Tout est Un,
l'état sans état
ou la réalité sans concept
par Ranjit Maharaj

Source : « Je ne parle que de vous. » par Ranjit Maharaj – Les Deux Océans (Paris)

Tout d'abord retrouvez le « je suis », le dénominateur commun aux êtres et à toute la création, en exerçant votre discernement avec persévérance, puis comprenez l'origine de ce facteur commun, vous trouverez alors qu'il vient du zéro et que vous ne pouvez pas être cela. La réalité que vous êtes est au-delà de ce point zéro.

Visiteur : Quand vous employez le mot conscience voulez-vous dire Chit (la conscience/connaissance) en sanscrit ?

Maharaj : Je veux dire connaissance.

Visiteur : Parfois je suis troublé car tantôt vous dites conscience et tantôt connaissance.

Maharaj : Les deux sont Un, ils sont comme des frères jumeaux. Antakharan (l'organe interne de connaissance de l'être vivant constitué des indryas ou facultés qui sont : la conscience individuelle, le mental, l'intellect, l'ego, les cinq organes fonctionnels et les cinq organes des sens) est la connaissance, l'organe interne « je suis ».

Visiteur : La connaissance est-elle un produit du mental ?

Maharaj : Non, mais les deux sont Un. Le mental est la connaissance. La connaissance est conscience.

Visiteur : Je suis désorienté car dans la plupart des livres, il est dit que la réalité est la conscience.

Maharaj : Le point de départ du « je » est la connaissance (ou conscience). Quand vous ressentez « je suis », c'est la connaissance.

Visiteur : Je comprends le « je suis » comme étant le contenu de la conscience.

Maharaj : Dites ce que vous voulez, pas de problème, mais tout deux ne sont qu'une seule et même chose. La connaissance objective apparaît par le biais du mental, pas de mental, pas de connaissance. Comment sont-ils créés ? Dès que vous ressentez le « je », la connaissance surgit.

Visiteur : Quand je médite par exemple, je n'ai aucune pensée et donc il n'y a pas de connaissance, mais la conscience est là.

Maharaj : Mais cette conscience est connaissance ! Bien sûr, il n'y a pas de connaissance d'un objet. La connaissance de l'objet (connaissance objective) est le mental, et c'est grâce au mental que vous avez la connaissance du monde.

Visiteur : Alors quand vous savez que vous êtes, vous êtes dans la conscience ?

Maharaj : Oui, dans la conscience/connaissance.

Visiteur : Dans l'état sans état (l'Absolu), vous ne savez pas que vous êtes ?

Maharaj : Non, car là « vous » n'existez pas, seule la réalité est. Vous voyez tous les films sur l'écran mais l'écran n'a pas de film. Toutes les couleurs apparaissent sur l'écran mais l'écran n'a pas de couleurs. De même pour la réalité, une multitude de choses se passent sur elle, pour disparaître ensuite, mais la réalité n'a rien à voir avec tout cela.

Visiteur : J'ai compris, mais je voudrais une dernière clarification. Parfois dans la méditation je disparais et lorsque je regarde ma montre je constate que je suis là depuis longtemps bien que j'ai l'impression qu'une seule minute se soit écoulée. Est-ce cela l'état sans état, quand vous disparaissez simplement ?

Maharaj : Oubliez tout et vous êtes là, ne vous rappelez même pas de vous-même, parce que si vous le faites, vous vous rappelez automatiquement de quelque chose d'autre. Oubliez ! Oubliez même la réalité et elle est là. Si vous essayez de vous souvenir, il s'agit toujours d'un objet, de quelque chose d'autre. Vous ne pouvez pas la connaître car là, la connaissance devient ignorance. Ainsi, oubliez le monde et la connaissance et vous y êtes. On l'appelle l'état sans état. Là, il n'y a ni état, ni concept, ni pensée, c'est la réalité. Tout apparaît et tout existe à cause de la connaissance, mais d'où vient la connaissance ? De l'ignorance. La connaissance et l'ignorance sont les deux faces d'une même pièce.

Visiteur : Par ignorance, vous voulez dire vacuité, vide ?

Maharaj : Oui, zéro.

Visiteur : Est-ce que l'oubli est la nature du réel ?

