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BLOG COUSIN PASCAL

Celui qui perçoit l'univers comme un amas d'écume en plein océan ambrosiaque de la Conscience,
c'est lui, en vérité, l'unique Siva.

Ksemaraja









Le souverain des héros

Sivasutravimarsini de Ksemaraja
Traduction de Lilian Silburn ((Éditeur : Institut de civilisation indienne - Diffusion E. de Boccard 11, rue de Médicis Paris 6°).


De quelle manière cette triple impureté - la connaissance réduite à l'ignorance, le groupe de l'illusion et le corps de l'action karmique - produit-elle la servitude ? A cette question l'auteur répond :

4 - La Mère, ensemble des phonèmes, est l'énergie qui gouverne la connaissance

La triple impureté que l'on vient de définir comme une connaissance diversifiée se présente sous trois formes : conception de la finitude, manifestation de l'objectivité différenciée et imprégnation à la source d'actes bons et mauvais.

De cette (connaissance limitée) la matrka est la Mère inconnue (Inconnue des êtres asservis, pasu), génitrice universelle sous l'aspect de phonèmes allant de A à KS (Les 50 lettres de l'alphabet sanskrit.). La connaissance qu'elle suscite prend l'apparence objective, limitée et variée comme : je suis un être imparfait, je suis maigre ou gros, je suis un sacrifiant du sacrifice du feu (Triple expression des impuretés de finitude, d'illusion et d'action.) ; et à chacune de ces prises de conscience, qu'elles soient associées ou non à la pensée dualisante, lorsque pénètrent dans l'esprit les paroles qui les expriment, on éprouve des sentiments comme le chagrin, l'étonnement, la joie, l'attirance, etc.

Le Timirodghata enseigne : « Les maîtresses redoutables qui résident au milieu de la conscience du brahmarandhra sont les souveraines des centres (Pitha où siègent ces énergies : le groupe A des voyelles est présidé par Yogesvari, le groupe K par Brahmi, C par Mahesvari, T* par Kaumari, T par Vaisnavi, P par Varahi, Y par Aindri et S par Camunda.) ; suspendues à la corde du brahman (La corde du brahman est la susumna. Si dans le centre supérieur, le brahmarandhra, les énergies divines évoluent librement dans la Conscience infinie, devenues redoutables pour l'ignorant qu'attire les plaisirs mondains, elles régissent les nœuds si difficiles à délier que forme cette corde s'étendant du centre inférieur du corps au centre suprême.), elles trompent l'homme encore et encore. »

La matrka, Mère, resplendit en une série d'énergies à partir de Brahmi qui président le groupe des phonèmes, les activités fragmentatrices. Des agama, tel le Sarvavira, la décrivent clairement comme l'animatrice lorsqu'elle dispose les phonèmes dans un ordre significatif.

C'est elle la souveraine des énergies qu'enlace la roue des énergies appelées amba, jyestha, raudri et vama. En raison de sa souveraineté sur les énergies de la parole on ne peut rechercher l'intime indifférenciation, celle du Je en sa plénitude, et les connaissances tournées vers l'extérieur ne s'arrêtent jamais ne fût-ce qu'un seul instant. Il sied donc de désigner cette connaissance du nom de lien.

Ainsi la Spandakarika : « On le considère comme un captif lorsque, privé de sa gloire par son activité limitée, il est réduit à l'état d'objet dont jouit le groupe des énergies issues de l'ensemble des sons. » (45). Et une autre stance résume : « Ses énergies sont toujours empressées à voiler son essence ... » (47).

L'auteur enseigne maintenant la véritable nature de la quiétude à atteindre et comment mettre un terme à une telle servitude :


5 - L'élan est bhairava, l'absolu

Udyama, élan, est l'émergence de la suprême illumination, le soudain essor de la Conscience ou prise de conscience sous forme de l'universelle expansion.

