identique à l'unique réalité, aussi limpide que le ciel. Ainsi comment ici-bas soutenir qu'attachement-détachement soit vrai, qu'indifférence-passion soit vrai ?
C'est lorsqu'on n'est ni séparé ni uni que l'on est détaché. C'est lorsqu'on n'a ni perceptions ni absence de perceptions que l'on perçoit.