Maharaj : Non, la réalité ne peut pas oublier ni se rappeler de quoi que ce soit. Il n'y a ni ignorance ni connaissance dans la réalité. Il n'y a ni tendances ni attributs, car elle est au-delà. Quand vous dormez vous oubliez tout, une pensée émerge et le rêve se déroule. De la même façon, la réalité est oubliée mais ce n'est pas sa nature, oublier ou se souvenir ne la concerne pas. En fait, elle seule est, donc qui peut s'en rappeler ou l'oublier ? C'est simplement à cause de l'ignorance que quelque chose s'est passé et que vous le prenez pour vrai. Ainsi dès que vous oubliez cela, la réalité est là. « Là », n'est aussi qu'un mot, dans la réalité il n'y a pas de mots du tout. Si vous comprenez correctement, c'est-à-dire que rien n'est vrai, alors automatiquement la réalité est vraie.

On doit utiliser des mots, sinon vous ne pouvez pas comprendre, mais les mots ne peuvent pas l'atteindre. Par exemple, vous vous endormez et un rêve survient, mais vous devez l'expérimenter pour dire au réveil que ce n'était qu'un rêve. Dans ce monde tous sont dans un rêve, rêve ici veut dire ignorance. De l'ignorance un concept surgit, et l'illusion, le rêve, se déploie. Tous les êtres sont dans l'ignorance, cela signifie qu'ils dorment, ce ne sont que des corps qui s'agitent de par le monde, c'est-à-dire des cadavres ambulants. Vous vous considérez comme des corps vivants mais le corps n'est qu'un cadavre, il ne fonctionne que parce qu'il est connecté au pouvoir. Vous vous efforcez d'accumuler toutes sortes de connaissances, vous voulez le plus de diplômes possibles, mais qu'est-ce que tout cela ? Rien d'autre qu'ignorance car cette connaissance concerne l'illusion, qui par définition n'existe pas.

Vous êtes et vous n'êtes pas, la réalité est ainsi. Alors où la trouver ? Il suffit d'oublier le monde, le « je », et elle est là. Oubliez votre mental, oubliez votre connaissance et votre ignorance, oubliez tout ce que vous voyez et percevez de ce monde. Oublier veut dire : comprendre que cela n'est pas vrai. Nul besoin de quitter quoi que ce soit, comprenez simplement que ce n'est pas réel parce que le « je » voit toujours ce qui n'est pas, c'est dans sa nature de vous tromper, de dire et de voir le faux. Tous les noms sont faux. Pourquoi ne pouvez-vous pas trouver la réalité ? Parce que l'origine du « je » est le zéro, le vide. Le « je » n'existe pas.

Dans le sommeil profond qui n'est qu'un changement d'état, tout devient zéro. Savez-vous où vous êtes quand vous dormez, quand vous oubliez ? Dans cette ignorance, une pensée émerge et vous devenez quelqu'un d'autre dans le rêve. La réalité n'a pas de préférences, elle n'a ni oubli ni souvenir. Socrate a dit : « ce que vous voyez et percevez par le mental n'est pas vrai ». Vous voyez une multitude de choses mais vous n'êtes pourtant jamais satisfait, vous ne le serez que quand vous comprendrez que ce que « je » vois n'est rien.

C'est mon concept, mon pouvoir qui s'extériorise pour revenir ensuite en moi et par lui je vois tout. Que se passe-t-il quand vous prenez une photo ? Le rayon va vers l'extérieur et revient à l'intérieur, le résultat est la photo. Ainsi tout se passe au sein de ce pouvoir interne qui sort de l'œil et va jusqu'au soleil pour revenir à l'intérieur. Par ce pouvoir vous voyez toute chose. C'est par ignorance que vous croyez que tout est à l'extérieur alors que tout est en vous. « Vous » ici signifie : pouvoir, tout est dans ce pouvoir. C'est pour cela que les sages vous disent d'aller à l'intérieur, ils vous disent que tout est en vous et que c'est un malentendu qui vous fait croire que c'est à l'extérieur. Ce que je vois et perçois n'est rien d'autre que mon reflet, dites au moins cela, c'est mieux que rien ... L'homme est satisfait quand il voit que tout est lui-même. Il n'y a rien à part moi-même.

