Par nature je suis le non-manifesté, et pourtant je suis dans la manifestation, mais pas réellement
par Sri Nisargadatta Maharaj
L'Un sans second devient conscient de Son existence et cela donne naissance à un très grand nombre de corps. Lequel de ces corps devrait-Il accepter plus particulièrement comme le sien ? Il n'y a rien d'autre que Dieu. Aussi, qui peut-il obliger ? N'expérimente-t-il pas que Lui-même ? Quand vous atteignez le point avant la conscience, vous devenez tout.
Source : Sri Nisargadatta Maharaj « CONSCIENCE ET ABSOLU » - Les Deux Océans – Paris
Le mouvement subtil qui est ressenti dans le Soi immuable est appelé « conscience » ou « je suis ». Ce mouvement dans le Soi caractérise l'illusion.
Siddharameshwar Maharaj
Entretien du 8 décembre 1980
Maharaj : Je parle de cette conscience qui agit à travers le corps-esprit pour le moment, mais qui n'est pas visible. Elle n'est pas limitée à ce corps, c'est une conscience universelle ; je ne peux rien ajouter d'autre pour le moment. Celui qui est déjà mort n'a pas le moindre souci. Que ça vous plaise ou non, c'est la même chose. Peut-être que vous allez gagner quelque chose à m'écouter, je n'en sais rien.
Tous mes faits et gestes sont l'expression de la conscience universelle, qui se manifeste à travers ce corps. Je ne me souviens pas du passé pour agir ; toute action se fait dans l'immédiat, sans préméditation.
Question : Cette conscience, d'où vient-elle ?
M : Elle ne vient pas, elle ne part pas, elle donne seulement l'impression d'arriver à un certain moment.
Q : Pourquoi est-ce que vous savez tout ça, et nous pas ?
M : Vous aussi vous pouvez savoir, mais vous demandez en tant que quoi ?
Q : C'est à cause du karma ? Est-ce qu'on peut changer son karma ?
M : C'est la conscience universelle en acte, elle seule, ça n'est pas celui-ci ou celle-là qui agit.
Q : Maharaj, par compassion, peut-il me pousser un peu dans cet état de conscience universelle ?
M : Bien sûr, mais pour ça il faut m'écouter, il faut me croire quand je vous explique ce que vous êtes, et agir en conséquence.
Par nature je suis le non-manifesté, et pourtant je suis dans la détermination (manifestation), mais pas réellement. Est-ce que vous pouvez vivre comme cela, en tant que non-manifesté ?
Tant qu'il y a un attribut, une qualité, il y a le « Je suis » ; dans ce cas, je peux parler, comme je le fais maintenant. Si le « Je suis » disparaît, qu'arrive-t-il ? Le sens du « Je » est venu, et maintenant il n'est plus, c'est tout, mais je ne vais pas mourir. Celui qui a rejeté cette identification à l'individu peut comprendre.
Q : Maharaj dit qu'il ne va pas mourir ?
M : Ce qui n'est pas né, comment pourrait-il mourir ?
Quand on a su que j'étais malade, ceux qui m'aimaient sont venus me parler, ou m'ont écrit, pour me donner des conseils, des médicaments. Mais ce qui doit arriver arrivera, ce n'est pas mon affaire. Je n'ai pas peur, donc je n'ai pas besoin d'agir. C'est normal, que ceux qui m'aiment m'écrivent et viennent en parler avec moi ; ils parlent, mais je ne les écoute pas, et ça aussi c'est normal, parce que la peur ne signifie rien pour moi.
Vous demandez : « Qui suis-je ? » et vous n'aurez pas de réponse, parce que celui qui reçoit la réponse est lui-même falsifié. Vous avez peut-être une idée, un concept, et vous allez penser que vous vous êtes enfin trouvé, mais ça ne reste qu'un concept ; vous ne pourrez jamais connaître le Soi.
Q : Qu'est-ce que c'est que sat-chit-ananda ?
M : Des mots. Sat-chit-ananda, c'est la manière dont le mental décrit ce qui ne peut pas être décrit. Votre état véritable est au-delà du manifesté ; la manifestation vient, et avec elle viennent les mots. Celui qui a l'expérience de sat-chit-ananda précède toute expérience.