« Je suis » signifie un mouvement des trois gunas. Quoi qui soit vu au travers de ce mouvement est un rêve. On l'appelle le monde
par Sri Nisargadatta Maharaj
L'Un sans second devient conscient de Son existence et cela donne naissance à un très grand nombre de corps. Lequel de ces corps devrait-Il accepter plus particulièrement comme le sien ? Il n'y a rien d'autre que Dieu. Aussi, qui peut-il obliger ? N'expérimente-t-il pas que Lui-même ? Quand vous atteignez le point avant la conscience, vous devenez tout.
Source : « méditations avec Sri Nisargadatta Maharaj » - Éditions Aluna
Le mouvement subtil qui est ressenti dans le Soi immuable est appelé « conscience » ou « je suis ». Ce mouvement dans le Soi caractérise l'illusion.
Siddharameshwar Maharaj
Nirupana 81 - dimanche 17 décembre 1978
À quoi servent ces chercheurs dont le mental est apaisé ? Celui qui a le désir le plus sincère dans le cœur, sera comblé tôt ou tard.
Je ressens que j'ai été pris dans le piège de maya, sans en avoir connaissance. N'est-ce pas dû à mes parents qui ont proclamé la naissance de celui qui n'a pas de naissance ? Que je sois né et que j'aie des parents est ma diffamation.
Pourquoi devrais-je prendre pour vérité ce qui s'est produit sans que j'en aie connaissance ?
La pensée « Je suis » est une affection qui est arrivée spontanément.
La manifestation de la conscience veut dire que, tout soudainement, nous ressentons « Je suis ». À cause de cette affection, on dit : « Je suis le corps. » L'Atman est la manifestation. Cependant, il y a identification au corps et à ses collections de désirs et passions. Écoutez attentivement. La libération n'est pas le résultat d'une action. Quoi que ce soit que vous puissiez connaître n'est pas vous. Une discrimination avec les yeux grands ouverts est nécessaire. Une foi aveugle, seule, n'est pas suffisante.
Avec notre sentiment « d'être » vient le monde avec le vivant et le non vivant. « Être » est assimilé au corps. Le désir racine est d'entretenir l'ego. C'est le résultat d'une perturbation des gunas. Le reste suit. Quand le sentiment « d'être » s'en va, il ne reste rien. Celui qui sait qu'il n'est pas le corps, est illuminé. Il n'y a plus pour lui de souffrances dues aux espoirs, désirs, passions, etc.
Avez-vous remarqué la transformation de l'enfant en adulte ? Sans le savoir, le corps grandit. Votre état, antérieur au mouvement au sein des gunas, n'est pas perceptible par les sens. Tout est créé par la mise en mouvement des gunas. Saisissez cela et restez tranquille. Il n'est pas nécessaire d'évoquer ceci. Alors que vous en aurez connaissance, vous saurez que l'univers n'est pas vrai, juste une apparence. Cette compréhension devra être fermement établie dans le mental.
« Je suis » signifie un mouvement des trois gunas. Quoi qui soit vu au travers de ce mouvement est un rêve. On l'appelle le monde. Il est apparu sans aucun effort. Quel est votre rôle dans tout cela ? Le remède le plus simple pour l'appréhender est de saisir ce qu'est la conscience (Je suis la conscience. Je suis Dieu. Le monde est en moi. Je suis antérieur à toute chose. Je suis celui qui en a connaissance. Ceci est le Jnana yoga). Le yoga de la dévotion c'est prendre pour vérité le fait que la conscience est le Guru et rester à ses pieds.
Ce « Je suis » est apparu spontanément et sans être invité. Il n'était pas là auparavant. Quand il part, l'univers se dissout dans les cinq éléments. Le fait « Je suis » s'est vu donner des noms tels que maya, la racine première, la matrice d'or, etc. Chacun devrait connaître qui et comment il est, ainsi que par qui tout est connu.
Notre existence mondaine a pour objectif de satisfaire notre faim sous la forme d'espoirs, de désirs, et de passions. Le mouvement des gunas soutient cette vie passagère et les nombreux êtres avec.
Même en pleine santé, il n'y aura pas de paix. Le repos ne survient qu'après l'oubli de vous-même dans le sommeil profond. Vous oubliez que vous êtes. Pour qui chantez-vous des chants dévotionnels ? Méditez sur Cela en vertu de quoi vous avez connaissance du monde. Vous serez en paix, dans l'état de samâdhi. Cette paix-là n'est pas du domaine des cinq sens. Quand vous saisirez ce qu'est votre conscience, vous viendrez à savoir que vous êtes le vaste océan de paix.