Cet élan est dit bhairava : 1) parce que bhairava (bha) soutient l'univers entier en faisant fusionner toutes les énergies en lui-même ; 2) et qu'il engloutit (ra) intégralement les imperfections des conceptions imaginaires (Bha, bharana = soutien ou maintien de l'univers ; ra, ravana = sa résorption et va, vamana, de va, vomir, son émanation. Le terme bhairava indique ainsi la triple fonction de Siva.). Le présent aphorisme enseigne en outre que cet élan est bhairava car il sert à révéler notre propre essence comme identique à bhairava quand il jaillit chez les êtres pleins d'amour divin riches en vigilance à l'égard de la Réalité intériorisée.

Le Malinivijaya déclare : « La compénétration jaillie du Réveil accordé par le maître au disciple que rien ne préoccupe, c'est elle que l'on dit propre à Siva. » (II, 23).

Les maîtres entendent l'expression guruna pratibodhatas comme réveillé par soi-même (par un réveil de poids, guru).

II est dit aussi dans le Svacchanda : « Ô Belle, sont efficients les mantra de l'homme qui réalise l'essence universelle du Soi et qui perpétuellement s'y adonne. » (II, 142-143).

Réaliser signifie ici prise de conscience ou ferveur innée et intériorisée.

La Spandakarika y fait allusion : « Mais doit être connue comme l'apparition glorieuse du Soi ce dont surgit une autre chose chez l'être qu'obsède une seule intention. Qu'on l'éprouve chacun pour soi. » (41 - Cette stance relative à la plus haute des expériences mystiques est des plus difficile à traduire en raison de sa concision : unmesa est la révélation du Soi suprême, bhairava, ainsi que la glorieuse apparition de l'univers en tant qu'énergie divine. Étant indicible, il faut l'éprouver personnellement. D'elle on peut dire uniquement qu'elle jaillit soudain chez un être qui n'a qu'un seul intérêt, un seul souci. Doit-on comprendre que la chose qui jaillit ainsi est tout autre que celle où il s'absorbait ?).

L'auteur a indiqué ainsi comment on stabilise soudain et à jamais la glorieuse apparition de la suprême illumination en entrant spontanément à l'unisson avec Bhairava, unique manière de mettre un terme à la servitude. Il soutient maintenant qu'en raison de l'excellence de cette prise de conscience globale, le différencié ne se manifeste plus, même quand on se livre à l'activité quotidienne :


6 - En se recueillant intensément sur la roue des énergies on obtient la résorption de tout de qui est

(Samdha, viser et encocher simultanément et avec spontanéité. L'accent pèse à la fois sur le centre, l'intériorité atteinte, et l'unification de la totalité des énergies accomplie en pleine conscience. Recueillement a donc ici le sens de ramasser puissamment en un tout.)

Ce bhairava dont on a indiqué qu'il a pour nature une ferveur intense, une émergence de la plus haute illumination, possède la suprême énergie libre et sans égale.

En tant que la bhairavimudra où les sens sont dirigés vers l'extérieur alors que l'on contemple intérieurement l'objet, l'énergie consciente de sa nature tout en demeurant extérieurement active, s'emparant de la Roue de toutes les énergies, a beau comporter succession, non succession, transcendance par rapport à succession et non succession, elle a beau être pleine, vide, à la fois pleine et vide ou ni vide ni pleine (La succession consiste en émanation, maintien et résorption de l'univers ; la non-succession en leur apparition simultanée. Il y a surabondance quand l'énergie est pleine de ces activités, vide quand elle en est exempte. On reconnaît les démarches de la dialectique indienne qu'exploita un Nagarjuna à l'égard des alternatives : être, non-être, être et non-être simultanés, ni être ni non-être. Ksemaraja montre ici que l'énergie divine échappe à toute temporalité et aux dilemmes qui se posent à son sujet.), elle n'assume réellement aucune de ces formes, car elle est indicible et absolue.

