Source : Le Soi sans rien (ou Le Soi sans soi) – Entretiens avec Shri Ramakant Maharaj
– Édité par Ann Shaw








Q : Je ne suis pas un jiva, Je ne suis pas Shiva.

Maharaj : Ce sont des mots. Qui dit ces choses ? « Vous êtes » ou « Vous n'êtes pas », vous êtes ni l'un ni l'autre.

Q : C'est juste ma langue qui dit cela.

Maharaj : Parce que le corps est là. Pour dire « Vous êtes » ou « Je suis », quelqu'un est là.

Q : Personne n'est là, je regarde seulement.

Maharaj : Shiva est le nom donné aux choses extérieures.

Q : OK. Je ne suis rien. Je ne dois pas dire, jiva ou Shiva.

Maharaj : Non ! Pour dire « Je ne suis rien », c'est avec votre égo.

Q : C'est juste dans le but de communiquer. Je comprends finalement. Le « Je » est faux et n'existe pas.

Maharaj : Très bien ! Et qui comprends cela ? Soyez clair, vous n'êtes ni Shiva, ni jiva. Vous êtes quelque chose d'autre qui ne peut être définie.

Q : Donc il n'est pas possible de faire des efforts délibérés ?

Maharaj : Je vous ai déjà dit que ce qui se passe est pour le corps de nourriture. C'est de la nourriture pour la vie !

Q : Avec un effort !

Maharaj : Oui un effort, mais un effort sans égo. Par exemple, comme maintenant je lève la tasse de thé et puis je la pose. Ne vous attardez pas sur les actions, ne vous attardez pas. Tout est spontané. Cela arrive. Si vous trouvez quelques pensées utiles, alors gardez-les, si non, laissez-les s'écouler.

Q : Que faire si je trouve des pensées spirituelles utiles ?

Maharaj : OK, utilisez-les ! Mais sachez que ces pensées spirituelles ne sont pas l'Ultime. Votre vie spirituelle est entièrement différente de cela, je vous l'ai dit, tout est derrière vos pensées, pensées spirituelles ou autres.


N'enregistrez pas les pensées, par exemple, « J'ai eu cette pensée-ci » ou « J'ai eu cette pensée-là ». Après l'utilisation d'une pensée, oubliez-la. Depuis que nous supportons le corps avec les cinq éléments et les trois gunas, de nombreuses pensées sont déterminées à s'écouler à l'intérieur. Les problèmes arrivent parce que nous luttons avec les pensées : « Je désire cette pensée seulement, je ne désire pas cette pensée-là ». Soyez spectateur plutôt que de dire continuellement, « Pourquoi ai-je ces pensées tout le temps ? » Laissez faire ! C'est naturel. Quand vous êtes assis, disons dans un centre commercial, beaucoup de gens passent devant vous ? Vous ne connaissez aucun d'entre eux. Aussi quand quelque chose que vous n'aimez pas arrive, vous y portez trop d'attention. Oubliez cela !

De l'énergie est nécessaire pour que les pensées s'écoulent. Sans énergie, il n'y a pas d'éclairage. L'électricité est nécessaire. De la même façon, cette puissance ou énergie est derrière tout. Hors de cette énergie, quelque chose est projetée, réfléchie vers l'extérieur.




Quand vous vous connaîtrez vous-même, vous saurez que vous êtes fondamental et que tout le reste est subalterne.


Utilisez le corps pour la vie courante. Hier nous avons fait un repas que nous avons oublié aujourd'hui. Ce matin nous avons pris le thé. Ne pensez pas à toute la préparation pour faire le thé. Buvez le thé, puis allez vers autre chose !

