PERSONNE NE MEURT, PERSONNE NE NAÎT
par Shri Ramakant Maharaj
Source : Le Soi sans rien – Entretiens avec Shri Ramakant Maharaj – Édité par Ann Shaw
59 - Dites « Boo ! » au Fantôme de la Mort
Q : Maharaj, je désirais vous demander au sujet de la mort et de la fin de vie. Vous ne parlez pas réellement de la mort.
Maharaj : Il n'y a pas de mort, seulement pour le corps. Chacun désire survivre dans le corps. Depuis le plus gros animal jusqu'à l'insecte le plus petit. Pourquoi ? Parce qu'ils aiment le corps. Ils savourent la douceur. Prenez la fourmi par exemple. Si vous versez une goutte d'eau près d'une fourmi, elle se sauve à toutes jambes comme si sa vie en dépendait. Les êtres humains sont comme les fourmis.
L'Esprit se connaît seulement lui-même à travers le corps. Il est devenu attaché à cette identité, et ne désire pas la quitter. Le concept de mort rampe doucement vers vous, et alors, un jour, volontairement ou involontairement, vous devrez quitter ce corps. Le corps a une date limite. Fait révélé ! Mais, vous n'êtes pas le corps. Vous n'étiez pas le corps. Vous n'allez pas rester le corps. Vous n'êtes pas né. Donc, qui meurt ? Qui vit ? Juste questionnez le Soi.
PERSONNE NE MEURT, PERSONNE NE NAÎT.
Vous avez une opportunité en or, pour être sûr que cela soit un très heureux moment, quand vous quitterez le corps.
Q : Donc, comment puis-je en être sûr ?
Maharaj : Faites le questionnement de Soi et faites la Connaissance de vous-même dans un sens réel, alors vous pourrez voir qu'il n'y a pas de mort, et vous pourrez dire, « Boo ! » à ce fantôme de la mort. Chaque moment de votre vie est très précieux, ils ne se représenteront pas. Maintenant est venu le moment de découvrir.
Comment pouvez-vous voir l'existence du monde ? Elle est sortie hors de la non-existence. L'existence disparaît dans la non-existence. Regardez-vous ! Qu'est ce que c'est ? Alors, finalement, vous serez totalement sans peur. « Ah ! » Rien ne va arriver. Rien n'est arrivé ! Pourquoi avoir peur d'une ombre ? En raison de votre Présence Spontanée, il y a cette ombre effrayante dont vous avez si peur. C'est seulement votre propre ombre, votre principe !
Q : J'écoute ce que vous dites, et les choses se mettent en place, avec beaucoup de moments « Aha ! », tels que « Je ne suis pas le corps ». Je vous crois. Mais j'ai encore une certaine peur au sujet de la mort.
Maharaj : Qui a peur ? Questionnez le Soi ! Ce n'est pas une affaire de croyance. Tant de gens clament avoir des connaissances spirituelles. Ils diront « Je ne suis pas le corps, je suis Brahman, je suis Atman », MAIS quand quelque chose d'inattendue arrive, comme un accident ou une maladie, ou la souffrance en fin de vie, alors toutes ces Vérités s'évanouissent. Et alors, ils sont en train de mourir, tremblant, « Ooh, Ooh », dans une grande frayeur. À ce moment là, il est trop tard pour faire quelque chose.
CELA SIGNIFIE QUE LA CONVICTION QUE « VOUS N'ÊTES PAS LE CORPS » N'ÉTAIT PAS TRÈS PROFONDE.
ELLE N'ÉTAIT PAS ÉTABLIE, ET DONC, ELLE N'ÉTAIT PAS UNE RÉALITÉ, PAS UNE RÉELLE CONVICTION.
Toute la connaissance spirituelle que vous avez doit être la réelle Connaissance de Soi. La Connaissance de Soi doit être pragmatique, ainsi quand le temps viendra de quitter le corps, vous serez fort, courageux et sans peur. Il ne doit y avoir aucun attachement qui reste. Vous n'êtes pas le corps, vous n'étiez pas le corps, vous ne resterez pas le corps. Fait révélé ! Donc acceptez cette Vérité.
Q : Cela prend du temps d'absorber et d'être acceptée d'une manière pragmatique.
Maharaj : Pourquoi du temps ? Il n'y a pas de temps. Y avait-il le temps avant d'être ? Vous acceptez d'être une femme et d'être née telle ou telle année. Vous comptez les années et dites que vous avez cinquante et quelques années. Vous acceptez toute cette illusion. Alors, quand je partage avec vous cette Connaissance que mon Maître a partagée avec moi, vous ne l'acceptez pas.
Pensez à votre existence ! Ayez un regard, contemplez ! Personne ne pense, mais accepte tout aveuglément. Si vous n'êtes pas le corps, qu'êtes-vous ? Vous êtes non né. Faites le questionnement de Soi, et alors vous trouverez que vous n'avez rien à faire avec le corps.
UTILISEZ LA DISCRIMINATION !
JE RÉPÈTE : CE N'EST PAS UNE IDÉE, MAIS LA VÉRITÉ.
VOUS N'ÉTIEZ JAMAIS NÉE, DONC COMMENT POURRIEZ-VOUS MOURIR ?
Il n'y a pas de naissance et il n'y a pas de mort. Quand vous connaîtrez la Réalité, vous verrez que toutes vos peurs n'ont aucune base. Elles ont été construites sur de fausses autos identifications, sur l'attachement au corps, sur l'illusion. Mais maintenant vous savez.
Il y a une histoire concernant un garçon nommé Nachiketa. II était très curieux et un peu vilain car il posait sans cesse des questions à son père. Il n'y avait pas de fin à ses questions. Son père était une personne Sainte, quelque chose comme un ermite, mais son fils lentement mais sûrement le rendait fou par ses questions persistantes.
À bout de patience, le père demanda à Yama, le Dieu de la Mort, de venir et d'emmener son fils. Quand Yama arriva, son père lui dit, « S'il vous plait, emmenez cet enfant au loin. Il m'harasse en me posant toutes ces questions ». Yama le prit. Sur le chemin de retour, le garçon commença à noyer Yama sous un flot de questions. Il disait, « Donc vous êtes le Dieu de la Mort. Que voulez-vous dire par mort ? Si vous prenez les âmes des gens ordinaires, qui va prendre soin de votre âme ? » Yama répondit : « Je te donnerai ce que tu veux mais par pitié arrête de me poser toutes ces questions ». Le garçon lui dit alors, « Non, non, je ne vais pas arrêter mes questions, vous devez me répondre ! »
Cet exemple indique le besoin de connaître la Réalité. Nous posons sans cesse des questions sur des choses qui ne sont pas arrivées. Nous questionnons sur les perspectives d'avenir, sur le futur, le destin de cet enfant qui n'est pas né, l'enfant non né. Nous devons connaître la Réalité !
Votre Présence est Silencieuse, Invisible, Anonyme, Non Identifiée. Votre Présence est la même maintenant et avant d'être. Elle sera la même après l'êtreté. La seule différence est que vous supportez le corps. Vous êtes le support de ce corps, mais vous n'êtes pas le corps.
VOUS ÊTES LE SUPPORT DE CE CORPS, MAIS VOUS N'ÊTES PAS LE CORPS.