Source : Le Soi sans rien (ou Le Soi sans soi) – Entretiens avec Shri Ramakant Maharaj
– Édité par Ann Shaw









Les bons fichiers sont corrompus


Maharaj : Comme je vous l'ai dit, le premier pas est pour vous, (Le Maître pointant son doigt vers un nouveau visiteur), vous devez pratiquer la méditation. Pourquoi ? Parce que votre ordinateur portable est bondé de faux octets. Les bons fichiers sont corrompus, donc nous devons nettoyer cet ordinateur portable complètement. Pour faire cela, la méditation est le plus important, comme il est nécessaire de prendre un bain chaque jour, ou de laver ses vêtements. Votre corps spirituel a besoin d'être nettoyé chaque jour par la méditation. La méditation est comme le savon que vous utilisez chaque jour, matin et soir. C'est le savon pour nettoyer le corps spirituel. L'approche utilisée ici est une approche scientifique, qui vous montre comment absorber la Connaissance que vous avez déjà.

Q : Quand vous dites scientifique, que voulez-vous dire, Maharaj ?

Maharaj : Bien, scientifique signifie ce qui est systématique. C'est une méthode prouvée qui a été utilisée et qui apporte des résultats. Au niveau initial, je vous demande de ne pas vous mélanger avec des gens qui peuvent vous dévoyer et vous distraire.

Q : Parce que la pratique est nouvelle et vous rend vulnérable ?

Maharaj : Vous avez besoin d'être fort, aussi restez en bonne compagnie. Un garçon d'environ votre âge, est venu ici pour quelques temps. Il était très attentionné aux enseignements. Il changea soudainement après sa visite chez un de ses vieux amis. Je suis désolé pour ces gens. Après leur avoir montré la Réalité, ils sont influencés par d'autres, et une fois de plus ils deviennent les victimes de ces circonstances illusoires.

Q : Je trouve cela difficile à croire, qu'après avoir écouté les enseignements les plus élevés, et entendu la plus haute Vérité, pour ainsi dire, vous puissiez tout laisser tomber comme cela ?

Maharaj : Cela arrive ! Ne jetez pas tout cela pour un rêve illusoire. Pour obtenir quoi ? Le Maître vous alerte en permanence. Il y a très, très peu de dévots qui acceptent la Réalité.


Quand je vous aurais montré la Réalité, pourquoi voudriez-vous encore aller ici ou là ? Vous n'êtes pas du tout handicapé. Vous n'êtes pas du tout dépendant. Vous êtes indépendant. Pour maintenir cette Réalité, la méditation, les bhajans et la Connaissance sont essentiels. Alors vous serez totalement sans peur. Vous saurez que (Le Maitre pointe son doigt vers son chandail) « Je porte cela, juste comme je supporte ce corps ».


Des questions ?

Q : Vous disiez qu'il n'y avait aucun besoin ?

Maharaj : Tous les besoins sont relatifs au corps parce que quand vous êtes venu avec le corps tout a démarré : la nourriture, Dieu, le bonheur, le malheur, la paix.



Q : Donc méditer régulièrement aidera ?

Maharaj : C'est la base. Tout le monde a une connaissance spirituelle littérale. La méditation est nécessaire pour absorber cette connaissance. C'est une opportunité ! C'est un moment en or ! Mais si vous l'ignorez, il sera perdu. Donc visez haut !

Q : Je trouve que les gens au travail ou dans la vie peuvent vous éloigner.

Maharaj : Vous devez être indifférent ! Restez fort et ignorez les gens difficiles. Ils se comportent selon les circonstances dans lesquelles ils ont été élevées, avec toutes leurs impressions uniques.





Q : Ce n'est pas possible de s'en rappeler ?

Maharaj : C'est un fait révélé. Les gens font l'erreur de penser que je parle de la mémoire. Non ! Les mots ne doivent pas être pris littéralement. Ce dont je parle n'a rien à voir avec la mémoire. Le souvenir vient après l'existence. Avant l'existence, où est le souvenir ? Pour se rappeler, il devrait y avoir quelque chose là à se rappeler. Votre Présence est Invisible, Anonyme, non Identifiée, donc la question de la mémoire ne se pose jamais. Est-ce que le ciel se rappelle de lui-même ? Regardez-le ! On vous a donné les lunettes de la Connaissance.




Et nous donnons de l'importance à la projection plutôt qu'au « Projetant ».

