Source : Le Soi sans rien (ou Le Soi sans soi) – Entretiens avec Shri Ramakant Maharaj
– Édité par Ann Shaw







Q : Maharaj, que peut-on dire sur la mort ?

Maharaj : Qui meurt ? La mort de qui ?



Pourquoi parler de la mort ? C'est bien mieux de parler de qui vous êtes. Cela est de loin beaucoup plus important. Découvrez maintenant, pendant que vous en avez encore l'opportunité. Demandez-vous : « Qui suis-je ? » Le concept de mort glisse lentement vers vous, et puis un jour, volontairement ou involontairement, vous devez quitter ce corps. Fait révélé !

Le corps est limité dans le temps, mais vous n'êtes pas le corps.



Chaque jour nous entendons parler de gens qui meurent.



Q : Il y a quelques jours, vous nous avez parlé de Bhausaheb Maharaj, frappant des mains avec grand bonheur, quelques instants avant de quitter le corps !

Maharaj :


Je rafraîchis votre mémoire. Cette peur de la mort est venue avec l'identification au corps. Depuis très tôt, nous avons été conditionnés pour croire que nous sommes nés et donc que nous allons mourir. Et nous avons accepté cette information aveuglément, comme un FAIT. Nous sommes devenus si fortement attachés au corps que maintenant nous sommes effrayés de le laisser aller. Nous trouvons qu'il est très difficile de s'en libérer.

Beaucoup de gens clament d'avoir la connaissance spirituelle. Vous dites, « Je ne suis pas le corps », « Je suis Brahman », « Je suis Atman », MAlS, quand quelque chose d'imprévue arrive, comme un accident ou une maladie, et souffrant sur votre lit de mort, toutes ces vérités s'évanouissent, comme si elles étaient de simples affirmations. Et tout ce que vous pouvez faire est de trembler plein de frayeur. Je parle ici en général. Cela signifie que la Conviction, que « Je ne suis pas le corps », n'a pas pris racine. Ce n'est pas une réelle Conviction, et votre Connaissance spirituelle n'est pas réellement la Connaissance de Soi. Quelque part dans les fondations, il y a une faille.

Q : Donc que puis-je faire pour m'assurer qu'il n'y a pas de faille ?

Maharaj : Pour cela, vous avez la Clé du Maître. Continuez à utiliser le Naam Mantra. C'est une bonne assurance. Si vous désirez vous connaître vous-même parfaitement, le processus du Naam Mantra est le plus important. Ce Mantra que je vous ai donné est venu de Dattatreya, il a une histoire de mille ans. C'est plus que des mots. Il a la science derrière lui et une longue histoire. L'humanité a beaucoup de connaissances concernant Brahman, Atman, Paramatman, mais ce sont principalement des connaissances pour la discussion et la distraction.

Vous voyez, la connaissance liée au corps est ici. (le Maître pointe son doigt vers son corps.)


Q : Comme de construire un château sur le sable ?

Maharaj : Ces gens qui disent : « J'ai la connaissance sans le Naam Mantra », bien, c'est OK, mais c'est encore comme un analgésique, offrant peut-être un soulagement temporaire. Il y a beaucoup de lait, (la connaissance), ici. Mais si vous ajoutez une pincée de sel, tout ce lait sera gâté. Cela signifie que si nous avons un petit doute, il produira une petite secousse, puis une faille, qui progressivement sera suivie par un tremblement de terre. Et alors, ce ne sera plus qu'une question de temps pour que le building s'effondre.

Si nous récitons le Naam Mantra, il vous donnera une très bonne base solide, un très bon démarrage. Notre fondation sera si ferme, si solide que rien ne pourra l'affecter ou la pénétrer. Garantie à cent pour cent.

Q : Donc la méditation est le médicament prescrit pour nous tous.

Maharaj : Je vous ai dit, la méditation sur le Naam Mantra est « l'antivirus pour les illusions chroniques ». Vous avez besoin que le Mantra dissolve toute la connaissance liée au corps, pour nettoyer et vider votre disque dur de l'illusion. En nettoyant tout, le Mantra régénéra votre Puissance, en vous souvenant de votre Réalité : « Je suis Brahman, Brahman je suis ».

Chaque moment de votre vie est très précieux et jamais répété. Il est maintenant temps de savoir, si votre fondation est solide ou non. Voyez ! Examinez ! Y a-t-il des doutes persistants ? Questionnez le Soi maintenant. Si vous reportez ou attendez le dernier moment, il sera trop tard.


