La réalité est une interruption dans l'activité du monde, une extinction des concepts et des émotions par Sri Siddharameshwar Maharaj
Source : Sri Siddharameshwar Maharaj « Embrasser l'immortalité (Amrut laya) » - Les Deux Océans – Paris
Le mouvement subtil qui est ressenti dans le Soi immuable est appelé « conscience » ou « je suis ». Ce mouvement dans le Soi caractérise l'illusion.
Siddharameshwar Maharaj
COMPTE-RENDU N° 91 DU 11-06-1929
La conscience ne peut pas atteindre le suprême. L'intellect et le mental non plus.
Si l'observateur existe, la chose observée et le processus d'observation existent également.
Mais cette triade s'étiole progressivement sur le chemin de la réalisation, et dès lors que le but est atteint, elle n'est plus. Celui qui se connaît annihile la triade car il est lui-même la preuve et la chose à prouver. Celui qui comprend et le processus de compréhension se fondent l'un dans l'autre.
Vous devez être conscient de Lui, mais sans être « délibérément » conscient ! Dès que vous vous efforcez de prendre conscience de Lui, le mental et l'intellect se mettent en avant et vos efforts sont vains. Vous êtes alors ramené au niveau du corps subtil. Ainsi, la conscience ne peut pas l'atteindre.
Celui qui connaît est l'illusion originelle. Cette illusion originelle nous a tous affectés en nous plongeant dans l'oubli de nous-même.
Maintenant vous voulez vous concentrer au moyen de l'intellect sur votre but qui est le rappel de soi, mais c'est alors que la dualité surgit inévitablement.
Dans la réalité, il n'y a ni pensée ni état, même le mot silence ne peut la décrire. On ne peut pas non plus la comparer au sommeil profond, étant un état de félicité, celui-ci est encore un concept. Le concept de l'absence de pensée qui pourrait s'appliquer à la réalité est encore une pensée. Elle ne peut pas davantage être décrite comme un miracle car cela suppose toujours un état.
La réalité est une interruption dans l'activité du monde, une extinction des concepts et des émotions.
Elle n'est pas un état, elle est au-delà des mots. Tout ce que l'on peut en dire c'est qu'elle est « un état sans état ».
En fait, ce n'est rien car cet état sans état ne peut pas rentrer dans le champ du mental, ni dans celui de la connaissance. Mental et connaissance ne peuvent pas l'appréhender.
Une lampe peut-elle surpasser la lumière du soleil ? Au moment où la lampe est placée face au soleil, elle devient sans effet.
...
![](Ravi_Varma-Dattatreya.jpg)
Dattâtreya
L'origine de la lignée « Navnath Sampradaya » fondée par Dattâtreya remonte à plus de mille ans. Maintenant cette lignée est devenue et s'appelle : « Inchegiri Navnath Sampradaya » fondée par Sri Bhausahed Maharaj.
Avadhûta gîtâ de Dattâtreya
Comment parler de matériel et d'immatériel ? Comment parler de passion et de détachement ? Immaculée, immuable, semblable au ciel, telle est ici-bas la forme innée de la réalité.
Comment ici-bas la trouver, et où ? Comment ici-bas trouver une forme sans forme ? Là où se trouve, hors de portée, le ciel, comment en faire ici-bas l'objet d'une perception ?
L'Âme universelle a la forme du ciel, l'Âme universelle est immaculée. Ainsi comment imaginer une division en servitude, liberté, changement ?
Tout est identique à l'unique réalité. Quelle fatuité de parler d'union et de séparation ! Ainsi tout est identique à la réalité suprême. Comment parler alors d'essentiel et de superflu ?
Tout est identique à l'unique réalité, aussi limpide que le ciel. Ainsi comment ici-bas soutenir qu'attachement-détachement soit vrai, qu'indifférence-passion soit vrai ?
C'est lorsqu'on n'est ni séparé ni uni que l'on est détaché. C'est lorsqu'on n'a ni perceptions ni absence de perceptions que l'on perçoit.