C'est sur sa propre paroi qu'apparaît le jeu de la vénérable roue de l'énergie à travers les phases d'émanation, de résorption, etc., jeu qui s'étend de l'apparition de la terre jusqu'au repos du suprême Sujet conscient.

Quand ce recueillement intense sur la roue des énergies ainsi manifestée dépend d'une prise de conscience intériorisée progressive et adéquate telle que la révèlent les très secrètes doctrines mystiques, se produit alors la résorption de l'univers différencié à partir de kalagni, feu de la destruction finale, jusqu'à l'ultime kala (Le feu de la destruction appartient à la sphère inférieure, celle de la terre où l'émanation prend fin, de là son nom de nivrttikala. Pratisthakala, la fondamentale, qui lui est supérieure couvre la sphère de la Nature, prakrti ; nommée vidyakala, science, elle relève de la sphère de l'illusion. Santakala, la quiescente, appartient à la sphère de l'énergie ; enfin Santatikala, au-delà de la quiescente, relève de Siva transcendant toute kala.). Bien que l'existence subsiste en tant que corps et objets externes, elle est totalement assimilée par le feu de la suprême Conscience à laquelle cette existence s'identifie.

Quand le yogi médite sur la roue des énergies, alors, selon la Bhargasikha : « Il engloutit tout : la mort, le Temps, le faisceau des kala, activité fragmentatrices, l'ensemble des modalités, l'identification aux convictions, et ce qui procède des pensées dualisantes portant (On peut aussi comprendre : vikalpa qui fait du Soi unique des soi multiples.) sur l'identité à Siva ou sur celle à des choses multiples. »

Et la Viravali également : « Contemple cette conscience sise dans le corps et qui fulgure comme le feu de la conflagration finale. C'est là que l'amoncellement des catégories est consumé, là qu'elles vont toutes à leur dissolution. »

Le Malinivijaya tantra décrit aussi la même chose mais de façon indirecte : « La compénétration d'un être totalement absorbé, par le cœur uniquement, en une entité qui ne s'appuie sur aucun exercice d'énonciation lié au souffle, c'est elle qu'on nomme compénétration propre à l'énergie. » (II, 22).

Seule la vénération d'un maître accompli permet de la révéler et nous ne l'avons pas pleinement définie. C'est à elle que font allusion la première et la dernière stances du Spanda : « Nous offrons nos louanges à ce Seigneur, lui qui ouvrant et fermant les yeux fait disparaître et apparaître (Interversion voulue par Vasugupta : Si Siva ouvre les yeux l'univers disparaît : il ne perçoit que la pure conscience ; et inversement les yeux fermés, il voit l'univers intérieurement.) l'univers. » et : « Mais quand on s'enracine en ce seul lieu, la vibrante Réalité, alors, contrôlant émanation et résorption de ce corps subtil, on accède à l'état véritable de Sujet jouissant, et on devient maître de la roue des énergies. » (I et 51).

L'auteur des sutra déclare maintenant qu'il n'existe plus la moindre distinction entre samadhi et activité quotidienne chez celui qui a ainsi résorbé l'univers en l'identifiant à la Conscience :


7 - Jusque dans les états différenciés de veille, de rêve et de profond sommeil se produit l'expansion du Quatrième

Alors même que se manifestent les états multiples et différenciés de veille, de rêve et de sommeil profond qui vont être immédiatement définis, le ravissement du Quatrième état, cette fulguration exprimée par l'élan est bhairava, est une expansion du Quatrième état tissé dans tous les états ; et ce ravissement demeure constamment chez qui s'adonne à la grande union mentionnée (au I, 5). Certains lisent ici conscience au lieu de production ; le sens en est clair (C'est en effet la lecture de Bhaskara, p. 10. Cette conscience, qui est dite expansion du Quatrième état et a pour essence le suprême Sujet conscient, demeure permanente bien qu'elle s'écoule en se différenciant en état variés de veille, de rêve et de profond sommeil).