Q : Ce que vous dites, Maharaj, est que c'est entièrement à nous de décider de la fin du film, comment le scénario du final va se jouer ? Nous pouvons soit naviguer dans le bonheur de l'immensité bleue, soit avec une certaine appréhension, laisser la « faucheuse » nous dévorer. Si nous désirons une sortie douce, nous devons sérieusement nous confronter à nous-mêmes, dès maintenant, et chercher si notre connaissance va plus loin que « l'épaisseur de notre peau ».

Maharaj : C'est entièrement à vous. La Connaissance de Soi doit être pragmatique, ainsi quand viendra le moment de quitter son corps, vous serez sans peur. Il ne doit y avoir aucun attachement restant pour vous distraire. Je martèle cela encore et encore.




Si vous n'êtes pas le corps, qu'êtes-vous ?



Découvrez par vous-même, et alors vous saurez, vous SAUREZ réellement que vous n'avez rien à faire avec le corps. Utilisez la discrimination, jetez un regard, contemplez. Pensez sérieusement à votre Existence !

Votre Existence ne se connaît pas elle-même. Je parle de Cela. Je place devant vous une claire image de votre Ultime Vérité, utilisant des mots courts, des mots directs. Il n'y a pas d'intermédiaire. Afin de convaincre les gens, je dois utiliser des phrases. Sans elles comment pouvez-vous être convaincu ?

Personne ne pense, chacun accepte tout aveuglément. Découvrez vos faiblesses ! Vous les connaissez mieux que quiconque. Découvrez si vous êtes sur un terrain glissant. Peut-être avez-vous lu un grand nombre de livres sur la spiritualité. Peut-être que vous avez la foi, une croyance très chère, et vous pensez que vous êtes préparé. C'est bien. Mais soyez certain, soyez sûr.

Q : Ce que vous dites, est que nous devrions nous tester nous-mêmes, pour nous assurer que nos pieds sont fermement plantés dans la Réalité ?

Maharaj : Les Maîtres de notre Lignée avaient tous une approche très pratique. Posez-vous quatre questions :


Si la réponse en retour à ces questions est « Non », alors il semble que tous vos efforts, toute votre connaissance, ont été en vain, pour rien. La devise que vous achetiez est devenu factice, faux billets, fausse monnaie. (Gloussements du Maître.)

Demandez-vous, « Où en suis-je ? » avant qu'il ne soit trop tard. C'est bien mieux de faire face à ces illusoires fantômes maintenant, que d'attendre que nos corps approchent de leur fin. A ce moment là, vous tremblerez de peur, gémissant « Ooo, Ooo ». Il n'y aura pas de paix, seulement de la peur.

Q : Oui, je comprends. La Réelle Connaissance Spirituelle, la Connaissance de Soi, a besoin d'être pragmatique. Elle doit être mise en œuvre dans la vie de tous les jours. Si elle reste simplement théorique, une connaissance intellectuelle, comme vous dites, alors elle est fondamentalement sans aucune utilité.

Maharaj : Vous savez qu'il n'y a ni naissance ni mort. Vous savez que vous n'êtes pas né. Quand vous connaîtrez la Réalité, vous verrez que cette accablante frayeur était sans aucun fondement. Cette peur qui vous poursuit et qui vous hante depuis votre « naissance », était une grande illusion. Maintenant la bulle a éclaté !



Q : Nous découvrons que toutes nos frayeurs étaient enracinées dans la grande peur de la mort. Et cette peur de la mort est juste un concept, la connaissance liée au corps, et donc sans fondement, du vent. Je ne sais pas pourquoi je ris, mais il s'avère que notre lourd bagage d'effroi et d'inquiétude autour de la mort, que nous avons transporté de décade en décade, était complètement inutile, n'avait aucune nécessité. Quel gaspillage ! Nous ou je, avons dépensé toute cette énergie pour maintenir à distance ce gigantesque monstre. Et cette bête, ce monstre n'a jamais vraiment existé. Ah, bien ! Il n'est plus là maintenant. L'illusion est dissoute. Mieux vaut maintenant que jamais.

Maharaj : Le Questionnement de Soi mène à la Connaissance de Soi et à la Réalisation de Soi. La Réelle Connaissance de Soi est tellement importante, car sans elle, la fin sera douloureuse, sans pitié.

Demandez-vous ceci : « Pourquoi ai-je peur de la mort ? » Sauf si vous connaissez la Réalité, cette peur parle à voix basse, la peur s'infiltre partout. L'état sans peur au moment de mourir est la Réelle Connaissance, la Connaissance Pragmatique, l'Ultime Vérité. (Le Maître sourit chaleureusement) :


Q : Le grand Mahasamadhi ! Merci, Maharaj.