Dans votre vie de tous les jours, faites votre travail, mais ne mémorisez rien, ne gravez rien à l'intérieur de vous. Cette mémorisation cause de l'irritation. Mais ne vivez pas comme un mendiant, apprenez quelque chose, faites quelque chose de votre vie. Suivre aveuglément sa spiritualité est sans signification, « Oh, je suis un homme de spiritualité, comment puis-je travailler ? » Pour vivre, vous avez besoin de travailler. Si vous restez assis disant, « Je suis Brahman », à quoi cela sert-il ? Qui vous nourrira si vous n'avez pas d'argent ? Ce n'est pas le chemin. Vivez une vie pratique, mais en même temps, connaissez-vous vous-même juste dans un sens réel.


C'est le but derrière le chant des bhajans. Bhausaheb Maharaj dit que le chant régulier de chansons dévotionnelles vous gardera proche de vous-même, en contact avec le Soi Sans Rien. Par ce moyen, la soi-disant maya n'osera pas vous attaquer.

Q : S'il y a beaucoup de gens qui participent à ces jours de festival, cela me perturbe. Plus il y a de gens, plus il y a de distractions. Mais après, la vibration est plus forte. S'il y a moins de gens, la vibration est faible.

Maharaj : Il n'y a pas de vibration plus faible ou plus forte, il y a juste des vibrations. Elles viennent de vous et vous les appelez forte ou faible. Votre Présence est derrière les vibrations. Hors de cette Présence, quand vous serez de plus en plus proche, elle brûlera brillamment. Quand vous serez proche du Soi Sans Rien, vous le sentirez fortement. Ce sont juste des mots que j'utilise pour communiquer.



À ce stade, il n'y aura plus aucune question, seulement une paix exceptionnelle. Vous ne sentirez plus le corps, le mental, l'égo, rien, rien du tout.



Excepté vous-même, rien n'est là, « Juste Je ». Aucune sorte de couverture ne restera.

Maintenant il y a encore des couches : le mental en est une, l'intellect en est une autre, l'égo une troisième. Il y a tant de couches.


Vous n'êtes pas séparé de l'énergie, mais à cause du corps, il peut apparaître une certaine séparation. Quand vous serez de plus en plus proche, à ce moment, à ce moment particulier, il y aura un silence exceptionnel.

Q : Vous nous décrivez l'état de samadhi.

Maharaj : Ce n'est pas le samadhi, c'est au-delà du samadhi. Avec le samadhi, il y a encore un expérimentateur. Vous faites l'expérience du samadhi en disant : « J'ai eu un bon samadhi ». Rappelez-vous une nouvelle fois, samadhi est seulement un mot, ne vous faites pas prendre par lui.

Cet état, où vous êtes inconnu à vous-même, ce que vous appelez samadhi, est momentané. Ce dont je parle est durable. Il n'y a plus d'attachement au monde, où vous dites « Je suis un homme ». À ce stade Ultime, l'Esprit agit spontanément. Il ne dit pas « Je suis Brahman ». Par la méditation, votre Réalité est imprimée dans vous, et croissant, jusqu'à « Donc ce Je ! »



« Je suis pas le corps, je ne suis pas le mental, je ne suis pas l'égo, l'intellect. Je ne suis rien ». Cela sera votre Réalité. Vous saurez que le monde entier est votre projection.




Donc ne vous évaluez pas dans le corps-forme avec le mental, l'égo, l'intellect. Votre Présence est là. J'invite l'attention de cette Présence, où il n'y a ni témoignage, ni témoin.




Bien que vivant dans le monde, vous ne serez pas concerné, même en agissant. Cela sera comme agir dans un rêve en le regardant passer. Votre Maître Intérieur est votre Professeur. Quand vous serez de plus en plus proche du Soi Sans Rien, des instructions viendront de votre Maître Intérieur en raison de votre forte confiance dans le Maître.

Un dialogue s'installera avec votre Maître Intérieur. Cela est appelé la dévotion de Soi. Hors de ce dialogue, vous vous enseignerez à vous-même et deviendrez votre propre Maître. C'est ce que Nisargadatta Maharaj voulait signifier quand il disait : « Excepté votre Soi Sans Rien, il n'y a pas de Dieu ... », donc, soyez tranquille !