Combien de fois contemplerez-vous votre propre photo ? Deux ou trois fois tout au plus car cette image est votre reflet, elle n'est pas réelle. Si vous prenez le reflet pour le réel, vous vous oubliez. Maintenant je dis que tout ce que vous voyez et percevez n'est rien d'autre que votre concept. Vous dites que c'est un arbre, alors c'est un arbre, mais lui ne dit jamais qu'il est un arbre. Les ignorants à qui l'on a donné un nom disent fièrement : « je suis untel. » Vous vous croyez supérieur au reste de la création, mais vous êtes bien au deçà car vous acceptez d'être ce que vous n'êtes pas. Vous vous moquez de l'ivrogne qui délire et dit n'importe quoi, vous ne le croyez pas. De même, les êtres réalisés rient de vous car tout ce que vous pouvez dire ou faire n'est qu'enfantillage. Quand les enfants jouent, ils montrent des pierres en disant : « celle-ci, c'est ma maison, celle-là ma voiture », etc. Les croyez-vous ? Les petites filles s'amusent à la poupée et vous invitent au mariage : « viens à la cérémonie, ma poupée se marie ». Et vous répondez : « oui, oui je viendrais ». Mais faites-vous des préparatifs quelconques pour ce mariage ? Non, car vous savez que vous n'avez rien à faire ni nulle part où aller. En revanche, si le fils de votre ami se marie, vous le prenez au sérieux et tôt le matin vous vous agitez pour être prêt. Simplement parce que vous croyez que c'est réel. Quand vous comprenez que ce n'est pas réel, vous ne planifier plus rien, que cela se fasse ou pas, peu vous importe. Les sages comprennent que quoiqu'il arrive, bien ou mal, c'est leur propre volonté. Parce que ce pouvoir qui a créé le monde entier est le même pouvoir qui est en moi. Vous pouvez donc dire : « c'est mon choix que tout se passe ainsi. » Même si la personne que vous aimez meurt, au lieu de dire : « c'est la volonté de Dieu », dites : « c'est mon choix ». À ce moment-là, vous devenez la conscience universelle.

Maintenant je vais un peu plus loin en disant que ce pouvoir qui a créé le monde n'est pas vrai non plus. Quand vous faites un rêve, vous en êtes le créateur, n'est ce pas ? Mais au réveil, vous savez que ce n'est pas réel. Les sages disent que le créateur a créé le monde, mais que tout disparaît dans le vide, le zéro. Le monde a été créé dans l'obscurité. Le créateur a créé le monde dans l'ignorance, c'est-à-dire l'oubli de la réalité ; le monde n'est donc pas réel et le créateur du faux est faux également. Exactement comme quand vous dormez, vous oubliez tout dans le sommeil profond et ensuite le rêve apparaît. Le rêve est-il réel ? Son origine est l'ignorance et la réalité n'a rien à voir avec tout ce qui se produit dans l'ignorance. Vous croyez réel ce que vous voyez et percevez dans l'ignorance et vous dites que cela est l'expression de la réalité. C'est faux !

Si l'oubli est là, c'est-à-dire l'ignorance, la connaissance doit être là aussi, ce sont les deux faces d'une même pièce. La réalité n'a aucune tendance ni d'oubli ni de rappel. La réalité est, et sur elle toutes sortes de choses se passent mais elle n'est touchée par rien. Dans le souvenir, c'est-à-dire la connaissance, il y a automatiquement la tendance contraire qui est l'oubli, c'est-à-dire l'ignorance. Si vous vous souvenez, cela veut dire que vous aviez oublié. Oublier est une chose commune à tous. L'oubli (l'ignorance), est lié à la connaissance mais la réalité n'a rien à voir avec elle. Connaissance et ignorance sont des concepts qui ont pour origine le point zéro. Ce qui commence dans le point zéro a les traits de la connaissance et de l'ignorance, de l'oubli et du rappel. Vous devez aller au-delà du point zéro, c'est-à-dire aller au-delà de ce qui n'existe pas (zéro). C'est ce qu'on appelle la voie secrète. Ceux qui sont suffisamment forts et courageux peuvent aller au-delà du vide (zéro). Il suffit d'être convaincu que tout n'est rien. Bien sûr, cela demande du courage pour dire que tout est faux, que tout est mon concept y compris les dieux et les démons. Mes pensées positives sont appelées Dieu et mes pensées négatives Démon, c'est tout.

