Le mot chemin a un double sens, soit le chemin à suivre, soit à rejeter. On ne peut rejeter ce chemin que par la grâce du Maître. Et quand on l'a rejeté on parvient à l'état de Parama Siva.

Il n'est pas question de réaliser Dieu en empruntant ce chemin. Vous pourriez y marcher pendant des siècles et des siècles, jamais vous n'arriverez au bout. Aussi ce chemin doit être abandonné. Son rejet est aussi un chemin mais il ne peut se faire que par la grâce du Maître qui est l'incarnation de Parama Siva.



Le chemin grossier
Le chemin grossier est appelé bhuvanadhva, qui veut dire chemin de tous les mondes. Par monde on entend univers. Les yogis en samadhi ont découvert qu'il existe 118 univers semblables au nôtre.

Le chemin subtil
C'est le système complet des 36 tattva dit tattvadhva qui veut dire chemin des catégories.

Le chemin suprême
Il est appelé kaladhva. Il est formé de 5 kala qui sont 5 limites ou sphères. Ces kala englobent l'ensemble des 36 catégories tattva, depuis la terre jusqu'à Siva.

Architecture

Nivrtti kala ou sphère de la terre :

Cette sphère, la quatrième, n'est autre que le globe terrestre avec ses hommes, ses animaux et ses objets inanimés. Elle comporte seize mondes spécifiques et a pour régent le dieu Brahma.


Pratistha kala ou sphère de la nature :

Son régent est le dieu Visnu. Elle comporte 56 mondes (bhuvana). On y trouve 23 tattva de l'élément eau à prakrti tattva.


Vidya kala ou sphère de l'illusion

L'univers se réalise dans le temps, l'espace et la matière. Cette sphère comprend la maya, principe d'illusion et de finitude, les cuirasses (kancuka) au nombre de cinq et le purusa, l'âme limitée. Cette sphère renferme 28 mondes et a pour régent le dieu Rudra. Donc depuis purusa tattva jusqu'à maya tattva.


Santa kala ou sphère de l'énergie

Cette sphère contient les pures catégories supérieures qui s'étendent de l'énergie à la science véritable (sadvidya), car la catégorie de Siva est au-delà des sphères et des mondes (bhuvana), l'univers n'y étant pas encore réalisé sous une forme concrète (vastupinda). Cette sphère renferme 18 bhuvana. C'est dans la phase de l'énergie que Siva a le désir de revêtir l'aspect de l'univers. La Conscience forme alors le fondement des germes (bija) de toutes les modalités cosmiques. L'Énergie (sakti) a pour tâche de dégager le sujet de l'objet, le Je du ceci, qui existent en Paramasiva en une unité inexprimable. L'énergie divine niant l'objet, seule la luminosité du sujet demeure. L'Indéterminé se pose alors comme un centre personnel, le Je universel, et apparaît comme la subjectivité infinie (parahanta). A ce Sujet l'énergie se dévoile peu à peu sous l'aspect de l'objet (idam). Tattva : de suddhavidya tattva jusqu'à Ishvara tattva. C'est au cours de la base principielle de l'énergie que Siva prend conscience « je suis » et jouit d'une béatitude et d'un repos absolus.


Santatita kala ou sphère de Siva

Les deux premières bases principielles sont Siva et l'Énergie qui forment en leur union indissoluble la source d'où l'univers entier surgit. Dans son commentaire au Paramarthasara Yogaraja donne de la première catégorie, Siva, la définition suivante : « II est la conscience, il a pour forme la grande lumière, il transcende toutes les bases principielles et est constitué par la prise de conscience de la suprême ipséité qui est intérieure à tous les sujets conscients ».



Descente du Divin vers l’humain - les 36 tattva

Au-delà la manifestation

Paramasiva (Conscience lumineuse indifférenciée)
Siva-sans-relation ou vacuité transcendante (anasritasiva défini comme sunyatisunya)

Manifestation

1. Shiva tattva - La Conscience
2. Shakti tattva - L’énergie
3. Ishvara tattva - (sad) y prend naissance pour la première fois
4. Sadashiva tattva - La conscience du Je est submergée par la claire conscience du Ceci
5. Shuddhavidya tattva - Cette base principielle qui est celle de la Science véritable ou pure comporte une corrélation du sujet et de l'objet.

Parvenue à cette phase de la procession, la conscience a atteint le moment où le sujet et l'objet encore identiques, car ils reposent en un même substrat, la conscience, sont sur le point d'être scindés et expérimentés séparément.


6. Maya - principe d'illusion et de finitude avec ses cinq cuirasses :

7. Kalâ, le principe de détermination, fait de l'être tout-puissant un agent limité en donnant naissance à l'idée de devoir (karya).

8. Vidya qui est un principe de discrimination, puisqu'il discerne les objets variés qui se reflètent dans l'intellect (buddhi), confère à l'âme omnisciente par nature un pouvoir limité de connaissance. Sous l'influence de ces deux cuirasses on se dit « je fais quelque chose, je sais quelque chose »

9. Raga, l'attachement à un nombre restreint d'objets finis et changeants à l'exclusion des autres, est un principe qui engendre l'inassouvissement et obnubile la plénitude de joie propre au Soi illimité.

10. Kâla, le temps, livre le Soi au flux du devenir. C'est de ce principe que vient l'idée que le corps qu'on prend erronément pour le Soi traverse des étapes successives et l'on se dit : « moi qui étais maigre je suis gros et serai encore plus gros ». Puis surgit une impression semblable de succession embrassant passé, présent et avenir quant à l'objet.

11. Niyati, la condition limitante, est le facteur qui institue les perspectives de l'espace et lie les choses entre elles par le mécanisme de la cause. Elle dirige toute l'efficience, que ce soit l'efficience causale ou la nécessité morale de la loi de l'acte (karman) et affecte l'indépendance de l'être omniprésent.


12. Purusa - L’être limité
13. Prakrti - Manifestation limitée
14. Bhuddhi - intelligence
15. Ahamkara - ego, moi
16. Manas - mental
17. à 21. Jnanendriyas - cinq organes de perception : ouïe, toucher, vue, goût et odorat.
22. à 26. Karmendriyas - Cinq organes d’action
27. à 31. Tanmatras - les cinq éléments subtils : Son, Sensation, Couleur, Goût, Odeur
32. à 36. Mahabhuta - Cinq éléments grossiers : Terre, Eau, Feu, Air et Ether






Grossier ou mantradhva :
Il se compose de phrase.

Subtil ou padadhva :
Il se compose de mots.

Suprême ou varnadhva :
Il se compose de lettres.