Source : « méditations avec Sri Nisargadatta Maharaj » - Éditions Aluna





Nirupana 33 - mardi 6 juin 1978

Qu'est-ce qui est nécessaire pour reconnaître le Soi ? Est-ce le mental ? Ce qui connaît le mental est la conscience. Le Soi ne peut être connu qu'au travers de la conscience. Ici, l'intellect n'est d'aucune utilité. L'intellect est l'essence du mental collectif. La conscience doit être réalisée au travers de la conscience qui est antérieure au mental.

Vous dites que vous connaissez le flot du mental, et pourtant vous vous laissez emporter par lui. Cela est faux. Cela veut dire qu'il n'y a aucune conviction de ce que vous êtes, et tant que c'est le cas, la peur est là. Toute la grandeur du monde entier est dans le cœur d'un être humain. Malgré cela, il n'arrive pas à le comprendre. Il se considère comme le corps et souffre la misère. Tous les grands sages du monde le sont devenus en méditant sur leur propre conscience. Elle se déploie et révèle sa grandeur.

Cela qui était déjà là est venu à connaître « C'est ». Ceci est appelé la naissance. Le nom de maya est donné à la naissance. Maya est le comportement des gunas. Sa source est la conscience. C'est la connaissance créée à la naissance. La naissance implique être. Vous êtes antérieur à cette connaissance. Tout ceci est « l'activité sportive » de votre conscience. Quoi que ce soit qui est ressenti, imaginé ou connu n'est présentement pas vous. Celui qui connaît cela est le Soi. La création, le maintien, la dissolution de la conscience se passent sur la base du suprême Soi (Parabrahman). Toutes les déités sont une projection de la conscience. C'est le résultat de l'action de guna-maya. Vous êtes le support de tout cela. Maya veut dire l'expérience de la conscience. Mourir ne signifie pas annihilation ; c'est comme le coucher du soleil. Personne n'est mort en tant que tel. L'allumette est nourriture pour la flamme. Quand elle s'éteint, cela ne veut pas dire que le feu est mort.

La conviction, basée sur l'apparence que le corps est le Soi, est appelée maya. Elle a un nombre infini de noms. Il lui a même été donné le statut de Dieu. Il n'y a aucune vérité dans ce monde, aussi n'est-il pas nécessaire d'observer ces lois et règles. C'est de la fiction. La conscience s'exprime en tant qu'être. En fait, la conscience qui est expérimentée n'est pas réelle. La signification qui émerge au travers de la sensation « Je suis » est irréelle. Par exemple, dire : « Je suis comme ceci, j'ai fait ceci, etc. » est irréel. Quand la conscience s'en va, le monde aussi disparaît. La conscience et le monde ne sont pas séparés.

Le travail est accompli pour celui qui connaît clairement son propre Soi. La conscience n'a qu'une chose à connaître : la forme, qui est imaginée et connue au travers de la conscience, n'est pas sa vraie nature. La conscience veut dire le Guru, et le Guru veut dire la conscience. Ils ne sont pas différents. Le « Je suis » n'était pas connu, et maintenant il est connu. Ceci est la maya primordiale. Le Seigneur ou un brin d'herbe sont identiques pour celui qui s'est rendu au Sadguru. Maya signifie amour de soi. Quoi que ce soit que la conscience accomplisse, cela ne sera jamais complet ; c'est inaccompli, parce que ce n'est pas vrai. Cette attitude se manifeste dans celui au travers duquel Paramatman veut se manifester. Aussi, rappelez-vous sans cesse les mots du Sadguru. Devenez un avec votre conscience. L'huile disparaît après avoir éclairé. De la même manière, votre conscience se déploiera au travers du monde et ensuite disparaîtra.

Alors que restera-t-il ? La pure nature de Paramatman. Poursuivez la répétition silencieuse du mantra. Alors, l'essence du Guru dans votre cœur brûlera soudain intensément et vous montrera comment tout cela se lève et se couche. Votre vraie nature sera révélée.