Ainsi quand vous oubliez la réalité, n'importe quoi peut se produire, mais la réalité n'a pas de tendances d'oubli ou de rappel, d'ignorance ou de connaissance. Si la réalité avait la faculté d'oublier, il n'y aurait plus rien du tout. Comment l'immeuble peut-il tenir debout s'il n'y a pas de fondation ? Dans l'oubli de la base (la réalité) un seul concept a créé le monde entier !

Paris - 17 mai 1998



UN RÊVE DANS LE RÊVE

Visiteur : Quand je suis en votre présence, je suis très touché et je me sens moins attaché au monde. Ce détachement provoque une certaine tristesse en moi. Puis, j'ai l'impression de savoir quelque chose et je sens que l'ego est là.

Maharaj : Quand vous oubliez, vous ressentez de la tristesse parce que vous ne savez pas encore ce que vous devez faire. Tout le monde passe par cette tristesse, par ce vide, mais la plupart vont jusqu'à ce point zéro puis rebroussent chemin alors que vous devez aller au-delà du zéro, vous devez transcender l'espace. Vous êtes si subtil ! Vous ressentez vide et tristesse parce que vous ne comprenez pas. Quand vous comprenez que tout est illusion, alors tout se dissipe. Vous vous demandez quoi faire, ici vous voulez connaître quelque chose car c'est l'habitude du mental que de vouloir connaître. Mais qui sera là pour connaître ? C'est pour cela que la tristesse vous envahit.

A ce point vous avez besoin du maître qui vous guidera jusqu'à destination. Vous ne devriez pas ressentir cette tristesse car cet état n'est dû qu'à l'ignorance, au zéro. Vous vous êtes oublié, que faire maintenant ? Vous devez aller au-delà du zéro. Zéro veut dire « rien » et vous ressentez de la tristesse pour ça ? Vous avez peur car vous voulez qu'il y ait quelque chose. C'est normal que le mental sente le danger car il est en train de mourir, ici il n'a plus d'entité. La dualité ne persiste que tant que le mental est là, vous devez donc comprendre sans le mental.

Le mental veut toujours quelque chose d'extérieur, un objet quelconque, mais le maître vous guide vers la compréhension qui n'est pas une connaissance objectivée. Dans cette compréhension il n'y a ni joie ni tristesse, il n'y a plus que vous-même et rien d'autre n'est nécessaire. On l'appelle l'unité. Il n'y a plus de dualité, cela veut dire qu'il n'y a ni tristesse, ni vide etc. Quand vous vous réveillez le matin, vous êtes frais et dispos ; cette fraîcheur vient du fait que vous avez oublié le monde et c'est une véritable joie qui pénètre votre esprit. La tristesse est passagère.

C'est naturel de se sentir bien en présence du maître et même de se demander comment faire sans lui ... Il vous conduit au bon endroit et le mental doit le suivre. S'il le fait tout ira bien, même si vous êtes loin du maître physiquement. Le problème c'est que le mental ne veut pas mourir, alors il se tourne inévitablement vers les choses du monde, vers le matériel. Il est toujours dans le désir, il veut quelque chose de tangible mais quand vous comprenez que tout ce que vous faites n'est rien, qu'est-ce que le « plus » peut alors vous apporter ? Ainsi le maître ne peut rien vous donner car tout n'est rien mais vous-même êtes la réalité.

Vous vous êtes oublié, c'est pour cela que le maître vous dit toutes ces choses. La réalité, c'est que le maître et vous, n'êtes qu'Un. Quand il n'y a rien, qu'est-ce qui reste ? Vous. Oubliez l'ego, le « je », et alors vous ne ressentirez plus jamais la tristesse. Tout est la réalité, rien d'autre. On l'appelle l'état sans état ou la réalité sans concept. Vous recherchez la joie et le plaisir, mais là, plus rien ne subsiste. La joie et la tristesse appartiennent au mental et à moins de le quitter, vous ne serez jamais heureux. Vous n'avez rien à accomplir, vous devez simplement vous connaître vous-même. C'est la connaissance qui crée tous ces états, mais elle-même n'est qu'un concept. Tant que vous ressentez quelque chose, cela veut dire que le mental n'a pas complètement disparu. L'illusion doit être totalement éliminée, c'est-à-dire que ce qui n'est pas doit disparaître, alors il vous sera très facile de comprendre.