Vous êtes l'Ultime Vérité. Absorbez la Connaissance ! Tant de mots sont sortis de là, tant de livres, qui tous appartiennent et font partie de ce monde illusoire. Toute la connaissance qui est transmise par le langage est illusion. C'est la connaissance littérale, la connaissance stérile. Elle ne vous servira pas.





L'Unité n'a pas de mère, pas de père


Maharaj : Shankaracharya avait huit ou neuf ans quand sa mère mourut. Il demanda à tous les membres de sa famille et à tous les gens du village de l'aider pour transporter le corps de sa mère jusqu'au site des funérailles. « S'il vous plait, aidez-moi ! » répétait-il, mais personne ne voulut aider le jeune garçon. À cette époque, il y avait beaucoup de haine envers les gens saints. Sa mère était de forte constitution et lui était un jeune garçon très mince. Il devait déplacer le corps tout seul. Pour faire cela il décida de découper sa mère de façon à pouvoir transporter chaque morceau. Utilisant un couteau effilé, il ferma ses yeux et fit le nécessaire. Puis il transporta les morceaux jusqu'au bûcher funéraire. Ce fût un exploit exceptionnel !

Il a composé les mots du « Chidananda Sivoham Sivoham ». Le chant a une très haute signification. Il est exceptionnel, et réellement le résumé de notre philosophie : Pas de mère, pas de sœur, pas de frère, pas de Maître, pas de disciple, rien. Pas de témoignage, pas de témoin, pas d'expérience, pas d'expérimentateur. Tout est illusion.

L'Ultime Vérité est dans vous, mais il y a encore certains attachements au corps qui ne vous permettent pas d'être proche de votre Soi sans Rien. Ce n'est pas impossible. Ce chant, « Chidananda Sivoham Sivoham », atteint la partie intérieure du corps.

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L'égo, l'intellect et le mental fusionneront complètement, et alors il n'y aura plus qu'amour et affection pour le Soi sans Rien, un amour spirituel, un amour spontané ! Il n'y aura plus de haine, plus de dualité, juste un calme total et la tranquillité.




Toutes les relations ont été formées quand vous êtes venu avec le corps : Dieu, Brahman, Atman, Maître, frère, sœur, mère.


Soyez calme ! Soyez tranquille ! Oubliez tout ce que vous avez entendu au sujet du karma. Au dernier stade, quand vous aurez quitté le corps, à ce moment, un bonheur exceptionnel apparaîtra à l'intérieur de vous. Il ne peut pas être expliqué par aucun mot. Un calme total et une paix totale seront là, absorbez totalement, totalement, totalement.

Des gens Saints comme Shankaracharya ont fait face à beaucoup de difficultés. Il y a tant de règles dans chaque religion. Dans une certaine mesure ils ont raison, mais ce qui est enseigné n'est pas l'Ultime Vérité. Ce que je dis est que la Puissance est dans vous. Cet Esprit puissant est à l'intérieur de vous ! Il a une énorme Puissance, mais vous l'ignorez. Donc nous invitons l'attention de cette Puissance dans vous.


Après avoir écouté toute cette Connaissance, absorbez-la complètement et parfaitement. Tous ces gens Saints ont fait face à beaucoup de difficultés mais ils avaient établi une bonne Connaissance, la Perfection. Achevez cette Perfection ! Ne l'ignorez pas. Ne la prenez pas occasionnellement. Sachez que ce que vous faites dans ce corps-forme n'est pas l'Ultime Vérité. Ce corps est sur une minuterie. Soyez sérieux ! Ce n'est pas difficile, pas impossible. Une parfaite humilité est un plus. Ne dites pas :

« Oh! Je suis quelqu'un, je suis quelque chose ! » En insistant,



Les corps sont différents et les actions sont différentes, mais les actions sont rendues possibles seulement parce qu'il y a l'Esprit.

Pas d'égo, pas de mental. Vous pouvez utiliser le mental, l'égo et l'intellect, comme et quand ils sont requis, mais ne devenez pas une victime ou un esclave de l'égo et de l'intellect. Le mental, l'égo et l'intellect fonctionnement ensembles. Les pensées viennent dans le mental et l'intellect les instruit, « Fais cela ! » Et l'égo dit, « Oui ! ». Ils sont interconnectés. Sans eux, vous ne pouvez pas vivre votre vie. Ce sont les instruments pour la connaissance. Ils ne sont pas l'Ultime Vérité. Ils doivent être utilisés quand on en a besoin, et ensuite oubliés.