« Lorsque la lune, pareille à une fleur, resplendit partout, instantanément elle réjouit l'univers par une multitude de réjouissances. De même, ô Déesse, lorsqu'un grand yogi se promène sur terre, grâce à tous les rayons lunaires de sa connaissance, il réjouit tout alentour, de l'enfer à Siva, le monde si varié. » Le Candrajnana décrit ainsi l'extension du Quatrième état que le grand yogi éprouve jusque dans la veille et le sommeil.

Le Spandasutra aussi y fait allusion dans une stance : « La conscience du Quatrième se répand dans les états différenciés de veille, de sommeil, etc., qui ne sont pas en réalité différents de lui. Ainsi ne déserte-t-on jamais sa propre essence de Sujet percevant. » (3).

Les trois aphorismes suivants définissent les trois états de veille, de rêve et de sommeil profond auxquels le Quatrième s'étend :


8-10 - La veille consiste en connaissance, le rêve en pensée dualisante et le sommeil profond en absence de discrimination ou en illusion

La veille est un état de vigilance, une connaissance du monde issue des organes sensoriels dirigés vers l'extérieur relatifs aux objets perçus communément par tous, tandis que l'état de rêve est un ensemble de représentations nées uniquement de la pensée et dont le domaine est spécifique à chacun, du fait que les vikalpa y prédominent.

L'état de sommeil profond est non-perception, inconscience, absence de discrimination, illusion, car on s'égare quant à la nature véritable ; c'est la non-perception des choses et aussi l'obscurcissement (moha). En définissant ainsi le profond sommeil, l'auteur a exposé par la même occasion la perte de conscience (maya) à laquelle il faut mettre fin.

Cette définition montre que chacun des états comprend un triple aspect, ainsi quant au rêve : par exemple dans un rêve la connaissance qui commence à poindre (Le premier instant est toujours nirvikalpa. Il y a veille dans le rêve quand au cours du rêve on sait que l'on rêve.), et donc sans pensée dualisante, correspond à la veille. Le rêve proprement dit consiste en ces pensées dualisantes elles-mêmes et le sommeil profond en la non-perception de la réalité objective (Au réveil on ne se souvient plus du rêve.).

Et quant au sommeil profond : Bien qu'on ne puisse percevoir de pensées dans le profond sommeil, quand on est sur le point d'y pénétrer cependant on y trouve une connaissance pour ainsi dire comparable à celle de la veille (La veille en susupti se manifeste comme un désir de parfait repos au moment précis où l'on va sombrer dans l'inconscience.). A l'issue de cette pénétration se présente le rêve propre au sommeil profond en tant que pensées à l'état de tendances résiduelles (Ces tendances résiduelles font une ombre de conscience dans le profond sommeil. Quant au sommeil profond proprement dit, il est d'une totale inconscience).

Ceci du point de vue de l'homme ordinaire. Mais quant au yogi :

D'abord la veille en tant que concentration sur des choses variées forme la connaissance première ; puis le rêve se compose de pensées formant un flot ininterrompu d'impressions relatives à cette concentration ; enfin le sommeil profond correspond au samadhi où le yogi n'a pas conscience de la différenciation sujet-objet.

C'est ce qu'enseigne ce sutra à l'aide d'un choix judicieux de mots. L'antique Traité (le Malinivijaya II, 43) déclare donc que l'interpénétration de rêve, veille et profond sommeil est également désignée quant au yogi par les termes suivants : « Non éclairé, éclairé, bien éclairé et parfaitement éclairé », termes qui correspondent à la veille, au rêve, au sommeil profond et au Quatrième état.

Voilà ce qui distingue ces états.

