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BLOG COUSIN PASCAL

Celui qui perçoit l'univers comme un amas d'écume en plein océan ambrosiaque de la Conscience,
c'est lui, en vérité, l'unique Siva.

Ksemaraja









Tout est le Soi-Conscience

Source : Sankara - L'expérience directe, le sens profond du Raja-yoga
traduction et commentaires de José Leroy - édition Almora


60 - De même que le pot existe dans l'argile du point de vue du nom, la boucle d'oreille dans l'or en tant que désignation, et ce qui a pour nom argent dans la nacre, de même ce qui a pour nom « individu » existe dans le Suprême.

Sankara précise ici que la principale cause de notre illusion provient du langage et des noms. Le pot existe parce que nous nommons « pot » cette forme d'argile, la boucle d'oreille existe parce que nous nommons « boucle » cette figure de l'or, mais en réalité, il n'y a que l'argile ou l'or. Le pot, le bol, la jarre, l'assiette ne sont rien d'autre que de l'argile. Nous pouvons fondre les bijoux et faire disparaître leurs formes, mais non pas l'or dont ils sont composés.

De même les individus ne sont que des noms dont l'ignorance nous conduit à revêtir le Brahman. Pierre, Paul, Marie, Héloïse ne sont que des noms posés sur l'absolu et sont faits d'absolu ; leur vraie nature demeure la conscience ; ainsi, au-delà de leurs apparentes diversités, ils sont un.



61 - De même, en vérité, que le bleu dans le ciel, de même que l'eau dans le mirage au désert, de même que l'homme dans le poteau, c'est ainsi que l'univers existe dans le Soi qui est Conscience.

Ici, Sankara nous présente plusieurs illusions des sens. Nous voyons le ciel bleu, mais il s'agit juste d'une apparence : le ciel ne possède aucune couleur en lui-même. Il peut arriver aussi que nous percevions de l'eau dans le désert du fait de la chaleur alors qu'il n'y en a pas. De loin ou dans l'obscurité, nous pouvons confondre un poteau avec un homme.

Bleu dans le ciel, eau dans le mirage, homme dans le poteau : autant d'illusions que nos sens ou notre esprit projettent sur le monde.

De même, dit Sankara, l'univers de noms et de formes n'existe pas de manière ultime ; seule la conscience est.



62 - L'existence de l'univers dans la vérité est comparable à un fantôme dans le vide, à la ville des Gandharva ou à la double lune dans le ciel.

Le texte nous décrit encore quelques illusions. Certaines personnes, la nuit surtout, peuvent prendre peur dans une maison vide et la croire hantée par un fantôme pourtant inexistant. En regardant des nuages, l'imagination peut nous donner à voir une ville avec un château, et des rues. Parfois encore, certaines personnes ayant un défaut de vision voient deux lunes dans le ciel alors que bien sûr, il n'y en a qu'une. La dualité est ici illusoire.

De même, la perception d'un monde distinct de l'absolu a pour cause la fabrication mentale d'une dualité fausse : seul le Brahman est.