Tout s'est surimposé à la réalité, le monde entier n'est rien d'autre que son ombre. Si vous comprenez cela, que reste-t-il à accomplir ou à obtenir ? L'ombre n'est pas réelle, c'est ce qui est à la base qui est réel. La tristesse découle de l'amour que vous avez pour l'illusion. Dès que vous voulez quelque chose de plus, cela veut dire que vous vous êtes oublié. Il n 'y a rien à acquérir, en ce moment même tout le monde est la réalité. Une fois que les pensées illusoires sont éliminées, la compréhension claire et pénétrante se révèle. Le maître doit être suffisamment fort pour vous mener jusqu'au but. Quand vous avez été loin de chez vous pendant longtemps, vous êtes heureux de rentrer à la maison. C'est la même chose ici, pendant de nombreuses vies, vous vous êtes oublié et quand vous revenez à vous-même, vous êtes heureux : « je ne suis ni ceci, ni cela,je suis la réalité ». Alors il n'y a plus à s'inquiéter de rien.

Quand vous travaillez, vous aspirez à la retraite et quand vous êtes à la retraite vous vous demandez comment occuper votre temps. Le mental est toujours à la recherche d'un état différent, et il veut toujours ce qu'il n'a pas. La mort du mental, de l'ego est nécessaire.

Visiteur : Que voulez-vous dire par : « vous êtes le créateur » ?

Maharaj : Vous vous identifiez au corps et vous devenez une petite créature ; c'est pour cela que d'emblée, le maître vous rappelle que vous êtes le créateur, que vous avez créé l'univers entier car le pouvoir qui est en vous est le même qui a créé le monde. Par exemple, une ampoule de 40 watts donne moins de lumière que celle de 100 watts, mais l'électricité est la même. Le pouvoir est entré dans le corps, et vous vous identifiez à ce corps, cela fait de vous une petite créature. Quand la connaissance vous éclaire, vous dites : « j'ai créé le monde ».

Dans le sommeil vous oubliez le corps, et vous créez une multitude de mondes simplement par vos pensées. Vous êtes alors si puissant que même un avion peut atterrir dans votre chambre ... Le pouvoir peut tout faire. Le monde entier est votre rêve, rien d'autre. Ce pouvoir n'a pas de limite, c'est votre désir qui fait tout. cependant, tout ce que vous voyez et ressentez n'est pas réel. Vous le dites vous-même d'ailleurs, quand vous vous réveillez du rêve.

Ainsi ce monde est créé par le créateur, et ce créateur, c'est vous. Comprenez cela. Vous avez pris un rôle en tant qu'acteur dans le rêve. C'est un rêve dans le rêve. La réalité a été oubliée et le monde a été créé par Dieu, le pouvoir. Maintenant que vous avez pris naissance, vous devenez acteur dans cette pièce et vous créez votre propre monde dans le monde.

Ce monde n'est pourtant rien d'autre qu'un long rêve. Tout d'abord vous devez comprendre « qui je suis » et quand vous comprenez, vous ressentez une immense joie. Mais cette compréhension, ce « je comprends » est encore un concept. Bien que le maître vous rende de plus en plus illimité, il vous dit finalement que le créateur et sa création ne sont pas vrais, et que votre véritable nature est au-delà. L'origine de la manifestation est le zéro et ne peut donc pas être vrai. Le maître fait de vous le plus grand des grands, mais ensuite il vous dit que tout ce que vous connaissez est faux ! C'est alors que l'on meurt. Que reste-t-il ensuite pour celui-là ? Tout est toujours là, mais quelle en est l'utilité pour lui ?

Le monde entier ne repose que sur la respiration, et quand elle s'arrête, où est le monde ? La respiration c'est du vent, et vous avez construit tellement de châteaux sur du vent. Si vous comprenez que tout cela est illusion, alors vous êtes hors des griffes de l'ignorance.

Paris - 14 Mai 1998