L'auteur a ainsi expliqué ces trois états du point de vue ordinaire et du point de vue du yogi.. Lorsque ce dernier se recueille intensément sur la roue des énergies au cours des trois états ainsi définis et que l'univers différencié se résorbe, alors se révèle à lui ce qui est par-delà le Quatrième et dont l'essence omnipénétrante et indifférenciée est faite de sa propre expansion. Parvenu à la cime du Quatrième le yogi pénètre dans la Conscience qui, nous l'avons dit, le transcende :


11 - Celui qui jouit des trois états est le souverain des héros, ses énergies sensorielles

Lorsqu'on se recueille sur la roue des énergies, le triple état de veille, etc., s'imprègne de la félicité du Quatrième ; et parce que le yogi y pénètre excellemment en une prise de conscience globale, les trois états lui apparaissent, dès que les tendances à la différenciation ont disparu, comme pleins du flot à saveur de félicité. L'être ravi qui jouit de cette triplicité, c'est lui :

On déclare :

« Ce que l'on appelle sujet qui jouit et objet de jouissance, qui les connaît tous deux au sein des trois états, n'est pas affecté d'impureté alors même qu'il en jouit. » Comme il déborde de la suprême félicité et jouit de la souveraineté sans partage de son propre Soi, on le nomme « maître et souverain des énergies sensorielles enclines à dévorer la différenciation du devenir ». D'importantes citations des Écritures le disent profondément absorbé dans l'Existence bhairavienne du barattement de la richesse. Mais qui ne devient pas tel et continue à être régi par les états de veille, de rêve et de sommeil n'est qu'un être asservi, un homme ordinaire. Un yogi qui, ne s'élevant pas à la cime du Quatrième état, ne maîtrise pas ses énergies, n'est lui aussi qu'un ignorant.

« Est un véritable yogi celui qui suit la voie de l'autonomie à l'aide du yoga autonome, et qui, installé dans le domaine autonome, parvient à l'identité au bhairava autonome. » C'est ce que démontrent avec force détails le Svacchanda (VII, 260) et d'autres traités, et ce que condense également un verset des Spandasutra : « Le pleinement éveillé réalise de façon ininterrompue cette vibrante Réalité toujours et constamment dans les trois états. » (17).

Y a-t-il quelque indice de ces étapes atteintes par un grand yogi qui escalade les échelons des catégories, et par lequel on puisse caractériser l'étape située à leur sommet ? Il existe, dit l'auteur :


12 - L'émerveillement caractérise les étapes du yoga

A la vue d'une chose extraordinaire en ce monde on est émerveillé ; de même un grand yogi s'émerveille quand il s'absorbe en soi-même ; en cette masse de conscience pleine du ravissement toujours nouveau, étrange et extraordinaire qui se manifeste au cours des jouissances que lui procure la vision des objets variés. Il s'émerveille quand, par la puissance de cette absorption, la roue entière de ses organes se déploie peu à peu, reste immobile ou s'épanouit tout à fait.

Cet émerveillement, le yogi l'éprouve encore et encore, car jamais il ne se rassasie de la félicité ininterrompue qu'il ressent en lui-même. Un tel émerveillement est l'indice d'un incessant miracle que caractérisent les étapes mystiques de yoga en ce qui concerne l'identification à la suprême Réalité. Ces étapes définies sont l'indice de paliers d'apaisement toujours plus profonds au cours de l'ascension du yogi et nullement des expériences d'impressions telles qu'on en éprouve dans le centre inférieur ou le bindu (Il s'agit du muladhara pour le premier et, pour le second, du bindu situé entre les sourcils.).

Il est dit dans la Kulayukti : « Quand les sadhaka connaissent le Soi par le Soi, c'est alors dans le Soi que le Soi éprouve de l'émerveillement. »

Une stance du Spanda mentionne aussi : « D'où ce misérable flux proviendrait-il chez qui demeure pour ainsi dire frappé d'émerveillement lorsqu'il perçoit sa propre nature sous l'aspect de substrat interne de toutes les choses et qui les gouverne » (11).